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3,51

sur 4030 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Ma tante m'a offert ce livre. Je me suis senti obligé de le lire, titillé aussi par tout le bruit qui l'entoure. J'ai pour habitude de finir systématiquement les livres que je commence. C'est la première fois depuis plusieurs mois que je fais une exception à cette règle. J'ai abandonné 20 pages avant la fin. Je les ai rapidement survolées, les jugeant aussi chiantes que le reste.
Je n'ai même pas envi d'en dire plus...
Beaucoup de bruit pour rien...
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Je vais commencer par l'unique point positif : Houellebecq écrit globalement un peu mieux qu'une partie des auteurs contemporains français. Pour être honnête, les quelques premières dizaines de pages m'ont été sympathique.

C'est loin d'être incroyable, cependant : le style devient parfois hasardeux ; de plus, régulièrement, l'auteur nous abreuve de phrases interminables, énumérant sans variation les actions des dizaines de lignes durant, endormant le lecteur par l'absence totale de relief : rythme monotone, aucune subordonnée. Sujet, verbe, complément, SVC, SVC... Ça n'est pourtant pas compliqué d'ajouter une proposition ou une cassure dans la phrase !

Au début, on a l'impression d'une distance humoristique dans ce que dit le narrateur, une sorte de léger cynisme dans ses descriptions, mais on se rend vite compte que ce qu'on prenait pour de l'ironie est en réalité un très lourd premier degré.

Parlons un peu de ce désagréable narrateur, justement. J'apprécie habituellement les personnages maudits et dépressifs lorsqu'ils sont bien taillés, lorsque leur psychologie est travaillée. Dire cela, c'est déjà énoncer le problème. La seule chose qu'évoque ce narrateur, c'est du mépris et du dégoût ; il ne semble pas désespéré, mais a plutôt l'air d'être ce qu'on appelle communément un "gros bon flemmard" qui ne veut pas "se sortir les doigts".

Oui, je suis vulgaire. A l'image du livre - et même un peu moins. Quel est l'intérêt des scènes pornographiques, et de leur description à la fois crue et inélégante ? Qu'est-ce que le lecteur peut avoir à faire des visites que rend ce mec antipathiques à des prostituées ? Cela n'apporte strictement rien au personnage ou à l'histoire en général. Si je souhaite lire un roman pornographique, je n'ai qu'à me tourner vers un éditeur spécialisé. La vulgarité ne s'arrête pas à ces scènes, elle parsème les pages de termes qui font tâche. En particulier lorsque Nietzsche est gratuitement qualifié de "vieille pétasse" : on touche là non seulement à la vulgarité, mais à l'aléatoire le plus total. Je ne comprends sincèrement pas cette grossièreté ou l'insertion des scènes de sexe : Houellebecq voudrait-il se faire "trash", ou encore tenter de donner une épaisseur à son personnage ? Si c'est sa tentative, elle est sans succès. On voit cette superficialité dans les renvois incessants faits à Huysmans, d'une lourdeur pachydermique ; le parallèle avec sa vie et son oeuvre est tellement artificiel, tellement factice que c'en est pathétique.


Passons maintenant aux aspects les plus problématiques - par comparaison, les points soulevés jusqu'ici étaient presque négligeables. L'aspect principal du livre est l'accession au pouvoir du chef du parti musulman, et l'application de son programme. le majeur problème, qui éclipse tout les autres et rend ce roman aussi détestable, tient en ce que jamais un tel programme n'aurait pu voir le jour. Jamais il n'aurait pu être soutenu. Jamais il n'aurait pu être appliqué. Les français ne sont pas apathiques à ce point ; il suffit de voir la mobilisation qu'a déclenchée la possibilité de se marier pour les personnes de même sexe, avec la Manif pour tous. Cette seule mesure, qu'on soit pour ou contre, avait cent fois moins d'impact que toutes les transformations qu'affabule Houellebecq, et a pourtant déplacé des foules. Donc, d'une part, jamais ces mesures n'auraient permis l'élection de Ben Abbas, et d'autre part, s'il avait tout de même été élu et qu'il avait appliqué cela, il aurait été renversé.

Petit rappel, tout de même : La connerie de Houellebecq lui fait prétendre que la mixité serait abolie, que des supermarchés fermeraient leur rayon casher, que des magasins de vêtements pour fille fermeraient au bout d'un mois au pouvoir (!), qu'on pourrait arrêter l'école à 12 ans (!), que le parfum d'exotisme de la charia la rendait désirable (!!), que la polygamie serait rétablie (!!!) et que naturellement, plein d'hommes prendraient des épouses de 15 ans (!!!). On est à ce niveau de foutaises ! Comment des gens peuvent-ils croire à cela ? Comment des gens peuvent-ils penser "oui, c'est tout à fait vraisemblable" ? Quels fantasmes faut-il avoir pour écrire de telles énormités ? Quel manque abyssal de connaissance de la société française peut-il mener à de telles élucubrations ?

Plus on avance dans le récit, plus on est effaré. La criminalité baisse immédiatement de 90% dans les banlieues ? A supposer que les délinquants soient à 90% des musulmans, ce qui serait déjà IGNOBLE, et à supposer aussi que tous les musulmans soutiendraient Ben Abbas, au détriment des différents courants de pensées de l'Islam ; il faut être bien sot, ou bien malhonnête (et c'est vers cette hypothèse que je penche) pour croire que ces gens se calmeraient gentiment pour faire plaisir à leur bon président ! A ce niveau, ce ne sont plus les connaissances de la société qui lui manquent, à Houellebecq, c'est bien un cerveau ! de même, nous avons une réduction des dépenses publiques de 85%. Quatre-vingt cinq pourcents ! En entendant ces chiffres, on croirait deux gamins de cinq ans qui se battent : "Je te rends ton jouet si tu me donne MILLE MILLIARDS !"

Et de très nombreux points problématiques sont évacués d'un revers de main. Il n'évoque l'UE que pour citer les pays qui pourraient la rejoindre. Mais n'a-t-il pas pensé que l'UE ferait pression, serait vent debout contre de telles réformes ? En particulier à l'heure de l'évolution droitière, voire extrême-droitière de plusieurs pays européens ?

C'est à cause de cette malhonnêteté intellectuelle que ce livre est si énervant. A aucun moment Houellebecq ne fait mention des forces qui auraient pu s'opposer efficacement à un tel Islam. Et elles sont nombreuses ! le progressisme est ancré dans les moeurs et opinions d'une bonne partie de la société française. Les courants féministes, laïques, mais aussi religieux modérés, se seraient opposés à ce genre de pratiques. Je ne suis pas spécialiste de l'Islam, et c'est pour ça que j'en ai peu parlé dans cette critique, mais il est évident qu'il existe un Islam de France autrement plus tolérant que ce que dépeint ce triste auteur. Il a évoqué l'irresponsabilité de l'auteur du roman pour se défendre : cela peut se discuter dans certaines conditions, mais sur un sujet aussi sensible, de la part d'un auteur aussi médiatique (qu'il ne veuille ou non), c'est hypocrite, c'est lâche et c'est abject de se cacher ainsi. Houellebecq aurait du faire preuve de plus de subtilité et, encore une fois, d'honnêteté ; mais aussi et surtout de responsabilité.

Il y a des moyens de créer et d'alimenter intelligemment les débats sur les religions et particulièrement sur l'Islam en France et dans le monde. Mais jeter de l'huile sur le feu de cette manière, à l'aveugle, et ensuite se réfugier derrière un principe d'irresponsabilité est parfaitement méprisable.
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Ni roman, ni essai, ni fiction, si science-fiction, ce bavardage égotiste à propos de la turgescence de son membre viril lasse les plus attentifs de ses lecteurs. Et si la littérature vous donne cette sensation de contact ave un autre esprit, ici une douce tristesse envahit les sens du lecteur se souvenant du temps où Michel Houellbecq était bretteur.

Le Camp des Saints de Jean Raspail, fiction politique écrite de main de main de maître, fait encore autorité pour avoir su s'élever au-dessus des contingences pour mieux les embrasser.
Soumission, pour être dans et hors du temps, écrit sans finesse, ni profondeur, n'effrayera que les rhéteurs acéphales de la gauche moralisante. Ils répéteront qu'il y a là un livre scandale, feront le parallèle avec celui de Eric Zemmour, répétant les résumés des pages de magasines qui leur servent de bouillons de culture.

Les lecteurs verseront une larme sur l'écrivain, les philosophes se diront qu'il a peut-être sauvé son âme en n'étant plus adapté à notre monde. Laissons à Paolo, serveur littéraire de l'excellent restaurant de Clichy, la Cocotte et la Marmite, le mot de la fin : Houellbecq ne serait-il pas en bout de course ? Et oui, cher Paolo, je le crois et m'en désole.

Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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j'ai essayé de le lire, je n'avais jamais lu Houellebecq, je me suis affreusement plantée, je n'aime pas, je m'ennuie je n'aime pas la politique je laisse tomber au bout de 50 pages (j'ai honte).
Je me demande quand même si certains aiment par pur snobisme !
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On ne peut nier l'immense talent d'écrivain de Mr Houellebecq mais là on passe à côté du sujet dans ce roman qui se veut anticipationniste et qui finalement est plus proche de la science-fiction. Très très moyen...
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Très déçue. Est ce cela notre auteur français le plus encensé et le plus traduit ? Mais ou sont passés les mots délicieux de Victor Hugo, de theophile gautier, ou meme plus récent de Mathias Malzieu ? Ces mots, ces phrases dont on a plaisir à savourer la forme. Je dirais presque peu importe l'histoire, peu importe le fond, ces auteurs peuvent tout raconter.
Nous sommes tombés bien bas s'il ne reste que cela.
Pour moi ce livre est tout simplement une arnaque intellectuelle et commerciale. Et heureusement je l'ai emprunté à la bibliotheque.

Un style ? pas de style.
Un fond polémique ? une vague idée à peine effleurée.
Un roman d'anticipation ? .... laissez moi rire.

Une vague idée polémique, en réalité à peine traitée, surfant sur la peur et sur laquelle on mise toute la promo ! Un roman d'anticipation aurait débuté le jour de l'élection et aurait offert 400 pages sur ce monde nouveau devenu musulman. En fait l'auteur ne traite pas son anticipation il l'évoque et 90% du livre n' a rien à voir et quant il n'est pas vulgaire il est au mieux sans intérêt.

Une bonne recette en fait : du cul, de la vulgarité, 90% d'ennui MAIS une idée vaguement développée dont tous les médias vont parler en oubliant bien sur de parler du reste ....

J'adore les romans d'anticipation et celui ci leur fait bien honte dans son immense pauvreté. Bref, je ne connaissais pas cet auteur mais alors que je vais bien vite oublier "soumission" je n'oublierai surement pas de rayer cet auteur de ma liste. Je l'ai entendu déclarer qu'il n'avait pas peur des majorités et des idées dominantes. Moi non plus !

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Extrait de la chronique :

« Soumission » est un récit de fiction qui prétend jouer avec les peurs de notre société. Il cherche surtout à vendre en reprenant les thèses à la mode, celles de Marine le Pen et d'Eric Zemmour. le récit cumule les poncifs, n'invente rien et reste trop sage et trop politiquement correct, malgré tout le foin qui a été fait. L'auteur a voulu choquer et déranger, il m'a surtout fait bailler. Au final, le récit mouline dans le vide. le lecteur se retrouve dans la même position que ce héros qui « pénètre et encule » des prostituées pendant des heures sans en tirer aucun véritable plaisir. Sans passion ni conviction. Comme ces hommes politiques prêts à tout pour être élus et conserver le pouvoir, les écrivains top-sellers vendraient leur mère pour gagner 1000 boules de plus et leurs éditeurs les y encouragent. « Soumission », c'est donc beaucoup de bruit pour pas grand chose et une nouvelle preuve que le paysage littéraire Français aurait besoin d'un sérieux coup de balai.
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Notre « plus grand écrivain français contemporain » , ou « le plus suivi »vient de réussir un effet médiatique, je pense, non prémédité, en faisant sortir en librairie son dernier livre, le 7 Janvier 2015, date qui restera dans les mémoires françaises comme celle du 11 Septembre 2001 dans les mémoires américaines.
Je vais rédiger cette chronique sans référence à l'évènement d'actualité, mais peut-être sous influence sans le vouloir.
Michel H s'est déjà exprimé sur son livre dans les médias, à son habitude. J'en ai retenu :qu'il est fan de science-fiction : voir « la carte et le territoire », un ouvrage qui me l'avait fait estimer à sa juste valeur, et non pas sur son apparence agaçante.
Il récuse son appréciation sur l'islam « religion la plus con », d'il y a quelques années.
Rappelons que « islam » signifie « soumission », le titre du livre.
Quant au contenu du livre, il a déjà été largement divulgué, y compris par l'auteur lui-même, il s'agit de l'application de la charia en France, une loi islamique « light » comme il dirait lui-même.
A son habitude, Michel H. s'est représenté en narrateur, et a pris pour cela l'avatar d'un universitaire, spécialiste de J.K. Huysmans, auteur de la fin du 19ème, dont je connais « la Cathédrale » et A rebours », ouvrages marquants, dominés par la crainte du Diable, et couronnés par la conversion au catholicisme.
L'attitude de l'auteur dans le livre est celle du scepticisme au départ, puis de plus en plus enthousiaste, il va se convertir à l'islam convaincu par un brillant universitaire qui lui fait miroiter les avantages matériels de la conversion. après avoir été convaincu par les arguments intellectuels en faveur de l'Islam.
On ne saura jamais ce qui dans l'esprit de Michel H et de son alias. a entraîné la décision.
Terminons par la critique du livre :
Il est comme toujours bien écrit avec cependant des « gros mots » choisis, et quelque scènes sexuelles, ses 300 pages se lisent facilement.
Les péripéties de l'accession de l'islam au pouvoir sont hautement improbables, même si il est fait appel à un simulacre de suspense électoral, et à des désordres trop graves pour être crédibles, d'autant plus, que par miracle ils cessent totalement quand ça arrange l'auteur.
Ma déception est d'ailleurs que l' oeuvre , comme cela est annoncé et comme je l'avais supposé, n'est pas une « politique fiction », ou même simplement un « what if ». Mais seulement une fantaisie romanesque pour laquelle Michel H. serait tout à fait dans son droit.
Je suis à peu près sûr qu'après les émotions actuelles, il y aura des polémiques, et des reproches sans doute justifiés, à Houellebecq, pour cette provocation, certes bien inutile sinon nuisible.
Mais globalement ce livre ne vaut pas grand-chose.
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Une véritable purge. Je n'ai jamais autant haï un bouquin. Il n'est pas écrit, il est vomi. le narrateur est en tout point odieux, mais ça n'est manifestement pas fait exprès. de longues jérémiades d'un vieux réac machiste, une branlette intellectuelle, pompeuse et vaine. le roman se veut manifestement érudit et osé, il n'est que pédant et pathétique.
Quand j'ai tourné la dernière page, j'ai ouvert la fenêtre pour le balancer dans les poubelles en bas de l'immeuble, c'est sa place.
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Je l'ai fini, mais c'est uniquement parce que c'est vite lu. A vrai dire, j'ai plutôt perdu mon temps. Je ne comprends toujours pas pourquoi cet auteur a du succès; sans doute le pessimisme dans lequel il se complait trouve-t-il un écho chez certains...
Ce type n'a vraiment rien compris de la vie, qui pour lui n'a donc plus de sens. le narrateur est un prof à la Sorbonne, grand intellectuel spécialiste de Huysmans (il n'y a pas de hasard), on a donc droit à des commentaires sur l'oeuvre de cet auteur, suffisamment pointus pour que le lecteur se sente inculte et - j'imagine- que l'auteur se sente très intelligent. A côté de ça, on a droit à un récit détaillé de sa vie sexuelle (franchement porno). Ce type n'a pas d'ami, n'aime personne (sauf peut-être sa petite amie, mais ça a plutôt l'air sexuel, d'ailleurs il se console bien vite de l'avoir perdue). le fait d'inclure des personnes réelles est plutôt drôle, et quand on sourit des insultes incessantes, on se dit qu'on est tombé bien bas. C'est bête et méchant, la seule attitude que certains revendiquent.
La fiction du président musulman est plutôt une bonne idée, mais c'est l'occasion de développer une fiction qui, prise au premier degré, ne peut que jeter les lecteurs dans les bras du FN.
Je ne vais même pas dire que c'est bien écrit: c'est plutôt inégal, et totalement dénué d'intérêt.
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