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sur 2172 notes
A la mort de son père, Michel, fonctionnaire au ministère de la culture se décide pour un voyage organisé en Thaïlande. Il y pratique le tourisme sexuel et se lie avec Valérie, un membre de son groupe de voyage. de retour à Paris le couple décide de développer ce système de tourisme de charme dans les pays pauvres. Ensemble ils multiplient les rencontres, les expériences et les séjours sexuels.
Un roman qui ne peut laisser insensible, ni par le sujet traité, ni par le style.Le narrateur, être solitaire et taciturne nous entraîne dans des pérégrinations sexuelles, ponctuées de réflexions cyniques mais souvent justes sur notre société occidentale de plus en plus décadente.C'est dur,c'est blessant,sans complaisance, c'est un roman tragique qui est comme une plaie purulente.On regrettera tout de même la prolifération des scènes de sexe qui nuisent à l'ensemble du roman.
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C'est très clairement le plus mauvais des livres de Houellebecq que j'ai lus. Certes, il n'est pas un styliste, mais le niveau d'écriture est pauvre voire carrément mauvais (Plateforme porte à cet égard bien son nom), si le livre était signé par un inconnu, il serait probablement jeté aux oubliettes. Mais là, comme il s'agit de Houellebecq, on fait l'effort.
Et c'est vrai que comme chaque fois, on tourne les pages et on avance dans ce texte. Pourtant beaucoup trop long, au out d'un temps on a bien compris à la fois les aspects sexuels (c'est aussi de loin le plus sexuel de ses livres), çà la fois les aspects de l'univers du tourisme, ainsi que des quelques piliers du contexte dans lequel se place cette histoire.
Ce qui bizarre, c'est que rien n'est dit de manière forte, en fait, on entend la voix plate de Michel nous raconter ça, oui plate, platement, alors qu'il se passe parfois des gros bouleversements, mais donc, bizarrement, sur cette longueur et langueur, ça fait d'autant plus mal. On est anesthésié tout du long par tout ça, parfois un peu réveillé par les scènes sexuelles, puis en fait blam la tristesse et le côté désespérant houellebecquien pénètre définitivement et... on n'en peut plus.
Pour ceux qui se retrouvent dans l'un ou l'autre des personnages, on en ressort meurtri une fois de plus.
Mais ce qu'il faut reconnaître à cet écrivain, c'est qu'il tape juste, parfois. Si je mets trois étoiles, c'est parce que, disons au total, une dizaine de pages (sur 350) sont hyper justes et fracassent. Ca sauve sans doute ce livre et la carrière entière du bonhomme. Enfin, parler de bonhomme, est... amusant.
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Cher Michel,

Pourquoi autant de cynisme et de désillusions chez toi? Que s'est-il passé dans ta vie, dans ton enfance pour être si indifférent et détaché du sort de tes congénères ? As-tu connu la solitude, le manque d'amour pour aller vers le sexe ?
Alors oui, tu dresses le portrait d'une société en dérive qui, pour panser ses maux plonge dans la consommation de masse et je t'en remercie mais ton langage souvent cru, dénué d'empathie m'a bien souvent dérangé.
S'agit-il pour toi d'une manière de provoquer les lecteurs comme tu sais si bien le faire ? J'ai bien peur que non et que c'est bien ta vision du monde et de la vie dont il est question.
Allez mon grand, enfile des lunettes roses et soigne ta névrose. La vie, même dans le monde d'aujourd'hui est plus belle que tu ne le penses. Écris-nous ton émerveillement d'être en vie. Ça nous fera du bien et à toi aussi.
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Si l'on s'en tient au strictement factuel, c'est l'histoire qu'un fonctionnaire de quarante ans, célibataire, qui hérite de son père, se paie un circuit organisé en Thaïlande, y rencontre une professionnelle du tourisme et imagine avec elle et un de ses collègues, à son retour, un nouveau concept de vacances en club, favorisant les échanges sexuels des vacanciers avec les autochtones. L'histoire se termine mal, par un attentat commis par des islamistes radicaux dans le club qu'ils ont fondé à Krabi.
Si l'on pousse un peu plus loin : c'est l'histoire d'un homme seul, profondément cynique, qui ne s'épanouit que dans le sexe pour le sexe (sans relations, svp). Cet homme, le narrateur, antipathique, misanthrope et solitaire, porte un regard clinique sur le monde qui l'entoure, à partir de deux grilles de lecture, la sociologie et le marketing. Cela donne lieu à des descriptions cruelles, pleines de désillusions, mais que l'on ne peut s'empêcher de trouver souvent (très) drôles, tout en se disant que ce n'est pas politiquement correct d'en rire. Mépris pour les provinciaux, les « bidochons ». Mépris pour les « trendys ». Mépris pour les religions, surtout les religions monothéistes, en particulier l'islam (car les catholiques, au moins, ont compris, ils ont introduit un trio de dieux, des saints, une vierge, pour rendre les choses un peu plus attrayantes… j'adore !). Admiration pour les prostituées, celles qui aiment leur métier et le font bien. Mépris pour la famille… Clichés raciaux. Clichés de classes. Lors de son voyage, le narrateur tombe amoureux de Valérie, qui aime faire l'amour et nager dans la mer, qui aime donner du plaisir et en recevoir, gentille prédatrice capitaliste, dont l'objectif est de mettre suffisamment d'argent de côté pour en profiter sous des cieux plus cléments et moins pudibonds que la France. Michel s'humanise, devient plus positif, mais Valérie meurt dans l'attentat. Il sombre alors complètement, redevient triste, solitaire et cynique, et perd son seul goût pour la vie, son amour du sexe. Il devient complètement insensible.
L'écriture est clinique, mécanique, précise, on voit ce que le narrateur voit, on entend ce qu'il entend, les mots sont choisis avec justesse. le narrateur mêle son récit d'extraits du Guide du Routard (qu'il déteste, ce parangon de la bien-pensance), de théories marketing et d'extraits de sociologues. Les scènes de sexes sont racontées de façon très crue, très descriptive, comme attendu dans un Houellebecq. Il oppose l'opulence d'un monde, sa violence économique, à la pauvreté d'un autre, et à sa violence physique. Il pose cet environnement dans son roman, sans sourciller, comme si tout était normal.
J'ai lu ce roman en pensant ne pas l'aimer et je l'ai dévoré. D'accord ou pas d'accord avec cet auteur provocateur (ou 1er degré ?), on ne peut que reconnaître son talent d'écrivain…
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Un petit fonctionnaire médiocre, désabusé sans ambition, qui consomme des plats surgelés et des jeux vidéo, va profiter de l'héritage que lui a laissé son père pour tenter de trouver le bonheur, en s'offrant un voyage organisé en Thaïlande.
Il va y découvrir les salons de massage, le tourisme sexuel et va rencontrer Valérie, la seule parmi ses compagnons de voyage, qui va trouver grâce à ses yeux.
De retour à Paris, son chemin croise à nouveau celui de Valérie et, très rapidement, ils décident de s'installer ensemble. Michel est heureux. Il a, enfin, trouvé le bonheur et, lui et Valérie, échafaudent des projets d'avenir.
Hélas, pour Michel Houellebecq, aucun bonheur n'est éternel et la fin du roman, très surprenante, va le prouver.
Une fois de plus, Michel Houellebecq nous dresse un portrait au vitriol de la société occidentale décadente, de la société de consommation.
Son écriture est le triste reflet de notre époque. Certains médias ont parfois évoqué son écriture en la qualifiant d'être un "style plat". Bien sûr, Michel Houellebecq ne fait pas dans le Proust mais ce n'est pas le but recherché. A mon avis, il s'agit plutôt de pratiques textuelles contemporaines. Il énonce des propositions anodines dont la juxtaposition produit un certain effet de dérision ce qui me fait penser à DESPROGES dont je suis une fan inconditionnelle ! Pas de métaphores, des clichés, des lieux communs, un ton neutre, des dialogues crus mais toujours un sincérité qui décape.
Les propos provocateurs, xénophobes ou racistes qui donnent lieu à controverses ne signifient pas(selon moi) que l'auteur est xénophobe ou raciste mais à travers de tels propos Michel Houellebecq veut dépeindre la décadence de notre société occidentale. C'est ainsi que je l'interprète et le ressens mais je ne prétends pas détenir la vérité. C'est mon simple ressenti sur un auteur qui fait souvent polémique mais que je trouve absolument génial et visionnaire.
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Publié en 2001 – Fonctionnaire désabusé, la quarantaine, solitaire, Michel s'offre un voyage organisé en Thaïlande après le décès de son père.
Le récit est emmaillé de nombreuses descriptions de rapports sexuels dignes de scènes pornographiques, et puis de petites phrases entre humour noir, condescendance et dérision vis-à-vis des autres membres du voyage et de la société en général.
Est-ce que c'est bien vu ? Michel serait-il alors une allégorie de notre société creuse et laide ? Roman moraliste ? Avant de connaître l'amour, tout n'est que sexe et ennui pour ce fonctionnaire, après, le sexe ne l'intéressera plus.
Tout est fait pour refléter cet ennui insupportable, ce monde plat et répétitif dans lequel vit Michel. Si l'objectif était d'ennuyer le lecteur autant que le narrateur ne s'ennuie, c'est réussi.
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Au moins à lire pour avoir des commentaires bien sentis sur les écologistes jurassiens, les naturopathes et les seniors charcutiers bidochons. Et pour le style de l'auteur, bien sûr, qui juxtapose notamment des faits tout à fait sordides et des détails insignifiants du quotidien. Du style :
deux adolescents éclataient la tête d'une sexagénaire. En entrée, j'ai pris du maquereau.
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Il s'agit sans doute d'un défaut de ma part, mais j'ai détesté cette lecture. Je suis allé au bout, mais sans doute par pure masochisme. Je comprends mal le succès de l'auteur. Je n'ai rien a dire du style, il est très bon, précis (je ne sais pas si l'on peut dire ça du style d'un écrivain), mais l'histoire et tout ce qu'elle porte avec elle, c'est autre chose. Je n'ai pas trop envie de m'étendre sur ses rapports à la sexualité ou a l'islam. D'autres ont commenté. J'ai essayé ce livre pour me faire une opinion, je ne regrette rien, mais je crois que les critiques étaient fondées.
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Sur Michel Hoellebeck , on lit tellement d'avis et en particulier sur ce roman qui semble avoir prévu les attentats de Bali de 2002, que je n'ai pas hésité à le choisir quand la bibliothécaire l'a mis au programme de notre club dans le thème « tourisme » . Il a tellement sa place, dans ce thème ! (Pour justifier ma photo, oui, il parle de Dinard et même de ma plage – une ou deux phrases, mais elle y est !) Depuis « les Particules Élémentaires », je continue à le lire régulièrement, sans être déçue, même si parfois il me rend très triste. J'avais bien aimé « La carte et le territoire » et depuis longtemps, je voulais lire « Plateforme ». C'est, comme toujours chez lui , une analyse assez froide des comportements de nos contemporains, il s'agit ici du tourisme, mais pas seulement. Aussi de la façon dont notre société adule l'argent pour l'argent. il s'amuse à nous décrire certains excès des installations d'art contemporain. Il montre à quel point la violence peut devenir incontrôlable dans les banlieues. Il se fait une piètre idée de l'Islam et n'hésite pas à l'écrire. Et surtout, il fait une description très détaillée du plaisir sexuel sous toute ses formes. le héros tombe amoureux d'une Valérie plus jeune que lui lors d'un voyage en Thaïlande, il travaille au ministère de la culture, où il organise des expositions toutes plus bizarres les unes que les autres, son père meurt, il a donc quelques dispositions financières. Valérie travaille pour le tour-opérateur qu'ils avaient choisi et il va l'aider à monter des concepts de voyages plus rentables. le héros et les deux autres personnages importants Valérie et son chef Jean-Yves se rendent compte que lors des voyages organisés la seule chose que désirent les touristes c'est avoir des relations sexuelles , autant les prévoir par le Tour-Opérateur qui se nommera « Aphrodite ».
Tout le talent de cet écrivain , c'est d'aller juste un peu plus loin, et parfois pas tant que ça de nos comportements et donc ces occidentaux qui viennent « baiser » loin de chez eux trouveront tout ce qu'ils veulent sauf que .… un terrible attentat en 2002 en tuera plus de deux cents d'entre eux. Ne cherchez pas de condamnations morales ou des jugements de valeur, on a l'impression que rien ne le choque ; Michel Houellebeck décrit ce que tout le monde peut voir ou connaître. Dans un style particulier qui peut sembler assez plat, il accroche son lecteur, (en tout cas moi) sans aucun autre effet qu'une histoire très bien racontée et un point de vue d'une honnêteté absolue, mais comme toujours assez triste car très désabusé sur la nature humaine.
Lien : http://luocine.fr/?p=10581
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Lecture hyper jouissive de ce roman qui mêle habilement des considérations psychologiques ou philosophiques sur le rapport à soi, aux autres, les revendications communautaristes, la sexualité, le tourisme, la mondialisation etc... avec un récit dont les personnages sont des adultes occidentaux qui ont une liberté de conscience et de pensée qui les conduit à s'interroger sur le sens (?!) de la vie et de son organisation en société humaine.
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