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Je suis providence tome 1 sur 2
EAN : 9782366299687
600 pages
Editions ActuSF (13/03/2019)
4.34/5   28 notes
Résumé :
Howard Phillips Lovecraft (1890-1937) est un auteur qui fascine autant par son oeuvre que par sa personnalité. Ayant influencé avec ses récits fantastiques et horrifiques (comme L'Appel de Cthulhu) de nombreux écrivains comme Stephen King, ses fictions et sa vie ont été soumises à de nombreuses interprétations pas toujours exactes, véridiques et précises.

Spécialiste des littératures de l'imaginaire et de Lovecraft en particulier, S.T.Joshi travaille ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens d'acheter ce livre et je ne l'ai pas encore lu.
Pourquoi chroniquer un livre sans l'avoir lu me demanderez-vous ?
Pour vous livrer cette petite réflexion personnelle :

Quand ce livre a été proposé à la souscription via une page Facebook, j'ai été aussitôt intéressé, mais je me suis dis que je pouvais attendre que le livre paraisse…

Quand il a été mis en vente et que je l'ai feuilleté en librairie, je me suis dis : "Qu'est-ce que c'est que ce pavé indigeste et mal fichu !?"

Voilà qu'enfin, parait (mars 2021) une édition semi-poche dans la collection "Hélios" des éditions actu-sf, à un prix raisonnable et surtout "Entièrement révisée", comprenez "débarrassée de ses nombreuses coquilles".

Une leçon à tirer de ceci ?

Oui, en ce qui me concerne tout au moins, la patience est parfois payante…Une pensée pour celles et ceux qui ont payé plein tarif pour un livre disons...pas tout à fait prêt...
Pour le reste, je ne doute pas qu'il soit passionnant.
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Saluons le travail colossal effectué par Christophe Thill et son équipe de traducteurs pour nous donner enfin la version française de Je Suis Lovecraft de S.T. Joshi (Actu SF 2019), reprenant le primo-texte de 1996 (cf 1996), avec de très utiles annotations fournissant la référence française (lorsqu'elle existe) des ouvrages ou documents cités par le biographe. J'avais lu ce document lors de sa parution aux USA et je l'ai repris avec beaucoup de plaisir en français. Cela se lit pratiquement comme un roman, et la vie de l'auteur est décortiquée avec tellement de minutie et de précisions que l'on suit pratiquement Lovecraft au jour le jour dans sa courte vie. Que Joshi soit un fan ne fait aucun doute, mais on est toujours surpris par le caractère acéré de sa plume, critiquant l'homme de Providence sur ses points faibles bien sûr (le racisme comme il se doit !), mais aussi sur beaucoup de ses textes dont il met en exergue les faiblesses (selon lui). Cela dit, j'ai beaucoup apprécié la dernière partie de l'étude, dans laquelle Joshi retrace ce qu'il s'est passé après la mort de Lovecraft, à savoir cette extraordinaire montée en puissance des éditions, des rééditions, des études, des pastiches, des produits dérivés (Art, films, musique, jeu de rôle), transformant le « Reclus » en une véritable icône de la culture contemporaine.

Quelques petits commentaires personnels sur le « héros » de ce pavé de près de 1400 pages :
° On est évidemment frappé par la précocité de l'auteur qui commence à manier la plume en vers et en prose dès l'âge de sept ans. Et de se lancer, à l'âge où on joue aux billes avec les copains, dans la publication de fanzines sur la science, l'astronomie ou… les chemins de fer.
° le mythe du « Reclus » est un demi-mythe. Il est vrai qu'il a vécu jusqu'en 1914 dans un univers confiné, orchestré par sa mère et ses tantes, privé pour l'essentiel d'école et donc de relations sociales eu égard à sa mauvaise santé. Mais il sortira progressivement de ce cocon grâce à la découverte de la « Press Amateur » qui lui permettra de nouer de nombreux contacts (en adhérant à l'UAPA), et de prendre son envol en créant son propre « fanzine », The Conservative. C'est en 1921, année de la mort de sa mère, qu'il effectuera sa véritable mutation, comme s'il se libérait d'une chape de plomb…. le nouveau Lovecraft partira à New York, se mariera (pour peu de temps) puis arpentera les États-Unis (et le Québec) à la rencontre de ses nombreux correspondants.
° On a beaucoup écrit sur Lovecraft et la nourriture, au point d'en sortir une caricature : des boîtes de conserve (notamment de chili con carne), des glaces et du café archi-sucré. Cela n'est pas faux, notamment lors de ses dernières années de « pauvreté » à Providence. Il est vrai aussi qu'il ne buvait pas d'alcool, ne fumait pas et avait en sainte horreur les produits de la mer. Au point de quitter la table lorsqu'un des ses amis avait commandé du poisson, pour aller manger un sandwich au bistrot d'en face. Mais il aimait les restaurants, et notamment un petit italien de Manhattan où il allait se régaler avec Sonia. Laquelle Sonia le gâtait avec ses petits plats qui lui valurent une crise pondérale ! On notera aussi sa faiblesse pour les banquets de Thanks Giving auxquels il était annuellement invité par ses amis. Et on découvrira, avec E.H. Price, sa rencontre avec le curry, d'autant plus apprécié qu'il était « super-hot ».
° Lovecraft et les femmes est un autre sujet incontournable ! Il a découvert avec horreur « les choses de la vie » dans un ouvrage d'anatomie, mais avouera avoir été perturbé par sa libido naissante à l'âge de la puberté. Joshi suppose un petit coup de coeur entre Lovecraft et une auteure amateure, Winifried Virginia Jackson, mais sans grandes preuves il est vrai. le véritable mystère ce cet homme qui n'aimait pas le sexe sera son mariage surprise avec Sonia Greene. Une « affection intellectuelle » comme on le devine dans les mémoires de Sonia ? Il est à cet égard regrettable qu'elle n'ait point gardé sa correspondance avec l'auteur. En tout état de cause, et après le rapide fiasco de cette union, il ne sera plus question de femmes autres que ses tantes dans la vie de l'écrivain.
° Beaucoup pensent que Lovecraft était un auteur de fiction et en aucun cas un philosophe. Ce n'est pas le point de vue de Joshi qui consacre un chapitre assez dense à cet aspect de l'oeuvre auquel il dédiera, du reste, l'un ces cinq tomes de ses Collected Essays (volume V, Hippocampus Press, 2006, 382 pages). On connaît tous les fondamentaux : matérialisme mécanique, athéisme, indifférentisme, mais aussi cosmicisme. L'homme n'est qu'une poussière négligeable dans un univers qui l'ignore. Mais ce qui trouble beaucoup de ses lecteurs, c'est l'arrière-plan occulte de nombre de ses fictions, reposant sur d'obscurs manuscrits ésotériques (authentiques ou inventés comme le Necronomicon) et d'inquiétantes créatures venues D Ailleurs, quasi- divinités pour les uns, extraterrestres pour les autres. le biographe balaye d'un trait de plume toute connotation ésotérique dans l'oeuvre, citant par exemple l'un des correspondants de Lovecraft, William Lumley : « Comme de nombreux occultistes modernes, il était convaincu de la réalité du Mythe de Lovecraft. le fait que Lovecraft et ses collègues affirmaient que tout cela n'était qu'invention ne le troublait pas le moins du monde… ». Je pense que l'ambiguïté qui plane sur ce sujet est la conséquence de la place qu'accorde l'auteur au rôle des rêves dans sa création littéraire. Il s'en est expliqué :
(Lettres à C.A.S du 17 octobre 1930 et à FBL du 27 février 1931, in Selected Letters). Ces deux documents, exhumés par John L. Steadman (cf 2015, H.P. Lovecraft and the Black Magical Tradition), sont d'une grande importance dans le cadre du débat inépuisable sur le « matérialisme ésotérique » de Lovecraft (Fritz Leiber, quant à lui, parle de « matérialisme surnaturel ! »). Lovecraft y explique que les humains n'ont qu'une connaissance limitée de la réalité et que ses visions cosmiques proviennent D Ailleurs, plus précisément d'un « réservoir subconscient de visions ». Il est du reste très clair sur le sujet dans de nombreuses nouvelles. Ainsi dans Par-delà le mur du sommeil (1919) : Je me suis souvent demandé si la majeure partie des hommes ne prend jamais le temps de réfléchir à la signification formidable de certains rêves, et du monde obscur auquel ils appartiennent. Sans doute nos visions nocturnes ne sont-elles, pour la plupart, qu'un faible et imaginaire reflet de ce qui nous est arrivé à l'état de veille (n'en déplaise à Freud avec son symbolisme puéril) ; néanmoins, il en est d'autres dont le caractère irréel ne permet aucune interprétation banale, dont l'effet impressionnant et un peu inquiétant suggère la possibilité de brefs aperçus d'une sphère d'existence mentale tout aussi importante que la vie physique, et pourtant séparée d'elle par une barrière presque infranchissable.
Il existerait dans l'Univers des entités (entities or life-forms) capables de donner un véritable supplément à nos sens limités. Les Grands Anciens n'existent certes pas en l'état, et on s'est beaucoup mépris sur leur caractère divin. Mais ces formes sont plutôt de nature extrahumaine et ont inspiré la préhistoire de l'humanité. Encore une fois, il n'y a rien de « surnaturel » ici. Cela dit, il n'est pas surprenant que certains hommes cherchent à suivre le même chemin que lui pour découvrir les merveilles des autres architectures, paysages, géométries etc… Les expériences les plus gratifiantes sont celles visant à « recapturer » des fragments de souvenirs flottant dans le subconscient. Mais s'agit-il vraiment de souvenirs ? le rêve s'appuie sur la réalité et l'expérience du rêveur, qui subissent maintes transformations, marque de fabrique de l'onirisme. Mais quid des visions de cités fantastiques, de murailles cyclopéennes, de sculptures improbables, de gravures étonnantes et d'écritures inconnues ? Voilà matière à un large débat qui pourrait rejoindre les intuitions développées par Lovecraft dans A travers les Portes de la Clef d'Argent (1932-33) sur l'Archétype Universel.
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Pour qui aime se plonger dans les recoins macabres des littératures de l'imaginaire, le nom de Lovecraft finit toujours par ressurgir.
Héritier d'Edgar Allan Poe à qui il voue une passion sans borne, le maître de providence s'inspire fortement de son mentor dans ses écrits, mais aussi dans sa manière d'envisager son existence ; se réclamant toujours d'une ère plus "romantique" que la sienne, une ère profondément inscrite dans son esprit.

Sunand Tryambak Joshi livre une oeuvre colossale éditée en France aux Éditions ActuSF puis ici dans une version poche révisée de la collection Hélios des Indés de l'imaginaire (ActuSF, Mnémos et Les moutons électriques).


Voici donc le premier volume de cette biographie consacrée à Howard Phillips Lovecraft et je remercie grandement Babelio et le collectif des Indés de l'imaginaire pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
l'univers de Lovecraft me fascine depuis déjà longtemps et voici l'occasion d'en savoir plus (beaucoup plus) sur un auteur qui m'émerveille autant qu'il m'inspire.

S.T. Joshi se sert de la prolifique correspondance de Lovecraft avec sa famille et ses amis pour retracer sa vie.
Une grande partie de celle-ci est complètement dédiée au journalisme amateur, et de nombreux extraits concernant cette période viennent enrichir l'oeuvre.

Il faut passer une longue et fastidieuse (mais nécessaire) première partie traitant de la généalogie de l'écrivain pour embarquer dans sa jeunesse captivante où l'on découvre un enfant précoce, avide de connaissance dans les domaines scientifiques.
Sa personnalité forte et fière d'une aristocratie pourtant fanée l'amène très tôt à afficher une hauteur suffisante. Mais il faut dire que l'enfant a de nombreuses capacités intellectuelles qui le conduisent à écrire de la poésie en s'inspirant de nombreux auteurs du XVIII ème siècle.
Et c'est plus son abnégation que son talent (même s'il montre d'évidentes capacités) qui le maintient à écrire pendant sa jeunesse puis à fonder et collaborer à différents journaux amateurs.

De cette jeunesse, il gardera des amis fidèles et se fera aussi des ennemis.
Adoptant une position très critique envers les oeuvres publiées dans les journaux auxquels il participe, Lovecraft s'affirme et se fait une place de plus en plus importante dans le petit monde du journalisme amateur.
Les extraits à propos des critiques et leurs réponses sont de véritables batailles entre lettrés défendant leur point de vue. Assez croustillants à suivre, les échanges en deviennent parfois pénibles devant l'exigence et l'entêtement de Lovecraft, allant souvent jusqu'à la provocation...

Mais son attachement pour une certaine vision de la poésie et de la prose, aussi obstiné soit-il, nous prouve aussi son amour indéfectible pour une époque qu'il souhaite à tout prix maintenir, ou plutôt ramener, alors que le monde qui l'entoure évolue à une vitesse sidérante.
À ce titre, sa découverte de l'auteur irlandais Lord Dunsany, le conforte dans cette idée que d'autres que lui nourrissent autant de nostalgie dans des époques fabuleuses aux croyances plus oniriques.

Sur fond de première guerre mondiale et devant son incapacité à défendre ses valeurs de manière active, en participant au conflit, le jeune Lovecraft a du mal à se placer dans la vie sociale autrement que par ses écrits.
Ayant perdu tôt son père, c'est sa mère et ses tantes qui l'entourent, et subviennent réellement à ses besoins. Sa relation particulière avec sa mère, pour cet enfant doué mais d'une certaine manière incapable, est relatée dans le livre par des interventions aussi touchantes que saugrenues dans lesquelles on se rend compte de la position d'enfant gâté de H. P. Lovecraft.


Il est assez perturbant de rentrer ainsi dans la vie d'une personnalité que l'on ne connaît que finalement très peu.
Le travail de S.T. Joshi permet une analyse profonde et contextuelle mais manquant parfois de matière (correspondances manquantes). Néanmoins, les détails sont légion et garnissent cette biographie de nombreux événements et anecdotes. Moi qui pensais survoler une bonne partie de cet ouvrage, j'ai la plupart du temps été captivé par ce qui y était relaté.
Et pas seulement par l'analyse des poésies ou des nouvelles mais aussi par la personnalité souvent détestable de cet homme. Son racisme démesuré, pour un homme aussi instruit, est assez hallucinant ; même avec le contexte de l'époque, c'est absolument abjecte et risible.

Vivant dans sa bulle constituée des épopées mythiques, de la grande époque de la Rome antique, de la prose de ses auteurs préférés, mais aussi de sa conception philosophique entretenue par ses croyances cosmiques, Lovecraft vit à jamais dans l'abîme d'un autre temps.
Ce qui ne l'empêchera pas de trouver l'amour, un seul amour. Bravo à Sonia H. Davis d'avoir su capter ce coeur si fermé malgré les difficultés que le couple a connu et le comportement solitaire de son mari.


Ce livre se ferme sur la période New-yorkaise de Lovecraft où l'on ressent un changement profond dans sa conception de la vie. Providence ne l'a jamais quitté, tels sa dévotion pour l'art, les Lettres et le cosmicisme ; mais quelque part, une certaine maturité longtemps refoulée semble poindre et s'emparer de son être à la dérive.

Parfois difficile à suivre, cette biographie n'en demeure pas moins exceptionnelle pour qui cherche à cerner un homme à la personnalité singulière et un auteur inévitable des lectures de l'imaginaire.
Félicitations à S.T. Joshi d'avoir compilé autant d'informations et de les avoir mises en forme pour nous présenter l'intimité d'un auteur indispensable.
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Je mets tout juste la moyenne et encore je suis gentil.
Ces deux ouvrages sont encensés par des méga-fans, les blogueurs en service presse et les amis d'ActuSF (c'est un tout petit milieux, tout ça, en vrai), totalement acquis à la cause, c'est normal, cette somme était très attendue. C'est effectivement une référence mondiale, et on y apprend pleins de trucs, peut-être même trop, mais libre au lecteur de lire en travers certaines pages trop pointilleuses. Là n'est pas le problème.
Ce qui justifie ma mauvaise note, c'est l'atroce et scandaleuse édition française. Il y a des centaines, je dis bien des centaines, de coquilles, fautes, et erreurs. Au moins une toutes les deux ou trois pages, bien lisible – et parfois même des très graves, comme des phrases avec des mots dans le désordre ! Mince, quoi ! Un éditeur qui sort un livre sans l'éditer, c'est fou… Et c'est sans parler de la maquette maladroite (l'espace entre le texte et le trait de séparation des notes qui change tout le temps, ça fait tellement amateur, même avec Word on fait une maquette plus propre et régulière), ou des incohérences éditoriales (dès le début, la préface nous parle d'un cahier photo… qui n'est pas dans cette édition française).
Alors, oui, on sait que cet ouvrage est dense, touffu, et une relecture professionnelle, c'est coûteux. Mais est-ce qu'il n'aurait pas fallu retarder la sortie de six mois, et les faire payer 10 € de plus chacun (après tout, ils ne sont pas très chers, pour une telle somme – peut-être parce que le papier et la reliure font vraiment très cheap, genre impression à la demande) et avoir quelque chose de propre ? Les deux volumes sont clairement sortis dans la précipitation, sans doute pour coïncider avec ce fameux "mois Lovecraft". La belle affaire, maintenant que tout le monde a oublié cet "évènement", mais que les livres pourris restent, eux.
Et les justifications du responsable, Christophe Thill, ne justifient pas qu'au final on se retrouve avec l'impression de lire un brouillon, et pas un livre de référence. Ou alors ils ont publié le mauvais manuscrit, je sais pas…
Même les couvertures semblent avoir été inversées (l'âge de HPL et la tranche ne correspondent pas)…
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La vie de H. P. Lovecraft est racontée et commentée de manière documentée. S. T. Joshi procède de manière chronologique, en évoquant d'abord la période antérieure à la naissance de Lovecraft pour parler de sa généalogie, pour aller jusqu'à sa postérité. Il suit l'évolution de l'auteur, à la fois en tant qu'individu, penseur et auteur, ce qui lui permet de distinguer différentes « périodes » de l'auteur, mais aussi ses goûts et pratiques culturelles, comme sa fascination pour l'antiquité latine et le 18ème siècle britannique, son attitude de gentleman, son attrait pour les chats, son ascétisme (il mangeait très peu), mais aussi son asexualité et son manque total de romantisme, puisqu'il n'a littéralement jamais dit à Sonia Greene, à laquelle il a été marié, qu'il l'aimait, le fait qu'il condamne fermement la consommation d'alcool… Les causes de ces traits de caractère et son attitude sont examinées par S. T. Joshi et permettent de découvrir la personnalité de H. P. Lovecraft dans sa globalité, et d'observer comment celle-ci évolue au cours de sa vie.
C'est très trop exhaustif et mis à part les fans inconditionnels on peut sans problème passer à un e lecture transversale par moments. (ce premier tome fait 700 pages d'une écriture absolument miniscule...)Ceci dit c'est tout à fait i,téressant:
Je suis Providence est une biographie colossale sur un auteur qui l'est tout autant. S. T. Joshi documente avec précision et à partir de sources primaires la vie de H. P. Lovecraft, le Maître de Providence, en traitant de sa vie et de ses récits, tant dans leurs aspects les plus problématiques que dans la manière dont ils ont marqué les littératures de l'imaginaire, et la littérature tout court. La pensée de Lovecraft est également analysée par le biographe et mise en relation avec sa fiction, pour donner de nouvelles clés de lecture de son oeuvre.
Le plus : Comme il l'explique dans son introduction l'auteur n'a pas hésité à prendre parti en faveur ou contre Lovecraft sur différents sujets philosophiques, littéraires ou personnels, envoyant aux orties l'idée de l'objectivité dans la biographie. Idée qui m'a toujours paru ridicule.Il exprime son avis objectif assez clairement pour que les lecteurs en désaccord avec lui puissent réfléchir et formuler leur propre conviction.
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critiques presse (3)
LeSoir
10 juin 2019
On a beaucoup écrit sur Lovecraft, le créateur de Cthulhu. Mais voilà « le » livre de S. T. Joshi qui dit tout de l’écrivain américain. Et qui nuance bien des idées reçues.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
23 avril 2019
Cet auteur (1890-1937) est l’un des titans de la littérature fantastique américaine, créateurs d’univers horrifiques impressionnants. Je suis Providence, biographie monumentale signée S. T. Joshi, révèle tout de ses obsessions fondatrices.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
01 avril 2019
Pourquoi est-ce magique ? Exploitée minutieusement en la triant par destinataires, cette correspondance monumentale permet de retracer le fil quasi quotidien de la vie de l’écrivain tant elle fourmille de détails, de l’heure du train qu’il prend un jour donné au prix des costumes qu’il doit acheter après le vol de sa garde-robe dans son studio de New York.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si, dans la réalité, l'homme est incapable de créer des êtres vivants à partir de matière inorganique, d'hypnotiser les animaux sauvages de la forêt pour les soumettre à sa volonté, de se balancer d'arbre en arbre avec les singes des jungles africaines, de ressusciter les corps momifiés des pharaons et des Incas ou d'explorer l'atmosphère vénusienne et les déserts martiens, qu'il nous soit cependant permis, au moins en imagination, d'assister à ces miracles et de satisfaire le désir insatiable d'inconnu, d'étrange et d'impossible qui existe dans chaque cerveau humain actif.

Howard Philips Lovecraft
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Vers six ou sept ans, j'étais un païen fervent, tellement intoxiqué par les beautés de la Grèce que j'en vins à croire à moitié aux anciens dieux et aux esprits de la nature. J'ai véritablement édifié des autels à Pan, Apollon et Athéna, et j'ai guetté au crépuscule, dans les bois et dans les champs, les dryades et les satyres. Un automne, je crus fermement avoir aperçu des créatures sylvestres en train de danser sous des chênes ; une sorte "d'expérience religieuse"aussi vraie à sa manière que les extases subjectives des chrétiens. Lorsqu'un chrétien me dit qu'il a "ressenti" en lui la réalité de son Jésus ou de son Jéhovah, je peux lui répondre que j'ai "vu" Pan aux pieds fourchus et les soeurs des Phaëtuses d'Hespérie.
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En 1925, sa tante Lillian lui donne un aperçu de ce qu'il faisait quand il était nourrisson, et il répond à ses remarques : "Ainsi donc j'agitais les bras en tout sens, comme si j'étais excité à l'idée d'entrer dans un monde nouveau ? Quelle naïveté ! J'aurais dû me douter qu'il ne me réservait que de l'ennui. Mais peut-être étais-je seulement en train de rêver d'un conte étrange - auquel cas cet enthousiasme serait plus pardonnable."
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Les premières traces de surnaturel dans la littérature occidentale remontent sans doute à l'Iliade, où les dieux interviennent dans les affaires humaines ; mais Lovecraft a raison de soutenir que la littérature fantastique ne peut être que le produit d'une époque qui, en général, a cessé de croire en l'existence du surnaturel.
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Videos de Sunand Tryambak Joshi (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sunand Tryambak Joshi
A l'occasion de la réception du Prix Spécial du jury pour Lovecraft je suis providence tomes 1 et 2 (ActuSF) lors des Imaginales d'Automne 2020, S.T. Joshi nous fait part de ses remerciements.
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