Pendant une pause studieuse à la médiathèque, j'ai découvert ce trésor
inespéré sur une table thématique...Je me suis précipitée pour l'emprunter...
pour ma passion de très longue date pour cet écrivain autodidacte, Istrati, et pour la fabuleuse rencontre de ce dernier avec le grand écrivain de l'époque, Romain Rolland..., qui l'a sauvé du suicide et l'a vigoureusement incité à écrire...!
"Avant-propos de Daniel Lérault et Jean Rière-
La Correspondance Panaït Istrati- Romain Rolland est riche par ses révélations: sur leur rencontre, les relations tissées, leur itinéraire tant spirituel, idéologique et politique, leurs choix respectifs parfois communs, mais aussi différents, voire divergents. Sa lecture sollicite bien des réactions:
les confidences intimes dues à une confiance réciproque, d'une simplicité dénuée de pose et d'affectation, sont émouvantes. Les actes et les écrits courageux n'y manquent pas en des temps conformistes spontanés ou stipendiés. (...) S'y ajoutent une Politique de l'Ecrivain, exigeante:
être -responsables, témoins et acteurs-, un refus des compromissions" (...)
Une correspondance passionnante, d'une intensité et franchise réciproque des plus éclairantes et estimables... Je dois rendre ce volumineux volume, que je réemprunterai une nouvelle fois, pour l'achever avec plus d'attention...
Comme toujours, les sollicitations et mes éparpillements sont toujours aussi boulimiques... "Les yeux plus gros que le ventre"....Je tenais toutefois à souligner l'existence de cette correspondance précieuse entre deux grandes figures engagées de la littérature mondiale....
@Françoise Boucard- janvier 2020
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Avant-propos de Daniel Lérault et Jean Rière
La Correspondance Panaït Istrati- Romain Rolland est riche par ses révélations: sur leur rencontre, les relations tissées, leur itinéraire tant spirituel, idéologique et politique, leurs choix respectifs parfois communs, mais aussi différents, voire divergents. Sa lecture sollicite bien des réactions: les confidences intimes dues à une confiance réciproque, d'une simplicité dénuée de pose et d'affectation, sont émouvantes. Les actes et les écrits courageux n'y manquent pas en des temps conformistes spontanés ou stipendiés. (...) S'y ajoutent une Politique de l'Ecrivain, exigeante: être -responsables, témoins et acteurs-, un refus des compromissions (...)
Panaït istrati à Romain Rolland
27 /XI/29
(...) Dieu ! Qu'il m'est pénible de n'avoir, pour tout moyen d'expression, que la parole écrite, cet instrument sourd, cet outil incommode ! (Et combien plus sourd et plus incommode pour moi, quand il sort du chantier de Voltaire, de celui de jean-Jacques et du vôtre, où je n'ai jamais fait d'apprentissage normal, où je n'ai fait que m'y introduire et cambrioler, à tout hasard ! (...)
Je vous lis. Je relis votre nouveau et vieux "Beethoven". Et je vous retrouve : ma Niagara ! Vous êtes ma Niagara, la cataracte dans laquelle j'aime rouler. Car, si votre outil me broie la gueule, quand je le manie, il me caresse l'âme, quand je vois ce qu'il produit dans les mains d'un de ses maîtres. (p. 527)
Panaït istrati à Romain Rolland - Genève, 20 août 1919
(...) j'ai connu, dès mon enfance, l'amitié, l'amitié indissoluble, ainsi que la passion pour de[s] lectures, médiocres au commencement, puis de [s] bonnes. J'ai connu également, et surtout, la rage de voyager, et après, l'attachement de l'idéal qui resteras [sic] toujours à l'état d'idéal : plus de justice parmi les hommes. Et accroché à ces chimères, je suis parti comme un bolide au travers de la vie. (p. 18)