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EAN : 9782070645886
160 pages
Gallimard Jeunesse (06/09/2012)
3.64/5   36 notes
Résumé :
1917. Alors que le conflit s'éternise et que sur le front, les hommes tombent, les uns après les autres, Geneviève et sa mère intègrent plusieurs associations d'aides aux soldats. Le jour de ses seize ans, Geneviève commence à travailler à l'hôpital d'Houlgate où elle trouve sa vocation : infirmière.

Partage le journal intime de Geneviève Darfeuil, et affronte avec elle les tourments de la Grande Guerre...
Que lire après Infirmière pendant la Première Guerre mondiale: Journal de Geneviève Darfeuil, Houlgate-Paris, 1914-1918Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis actuellement dans une phase de lecture de récits infirmiers, et je dois dire que je me suis un peu fait avoir en ne regardant pas bien la couverture...car c'est un livre " jeunesse" !
Dans ce contexte-là, il est assez intéressant, pour les éléments historiques qu'il apporte sur la Première Guerre mondiale et la vie des familles et des jeunes...

Mais il n'est en aucun cas le journal d'une infirmière ayant réellement vécu...même si l'auteure s'est beaucoup documentée et a créé un personnage qui aurait pu exister.

Là où le titre est en effet trompeur, c'est que les trois quarts du livre concernent la vie de la jeune adolescente, bien avant qu'elle ne devienne infirmière .
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Un ouvrage où une jeune héroïne nous raconte la façon dont elle a vécu à Paris et en Normandie entre 1914 et 1918. le milieu aisé auquel elle appartient ne la protège plus complètement de certains malheurs, elle perd son frère cadet brancardier au milieu de la guerre et son frère aîné décèdera (selon l'épilogue) en 1919 du fait d'un gazage à l'été 1918. C'est donc à travers son journal qu'elle nous confie ses angoisses et ses peines alors qu'elle se dévoue pour des actions d'aide aux soldats et va jusqu'à entreprendre une formation d'infirmière. L'on peut déplorer que ce journal ne propose pas ponctuellement des illustrations ; rien n'empêcherait d'imaginer que la narratrice fasse un petit croquis de ce qu'elle évoque, surtout dans le cas involontaire où certains aspects du contenu parasitent l'ensemble du message. Cela permettrait au lecteur de mettre du sens à des mots qui lus spontanément n'évoquent rien pour lui. Alors que parfois il a déjà fabriqué lui-même des poupées en laine Nénette et Rintintin popularisées avec cette matière, le texte parle de « coudre une image en tissu de la poupée Rintintin dans le veston de Jules et une de celle de Nénette dans mon paletot, pour nous protéger des zeppelins. Maman a répondu que nos médailles de la Vierge suffisaient et qu'il n'y avait pas besoin d'ajouter les personnages de Poulbot».
Dans cette collection, on a quelques pages vers la fin intitulée “pour aller plus loin“ d'autres baptisées “quelques dates pour mémoire“ et “la jeune fille et la guerre“. Les informations apportées sont bien adaptées à un lectorat de collégiens et utiles pour des jeunes en dernière année d'école élémentaire où on étudie la Première Guerre mondiale. Toutefois là où elles sont mises, il est à parier que peu de lecteurs les parcourent. Il serait bon d'opter avec le même contenu pour une autre stratégie qui constituerait une aide à la compréhension de certains aspects du roman. Nous verrions bien une première solution où après la page du titre ces pages se verraient valorisées afin de mieux appréhender le récit romanesque. Une seconde piste transférerait ce contenu avec un chapeau du type “pour t'aider à mieux rentrer dans le récit de ce roman“. On pourrait rajouter là un petit lexique, on a vu par exemple que l'auteure fait le choix pertinent du mot “paletot“ il y trouverait sa place au milieu d'une douzaine, au-delà on aurait une surcharge.
Chez le même éditeur, mais dans une autre collection, est paru peu de mois avant la réédition du "Journal d'Adèle". Ce titre propose quelques illustrations en appui du texte, en aucun cas elles ne peuvent être perçues provenant du crayon de la narratrice. le volume à lire doit être inférieur d'environ 10% au récit narré par Geneviève. Les deux titres qui s'adressent aux lecteurs du même âge se complètent bien dans la mesure où "Le Journal d'Adèle" évoque la vie vécue par une jeune issue du milieu paysan dans la campagne bourguignonne et qu'"Infirmière pendant la Première Guerre mondiale" traite de la vie d'une jeune fille de la bourgeoisie à Paris et dans une station balnéaire du Calvados.
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Un autre bon petit livre de la collection Jeunesse "Mon histoire" aux Éditions Gallimard, sous forme de journal intime, cette fois nous suivons Geneviève Darfeuil ( un personnage fictif), adolescente française de la classe bourgeoise, qui nous livre ses années dans le tourment de la première Guerre Mondiale, entre 1914 et 1918, donc entre ses 13 et 18 ans.
Bien que le titre semble faire penser qu'on traite essentiellement de Geneviève en tant qu'infirmière, il faudra en fait attendre le 3/4 du livre pour que cette situation prenne forme. Néanmoins, on aura le point de vue de la jeune fille sur ce qui se passe au niveau de la population, des étudiants et des femmes laissés derrière. Cette guerre "qui devait être réglé avant Noël" aura causer une bonne commotion à la population, qui sera rapidement privatisé sur bien des denrées, de même que les transports et sur les matériaux comme le charbon. Puisque la guerre perdure, il faut engager des femmes, il faut mobiliser les jeunes et se soumettre à des restrictions en ville pour la sécurité.
Si Geneviève et sa famille voient d'abord les deux ainés mâle partir pour la guerre, c'est rapidement toute la fratrie, ainsi que la mère qui sont appelés à prêter main forte. On doit tricoter des vêtements chauds pour les soldats dans les tranchés; produire des munitions dans les usines et même transformer des bâtiments en hôpitaux.
Geneviève passera rapidement de petite fille ayant une vie confortable à aide en seconde ligne, puis en première ligne en aidant les blessés. Elle notera beaucoup d'éléments intéressants, soit sur la guerre ou sur sa famille.
Il y a deux éléments en particulier que j'ai trouvé intéressants. Premièrement, on parle dans ce livre des "Petites Curies", véhicules servant à la radiographie, processus élaboré par la scientifique Marie Curie. Cela aura eu des conséquences notables sur la rapidité et l'efficacité des soins. Deuxièmement, j'ai trouvé touchant le fait que des élèves "parrainaient" des soldats n'ayant plus de contacts avec leur famille. Ils leur envoyaient donc des lettres pour entretenir la correspondance et leur fournir des colis contenant nourriture et vêtements chauds. Au-delà du matériel, c'est surtout une idée merveilleuse pour la santé mentale et le support psychologique.
Bref, un livre fort remplis et très pertinent qui met en lumière un peuple débrouillard, collectivement soudé et qui met en lumière l'arrière scène de la guerre, à savoir le peuple.
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Vivre la grande guerre au travers des yeux et des mots de Geneviève, fille de médecin, qui a quatorze ans au début de la première guerre mondiale. Ils sont à Paris, et la guerre tourne tout autours d'eux. La ville, la campagne, la Belgique, l'Angleterre sont sous les assauts de l'Allemagne.

""... Et puis, je me suis senti comme un étranger au milieu de vous. Rien n'a changé ici, tu comprends, ou presque. ... Mais moi je n'appartiens plus à cette vie ; ma vie est là-bas, avec les autres, avec la mort, dans la boue, dans l'enfer. Je me sens plus proche d'eux que de vous, je suis devenu un étranger dans ma famille. ...""

Depuis le début des conflits, elle veut travailler aux côtés de son père, être infirmière, être utile. En septembre 1917, son père accepte enfin ! On peut lire sa joie entre les lignes de ce lundi 17 septembre 1917. Et les phrases positives se faisant plutôt rares, ça fait du bien d'en lire une de temps en temps.

"Lundi 11 novembre 1918
Les cloches de Paris se sont envolées.
Les habitants se sont embrassés.
La guerre est trerminée.
Aujourd'hui, j'ai dix-huit ans."

Le journal se termine sur cette heureuse conclusion, assombrie par de moins bonnes nouvelles pour certains qui n'auront pas eu l'occasion de vivre ce jour heureux.

Cette lecture m'a permis de rencontrer les horreurs de la guerre par le vécu d'une enfant devenue adulte bien trop tôt. Les livres d'histoire nous donnent une image certe détaillée des conflits, mais sans le côté humain que traduit ce petit roman. J'ai beaucoup aimé lire ce journal intime qui confirme les horreurs, mais aussi la bonté dont peut être capable l'être humain.
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Un journal qui brasse la Grande Guerre dans son ensemble et en donne une vision globale. Geneviève y raconte les événements de son point de vue d'adolescente, à commencer par tous les changements que la guerre entraîne progressivement : les familles éclatées, l'exode au fur et à mesure que le front se rapproche, les magasins et lieux de spectacles qui ferment, les bâtiments transformés en hôpitaux, le rationnement (en charbon, en sucre, en viande)... A l'arrière, l'entraide se met en place tandis que l'on s'angoisse pour ceux qui sont partis combattre. Les femmes s'organisent pour soutenir les soldats, confectionnant des colis à partir de tout ce qu'elles s'évertuent à récupérer et à confectionner. La mère de Geneviève est engagée dans plusieurs associations (l'Union des Femmes de France notamment) et la jeune fille aide comme elle peut. Livrées à elles-mêmes, les femmes prennent les postes des hommes, dans les usines, les tramways.

Grâce aux rares journaux et aux courriers, elles suivent l'actualité. Les nouvelles armes allemandes ("qui lancent du feu" ou "des gaz qui brûlent la figure"), les grandes batailles (Marne, Verdun, le Chemin des Dames) mais aussi la révolution russe, les bombardements des zeppelins, le torpillage du Lusitania : tout est mentionné même si peu approfondi. 1916 marque un réel tournant dans le moral de tous. La guerre est bien installée, terrible, les morts s'accumulent dans les familles. Certains passages sont touchants, par exemple lorsque André, le frère de Geneviève, obtient sa première permission mais se sent "comme un étranger au milieu de vous". Ou encore quand la classe, qui parraine un poilu, reçoit une lettre de son filleul devenu aveugle à cause d'un éclat d'obus. le père de Geneviève, chirurgien, évoque d'ailleurs ses recherches pour soigner ces Gueules cassées. La prise en charge des blessés se fait de manière plus structurée - grâce, entre autres, aux "petites curies" de Marie - mais reste frustrante.

C'est à cette période que Geneviève envisage une formation d'infirmière, maintenant qu'elle a l'âge requis : "J'ai envie de soigner, de soulager les blessés, de servir enfin à autre chose qu'à tricoter des chaussettes et des cache-nez !". Nous sommes déjà dans les trente dernières pages, le titre du livre est donc bien trompeur... Cependant cette expérience sera déterminante pour l'adolescente : non seulement elle a le sentiment que "ma vie est utile, enfin", mais en côtoyant ceux qui sont directement touchés par le conflit, elle mesure pleinement l'ampleur de ses conséquences ("La plupart sont brisés"). Issue d'une famille bourgeoise, Geneviève avait en effet jusque là été plus ou moins épargnée, même si, comme tout le monde, elle s'est maintes fois demandé : "Mon Dieu, cette guerre ne finira-t-elle donc jamais?".
Ainsi, cette lecture très complète (un dossier en fin d'ouvrage revient sur les dates importantes, complétées par un résumé) est idéale pour une première approche de la guerre mais risque de frustrer les lecteurs avertis.
Lien : https://www.takalirsa.fr/inf..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J’ai reçu une lettre de Blanche qui est chez ses grandsparents
près de Compiègne. Eux aussi ne parlent que
de guerre depuis quelques jours.
Jules est exaspérant. Depuis qu’il a assisté au décollage
de l’aviateur Roland Garros, ici, il y a deux ans, il
ne rêve que d’avions. Il en a fabriqué un en bois et court
dans tout le jardin en faisant des bruits de moteur.
Cet après-midi, je m’ennuyais tellement que j’ai
compté les grains de beauté de mon bras. J’en ai huit.
Voilà à quoi j’en suis réduite. Heureusement, samedi,
mes parents m’emmènent à une garden-party chez les
Dubonnet. André est allé jouer au tennis au Sporting
Club. Il paraît qu’il y a plein de nouveaux joueurs cette
année, dont deux princes russes, fort amusants.
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Je marche de mieux en mieux et, ce matin, j’ai pu aller
à la messe avec mes béquilles. Il y avait foule. Le curé a
laissé les portes de l’église ouvertes pour que les idèles
massés dehors puissent entendre son sermon. Il a dit
que les enfants doivent être à la hauteur du sacrifice
des soldats. Hier, nos troupes sont entrées dans Mulhouse,
en Alsace. La France attend ce moment depuis
si longtemps, depuis que les Allemands nous ont pris
toute cette région ! Tout le monde ne parlait que de
cela sur le parvis. En rentrant à la maison, j’ai demandé
le journal à maman et j’ai lu la déclaration du général
Joffre, qui dirige notre armée.
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L’Allemagne a déclaré la guerre à la France hier.
Maman avait envoyé Jules aux nouvelles. Il y avait
tellement de monde devant la mairie qu’il a dû se fauiler
entre les gens pour parvenir à lire le communiqué.
Lorsqu’il a crié la nouvelle à maman, elle est devenue
très pâle. Jules, Rose et moi, nous n’osions pas parler.
Il faisait chaud et les roses sentaient particulièrement
fort. Enin, maman nous a souri gravement et elle a
juste dit :
– La France doit se défendre, vos frères vont faire
leur devoir.
J’avais envie de pleurer mais je me suis retenue, je
dois être aussi courageuse qu’elle.
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Quand nous sommes repartis, papa et moi, j’ai
regardé en arrière le plus longtemps possible et,
lorsque la Renault a tourné au coin de la route et que
j’ai cessé de voir la maison d’Alphonsine, avec son toit
de chaume bien entretenu, je me suis sentie triste, brutalement.
Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’avais du mal
à respirer. C’était comme si je venais de quitter pour
toujours ces deux femmes, ce champ de pommiers,
cette maison où je n’ai que d’heureux souvenirs. Papa
s’est aperçu de mon malaise.
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Avant-hier, la Russie a décrété la mobilisation générale
pour soutenir les Serbes. Cela veut dire que tous
les hommes russes en âge de se battre doivent rejoindre
leurs casernes. À Paris, Jean Jaurès a été assassiné.
D’après mon père, cet homme avait multiplié les discours
pour essayer de convaincre le gouvernement de
ne pas se lancer dans la guerre.
– Il était notre dernier garde-fou, a dit papa.
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