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EAN : 9782290333426
221 pages
J'ai lu (25/01/2006)
3.1/5   15 notes
Résumé :
«Une fugue, ça se passe jamais comme on veut, il arrive même qu'au beau milieu on y perde goût.»

Deux frères dont la mère a disparu et le père, flic, est trop absent, rêvent de la famille idéale, «vue à la télé». Les deux gamins décident un jour de fuir leur grise réalité pour partir en quête des parents parfaits...

Un médecin gynécologue cherche dans sa piscine laissée à l'abandon la réponse à la stérilité de son couple...

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce qui m'a premièrement frappée, dans ce roman, c'est son écriture. Une écriture qui vous happe, si juste et évocatrice qu'elle donne l'impression que S. Joncour utilise le langage comme un musicien génial joue d'un instrument. En virtuose. Je pourrais presque arrêter ici ma critique : cette seule qualité aurait suffit à me donner envie d'aller jusqu'au bout d' « In vivo ». Seulement, je n'ai pas atteint les 15 lignes réglementaires, et vous avez peut-être besoin d'en savoir un peu plus pour vous mettre l'eau à la bouche, non ?

D'une part, nous avons deux frères dont le plus jeune a 8 ans, qui ont surnommé leur père le « monoparental » parce qu'il élève seul ses enfants (la maman est morte), et surtout parce que « papa » n'est pas un terme vraiment adapté aux relations qu'entretiennent les garçons avec leur géniteur. Celui-ci leur témoigne une totale indifférence, ce qui leur laisse une liberté non moins totale. Les éventuelles angoisses sont calmées à coups d'anxiolytiques ou de verres de bière... Ce qui n'empêche pas les deux enfants d'aspirer à une vie « normale », calquée sur les modèles que leur proposent les spots publicitaires, qui représentent la famille idéale petit déjeunant sous l'ombre d'un arbre gigantesque, avec soleil garanti et sourires éternels, sans oublier l'indispensable succédané de café, conditionné dans sa célèbre boîte jaune… Et bien sûr, le personnage central de ce beau petit monde serait LA maman, « celle qui t'aime de toutes façons, quand bien même tu ferais le mal, le pire qui soit, quand bien même tu te montrerais impossible ou passable », qui cuisine de vrais aliments (et non des surgelés), blonde de préférence. C'est en partie pour tenter de trouver cette mère idéale que nos deux héros décident de fuguer…
Des rêves d'enfants, en somme, légitimes et naïfs, mais en même temps, l'aîné –qui est aussi le narrateur- n'est pas si dupe. Il montre même une clairvoyance aigue quant à la véritable nature des bonnes intentions, porte un regard acéré sur ce monde cruel, qui n'épargne même pas les plus jeunes. Un monde dont il tente au maximum de protéger son petit frère…

D'autre part, un homme, qui passera la majorité du récit devant sa piscine, qu'il a laissée à l'abandon, lui qui en était auparavant si fier, qui l'entretenait avec un soin si maniaque. Par bribes, nous apprenons qu'il s'agit d'un gynécologue ayant perdu son emploi, et qui n'a jamais pu avoir d'enfant avec son épouse. Echec qui le perturbe, lui qui a aidé tant de femmes à enfanter, et qui le plonge dans une sorte de dépression qui l'amène à observer avec fascination la prolifération, dans sa piscine, d'algues et autres micro-organismes. Une vie qui s'épanouit spontanément, qui s'oppose à celle, aseptisée et programmée, qu'il aidait à prendre forme dans son cabinet.

En manque de mère ou d'enfant, les protagonistes d' « In vivo » ont comme point commun une carence affective qui les empêche de s'épanouir, de ressentir un quelconque bien-être. Il émane de ce roman une immense tristesse, à telle point qu'il m'est arrivé, au cours de ma lecture, de ressentir une certaine angoisse. Et c'est bien là tout le talent de S.Joncour, qui par la magie des mots, et sans jamais verser dans le larmoyant, parvient à provoquer chez le lecteur toute une palette d'émotions, de l'attendrissement au rire, en passant par la colère, l'amertume...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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un roman très étonnant.

D'une part ces deux enfants qui tentent tout ce qu'ils peuvent pour trouver enfin leur famille idéale, quitte à aller la chercher loin. Prêt à tout pour trouver cet amour filial, cette tendresse et ce soucis d'eux qu'ils n'ont pas chez eux, élevés par un père totalement dépassé et démissionnaire.

Et puis cet homme, gynécologue, qui n'a eu de cesse de faire en sorte que sa femme soit enceinte, sans jamais y parvenir. Contempler sa piscine livrée aux éléments et à la faune indisciplinée et spontanée qui vient s'y développer le plonge dans les affres de sa solitude. Faire face à sa vie, au vide de sa vie, au silence et à la retenue de son épouse, après avoir donné aux autres ce qui lui fait défaut: une famille.

Des douleurs, des solitudes mises en parallèle. Des âmes en souffrance.

Une très belle écriture, chaude et imagée quand il s'agit des enfants, froide et désoeuvrée pour le médecin.

Une découverte poignante.
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D'un côté, deux frères. Ce qu'on en sait ? Pas grand-chose. le plus jeune à 8 ans, la mère est morte et le père est surnommé le "monoparental". Pas de prénoms, pas vraiment de descriptions physiques. Ça pourrait être n'importe qui autour de nous. Ce qu'ils veulent ? C'est pas très compliqué, enfin dans leur tête, ça parait assez simple. Ils veulent la famille Ricoré de la télé : un père présent, une mère stéréotypée, le café au lait chaud à boire à l'ombre de l'arbre centenaire, des tartines avec de la confiture... Pas grand-chose au fond. Comme leur père actuel n'est pas vraiment sur leur dos, ils décident donc de partir, à la recherche de ce bonheur absolu.
Lien : http://www.tulisquoi.net/in-..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De pouvoir traîner tranquille dans les rayons de l'hyper c'est important pour une famille, c'est le moment fort du film, le moment de grâce où tous les acteurs sont réunis, pour une fois tous marchent ensemble, tout est possible, d'un rayon à l'autre on alterne les choix, on s'ouvre des besoins que le matin on avait pas, on a tout sous la main, ..., on va toucher du doigt les plus fines confitures, déçu on les reposera parce que l'idée du goût ne vient pas..., les courses c'est fait pour ça, se perdre en terrain connu, se dépayser sur place...
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Sous cette neige que nos pieds font crisser, il y a l'été qui sommeille.
Juste à deux mètres en dessous, à la verticale de nos pas, il y a les herbes couchées par la masse, les rochers ensevelis et les ruisseaux gelés, des arbustes qui restent droits, des buissons statufiés sous la glace, un tas de choses en patience, un spectacle
relégué, le décor d'un monde radicalement différé, congelé.
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Plutôt que de skier, plutôt que de perdre notre temps à ça, on glisse sur le télésiège, une sorte de manège linéaire dont on ne se lasse pas. Redescendre c'est la corvée.
Pour nous le vrai plaisir du ski il est là dans la remontée, dans ce grand moment de flottement, tendus entre deux pylônes.


Au ski comme ailleurs, la hiérarchie se fonde en fonction des marques, celles des anoraks, des planches ou du surf aussi, , des chaussures, la valeur vient de là, visible et affichée.

Passer juste au-dessus des grands pins, c'est comme promener son nez au-dessus d'une tisane, on ressent tout de l'odeur, on capte la sève...
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La famille vraie, celle qui se marre en cuisinant les pâtes, celle enjouée qui se passe le pain à table, ou plus idéale encore, la famille où tout le monde siffle au moment de prendre le petit déjeuner, celle qui trempe les tartines en attendant l'ami Ricoré, la famille bien lunée dont on voit le modèle chaque jour à la télé, après tout on y a droit, en tout cas on se la payera...
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De tous ces chocs que la vie suppose, les vêtements sont là pour protéger, c'est le prolongement du geste qui les a offerts.C'est pas rare qu'on garde nos blousons longtemps après être rentrés. On a toujours un mal fou à se défaire de ce que l'on a sur le dos, les chaussures aussi. Même à l'intérieur on reste habillés.
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