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sur 677 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lors d'un voyage scolaire, un professeur dans un lycée franco-allemand visite le camp de concentration de Buchenwald. Il tombe sur une photo où figure un prisonnier ressemblant étrangement à son propre père.
Cette ressemblance le trouble tant qu'il commence une enquête pour identifier cet homme.
Sa patience est récompensée, il découvre que le détenu sur le cliché est un jeune juif : David Wagner, rencontre un membre subsistant de sa famille qui lui apprend que cet homme n'est autre que son grand-père ....De quoi chambouler l'arbre généalogique.
Fabrice Humbert nous livre un beau roman, une partie historique très bien documentée sur la vie au camp de Buchenwald. Mais aussi, une partie romancée qui dévoile les secrets de cette famille bourgeoise dont est issu notre héros.
Il s'interroge, également, sur l'origine de la violence, du Mal, peuvent ils se transmettre de génération en génération ?
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L'auteur est parti d'une idée très prometteuse. Un jeune professeur français, visitant le camp de concentration Buchenwald (en Allemagne), découvre sur une photo exposée au musée le visage d'un déporté qui ressemble à son père d'une manière étonnante. Il commence une enquête et trouve le nom de ce prisonnier. Il découvre que ce David Wagner, un Juif, est son propre grand-père. Son père – qui s'est montré hostile à ses recherches – est donc un enfant adultérin. On est dans le thème des secrets de famille, aggravé ici par le destin tragique du séducteur qui a été finalement broyé par l'industrie de de la mort nazie. le narrateur pense que ces mystères et cette violence (pourtant restés non-dits) sont incrustés en lui. Il évoque, dans la seconde partie du roman, la liaison qu'il noue avec une jeune Allemande, dont le grand-père fut un opposant au régime hitlérien (même s'il était membre du parti nazi). Il y a un évident parallèle entre les deux lignées allemande et française, impliquant les jeunes gens et leurs grands-pères: c'est aussi une bonne idée, à mon avis.

Pourtant, je referme ce roman un peu déçu - et même agacé. le livre me semble ambitieux, voire prétentieux. Il y a un tropisme à la métaphysique du Bien et du Mal et une psychologie "de bazar" qui sonnent parfois mal. Je n'ai pas été convaincu par le thème de « l'origine de la violence ». Dans la première partie, j'ai été vite lassé par les passages sur Buchenwald: j'ai lu tellement sur les camps nazis que ça ne m'a pas apporté grand' chose. Par ailleurs, je regrette les trop nombreuses digressions et le caractère assez décousu du roman: on passe sans transition de considérations historiques à des analyses littéraires, puis à des anecdotes concernant le narrateur (que je trouve un peu nombriliste), et ainsi de suite … Je pense que Fabrice Humbert est un écrivain doué. Mais son roman mériterait d'être allégé et surtout centré sur un sujet mieux circonscrit et fouillé, à mon avis.
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Voilà un livre avec tellement d'entrées qu'il est difficile d'en choisir une. Une histoire de fils illégitime, de filiation, sur la Shoah, sur la guerre ou la jalousie entre deux frères ? La violence ou l'histoire d'une irrésistible passion ?

Et c'est peut-être là que réside la beauté du titre : la violence nazie de la Shoah, ultime. Mais aussi la violence de la passion, de l'amour, de la jalousie, de la vie, des non-dits et des secrets de famille. La violence qui frappe mais aussi la violence reçue.

Un roman (ou une auto-fiction ?) d'une grande profondeur à la narration brillante, pleine d'humanité et de sensibilité
Lien : https://www.noid.ch/lorigine..
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C'est beau, émouvant même et la plume est belle mais je n'ai pas vraiment été touché par l'intrigue. Lors d'un voyage scolaire au camp de Buchenwald, un jeune professeur découvre la photo d'un détenu qui ressemble à son père, stupéfié il va ensuite partir à la découverte de ses origines ou histoire et Histoire se mêlent. « Lorsqu'on remonte à l'origine de la violence, c'est sa propre violence qu'on finit par rencontrer ».
L'introduction est presque parfaite, on est tout de suite plongé dans le vif du sujet mais par la suite je trouve que ça s'essouffle, qu'il n'y a pas de si grand suspens qui me donne envie de le finir, pourtant je l'ai terminé ce roman, alors pourquoi ? Et bien pour différentes raisons, déjà car je ne voulais pas le laisser en suspend car je sais que je ne l'aurais jamais fini plus tard, ensuite et surtout, la plume est belle et fait passer un agréable moment de lecture même si le sujet traité est difficile. Pour les personnages aussi, ils sont tous bien écrits avec assez de profondeur et de vie pour que ça me pousse vers l'inéluctable fin.
On se laisse facilement emporter par le roman qui sonne comme une histoire vraie, et même si je lui trouve des longueurs ça reste objectivement un bon livre. Il traite aussi du sujet de la violence latente du narrateur, c'est par cette quête que se créé le fil rouge, par cette histoire que viendra l'Histoire. Cette réflexion sur la violence est plutôt personnelle, le bouquin ne traite pas de la violence en générale comme le titre pourrait le laisser croire, c'est ce qui m'a aussi déçu.
En bref, un terrible secret de famille à suivre, et bien que l'intrigue soit lente, la plume donne quand même envie de finir le roman.
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Ce livre illustre parfaitement les observations menées dans le cadre de la psychogenealogie qui attribue l'origine de troubles du comportement à des traumatismes refoulés vécus par les ascendants. Ces travaux affirment que les enfants peuvent hériter de troubles non résolus de leurs parents, ou de leur généalogie plus lointaine, troubles qui se manifestent par l'apparition d'un "fantôme psychique" porteur d'un secret de famille terriblement lourd à porter. le narrateur est victime de crises d'angoisse et de violence, dont il ne comprend pas l'origine. Il s'inquiète : sa mémoire ne retient que les récits de cruautés.
Jusqu'au jour où, lors d'un voyage scolaire, il visite le camp de Buchenwald et découvre la photo d'un détenu qui est le sosie de son père. Il commence alors des recherches approfondies sur le nazisme, les camps de concentration et sur les acteurs de l'époque. Il découvrira alors que son père était le fils illégitime de l'amant de sa grand-mère, un juif exécuté au camp de Buchenwald.
Sa quête des secrets de famille est aussi une quête philosophique sur l'origine du Mal, une réflexion historique sur la seconde guerre mondiale et une interrogation, restée sans réponse, sur ces hommes qui se sont transformés en monstres et ont commis tortures et crimes sans ressentir la moindre culpabilité.
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Tout ce que j'aime réuni dans ce roman : La famille, les secrets, la question des origines.. Et écrit avec beaucoup de finesse
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Lors d'un voyage scolaire à Buchenwald, un jeune professeur découvre une photo d'un prisonnier qui lui rappelle étrangement son père. Il va enquêter jusqu'à remonter à l'origine de l'histoire et découvre qu'il s'agit en fait de son grand-père et que lui-même n'est pas le rejeton de la grande famille à laquelle il pensait appartenir. La violence est en effet présente à chaque page, d'abord dans le camp de concentration pendant une bonne partie du livre, puis dans l'histoire de sa famille ensuite. C'est passionnant, surtout le passage dans le camp, qui est raconté de façon assez différente des nombreux textes qui existent sur ce sujet si grave. Un excellent livre pour réfléchir sur la violence qui est en chacun de nous et qui sort parfois, et souvent ne sort pas.
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J'ai trouvé ce livre excellent, très bien documenté sur le plan de la grande Histoire. Fabrice Humbert a effectué un travail de recherche assez précis, fouillé, faut-il y voir une part d'autobiographie ? Je ne sais pas, mais sa quête autour de la violence n'est pas anodine.
Il balaie énormément de thématiques et foisonne de pistes de réflexion : ce qui m'a valu quelques difficultés à canaliser ma pensée et j'espère que mon commentaire ne vous paraîtra pas trop embrouillé.

Cet ouvrage entre en résonnance avec une de mes dernières lectures, celle du livre de Géraldine Schwartz « Les amnésiques», non moins excellent, qui soulève aussi la problématique du transgénérationnel que ce soit chez les descendants de victimes du nazisme comme chez les descendants des tortionnaires. Rien n'est anodin, ce n'est pas pour rien que nous sommes nombreux et nombreuses à nous intéresser à cette période de l'Histoire car c'est de notre humanité dont il est question, c'est le miroir qui nous est proposé.


Fabrice Humbert nous convie à une réflexion sur le transgénérationnel, les secrets de famille, les mensonges, l'importance des racines, en mettant en scène un jeune professeur de français dans un lycée franco-allemand qui au cours d'un voyage de fin d'année scolaire, à Buchenwald, va découvrir une photographie exposée d'un déporté ressemblant trait pour trait à son propre père. A partir de cet instant, le narrateur ne laisse aucun répit à l'Histoire, à son histoire familiale et aux secrets de famille. Cette enquête l'amènera à tenter de mieux cerner l'origine de sa propre violence intérieure, ses terreurs nocturnes, lui qui est d'un naturel très doux. Pourquoi sa mémoire ne retient-elle que la violence et l'angoisse ?

Ce roman se décompose en deux parties. J'ai trouvé la seconde partie bien qu'intéressante, parfois un peu longue. Mais elle était nécessaire pour étayer le propos.

Dans cette fiction, j'y ai retrouvé les mêmes questionnements et les mêmes conséquences sur l'inconscient familial des ascendants. Cette fameuse éducation silencieuse qui s'est transmise aux enfants nés après le retour des camps, la deuxième génération, et à qui personne n'a soufflé mot, il fallait oublier et vivre. Ensuite est arrivée la troisième génération, celle qui a fait appel à la psychothérapie afin de tenter de comprendre comment cette éducation silencieuse s'était subrepticement infiltrée dans son inconscient, altérant ainsi la perception du monde, et empêchant cette génération de redevenir « un Homme debout ». Toute persécution, tout traumatisme, doit être élucidé afin de pouvoir tenter de reprendre sa vie en mains. Cette quête vers l'authenticité est salutaire à celui qui veut se comprendre même si c'est un long chemin. Comme me disait une amie « ce n'est pas le chemin qui est difficile mais c'est le difficile qui est sur le chemin ».

Le narrateur évoque Dante, dans quel cercle de l'enfer sommes-nous ? Ou le Jugement dernier de Jérôme BOSCH. le Mal pourquoi de Mal. Il associe l'enfer moyenâgeux aux camps de concentration :

« Les camps de concentration sont l'enfer réalisé parce que le terrible mélange d'un ordre de fer et des plus affreuses pulsions humaines a fait surgir sur la terre tout ce que des représentations séculaires avaient imaginé. Les camps sont l'Homme. Entrer dans un camp c'est pénétrer dans un délire glacé dénué de toute autre signification que la destruction, la souffrance et la mort. » (page 89)

C'est exactement ce que j'ai ressenti à la lecture de la première partie. Je voyais la porte de l'enfer du baptistère de Florence, la porte de l'Enfer de Rodin. le Mal traverse les siècles sans jamais s'alléger. Fabrice Humbert regarde le mal absolu droit dans les yeux et son écho à travers les générations, il met en scène le traumatisme de ce jeune professeur et je l'ai suivi même si par moment, devant autant de violence, je me suis retrouvée en apnée un peu comme dans Transit d'Anna Seghers : où est la sortie ?

C'est un livre brillant aussi philosophiquement. C'est un parcours personnel qui cherche à exorciser le mal et la violence, à trouver les réponses sur l'origine de sa propre violence mais malheureusement, le mal absolu fait partie intégrante de l'être humain, c'est juste une question de contexte, de choix conscient aussi, c'est évident que je me préfère du côté des Justes que du côté des collabos.

Note personnelle : La psychogénéalogie m'a beaucoup interpellée, je me suis passionnée pour la généalogie et j'ai fait des découvertes qui m'ont incitée à approfondir cette loyauté invisible qui nous pousse à répéter des évènements douloureux comme certaines pathologies qui finissent par être expliquées grâce à la généalogie ou bien des dates récurrentes sur plusieurs générations : ce que le professeur Anne Ancelin Schutzenberger appelle les syndromes d'anniversaire.

Si vous êtes intéressée par le transgénérationnel, je vous renvoie à l'étude particulièrement passionnante du professeur Anne Ancelin Schutzenberger dans « Aïe mes aïeux » qui se lit très facilement et n'ai pas réservé à un public averti.
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Deux parties composent ce roman autofictionnel.
Un professeur et ses élèves d'un lycée renommé franco-allemand partent en voyage culturel à Weimar sur les pas de Goethe. Ils visitent aussi, à proximité de la ville, le tristement célèbre camp de Buchenwald. Dans le musée, une photographie d'un détenu captive son regard : la ressemblance avec son propre père, le sidère mais ce ne peut être lui.
De retour en France, le souvenir de ce cliché en noir et blanc le taraude. Son père, qui de toute évidence détient tout ou partie de la vérité, reste délibérément muet. Il décide, alors d'entreprendre des recherches. Il découvre que cet inconnu photographié aux côtés du Sturmbannführer Erich Wagner, le médecin tortionnaire du camp, est son grand-père biologique, un juif déporté, David Wagner, nom de famille courant en Allemagne. Mais son père Adrien, comme son aïeul paternel Marcel tout comme lui portent le patronyme de Fabre. Cette enquête va dévoiler un secret de famille bouleversant, qui devait rester hermétiquement scellé, mais va aussi permettre au narrateur de comprendre la source d'un traumatisme indélébile greffé dans ses gènes, de trouver, enfin, une explication plausible à son comportement, ce passé douloureux qu'a connu son grand-père, amant de sa grand-mère Virginie, est, de toute évidence, à l'origine de sa propre violence qui, quelque fois, reflue et le submerge . « Depuis toujours, la peur et la violence m'ont hanté. J'ai vécu dans ces ténèbres… La violence a répondu à la peur…. La peur m'avait saisi pour toujours, pour toujours j'allais me défendre »
Dans la seconde partie, le narrateur, au cours d'un autre voyage scolaire rencontre Sophie , petite fille d'un dignitaire nazi, le landrat Friedrich Lachmann « un nazi sans nazisme » qui accompagna Himmler lors de sa visite au camp de Buchenwald. Il s'éprend de la jeune-fille. Pour vivre à ses côtés , mais aussi pour continuer à mener son enquête afin d'écrire sur David Wagner, il quitte son emploi et vient s'installer à Berlin comme attaché culturel à l'ambassade de France…
Dans les dernières pages, sera dévoilée le nom de la personne à l'origine de la déportation de David.
Difficile de démêler la part du vrai, du vécu, de l'intime et celle de la fiction, de l'imagination romancée dans ce récit attachant, qui rappelle beaucoup de remugles, de faits tristement célèbres, qui évoque, met en scène des personnages qui sont, hélas, passés à la postérité par leurs crimes, d'autres, ont, été « réinventés », ont changé d'identité…



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Comment un livre est-il choisi plutôt qu'un autre ? Pour L'origine de la violence, la raison est toute simple : j'avais lu Comment vivre en héros de Fabrice Humbert , j'avais trouvé le propos ambitieux, j'avais aimé la plume et logiquement j'avais envie de lire d'autres titres de cet auteur. Je ne connaissais rien sur l'histoire, celle d'un jeune professeur, qui a l'occasion d'un voyage scolaire en Allemagne découvre dans le camp de Buchenwald la photo d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père est frappante.

Le personnage principal aurait pu en rester là, ranger cette ressemblance étrange dans un coin de sa tête mais depuis qu'il est enfant, il sent une rage et une violence tapie en lui et cette découverte est pour lui l'occasion de s'interroger sur l'origine de la violence (celle de l'Homme et pas que la sienne), l'origine du Mal.

Question existentielle et quête personnelle se mêlent alors sans que l'auteur ne soit jamais ridicule (pourtant la situation de départ est tout de même très improbable). Même lorsqu'il décrit l'horreur des camps, il n'y a pas une fausse note.

J'ai cru un instant que L'origine de la violence allait devenir une sorte d'essai philosophique sur le Mal mais très vite j'ai plongé dans ce roman haletant avec la volonté de connaitre les secrets de famille du personnage principal.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/a..
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