Comme c'est difficile d'écrire une critique sur un livre de poésie !
D'abord un livre de poésie, ça ne se lit pas, ça se grappille, une page de temps en temps. Mais là, comme j'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique, je suis censée publier une critique avant un an (laisser se dérouler le cycle des saisons pour lire le livre en entier, voilà une méthode qui m'eût plu !).
Et puis l'appréciation de la poésie, c'est très personnel. Soit ça te parle, soit ça ne te parle pas… Pour moi, qui suis une lectrice lambda, qui n'ai pas un bac+12 en littérature, j'attends d'un poème qu'il m'évoque des images, des sentiments, qu'il soit sensuel. La poésie prise de tête, abstraite et intellectuelle, ça n'est pas ma tasse de thé !
Quand j'ai lu (ou du moins que j'ai essayé de lire) la préface et la postface de ce livre, je me suis sentie bête, et ça je n'aime pas ça ! Je me suis dit « Oh la la, ce livre n'est pas pour toi ».
Quand j'ai plongé dans les textes, heureusement, ma peur s'est estompée. Ce sont de petits poèmes en prose racontant les saisons. Cela m‘a fait penser à des haïkus, la contrainte métrique en moins. Certains de ces textes me restent un peu hermétiques, abstraits, vides de sens. Mais d'autres sont délicieux, imagés et… poétiques. Une lecture à poursuivre et à reprendre en boucle donc.
Une petite recherche sur internet m'a fait prendre conscience que ce poète, François Jacqmin (1929-1992), est assez connu en Belgique. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Jacqmin
Nota : le livre que j'ai reçu est édité par Espace Nord, et pas par les éditions Labor
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On pénètre le secret de l'espèce.
Puis, on est ce secret.
On devient enfin sa propre origine.
La poésie est sans mémoire.
Le pays gît dans une quiétude
fermée.
L’approche du soir appuie un
désir de vivre sobrement
dans le passé.
On se met à rêver aux douleurs
impossibles auxquelles on a
survécu sans raison.
On se nourrit du rien dont le
reste est fait.
La saison a dépensé son soleil.
Il va falloir goûter le temps
avec des papilles d’ombre.
Il faudra réapprendre le
savoir-vivre parcimonieux
des dormeurs.
La flamme de l’âtre enchante
les yeux aux heures closes
de la nuit.
Elle stimule le regard qui
galope vers une existence antérieure où
la réalité est miraculeusement
dépourvue de définitions.
Le songe suit le rythme des
ombres.
Emission de la chaîne télé liégeoise RTC en hommage au poète belge François Jacqmin