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EAN : 9782075122306
144 pages
Gallimard Jeunesse (17/10/2019)
3.5/5   11 notes
Résumé :
Le journal intime d'Anita et vis avec elle la chute du Mur de Berlin.Mercredi 4 octobre 1989, Berlin-Est. Voilà ce qui a été dit à son père et à sa mère. Dimanche matin, à l'aube, mon amie a essayé de franchir le Mur, au sud de la ville, ses parents ne savent pas où exactement. Elle a réussi à passer le premier mur, mais les chiens ont donné l'alerte tout de suite. Les gardes-frontières lui ont ordonné de s'arrêter, une fois, deux fois. Elle a continué, elle a couru... >Voir plus
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Que lire après Berlin, 1989 : Un mur s'écrouleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
le roman est court, bien écrit, la formule du Journal intime devrait faire mouche auprès des jeunes ados.
Un bon moyen d'intégrer facilement des périodes historiques et de se plonger ainsi d'une façon vivante dans le quotidien des gens qui l'auront vécu pour de vrai avec des fictions qui s'en inspirent.

Bienvenue en RDA.
L'auteure Sophie Humann choisira de donner la parole à une jeune sportive de haut niveau de 14 ans, s'entraînant pour les Jeux internationaux, qui pourtant ne sait pas grand chose d'autres que ce qu'on l'oblige à savoir. Et c'est intéressant.
Ceci n'est pas un journal mais un carnet d'entrainement, il sera plus simple pour Anita de l'appeler ainsi, le carnet ne se résumant pas à recueillir seul ses pensées intimes mais aussi à l'aider à fortifier son esprit et noter son parcours sportif.
Il l'aidera à poser à plat toutes ses interrogations sur cette moitié de pays étrange qu'elle aura toujours connu et qui ne reflétera que des faces cachées liberticides avec une soumission inconditionnelle au Parti de la RDA.

Avant d'aller plus avant dans le roman, "Berlin 1989: un mur s'écroule, Journal d'Anita (Août-Novembre)", nous nous serons intéressés au fond de décor de départ, celui qui expliquera la présence du mur qui traverse la ville de Berlin, avec le rideau de fer qui le poursuivra au delà en Allemagne.
Quelle drôle de situation!
Mais juste avant cela, que s'est-il passé après la défaite allemande de 1945?
Le pays n'aura plus de gouvernement et il passera sous la supervision des pays alliés vainqueurs:
Des détails?
Allo Wiki?
"... L'occupation de l'Allemagne connaît trois phases successives.
Durant la première phase, entre 1945 et 1948,
les Quatre Puissances alliées exercent l'autorité suprême en Allemagne et il n'existe plus d'État allemand central..."

Les pays alliés prendront néanmoins avec le temps leur distance avec le pays russe, nous diront certaines sources écrites, à cause de la Guerre Froide ( espionnage en tous genres).
Aussi...

"... Durant la deuxième phase,
entre 1949 et 1954,
la rupture entre les trois puissances occidentales et l'Union soviétique aboutit à la renaissance de l'Allemagne au prix de sa division en deux États, la République démocratique allemande sur le territoire de la zone d'occupation soviétique et la République fédérale d'Allemagne sur le territoire des zones américaine, britannique et française.
Les Trois Puissances occidentales adoptent un statut unique d'occupation qui octroie à la RFA une large autonomie administrative et législative.

Durant la troisième phase,
à partir de 1954,
l'existence des deux États allemands est consolidée ... et leur souveraineté est restaurée..."
Merci Wiki.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Occupation_de_l%27Allemagne_apr%C3%A8s_la_Seconde_Guerre_mondiale

Ce que nous confie Anita.
La partie RDA adoptera depuis une forme d'endoctrinement stricte et générale des esprits par le "parti", comme ils disent, se fermant à l'autre partie de l'Allemagne et personne ne pourra plus en partir.
La situation tristement ironique offrira finalement aux Allemands de l'Est leurs bourreaux "nazis".
Des familles seront séparées, coupées par le mur, sans possibilités de se contacter régulièrement, de se voir...
L'extérieur est un ennemi qui n'infiltrera pas de ses idées "poison" le peuple bien cadré de la RDA, un produit parfait de l'ancienne URSS.
Voici pour la mise en place.

Et Anita?
"... ils mentent, mais je fais semblant de ne pas le savoir, surtout en classe.
Chacun de nous fait semblant de ne pas savoir.
Ceux qui arrêtent de faire semblant perdent leur travail ou leur logement ou, comme mon voisin Peter, sont interdits d'études..."

Anita ne devrait pas avoir grand chose à raconter, n'ayant connu qu'une réalité sans débordement ni enrichissements culturels autres que ce qui est autorisés par le parti et pourtant, elle nous rapportera tout ce qu'elle sait de privés et d'intéressants.
Anita n'est pas dupe et sa meilleure amie Birgit sait des choses.
Grâce à elle, elle supposera la réalité extérieure, l'autre Allemagne, le reste du monde et confrontera les souvenirs, les silences des autres, les contre-vérités des adultes avec la désinformation permanente faite aux enfants qui doit faire craindre de passer à l'Ouest, que celui-ci est décadent, que leur RDA est une utopie sociale d'égalité.

Nous renverrons ceux et celles qui s'intéresseraient à cette période du quotidien Est Allemand vers la comédie de Wolfgang Becker sur grand écran " Goodbye Lenin" (2003).
Ce qu'il y aura d'étonnant dans ce que fut ce drâme banal, réel et historique, c'est cette bulle invisible qui forçait un quotidien ordinaire reformaté, où chacun pouvait circuler et respirer librement en apparence, un cadre du parti imposant une autarcie intellectuelle qui finira par étouffer la raison et soumettre ou rendre fou.
Certains ne se soumettront pas, ils disparaitront un temps du paysage et réapparaitront comme sortis d'une peine de prison, amaigris, affaiblis (voir les parents de Birgit et le père d'Anita).
On ne saura jamais: pour tous, ils sont partis en vacances.

Quand on est petit, on passe à autre chose, c'est normal, on fait confiance, on ne se pose pas trop de question si l'on peut s'amuser un peu et puis en grandissant, on ne peut plus faire semblant avec les envies d'ailleurs, de projets personnels et de réponses.
Un récit fiction qui plaira sans nul doute.
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Ce livre jeunesse avait été mis en avant par ma bibliothèque lors du trentième anniversaire de la chute du mur, et effectivement son caractère pédagogique est indéniable entre une histoire touchante et un dossier « pour aller plus loin » très intéressant.
Il s'agit du journal d'Anita, une jeune allemande de l'Est habitant à Berlin, entre août et novembre 1989.
C'est une bonne nageuse qui s'entraîne avec son amie Birgit pour être sélectionnée pour les jeux olympiques. Mais elle comprend peu à peu dans ces mois précédant la chute du mur que les choses sont plus compliquées qu'il n'y paraît : son refus d'entrer aux jeunesses communistes passe mal à l'école, la Stasi est partout et incite à la délation, que se passe-t-il dans les bois près de chez sa grand-mère, pourquoi son père qui écrivait des pièces de théâtre est-il désormais simple éclairagiste ?
Dans un monde qui vacille, Anita va faire face avec courage et participer aux côtés de ses parents à la résistance intérieure. Une belle leçon de vie et un témoignage intéressant sur les derniers mois du régime est-allemand.
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Ce petit roman jeunesse avancée fait parti des plus récents ouvrages de la Collection "Mon Histoire", parus au éditions Gallimard Jeunesse. Suivant la formule de cette collection, "Berlin 1989" est donc un journal intime, tenu par Anita, 14 ans, une jeune allemande de la RDA, la République Démocratique d'Allemagne.

Pour ceux qui ne sont pas trop versés en Histoire, la RDA était "L'Allemagne de l'Est" du temps de la Guerre Froide et était affiliée à l'URSS, vaste empire communiste. La ville de Berlin, capitale convoitée, a connu , hélas, le même sort que le pays: divisée en quatre parts entre les quatre vainqueurs de la 2e Guerre mondiale. Mais la partie qui appartenait aux capitalistes ( France,Royaume-Unis et États-Unis) coexistait avec la partie appartenant aux Soviets, qui elle, pour sa part, était sous régime communiste. Inutile de dire que cette coexistence n'a pas durée: personne n'avait vraiment envie de rester dans la partie soviet où privations et absence de droits rendait la vie difficile. Pour empêcher les allemands de l'Est ( ou de Berlin-Est) de passer du côté des capitalistes, on a donc bâti un mur dans Berlin et créer le "rideau de fer" entre les deux Allemagnes. Cette guerre d'idéologie, dite "Guerre froide", se poursuivra jusqu'à la chute du mur, en 1989, et de la fin du régime communiste de l'URSS, ce qui nous amène au journal d'Anita.

Anita vit dans Berlin-Est, est une nageuse aspirante aux Jeux Olympiques et espère un jour quitter sa partie du pays pour voyager. de toutes les privatisations et interdictions du régime, c'est le fait de pouvoir voyager qui lui pèse le plus. On découvre avec elle le quotidien des allemands de l'Est, surveillés, endoctrinés et vivant de peu de ressources, alors qu'une Élite au contraire, jouit d'une vie marquée par l'opulence et ( ironiquement) de toutes les ressources et produits venant de l'Ouest. À travers ses amis Birgit et Peter, on en apprend sur le sort des gens qui tentent de s'échapper ou qui vont à l'encontre de la doctrine du Parti ( ou plus largement qui aspirent aux conditions de vie de l'Ouest: c'est un crime, cela fait passer le régime pour moins abouti que celui des capitalistes). On vous parlera de propagande, de jeunesses communistes ( fâcheux rappel des jeunesses Hitleriennes), de véhicules vétustes mal bâtis, d'athlètes dopés, de police secrète, de punitions infantilisantes et de restrictions géographiques. Les joies des régimes totalitaires et théocratiques , quoi! Mais on vous parlera aussi du sort de Birgit, sa meilleure amie, terrible et accidentel, mais qui traduit aussi le désir de liberté féroce de bien des allemands. Et bien sur, on vous parlera de le chute du "mur de la honte", dont la division aura des conséquences jusqu'à nos jours.

L'histoire d'Anita illustre très bien une époque tourmentée en Allemagne, mais aussi de la Guerre Froide, guerre d'idéologie qui marquera la fin du régime communiste soviétique. Je l'ai trouvé bien calibré entre son histoire et L Histoire, sans fioritures inutiles ( comme une amourette, par exemple) et le tout rondement mené.

Une fois de plus, j'apprécie le petit "Pour aller plus loin" placé à la fin du roman. J'ai également aimé qu'Anita soit une aspirante athlète, ce qui est relativement peu standard chez les personnages féminins ( pour ce que j'en ai vu).

Un autre bon petit roman qui nous en apprend beaucoup.
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Tandis que nous fêtons le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin, retour sur le difficile quotidien des Allemands de l'Est juste avant l'événement.
Dans ce journal intime écrit par une jeune Anita désormais en âge de comprendre et de s'interroger sur la situation de son pays, on découvre les faits de manière progressive et les informations historiques sont distillées avec suffisamment de parcimonie et de clarté pour que l'on puisse les assimiler. On va en effet de révélation en révélation, au point que l'on a du mal à réaliser que tout ça a existé!

A la différence des "Autres" (les Allemands de l'Ouest), les habitants Est-Berlinois vivent sous une dictature qui les prive totalement de liberté. Surveillés par la Stasi (la police d'Etat, qui va jusqu'à fouiller chez les "suspects"...), ils doivent prouver leur fidélité au Parti sous peine d'être brimés ("Ils n'accèdent pas aux postes importants") voire emprisonnés. C'est ainsi que le père d'Anita, auteur de théâtre dissident, s'est vu relégué à l'éclairage après quatre ans de prison, et attend toujours le droit d'acheter une voiture neuve: "Je ne suis pas un bon socialiste, mon nom doit rester en queue de liste"! de toute façon le quotidien, c'est la faim (les magasins sont quasi vides), les humiliations, les mensonges et les trahisons, le tout dominé par le sentiment de peur. Alors on apprend à contrôler ses émotions, à cacher ses sentiments - "question de survie".

C'est tout cela qu'Anita découvre peu à peu derrière le silence entêté de ses parents, qui au bout du compte ne cherchent qu'à la protéger. L'adolescente, habitée par la colère, se sent des envies de révolte sans oser passer à l'acte (à la différence de ses amis Birgit et Peter): "Je comprends que tant de personnes veulent abandonner ce pays". On s'y sent en effet prisonnier, et beaucoup rusent pour fuir à l'Ouest. Anita, elle, compte sur la natation: être sélectionnée pour les JO est "la meilleur solution pour se tirer d'ici". Mais pour cela il faut adhérer aux Jeunesses communistes... et qui sait comment les athlètes de l'Est sont traités?

Mais tandis que sa mère ose enfin (tout en écoutant des disques bien fort, au cas où il y aurait des micros...) évoquer des souvenirs "d'avant" ainsi que la construction du mur à laquelle elle a assistée en direct, les choses commencent à bouger sous l'effet des manifestations populaires, des pays voisins qui rouvrent leurs frontières, et de la visite du dirigeant russe Gorbatchev. Jusqu'à cette fameuse nuit du 9 au 10 novembre où, enfin, "le Mur est ouvert" sur Berlin-Ouest, véritable eldorado pour ceux de l'Est. Restera ensuite à construire la réunification...
Lien : https://www.takalirsa.fr/ber..
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Cela faisait quelques années que je ne m'étais pas plongée dans un livre de la collection Mon histoire. J'ai depuis mes débuts fait confiance à cette collection et ce roman de Sophie Humann chez est d'une grande qualité tant sur le fond que sur la forme. Nous suivons Anita jeune nageuse de Berlin Est d'août à novembre 1989. Durant ces 4 mois qui ont changé l'histoire de l'Allemagne, la jeune Anita prend conscience des réalités de la RDA. Beaucoup de thèmes sont abordés : le passage du mur, les arrestations d'opposants, la construction du mur, le dopage des sportives ... Un roman d'une grande richesse historuique !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
-Tu vas pouvoir venir maintenant....On a tant de temps à rattraper.
-Oui, tant de temps...a dit maman.
Il m’a semblé percevoir un peu de tristesse dans la voix de ma mère, mais son amie ne l’a pas entendue.
Peut-être qu'à l’Ouest ils n’ont pas l’habitude d’écouter derrière les mots.
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