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EAN : 9782081390089
208 pages
Flammarion (04/01/2017)
3.32/5   19 notes
Résumé :
Le mystère Maurice Sachs. Une correspondance fictive de l'écrivain avec les grandes figures de sa vie et de son époque, révélant une personnalité amorale et ambiguë, sachant aussi bien susciter l'enthousiasme que le désenchantement. Un regard éclairé sur un paradoxe vivant : juif converti deux fois devenu collaborateur, homosexuel et marié, écrivain dans l'âme refoulé, dénonciateur et victime des camps à son tour.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quel pari gonflé ! Quel projet aussi abracadabrantesque que génial !
Barbara Israel propose un roman épistolaire absolument original. Maurice Sachs écrit sa correspondance d'outre-tombe et s'adresse à certaines personnes qui ont fait partie de sa vie : Max Jacob, André Gide, Violette Leduc, Jean Cocteau, sa mère, son père, etc.
C'est donc par cette prosopopée colossale que j'ai découvert Maurice Sachs.
Maurice Sachs, le Saint Salopard, l'être oxymorique par excellence qui vit dans la fange les yeux cloués au ciel.
Il n'est pas anodin que la première lettre soit adressée à sa mère et la dernière lettre qu'il écrit soit adressée à son père. Illustres absents qui ont forgé la souffrance et la cruauté de Maurice Sachs.
Quelle claque ! J'ai tantôt eu envie de réconforter l'enfant meurtri et tantôt de voir payer l'adulte pour ses crimes.
Écrire un roman épistolaire est un véritable défi car il faut pouvoir rendre chaque plume originale. Décider de faire parler les morts, des morts connus qui plus est, qui font partie de l'Histoire relève davantage d'une mission suicide.
Mais c'est une réussite absolue. Barbara Israel est une autrice que je ne connaissais pas il y a deux jours et qui occupe aujourd'hui une place de choix dans mon Panthéon personnel.
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En visionnant le film biographique Violette, Emmanuelle Devos incarnant Violette Leduc, c'est sur son amant réticent et odieux que mon regard s'est fixé : Maurice Sachs, écrivain obscur, le saint salopard du roman épistolaire de Barbara Israël. Le récit se fonde sur des lettres fictives que Sachs destinent de l'au-delà à ses contemporains de littérature : Violette, bien sûr, mais aussi André Gide, Jean Cocteau, Max Jacob, Marcel Jouhandeau. Un règlement de comptes dans lequel ce sont les mots qui ont la part belle. L'auteure recrée Paris sous l'Occupation allemande à travers la collaboration de certains écrivains français au régime nazi. Les agissements de Maurice Sachs durant cette période ont été hautement décriés et même sa mort en 1945 a longtemps fait l'objet de nombreuses conjectures. Disparu ou mort, Sachs n'est jamais réapparu en France après la guerre, mais le doute subsiste encore. Un ouvrage fort intéressant, superbement bien écrit et qui m'a éclairée sur les figures emblématiques de la littérature française.
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Utiliser le genre du roman épistolaire pour raconter la vie de Maurice Sachs, homme ambiguë, est original. C'était plutôt intéressant d'en apprendre plus sur cet homme de cette manière. D'autant plus que Barbara Israël a un très beau style de narration. Ses phrases sont bien construites et bien tournées. Mais je me suis un peu ennuyée parfois. le temps m'a paru un peu long malgré la courte vie de cet écrivain.
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Ces échanges épistolaires sont une façon originale d'aborder la vie de Maurice Sachs, personnage "légendaire" révélé principalement par Patrick Modiano. On en apprend un peu plus sur ce personnage peu recommandable, qu'il est préférable d'avoir connu seulement par la littérature !
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Barbara Israël dresse le portrait de Maurice Sachs, personnage dont la mauvaise réputation entache le souvenir. Pour raconter qui il a été, elle utilise la forme épistolaire : Maurice Sachs, né Ettinghauser et très tôt abandonné par son père, converse, de l'au-delà, avec les hommes et les femmes qui ont marqué son existence. D'abord, sa mère, qui ne l'a jamais aimé et s'est intéressée à lui à partir du moment où elle a pensé tirer quelque argent de ses romans, après sa disparition en 1944 lors d'une marche de la mort.

Deux traits de sa personnalité ressortent de ces lettres (qu'il adresse à des écrivains, dont le point commun est d'être homosexuels, honteux ou assumés : Cocteau, Gide, Jouhandeau, Jacob, Green...) : sa judéité qu'il n'hésite pas à renier en se faisant séminariste pour plaire à ses amis catholiques, et son homosexualité qu'il vit pleinement.
À travers ces missives, Barbara Israël parvient à ne pas faire un portrait à charge de Sachs, qui pourtant n'hésitait pas à voler ou escroquer ses amis, mentait allègrement pour se sortir de mauvaises passes. On sent que personne autour de lui n'était vraiment dupe.

(...)
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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critiques presse (1)
Actualitte
19 juin 2017
Faire parler les morts est un exercice difficile, les faire écrire est assurément une gageure et c’est pourtant ce qu’a réussi avec succès Barbara Israël dans ce Saint Salopard.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Peut-on être totalement mauvais ? Je n'en sais rien. Je sais que la banalité du mal a toujours fait débat mais j'oserais affirmer qu'à quelques détails près et quelques exceptions humaines, j'étais fait du même bois que ces masques vertueux qui ne cessaient de crier au loup à chacune de mes apparitions. Je n'étais qu'un homme sans moral mais je continuais d'être un homme.

[p147]
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P.-S. : Surtout ne prends pas la peine de répondre à ma lettre. Reste pour moi l'abstraction que tu as toujours été. J'ai toujours aimé les lamentations sans visage et la mort sans toi.
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En chaque personne que j'ai rencontrée, en chaque corps que j'ai possédé, j'ai cherché le parfum de ton amour. J'ai pas mal tergiversé, je le connaissais si peu. Je ne le connaissais pas. L'ivresse était là, parfois. Mais elle était toujours sans mémoire.
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Toutes ces heures à réfléchir sur mon propre compte m'ont permis de comprendre que je n'étais pas un monstre. C'était encore bien pire pour moi. En êtes-vous arrivée à cette même conclusion ? Pas à mon sujet, au vôtre?

Ne m'en veuillez pas pour cette dernière plaisanterie. Je ne sais pas si cela vous consolera mais vous valiez mieux que moi ou disons plutôt que vous portiez mieux l'élégance.
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Ce qui m'amuse le plus c'est qu'ici ou là, on cherche à sonder ma personnalité et mon parcours pour essayer d'en tirer un fil rouge, à me rendre mon humanité ou à me l'enlever. Cela me divertit et m'intéresse car m'étant attelé à cette tâche bien avant que les autres ne s'y mettent, je me suis cogné contre le mur de ce mystère insondable qui guida mes actions.
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