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Léticia Ibanez (Traducteur)
EAN : 9791038700833
320 pages
Zulma (03/02/2022)
3.69/5   21 notes
Résumé :
Ala voit le jour dans la communauté tamoule d'un village du Sri Lanka en proie aux assauts de groupes paramilitaires cinghalais. Exposée aux conflits interethniques, elle est encore une enfant lorsqu'elle rejoint les Tigres tamouls.À quinze ans, amoureuse de son général, la voici prête à mourir au combat.
Mais l'attentat-suicide qu'elle s'apprête à commettre n'aura pas lieu et quand on lui ordonne de se faire sauter sans dommage collatéral, Ala rejette cette... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Peu avant les attentats de Pâques 2019 ayant eu lieu au Sri Lanka, un auteur, qui vit désormais en France, mais lui-même sri-lankais, double de l'auteur lui-même, reçoit une clé USB d'une policière de son pays qui contient l'histoire d'Ala, la Sterne rouge, une Tigresse qui a rejoint la rébellion pour la création d'un Etat autonome tamoul à 15 ans, qui a été arrêtée puis condamnée à 300 ans de prison après un attentat manqué.

Cette histoire, Ala la raconte de sa cellule, écrivant au jour le jour son passé, sa vie au sein d'un village à majorité cinghalaise, la guerre civile qui gronde dans le pays, ce qui l'a mené à rejoindre les Tigres tamouls, les tortures subies après son arrestation, sa vie en prison, et même plus...

La violence est certes omniprésente, crûment, sincèrement présentée, dans ce monde de guerre civile, de désir d'indépendance pour une minorité ethnique, ce qui ne la rend que plus terrible, et l'on sent, avec force, toute la véracité du propos, en ce qu'Antonythasan Jesuthasan a lui-même été enfant soldat pour les Tigres avant son arrivée en France.

Mais cette violence n'est qu'un pan de ce roman protéiforme, qui est aussi un bel hommage rendu à la culture tamoule qui parsème le récit, en chansons, rites, croyances... que nous découvrons au fil de la plume d'Ala - l'auteur fait, d'ailleurs, pour cette raison, le choix d'écrire dans sa langue natale, une façon pour lui de garder intactes et vivantes ses origines malgré la nécessité de quitter le Sri Lanka -, ou encore un questionnement pertinent sur les pouvoirs de l'écriture, des frontières subtiles qu'elles mettent en jeu entre réalité et fiction, ce jusqu'aux dernières lignes du récit.

La Sterne rouge est une sacrée découverte, et je vais continuer, bien volontiers, à découvrir les autres oeuvres de l'auteur.
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Au début du mois de juin, alors que je m'apprêtais à commencer ce livre, j'entendais parler du Sri Lanka dans la revue de presse matinale de France Culture. le journaliste y décrivait un pays en pleine déliquescence économique. Ce n'est pas de cela que parle ce roman, mais le Sri Lanka qu'il décrit n'est pas plus réjouissant. C'est un pays lourd, oppressant, qui m'a replongée dans mes souvenirs des quelques mois que j'y ai passés, travaillant en différents endroits de la côte, d'abord à Jaffna, alors sous contrôle du LTTE (plus connu sous son appellation officieuse de Tigres Tamouls), puis à Ampara, d'où l'héroïne de la Sterne rouge est originaire, une zone mixte Tamoul et Cinghalaise (sans oublier les Musulmans qui y vivent aussi), et enfin à Ambantota, en zone Cinghalaise.
Le Sri Lanka, pourtant baptisé la perle de l'Océan Indien, pays où paraît-il on peut trouver toutes les pierres précieuses et semi-précieuses, est en effet un pays dur, et ce livre en est la terrible expression. Ala est née près d'Ampara dans une famille tamoule, mais dans un village dont ces mêmes Tamouls sont peu à peu exclus. On peut vivre en bonne entente un jour et se dénoncer entre voisins le lendemain. On peut révérer les mêmes dieux (car l'hindouisme des Tamouls est très proche du bouddhisme des Cinghalais) et s'entre-déchirer au nom de cette même religion (un marqueur facile pour un conflit qui n'a rien de religieux, comme la plupart des conflits d'ailleurs).
Mais c'est ce qu'Ala a toujours connu, elle ne s'en étonne pas. Et sa vie est déjà bien compliquée, entre les affres de la pauvreté et celles de la promiscuité. Pourtant, sans prévenir, au simple détour d'un chemin, ces tensions lui explosent à la figure et sa vie prend une direction inattendue. Mais elle s'adapte, elle suit le courant qui l'entraîne et elle cherche, où qu'elle soit à faire de son mieux. Elle se retrouve alors membre des LTTE, sans l'avoir réfléchi, ni même vraiment voulu. Mais elle met toute son énergie dans cette nouvelle responsabilité qui lui incombe et devient très vite un bon élément, de ceux que l'on repère, mais aussi de ceux que l'on est prêt à sacrifier. Alors quand on lui demande de faire partie des Tigres noirs, la branche spécialisée dans les attentats-suicides, elle n'hésite pas avant d'accepter. Pourtant, ce récit à la première personne nous parvient depuis les prisons de Kandy, on sait donc que quelque chose ne s'est pas passé comme prévu…
Après une introduction où l'auteur s'adresse directement au lecteur pour expliquer comment, par un effet de poupées gigognes, il s'est retrouvé en possession d'un manuscrit, le récit démarre, alternant les temporalités pour retracer, avec les mots mêmes d'Ala, sa vie trop brève, ses épreuves et ses rares joies.
Une vie qui semble se dérouler selon une linéarité, non ce n'est pas le bon terme, plutôt selon une inéluctabilité qui a quelque chose de glaçant. Quoiqu'il arrive à Ala, elle le prend comme une fatalité, ses décisions ne sont jamais le fruit d'une réflexion, elles semblent plus s'imposer de l'extérieur (sans pour autant être subies, elles sont ce qu'elles sont, c'est tout). J'ai décidé de lire ce livre parce que le personnage principal faisait partie des Tigres Noirs et parce que l'auteur lui-même avait été membre des LTTE avant de se réfugier en France, je voulais essayer de comprendre comment on devient membre de cette organisation qui utilise des méthodes terroristes, comment on s'enrôle dans les Tigres Noirs… Je n'ai rien vu de tout cela dans le livre, mais c'est justement cette absence qui fait la force dérangeante de ce livre.Tout coule de source, pas besoin d'explication…
Je n'ai donc pas trouvé dans ce livre ce que j'étais venue y chercher, mais j'ai trouvé un livre d'une grande force et profondément dérangeant, plus fort et plus dérangeant que ce à quoi je m'attendais. le Sri Lanka n'est pas un pays dont on entend beaucoup parler, et quand on en entend parler, ce sont plus ses joyaux et ses plages qui nous viennent en tête. Pourtant, le Si Lanka du quotidien est loin de ces belles images de dépliants touristiques, et ce livre nous permet d'approcher une autre réalité, plus sombre, plus complexe, plus dérangeante aussi, mais qu'il est important de ne pas nier.
Un grand merci aux éditions Zulma pour le travail qu'ils font pour permettre la publication de tels livres. Un travail d'éditeur au sens le plus noble et le plus utile du terme. Ce livre est loin des formats habituels, loin des clichés, et justement pour cela et pour pleins d'autres raisons, il mérite qu'on s'y attarde. Ala est un personnage plus complexe qu'on ne peut le croire au premier abord, et l'auteur, Antonythasan Jesuthasan, nous emporte dans son sillage sans que l'on y prenne garde, dans une violence qui oscille entre l'ordinaire et l'abject, mais avec un propos qui n'est jamais gratuit et qui en dit aussi long avec ses mots qu'avec ses silences.
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Quelle lecture déroutante ! La sterne rouge entremêle poésie et extrême violence, sur fond de guerre civile sri-lankaise ; peu renseignée sur ce conflit, j'ai fait quelques recherches dès les premières pages pour tenter d'en comprendre un peu plus. Si l'on simplifie à l'extrême, disons que le Sri Lanka voit s'opposer deux communautés, l'une cinghalaise bouddhiste, et l'autre tamoule, hindouiste, dont est issu l'auteur Antonythasan Jesuthasan, célèbre pour son rôle d'acteur dans Dheepan.

Le récit s'ouvre à la première personne du singulier, où un narrateur (dont on peine à comprendre s'il est l'auteur lui-même) rencontre une compatriote qui lui remet dans un café parisien du Ve arrondissement une clef USB contenant l'histoire d'une tigresse noire, la jeune Ala, vers laquelle glisse le récit.

On y découvre l'enfance d'une jeune tamoule élevée dans un village à majorité cinghalaise ; l'écho des conflits lointains se rapproche sans cesse jusqu'à ce que les exactions de la guerre civile finissent par la toucher directement, à travers la mort et les horribles mutilations de ses proches, au sein même d'un village dont elle croyait connaître les habitants ; les divinités des Tamouls semblent les avoir abandonnés...De cette première partie du récit on retient à la fois la riche culture tamoule et ses fêtes, ses traditions, ses croyances et ses mythes mis en scène au théâtre, ainsi que les cultes rendus aux serpents. Si certaines des fêtes sont communes aux Cinghalais et que les deux cultures semblent finalement pas si éloignée aux yeux d'un lecteur occidental, on ressent déjà la haine et la cruauté inouïe qui vont s'abattre sur les villageois, et où les enfants ne seront pas épargnés.

Le climat de violence où assassinats, mutilations, profanation des cadavres et viols se propagent finit par mener la jeune Ala à un camp d'entraînement militaire féminin pour les Tigresses ; forte de sa connaissance des langues cinghalaise et tamoule, celle que l'on surnomme la sterne rouge alterne entre entraînement physique et traductions des informations qu'on lui soumet, puis une obsession s'installe : revoir son général, et mourir d'une mort glorieuse...

Après diverses péripéties et un mépris affiché pour la vie des combattants de la guerilla, on retrouve Ala dans une prison où elle dépérit physiquement et psychiquement, et où seule l'écriture semble lui permettre de subsister. L'arrivée d'un expatrié tamoul permet à l'auteur d'introduire la communauté expatriée et aisée tamoule, avec son lot de mépris pour les classes inférieures et sa curiosité malsaine pour les combattants de la jungle ; on quitte alors le Sri Lanka pour les procédures administratives et le cynisme de ceux qui acceptent ou refusent d'accorder le statut de réfugié...

La chute du roman, théâtrale et dont on ne sait plus si elle est réelle ou fantasmée, est un parfait exemple du style de la sterne rouge, qui oscille sans cesse entre faits réels, fiction, onirisme, mythes et théâtralité...Si toute la cruauté qui suinte du récit a fini par me dégoûter, la plume de l'auteur est elle très belle et maintient le lecteur dans une tension permanente jusqu'aux dernières pages.

Un texte profondément marquant et terriblement violent et cynique, qui entremêle subtilement psychologie, guerre civile et expatriation.
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Ils sont rares ces romans qui ne sont pas ce qu'ils paraissent,
parce que le romancier a laissé aller,
les événements, sa plume et ses personnages.

D'autant que l'on écrit, dans tous les sens, sur une seule feuille de papier par jour,
une feuille de papier faite en fibres de bouse de vache, et l'on y écrit «Je vois tous les jours des Jésus noirs recroquevillés sur les trottoirs et dans les parcs de Bruxelles.»

On écrit «cette vie de réfugié qui vous détruit à petit feu» dans une langue inventée, l'urövan, dont l'auteur fournit un court lexique.

On écrit des illusions, mais de celles qui nous font entrer dans un imaginaire très riche.
On écrit aussi toutes les monstruosités des guerres, des rapports entre humains de sexes différents...

Il en est une qui m'a marquée, et qui restera gravée dans ma mémoire
« Alors qu'elle exécute la sinistre besogne, Kumarihami pleure en chantant :
Enfant chérie – le bébé avait 10 jours - portée dans l'océan du ventre maternel,
J'ai mis dans le mortier ton corps magnifique,
Et saisi le pilon au pommeau métallique.
Le sang et le lait de ta bouche s'échappent 
Car c'est ta mère qui te frappe ! »

Grand et beau livre...
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Antonythasan Jesuthasan nous conte ici l'histoire d'Ala, la Sterne rouge, une jeune fille dont il semble publier le journal intime racontant sa vie, et rédigé pendant qu'elle était emprisonnée. Nous sommes donc transportés dans un village sri-lankais majoritairement cinghalais (et bouddhiste), dans lequel vivent quatre familles tamoules (et hindouistes) dont celle d'Ala, alors petite fille, qui grandit page après page, dans un climat de tensions continues entre la minorité dont elle est issue et celle au pouvoir, et dont le parcours l'amènera à devenir membre active des Tigres de Libération de l'Îlam Tamoul (LTTE).

Je ne connaissais rien à l'histoire du Sri Lanka, en-dehors de la mauvaise réputation qui est faite aux Tamouls suite aux actions violentes et attentats commis par ces Tigres (LTTE dont fait partie Ala dans le roman) et ai lu un certain nombre d'articles annexes pour mieux m'imprégner du climat socio-politique régnant à l'époque. Il s'avère qu'à l'époque de la colonisation britannique, les Tamouls, qui représentent 15% des habitants, étaient largement favorisés par le pouvoir en place, ce qui a créé de grosses tensions au moment de l'indépendance. 

Quel roman ! L'auteur lui-même est Tamoul et a fait partie durant son adolescence des Tigres tamouls, avant de partir et fuir son pays (ce qui semble être la seule issue lorsqu'on quitte ce mouvement), pour trouver finalement refuge en France (son roman est néanmoins écrit en tamoul). le fait qu'il ait vécu les choses de l'intérieur donne à son histoire un caractère intense, impressionnant, et très sombre etréaliste… Et je suis ressortie de ma lecture complètement sonnée. Une fois de plus, être confrontée à une autre réalité, à nouveau si éloignée de la mienne, me fait énormément réfléchir et m'emplit l'esprit de « pourquoi ». Injustice, culpabilité, impuissance, compassion, révolte, horreur… autant de sentiments qui ont accompagné cette lecture secouante.  Ce roman au texte fluide et aux petits chapitres, malgré la dureté qui l'habite, est vraiment un coup de coeur tant il m'a fait vibrer, réfléchir et lire avec avidité.

Je voudrais terminer en mettant en avant les éditions Zulma, qui ont publié ce livre comme un certain nombre d'autres. Outre leurs couvertures aux motifs géométriques et colorés que j'apprécie beaucoup, j'ai toujours trouvé leurs publications de grande qualité, et ai, une fois de plus,  découvert ici un auteur très talentueux.

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critiques presse (2)
LaCroix
11 mars 2022
L’auteur sri-lankais poursuit son chemin de mémoire sur la guerre civile qui a ensanglanté son pays avec le portrait d’une jeune tigresse tamoule déterminée à défendre son peuple.
Lire la critique sur le site : LaCroix
RevueTransfuge
23 février 2022
Une voix vibrante, vivante, un récit lucide, conduit avec brio : Antonythasan Jesuthasan trace un portrait romanesque particulièrement réussi d’un Sri Lanka déchiré.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La femme qui tient un fusil dans la main droite tient, dit-on, la mort dans la main gauche. C'est vrai. Mais nul ne peut la toucher sans son accord. La mort d'une femme armée ne sera jamais synonyme de déshonneur. Toutes les autres sont des chutes ou des humiliations. La mienne devra faire face à l'ennemi, fièrement, sans baisser les yeux. Le sang qui coulera de mes blessures aura la couleur de mon âme. Les mentions « Mort héroïques » inscrites partout dans les cimetières des Tigres n'indiquent pas que nous sommes tombés, mais comment nous nous sommes dressés.
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Je vois tous les jours des Jésus recroquevillés sur les trottoirs et dans les parcs de Bruxelles. J'ai parlé avec certains d'entre eux. Leur marche sur la Méditerranée houleuse est un miracle. Au cours des trois dernières années, quatorze mille autres Jésus ont été engloutis par les flots sous la gifle de l'eau salée.
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- Comme je me suis levé un peu tard, j'ai dû foncer pour prendre le bus. Dans ma précipitation, j'ai frôlé un passager corpulent qui m'a lancé : " Dégage, espèce de diable noir !" Tout le monde nous regardait, mais personne ne disait rien. Je suis resté calme et j'ai répondu assez fort pour que les autres entendent : " Oui, monsieur, je suis noir ! Mes ancêtres étaient noirs, je suis né noir, je mourrai noir. Mais vous, monsieur ? Présentement , vous êtes blanc. Mais quand vous vous mettez en colère, vous devenez rouge, quand vous tombez malade, vous devenez vert, et quand vous mourrez, vous deviendrez bleu. Alors que moi, je ne changerai jamais de couleur !"
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C’est un trait commun, je crois, à tous les habitants de territoires en guerre. Ce ne sont rien d’autre que des prisons géantes, et les personnes prises dans ces pièges-là pensent un peu comme des détenus. La guerre les rend prêts à tout pour survivre. Elle les conditionne, les façonne, les fait mendier, mentir, prier, se déshabiller, trahir et se justifier.
(p. 216, “Trois cent ans”).
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Je m'étais jurée secrètement de ne jamais avaler la capsule de cyanure que je portais au cou. Je refusais d'être absorbée par le poison comme la vaste forêt par une petite étincelle. Cette capsule était un raccourci vers la mort. Moi, je voulais mourir la tête haute, comme la fille du ministre
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