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EAN : 9782809712902
304 pages
Editions Philippe Picquier (07/09/2017)
3.88/5   60 notes
Résumé :
Ryô a vingt ans, et la vie lisse, docile et banale que convoitent ses camarades d'université ne l'intéresse pas. Ce jeune homme désabusé de tout, passionné de rien, est abordé par la gérante d'un club privé réservé aux femmes. Au fil de rencontres qui sont autant de découvertes, ce sont ces femmes portant chacune un désir différent qui vont lui permettre de mûrir au cours d'un insolite parcours initiatique.Chacune recèle une fêlure, une attente secrète, qui échappen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est d'abord un roman japonais ainsi qu'un roman dit érotique, terme que je trouve inapproprié pour qualifier un texte qui va plus loin que la description d'ébats sexuels.

En effet, ce roman, plutôt bien structuré, aborde le thème d'une prostitution de luxe d'un jeune garçon d'à peine vingt ans, se disant nullement intéressé par le sexe, qui va réaliser, un peu par hasard des prestations qui le conduiront au sommet des prouesses d'un call-boy expérimenté, ceci en quelques semaines.

Il est le narrateur de cette aventure qui l'amène à rencontrer et à satisfaire différentes sortes de femmes, toutes plus âgées que lui, quelquefois beaucoup plus. Ces rencontres sont assez souvent le cadre de conversations quelquefois philosophiques, à tout le moins psychologiques sur le pourquoi des choses, de la vie, de la mort, de l'amour et l'occasion pour lui d'une introspection de sa vie et de son avenir.

L'argent tient une place à part, bien que le jeune Ryô en gagne beaucoup, des milliers de fois plus que dans son job de barman qu'il conduit en même temps que d'hypothétiques études. En tout cas, il a un rapport d'immense distance par rapport à tout cet argent gagné trop facilement qu'il ne dépense même pas.

Pas de langage vulgaire dans le déroulement des scènes de sexe, pourtant très explicites, vécues toujours avec une analyse du héros même en pleine action.

L'ambiance japonaise favorise l'intérêt pour une histoire assez soignée même si le dénouement sombre un peu dans la facilité.
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Le titre et l'illustration de la couverture laisse assez peu de suspense sur ce dont va traiter le roman d'Ishida Ira.
Suite à la rencontre avec une femme mûre dans le bar où il travaille comme barman, afin de financer ses études, Ryô va se retrouver à louer ses offices auprès de femmes. Jusque là, sa vie était lisse et de peu d'intérêt, pour lui. Ses vingt ans ne claironnaient pas et rencontrer des filles ou tomber amoureux lui paraissaient trop ennuyeux pour y consacrer les efforts nécessaires.

Pourtant il se découvre une âme de "découvreur" en officiant comme escort boy. Nombre de ses clientes sont des femmes mariées, entre deux âges, et qui se sentent frustrées par leur vie de couple/famille. Frustrées sexuellement mais, on s'en rend vite compte, surtout frustrées d'attentions, de prévenance. Puisqu'elles savent devoir ne rien attendre de leurs époux, pourquoi ne pas s'offrir pour quelques heures les prestations d'un beau jeune homme aux petits soins, serviable et attentif.
Ryô découvre avec une véritable curiosité la personnalité de ces femmes mais, en parallèle, la sienne se révèle.

Ishida Ira donne ici à voir le monde de la prostitution masculine sous des traits sages et avenants. Rien de sordide ni de crasse dans ces pages avec somme toute une situation peut-être un peu trop embellie. La prostitution étudiante, masculine comme féminine, est une réalité, au Japon comme ailleurs. Ici l'auteur montre un de ces secteurs plus huppé dira-t-on, où tout se déroule avec le consentement de Ryô et de ses clientes. Ça peut déranger. Personnellement j'ai trouvé les portraits des clientes et l'évolution de Ryô intéressants à suivre.
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Ryô a 20 ans. Ne lui dites pas que c'est le plus bel âge, il vous assassinerait de son mépris. Il s'ennuie, Ryô. Beaucoup. Ne trouve aucun intérêt à ses études à l'université et pas davantage à son petit boulot de barman. Quant aux filles, elles ne trouvent pas grâce à ses yeux. La proposition de la patronne d'un club très privé qui souhaite l'engager comme escort lui parait d'abord incongrue et puis, légèrement curieux, il va tout de même plonger dans une vie de prostitué pour femmes de 30 à 70 ans sans imaginer que son parcours initiatique vient de commencer et va changer sa vie. Call-Boy, signé Ishida Ira, est un roman japonais, ce qui devrait déjà alerter les lecteurs de ce livre sur la bizarrerie de son intrigue et l'inconfort qu'il procure quoique contrebalancés par une douceur de ton et une propension à philosopher sur le sens de l'existence. Les familiers d'Ogawa et des deux Murakami, tout comme du cinéma d'Oshima ou de Masumura ne devraient pas être en terre inconnue. Cependant, si le livre séduit par son écriture et par ses phases tendres, il est également très explicite et d'une crudité parfois embarrassante dans de nombreux passages que l'on qualifiera d'érotiques et c'est un euphémisme. On peut aisément lui reprocher de donner de la prostitution, mâle en l'occurrence, une image angélique, eu égard à l'imperturbable stakhanovisme heureux de son héros. Lequel, on s'en doute, n'en a cure de la morale. le roman se veut aussi un hymne au désir et aux fantasmes féminins. Voire. C'est aux lectrices de donner leur sentiment sur ce point sujet à caution. Nonobstant quelques réserves énoncées plus haut, Call-Boy dégage une sorte de grâce innocente liée à la personnalité empathique de Ryô. Un livre à conseiller aux femmes de 30 à 70 ans ? Certes non, si sa qualité littéraire est indéniable, son caractère libertin et parfois pervers n'en fait pas un objet véritablement acceptable par tout un chacun.
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Ryô, étudiant préférant son travail dans un bar de nuit aux bancs de la fac, est présenté un soir à l'énigmatique Madame Midoh qui lui propose de rejoindre son club privé en tant qu'escort boy pour femmes âgées et fortunées. Après avoir accepté l'offre et passé les tests sanguins de rigueur, Ryô débute sa carrière avec la douce Hiromi, sans vraiment savoir ce qui l'attend. Au fil des rencontres, il va se révéler particulièrement doué pour être à l'écoute et exaucer les demandes parfois singulières de ses clientes, toutes plus différentes les unes que les autres.


Roman initiatique à la froide sensualité, Call-Boy explore la diversité du désir féminin à travers le regard candide et désabusé d'un jeune homme que rien ne semble intéresser. Ryô reconnaît d'emblée que la vie l'ennuie et qu'il se lance dans l'expérience autant par désoeuvrement que par curiosité. C'est d'ailleurs ce détachement permanent qui séduit les femmes. « Tu ne laisses pas indifférent » lui dit un jour sa patronne qui ne cesse de recueillir les compliments à son égard. Son activité est totalement hors la loi et lui rapporte une fortune mais il ne se pose aucune question d'ordre éthique ou économique : « Légalité ou illégalité mises à part, je ne savais pas ce que le fait de gagner de l'argent en vendant son corps pouvait entraîner comme conséquence morale. Je savais juste que j'étais fasciné par le désir féminin, au point que la volonté d'en percer tous les secrets m'obsédait. J'ignorais ce qui m'attendait au bout de mes recherches, mais je n'avais aucune envie d'arrêter de me prostituer à ce stade. J'avais l'impression d'avoir à peine ouvert la porte. Je ne pouvais quand même pas la refermer sans avoir jeté un oeil à l'intérieur ».


Peu à peu, Ryô va s'ouvrir aux autres, se découvrir, s'épanouir. Une vocation ? Pas si sûr car son amie Megumi, camarade d'université et amoureuse éperdue, va tenter de le ramener dans le droit chemin par tous les moyens. C'est raffiné, parfois cru mais jamais vulgaire. le rapport à la sexualité est étrange, souvent dérangeant, mais il interpelle et pousse à la réflexion. Un roman libertin atypique et parfaitement mené.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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« J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ». J'ignore si Ishida Ira connait Paul Nizan et s'il a jamais lu « Aden Arabie » et son célèbre incipit. Ce qui est sûr en revanche, c'est que ces paroles, il les met presque à l'identique dans la bouche de son héros : « Vingt ans. Existe-il un âge plus désastreux que celui-là ? ».
Ryô a donc vingt ans et il traîne une mélancolie qui le coupe progressivement de ses semblables. Il ne met plus les pieds à l'université depuis belle lurette et se contente d'occuper ses soirées en travaillant comme barman. Il n'a aucun projet, guère d'envies et semble blasé de tout et de tous. Une rencontre inattendue avec la directrice d'une agence d'escort boy va changer sa vie.
En acceptant de se prostituer Ryô va multiplier les rencontres avec des femmes de tous âges et de toutes conditions. En leur compagnie, il va découvrir que la quête du plaisir peut prendre les aspects les plus divers et que ce que l'on nomme perversité ou déviance peuvent n'être que des chemins détournés pour accéder au bonheur. Il comprendra aussi que son spleen et son isolement proviennent de son incapacité à s'intégrer dans une société qui ne lui convient pas. Sa nouvelle profession, pour particulière qu'elle soit, va lui permettre d'échapper au moule qui lui était promis et de se créer son propre destin.
Jamais scabreux malgré la crudité de scènes très explicites, « Call-boy » est un roman maîtrisé de bout en bout. Loin de se limiter à une succession de rencontres tarifées - amusantes, surprenantes, dérangeantes - il nous montre comment le jeune homme s'affranchit des conventions pour se forger sa propre ligne de conduite. Chaque femme est une nouvelle leçon de vie, chaque contrat un palier qui lui ouvre de nouvelles perspectives.
Finalement, le seul reproche que j'adresserai à l'auteur est de donner une vision idyllique de la prostitution. Ryô enchaîne les belles rencontres. Il évolue dans un univers luxueux et policé et tire beaucoup de satisfaction de son travail. Il ne faudrait pourtant pas oublier que, pour la presque totalité de ceux qui la subisse, les choses sont loin d'être aussi agréables.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Quand une femme me racontait sa vie ou ses fantasmes et que quelque chose dans son récit n'entrait pas dans les modèles habituels ou heurtait la morale communément admise, je n'avais ni mouvement de recul, ni dégoût, au contraire, je tâchais de me concentrer sur ce qu'elle me disait. Parce que j'avais appris que les désirs secrets d'une personne s'enracinent dans ses failles et ses blessures.
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Avant, je considérais la mort comme quelque chose de lointain, avec lequel je n'avais pas le moindre rapport. La mort existait, certes. mais elle n'avait rien à faire dans ma vie. C'était le jour et la nuit. mais quand tu perds quelqu'un qui t'est cher, c'est comme si le monde de la mort te devenait d'un coup très familier.
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Tu devrais savoir que faire l'amour est toujours une transaction. Quelqu'un achète. Quelqu'un vend. Et en même temps, l'âme joue un grand rôle aussi. Il est difficile de distinguer les deux.
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Ceux qui jouent d'un instrument sont très sensibles à la qualité de l'auditoire et prêtent une attention particulière à la manière dont ils sont écoutés.
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Et beaucoup de ces marchandises possédaient un attrait fou avant l'achat, mais le perdaient totalement après.
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Vidéo de Ira Ishida
Carole S. vous livre ses impressions sur le livre de Ira Ishida "Ikebukuro west gate park". Et elle ne tarit pas d'éloge concernant sur ce roman qui balaye les clichés sur le Japon...
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