Le récit de
Rainer Höss est non seulement intéressant mais aussi par moment étonnant, déstabilisant. le témoignage de
Rainer Höss fait preuve d'honnêteté et il est aisé de comprendre le lourd héritage de ce petit fils puisque le grand père n'est autre que
Rudolf Höss, le commandant du camp d'Auschwitz. Comment vivre avec ce poids ? Ce n'est pas le sujet du livre même s'il évoque de temps en temps son malaise face à cet héritage.
Ce qui est ahurissant ce sont les mots que
Rudolf Höss écrit à son fils aîné en 47 ."Garde ton bon coeur. Deviens un homme qui se laisse guider avant tout par l'empathie de son humanité intérieure. Apprends à penser et à juger par toi-même ne considère pas comme d'emblée irréfutable tout ce que l'on essaiera de te faire croire reste toujours critique que ma vie te serve de leçon . (...) dans tout ce que tu entreprendras n'écoute pas uniquement la voix de la raison mais d'abord celle de ton coeur . (...) Sois un bon garçon au grand coeur. "
Comment écrire de telles phrases plein d'humanité tout en reconnaissant et assumant être à l'origine de tant de morts ?! Son obsession face à l'obéissance et au devoir de répondre aux ordres sans discuter explique en partie ses actes mais bien sûr ne les excuse pas puisque rien ne peut excuser de telles atrocités.
L'être humain est capable de telles horreurs...