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sur 8052 notes
J'avais lu ce titre à l'adolescence et Victor Hugo m'avait totalement embarquée dans son aventure. A l'âge (dit) adulte, je relis cet immense classique et je suis frappée par le propos social qui n'a malheureusement pas vieilli...
Entre les deux j'ai vu séries, films et même comédie musicale du récit intemporel mais clairement la force de Totor (c'est comme ça qu'on l'appelle avec ma maman), c'est d'allier à l'intrigue une langue puissante à la fois sombre et poétique. Une relecture savoureuse.
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J'ai dû taper cinquante débuts de phrase avant de les effacer de plus en plus rageusement. Conclusion : je ne sais vraiment pas comment commencer cette chronique. Premièrement, parce que je ne doute qu'elle soit bien utile – on parle des Misérables quand même, pas d'un obscur petit bouquin… – et, deuxièmement, parce que je doute de pouvoir vous dire à quel point cette lecture a été une gigantesque claque, un pur bonheur de lecture, un émerveillement à chaque ligne ou presque. Bref, un « coup de coeur », mais cette formule semble bien trop faible, fade et éculée pour être utilisée ici.

J'ai lu Notre-Dame de Paris il y a dix ans et, pour être honnête, je ne m'en souviens pas parfaitement. Je me souviens avoir été fascinée par cette lecture, mais je ne pourrais plus en parler bien précisément (sentez-vous venir la relecture ?). Les Misérables, quant à eux, sont dans ma PAL depuis si longtemps que je ne me souviens plus où j'ai récupéré cette étrange édition. J'avoue que la longueur de l'oeuvre, non pas qu'elle m'effrayait, m'a longtemps poussée à remettre à plus tard cette lecture. Enfin décidée, ça a été un choc dès les premières pages.

Pourtant, ces premières pages ne sont pas forcément les plus fascinantes qui soient. Lorsque l'on attend ces personnages que l'on connaît tous – Jean Valjean, Fantine, Cosette… –, voilà qu'il faut commencer par quatre-vingt-dix pages sur la vie, les pensées, les actions, le budget, les repas, la famille, les petites habitudes de l'évêque Monseigneur Bienvenue. Je peux vous dire que je le connais bien mieux que je ne connais ma petite soeur à présent ! Parlons tout de suite du sujet qui fâche : y a-t-il des longueurs dans Les Misérables ? Oui, mais peu importe. L'ami Victor aime causer de toute évidence. Et quand il a envie de s'étendre sur un sujet, il ne s'en prive pas. Et bam !, dans les dents les soixante-dix pages sur Waterloo (pour arriver à la minuscule et peu recommandable implication de Thénardier dans cette bataille). Et tiens, voilà des rédactions sur le couvent des bernardines-bénédictines de l'obédience de Martin Vega, sur les égouts de Paris dont tu connaîtras bientôt la moindre pierre, sur l'argot, sur ci, sur ça. Et pourtant. Si une partie de moi, je l'avoue, avait souvent bien envie de retourner à l'intrigue principale – parce que je les ai bien aimés, ces personnages –, j'étais également bien captivée. Les enthousiastes peuvent bien parler de ce qui leur chante, leur ferveur leur confère toujours une éloquence assez irrésistible. Hugo est de cette trempe-là. C'est pourquoi, même lors des dissertations les moins attirantes, je n'ai jamais réussi à m'ennuyer. Mon amour des descriptions, des tours et détours, a été comblé. Même si, quand il a la bonté de te dire qu'il va « indiquer brièvement [note de la blogueuse : non] un fait réel et incontestable, qui d'ailleurs n'a en lui-même aucun rapport et ne tient par aucun fil à l'histoire que nous racontons », tu as envie de lui de demander « Victor, est-ce bien nécessaire ? ».
(Il y a aussi un petit côté « Révise ta culture générale avec Victor Hugo » car le monsieur aime bien mettre des références ici et là, évoquer la figure de tel personnage historique, mythologique, biblique ou autres. J'avoue que, j'ai fini par abandonner l'idée de me renseigner sur ceux que je ne connaissais pas quand les noms commençaient à avoir tendance à s'accumuler…)
D'un bout à l'autre, je n'ai été que fascination pour la verve de Victor Hugo. Ce livre est bavard, foisonnant, intarissable. C'est d'une telle richesse, une telle réussite littéraire que je n'ai pas de mots pour décrire le plaisir que j'ai pris à le lire. Mon cerveau était en admiration permanente, s'émerveillant des tournures, des portraits, de l'ironie qui se glisse ici et là, des descriptions, des échanges. Il a le sens du grandiose, du saisissant. Qu'il parle du pauvre ou de Napoléon, de la misère ou de la révolution, ses mots font naître des images qui restent en tête comme gravée au fer rouge. C'est tellement bien écrit qu'il n'y a rien à dire, juste à savourer chaque ligne.

Ma connaissance des Misérables était, je dois dire, assez parcellaire. J'en connaissais les grandes lignes grâce à une version abrégée peut-être lue intégralement (sans certitude) et un très vieux visionnage d'une des adaptations cinématographiques. Et j'en connaissais les principaux protagonistes évidemment. Jean Valjean, Cosette, Gavroche, Eponine, Javert, les Thénardiers… des noms propres passés dans le langage courant. « Fais pas ta Cosette, hein ! » « Pff, pire que des Thénardier… ».
Et franchement, j'ai adoré ces personnages – bon, moins en ce qui concerne Cosette et Marius une fois que ces deux-là se rencontrent (et évidemment, qui survit à la fin ?) – auxquels se sont ajoutés d'autres que je ne connaissais pas comme Grantaire ou Enjolras. Au milieu de tout cet amour pour ces êtres, j'ai eu deux immenses coups de foudre : le premier pour Gavroche qui illumine le récit à chacune de ses apparitions, le second pour Eponine dont j'ai totalement découvert la destinée triste et tragique. Et il m'a semblé que tous ces personnages présentaient différentes facettes d'un autre protagoniste : le peuple. Celui de Paris notamment. Car Les Misérables est aussi et surtout un roman social dans lequel Hugo prend la défense des pauvres, des petits, de ceux qu'on maltraite et exploite. le peuple est là, dans toute sa misère, sa grandeur, sa médiocrité, son courage, ses bassesses, ses générosités, sa libertés, ses enfermements, ses peurs, ses espoirs, ses révolutions…
Certes, ils manquent parfois de nuances, chose qui serait agaçante dans n'importe quel autre roman, et certains événements auraient pu être évités si les gens se parlaient un peu – oui, Jean, je te parle – mais là… comment ne pas être emportée par leur enthousiasme, leur conscience, leur bonté, leur sévérité, leur innocence, leur fourberie (je vous laisse relier protagonistes et traits de caractère) ? Comment ne pas ressentir de compassion pour Jean Valjean ? J'avoue avoir ressenti un petit frisson de plaisir – je commence à me dire qu'il y avait quelque chose d'inhabituellement sensuel pendant cette lecture, serait-ce parce que je passe rarement autant de temps avec le même bouquin ? – à chaque fois que deux d'entre eux se rencontraient. J'ai été chavirée par ces scènes où Fantine fait tout pour payer les Thénardier (je n'en dis pas plus, mais les sacrifices auxquels elle consent, et la façon dont ils sont narrés, m'ont vraiment noué les entrailles. Et les formidables apparitions d'un Javert plus sévère que la Justice dont les doutes me stupéfieront. Et la cupidité insondable des Thénardier. Et l'impertinence espiègle et enjouée de Gavroche. Et… je pourrais continuer comme ça pendant longtemps, juste pour le plaisir égoïste de revivre ma lecture.

C'est une oeuvre totalement intemporelle. Certes, elle se déroule dans une période historique bien précise – malheureusement pas celle que je maîtrise le mieux, merci aux cours d'histoire qui résumaient beaucoup le XIXe siècle –, mais elle ne semble jamais datée.
Sauf peut-être sur deux points. (Je m'excuse par avance si cela dénote une méconnaissance de l'homme qu'était Hugo ou une mauvaise interprétation de l'oeuvre, j'avoue que je ne suis pas allée lire mille essais à son sujet sur à ma lecture.)
Le premier touche à une chose que j'ai eu du mal à ressentir comme les personnages : le rapport avec les forçats. J'ignore s'il s'agissait d'une réalité ou d'une petite exagération dramatique de la part de l'auteur pour dénoncer cela justement, mais la révulsion des gens envers les forçats m'a semblé totalement déraisonnée. Ce ne sont pas des êtres humains, ils sont plus bas que des rats. On les chasse, on les méprise, on les craint, Cosette dit qu'elle mourrait de croiser un tel homme… Relativiser n'est pas dans leur vocabulaire. Surtout que Jean Valjean est allé aux galères pour avoir volé un pain. Certes, le vol, c'est mal, mais quand même, ce n'est pas si dramatique que ça. C'est le seul moment où je me sentais un peu déphasée par rapport à l'humeur des protagonistes.
Le second, sans surprise, c'est la place des femmes. A part Eponine qui se démarque un peu – bien que ses actions soient principalement guidées par l'amour de Marius –, les femmes sont surtout obéissance et faiblesse (ce qui n'empêche pas les élans élogieux de l'auteur). La brave petite Cosette devient une jeune fille avec toute la délicatesse qui s'impose. Même la Thénardier est totalement sous la coupe de son mari et sa stature, sa force, ne lui valent que d'être qualifiée d'« hommasse ». Je m'y attendais un peu, j'y étais d'avance résignée – même si j'aurais accepté avec joie une bonne surprise – mais certaines réflexions sont quand même bien périmées (du moins, je l'espère…). Exemple : « Une petite fille sans poupée est à peu près aussi malheureuse et tout à fait aussi impossible qu'une femme sans enfants. ». (Cependant, le paragraphe précédent est un bel exemple du rôle des jouets dans la détermination sexiste des rôles : « La poupée est un des plus impérieux besoins et en même temps un des plus charmants de l'enfance féminine. Soigner, vêtir, parer, habiller, déshabiller, rhabiller, enseigner, un peu gronder, bercer, dorloter, endormir, se figurer que quelque chose est quelqu'un, tout l'avenir de la femme est là. tout en rêvant et tout en jasant, tout en faisant de petits trousseaux et de petites layettes, tout en cousant de petites robes, de petits corsages et de petites brassières, l'enfant devient jeune fille, la jeune fille devient grande fille, la grande fille devient femme. le premier enfant continue la dernière poupée. »)
J'avoue que j'ai parfois grincé des dents et que mon admiration se teintait alors d'exaspération. Heureusement, dans une oeuvre de plus de mille huit cents pages, ces moments se font rares. Je le souligne parce que c'est un désaccord que j'ai avec le roman, avec l'auteur, mais c'était le seul et j'espère que ça ne vous découragera pas ! Il ne pouvait pas être parfait, tout de même…

Ma critique est déjà bien trop longue, je m'arrête ici, il est de toute manière impossible de faire le tour de ce roman en une seule lecture et en un seul article.
Vous l'aurez compris, j'ai été complètement tourneboulée par cette lecture. J'étais à fond dedans, j'y songeais quand je ne lisais pas, j'en ai parlé sans cesse pendant des semaines, je me rongeais les sangs pour les personnages, j'avais hâte de retrouver ceux que je venais de quitter, j'étais complètement révoltée par les injustices qu'ils subissent régulièrement. C'est une expérience inoubliable et je ne m'en remets toujours pas.

Une chose est sûre, je ne laisserai plus dix ans s'écouler avant ma prochaine lecture hugolienne. Je suis tout à fait nulle pour établir des programmes de lecture, mais je suis bien décidée à relire Notre-Dame de Paris l'an prochain. Ensuite, ce sera au tour de L'homme qui rit. Et après… on verra bien !
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LE classique parmi les classiques.
Les misérables, deux siècles plus tard, est toujours incroyable ! Quelle envergure ! Quel auteur !

Les personnages sont puissants, l'intrigue arrache des exclamations de surprise alors que les événements sont pour ainsi dire annoncés, de nombreuses phrases sont brillantes et éclairent même notre réflexion actuelle.

Victor a des punch lines de fin de chapitre époustouflantes, des attaques de chapitres parfois caucasses, il interpelle son lecteur, le bouscule, le fait languir. Il fait semblant de le surprendre en sachant pertinemment qu'il n'a surpris personne ("Jean Valjean n'était pas mort.") . Bref, Victor est un conteur hallucinant !

Alors oui, 100 pages dédiées à la présentation du premier personnage Monseigneur Bienvenu, c'est long. Mais ça donne une telle épaisseur à sa rencontre avec Jean Valjean ! Et une telle légitimité à sa transfiguration !

Alors oui, 80 pages de description du moindre ruisseau, chemin creux ou de la moindre pente du champ de bataille de Waterloo, c'est interminable. Mais ça raconte une époque, ça pose un contexte, ça explique les passions politiques de certains personnages.

Alors oui, les 40 pages de description du couvent du Petit Picpus, c'est pénible. Surtout quand le livre suivant s'intitule La parenthèse et propose encore une digression de 20 pages !!! Mais ça prépare les événements qui suivent.

Alors oui, quand Victor attaque un chapitre par "On nous saura gré de passer rapidement sur des détails douloureux.", on lui en sait gré, en effet.

Alors oui, quand il annonce "On n'a encore aperçu dans ce livre les Thénardier que de profil ; le moment est venu de tourner autour de ce couple et de le regarder sous toutes ses faces.", on sait que ça va être très long. Mais ça ajoute à l'horreur de leur comportement et de leurs actes.

Alors, j'en suis la première surprise, on lui pardonne tout, à ce bon vieux Victor. Car toutes les digressions préparent l'émotion de l'histoire. Car tous les détails éclairent les situations. Car toutes les longueurs nous transportent au XIXeme siècle. Car l'histoire à elle seule, avec ses personnages inoubliables, ciselés, uniques justifie tout le reste. Parce que ce roman n'a pas traversé les décennies par hasard. C'est un grand roman. Difficile à lire, fastidieux. Mais peut-être que ça se mérite, une histoire pareille. Et peut-être qu'elle est encore plus exceptionnelle précisément pour ça.
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Cosette, Fantine, Gavroche, Jean Valjean, Thénardier, Javert, Marius.......
Tous ces personnages sont si attachants pour certains et si rébarbatifs pour d'autres vous tiennent en haleine tout le long des 1651 pages.
Et quand les dernières pages arrivent quelques larmes coulent car on ressent la perte d'un être bon et d'une grande capacité d'aimer, que chaque être humain devrait posséder en lui pour s'améliorer chaque jour.
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Après d'interminables mois d'attente, je me suis enfin lancé dans l'incroyable aventure de Jean Valjean, l'ancien et célèbre forçat, voleur de pain. Les misérables marque ma découverte de Victor Hugo en tant qu'auteur-romancier, le début d'une aventure littéraire que je prolongerais bien volontiers.

Ce classique, monument de la littérature française du XIXième siècle, a été édité, ré-édité, puis ré-réédité dans de multiples éditions, tant le contenu doit être lu. Pour ma part, je me suis procuré l'édition la plus récente, abrégée, de surcroît, initialement destiné à la jeunesse, car disposant d'annotations de vocabulaire pour plus de compréhension.

En de simples mots, ce livre a le don de réunir littérature, humanité et vie. le talent de Victor Hugo n'est plus à prouver, sa capacité a nous entraîner dans son sillage, plongés dans les allées Romantiques, tout en gardant un très fort ancrage moderne, témoigne de sa facilité d'écriture, qui peut atteindre toutes les générations.

Les misérables porte bien son titre ; Jean Valjean, Marius, Cosette... des misérables au grand coeur, des humanistes condamnés par leur époque, par les conflits politiques historiques qu'aborde distinctement l'auteur. Fidèle au mouvement romantique dont il est le chef de file, Victor Hugo reflète avec brio les caractéristiques du Mal du siècle : moi souffrant, désespoir, tarissement de l'imagination, perte de foi en l'amour-passion et en la religion... Il essaie prestement d'intégrer des réponses à ces questions du mal de vivre, touchant un grand nombre de jeunes, déçus de la Restauration. L'atmosphère politique, empli de réalisme, décrit parfaitement les conditions sociales dans lesquelles évoluent les personnages du roman.

L'auteur représente les bas-fonds de la société, symbolisés par la pauvreté ambiante des Thénardiers, ou l'apparition des enfants des rues, en manque de logis. La religion transparaît grâce à l'évêque, responsable du changement d'attitude du protagoniste forçat, prouvant les miracles de la foi chrétienne.

Outre ces aspects d'insertions dans l'époque française, Victor Hugo n'oublie pas la dose d'émotions qui caractérise ces oeuvres. A travers Les misérables, il déverse un flot de sentiments en tout genre, souvent fortement bouleversants ; tristesse et désespoir pour les personnages, empathie et compassion, passion et amour. le suspense tordant de la fin du récit vous mettra en haleine jusqu'au point final.

La force des personnages rappelle sans mégarde le courage de l'auteur lui-même. Il se livre discrètement au travers de ses héros, et improvise une ode à la nature humaine, contre l'injustice de l'administration française.

L'humanisme incarné, Les misérables est un chef-d'oeuvre intemporel. Tout se bouscule, se regroupe et s'enlace pour former ce qui est estimé comme le pivot de la littérature française. Les épopées d'un jeune héros brisé par la Révolution, au désespoir apparent, aux images imprécises et camouflées, doit être lu au moins une fois. Je le juge incontournable, essentiel à la culture française.

Après ses nombreuses rééditions livresques et adaptations cinématographiques, un tout nouveau film amplement plus moderne, sorti en 2012, ajuste le roman, en y apposant une base musicale mélancolique originale. Si le film ne dénature pas l'ambiance première du livre, je me laisserais sans doute tenter...
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Un classique d'un écrivain engagé aux côtés du petit peuple. J'ai lu l'intégralité en un seul volume, comme le quatuor d'Alexandrie. Je connaissais l'épopée, maintes fois illustrée au cinéma. Je me me hasarderai pas à critiquer un géant de la littérature française. La fresque est somptueuse, servie par une écriture à la fois réaliste et lyrique.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Jean Valjean condamné aux travaux forcés pour le vol d'un pain est, à sa libération, touché par la grâce et commet les meilleures actions du monde: il crée un miracle économique à Montreuil-sur-Mer, offre une éducation à l'orpheline Cosette et lui permet d'épouser le baron Marius Pontmercy. Il pardonne à ses ennemis le gredin Thénardier et le policier zélé Javert. Poursuivi par sa mauvaise conscience il pousse l'abnégation jusqu'à refuser le bonheur que la providence lui présente et se sacrifie entièrement au bohneur de Cosette et Marius...

Image d'un Christ moderne, Jean Valjean, ce héros sans tache, est une accusation portée par Victor Hugo contre l'État, contre la morale commune, qui lui refusent le pardon. C'est aussi l'occasion pour l'auteur d'exposer avec verve - et parfois quelques longueurs - sa philosophie, son message politique, sa vision: la fin du bagne, la salubrité publique, l'enseignement obligatoire, la vaccination... Les Misérables est un traité politique contre la misère. Penser que les voeux de Victor Hugo se sont en grande part réalisés (en tous cas dans nos démocraties modernes) nous montre à quel point cet homme a mérité sa place au Panthéon et aussi mérité d'être lu voire relu.
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J'avais lu les Misérables à l'école puis plus tard avec mon fils. Mais jamais je ne m'étais attaquée à la version entière. Je ne sais ce qui m'a poussée à étrenner l'année avec cette lecture. Quelle idée ! Peut-on parler de graphorrhée à propos de Hugo ?
Je révère l'homme qui le premier a parlé des Etats-Unis d'Europe, qui a combattu la peine de mort,... J'apprécie également le poête, mais j'ai du mal avec l'écrivain. Entre Quatre vingt Treize et Les Chouans de Balzac, je n'hésite pas.
Mais j'ai voulu réessayer et malgré tout ce que je viens de dire, je ne regrette pas. Certes il fait des livres et des livres (puisque l'ouvrage est séparé en cinq parties elles-mêmes divisées en huit livres minimum puis en chapitres sur ce qui ce qui pourrait être dit en une trentaine de pages et surtout il parle d'événement qui l'intéressent mais n'ont pas grand chose à voir avec les personnages principaux, telles les longues pages sur Waterloo qui m'ont particulièrement ennuyée.


Jusqu'à maintenant j'ai vu peu d'ouvriers, les Misérables c'est surtout l'occasion de faire le portrait de la première moitié du XIXe.

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C'est sans aucun doute l'un des romans historiques le plus détaillé, le plus complexe et le plus magnifiquement écrit que j'ai jamais lu, un vrai chef-d'oeuvre !!!
Les Misérables est un roman qui explore l'histoire et la politique françaises, les questions philosophiques, les questions morales, la topographie, l'architecture de Paris, aux côtés des thèmes tel la justice, la foi, la conscience, la rédemption, la misère et l'amour. C'est aussi une histoire fascinante de personnages complexes avec des moments de lumière et d'ombre. Essayer de résumer est une tâche presque impossible.
Le flux du roman est très souvent interrompu par des digressions historiques de plusieurs chapitres sur des sujets tels que Waterloo, les couvents, l'argot dans les différentes langues, les égouts de Paris, etc… que j'ai trouvées, pour ma part, enrichissantes, informatives et utiles pour bien comprendre le contexte dans lequel l'histoire est écrite.
L'histoire comme nous le savons tous est celle de Jean Val Jean, victime de l'injustice humaine. À travers son histoire, Hugo fait revivre l'immense souffrance que traverse la classe défavorisée. C'est le thème central de l'histoire. La souffrance physique, les angoisses mentales, les dilemmes moraux que traversent les gens de cette classe sont déchirants. La pauvreté, le manque d'éducation, l'ignorance et la négligence des dirigeants ont fortement contribué à la triste vie et aux conditions de vie de cette classe défavorisée. Hugo pénètre profondément dans leur vie et capte avec sincérité et sympathie leur misère. Sa compassion pour eux transparaît dans son écriture touchante.
L'écriture d'Hugo est magnifiquement descriptive, poétique, passionnée, dramatique et stimulante. Je ne peux pas me souvenir d'un livre qui m'a autant brisé le coeur que ce livre.
A lire absolument !!!
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Une oeuvre essentielle de notre passé commun.
Tardivement découverts, l'écriture et le génie de Hugo m'ont fascinée durant cette lecture. J'ai en parallèle survolé les Contemplations et elles m'ont permises de comprendre qu'il est l'un des plus grands écrivains de notre histoire, l'une des plumes les plus virtuoses.
Et ces misérables m'ont littéralement ébranlée.

Je connaissais bien sûr Jean Valjean, Cosette, les Thénardier, Javert, mais jamais ils ne m'étaient apparus aussi réelles.
La lecture fut plus ardue que ce que je m'étais figuré, les longues digressions, toujours brillantes et fascinantes, ont quelquefois fatigué mon appétit. Des documentaires historiques au sein du récit, sur la bataille de Waterloo, les égouts de Paris, les insurrections qui ont marqué la vie de l'écrivain, la misère révoltante de l'époque, toutes étaient néanmoins nécessaires pour donner cette profondeur aux personnages.

Et quel "scénario" !
Les rebondissements m'ont tenue en haleine malgré la longueur du récit. J'ai aimé la manière avec laquelle les personnages se rencontrent, parfois sans savoir qui ils sont, et comment leur destin s'entrelacent avec les fils de la misère et de la rudesse du monde qui les entoure.
Qui est Jean Valjean? A la fois forçat, père, bienfaiteur, homme d'affaire, il est surtout défini par sa bonté et sa foi.
J'ai pleuré pour Fantine, mon coeur s'est brisé pour Gavroche, j'ai aimé Marius, j'ai hahi Thénardier tout en ressentant une profonde tristesse pour Eponine. Le Père Mabeuf, Monsieur Gillenormand et surtout Monseigneur Bienvenue ont été des vieillards qui, chacun à leur manière, ont apporté au récit une certaine philosophie de la vieillesse et, par corollaire, de la vie.
Ces personnages ne me quitteront plus jamais.

Un récit historique, philosophique, tissé d'une écriture pure, belle qui inspire la fascination.
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