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EAN : 9782383110200
224 pages
Les Avrils (05/04/2023)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Longtemps, Bianca n'a rien su de ses origines. Père inconnu. Mère ni vraiment blanche ni tout a fait noire. Alors elle décide d'aller "parler aux morts " , de remonter le temps jusqu'à la jeunesse d'Adriana, son arrière-grand-mère, dans les territoires encore sauvages du Bas-Saint-Laurent. Entre réminiscences, recherches historiques et fiction pure, elle recompose la vie de cette orpheline micmaque adoptée par une famille blanche, sa rencontre avec un esclave noir e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ignorant ses origines, la narratrice débute une longue enquête personnelle pour comprendre d'où elle vient.

Au cours des derniers jours de sa grand-mère, les questions se bousculent
L'évocation de la plus lointaine de ses ancêtres encore accessibles aux souvenirs collectifs ou familiaux, Adriana, la mère de sa grand-mère , la confrontent à la solitude de celle-ci, adoptée dans ses premières années. Elle s'était liée à un homme noir, esclave affranchi de ses jougs. Toute l'histoire de ce peuple déraciné remonte avec les mots qui disent la souffrance et l'exploitation, à une époque où domine le besoin d'ordonner l'observable, classifiant aussi les êtres humains selon leur valeur propre, en fonction de leur couleur.

« L'assimilation des autochtones et les siècles d'esclavage ont créé des arbres généalogiques tronqués et des mensonges institutionnalisés tout en anéantissant des cultures séculaires » .

C'est dire la complexité de la recherche et la difficulté aussi pour le lecteur de comprendre les origines, d'autant que le récit mêle les recherches historiques mais aussi les fictions qui ont créé la légende familiale.

On en retient l'ignominie de la traite des africains, et de l'acculturation des autochtones, prônée au nom des bonnes intentions, dans un siècle où l'ignorance et la morgue des conquérants a marqué des générations successives de ces peuples dont la mémoire collective reste peuplée de fantômes errant encore dans les récits mythiques.

Merci à Netgalley et aux éditions Les Avrils


244 pages Les avrils 5 avril 2023
#LAmériquenestblanchequenhiver #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce texte n'est pas vraiment un roman mais plutôt un récit. Et c'est un récit passionnant car il est à la fois une histoire-recherche personnelle mais aussi l'histoire du Québec et des Etats Unis.
J'ai beaucoup apprécié ce texte car j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire des communautés québécoises, que ce soit l'histoire des autochtones, de l'esclavage...
Mère à la peau cuivrée, père inconnu : longtemps, Bianca a tout ignoré de ses racines. Quand elle se décide à faire parler les morts et les archives, elle rejoint le début du XXe siècle, l'époque où les forêts du Bas-Saint-Laurent abritaient la nation autochtone de son arrière-grand-mère, Adriana. Une orpheline mi'kmaq adoptée par une famille blanche, éprise d'un homme noir en fuite. En tissant ce flamboyant destin avec des épisodes fondateurs de l'esclavage, sa quête dénonce la domination sans fin d'une couleur sur les autres.
Au fils des pages, nous allons remonter au 18e, 19e et 20e siècle et la vie de cette arrière grand mère, d'origine autochtone et qui va vivre une histoire d'amour avec un esclave noir affranchi. Des personnages romanesques jalonnent ce texte mais aussi des personnages historiques. Nous croisons au fils des pages, des personnages réels comme Mathieu Leveillé qui, de 1733 à 1743, a été le premier bourreau de Québec. Un bourreau un peu spécial, qu'on surnommait également Malgein. Il s'agissait d'un esclave noir que l'intendant Hocquart avait fait venir de Martinique pour être «exécuteur des hautes oeuvres», comme on le disait alors. Il y a aussi le portrait de Viola Desmond qui reste une icône du mouvement en faveur des droits et libertés au Canada. Femme d'affaires accomplie de la Nouvelle-Écosse, elle a défié l'autorité, refusant de quitter une section réservée aux Blancs d'un cinéma en 1946, après quoi elle a été incarcérée, reconnue coupable et condamnée à une amende. Son procès constitue l'une des premières contestations judiciaires soulevées par une femme noire au Canada pour cause de ségrégation raciale. Elle est maintenant sur les billets de 10 $ canadien.
Ce titre est aussi très poétique et interpelle. L'auteure nous raconte la société québécoise et les origines des différentes communautés mais aussi les liens entre ces communautés. La narratrice vient à la fois de parents autochtones, avec ce beau portrait de cette arrière grand mère et de parents issus des esclaves noirs affranchis. j'ai à nouveau découvert dans ce texte, la situation des esclaves à l'abolition (certains ont dû fuir et passer la frontière et s'installer au Canada, d'autres ont décidé de repartir vers l'Afrique (écho de ma lecture récente du texte Liberia de Christophe Naigeon).
Mais ce texte est très romanesque aussi avec de beaux portraits, de belles pages sur la nature, sur les lieux de mémoire (que ce soit des maisons, des bibliothèques, des lieux d'archive). Un texte foisonnant et qui nous ouvre d'autres univers.
"L'Amérique n'est blanche qu'en hiver", si beau titre poétique est la version française de "Couleur chair", paru au Québec en août 2022, et dont le titre fait référence à la peau de la narratrice, qui va découvrir peu à peu qu'elle n'est pas aussi blanche que ce qu'elle croit.
Quel destin de découvrir que son arrière grand-mère était une autochtone, tombée amoureuse d'un noir, esclave affranchi qui avait fui les Etats Unis. Poétique et onirique, le livre de Bianca Joubert est un voyage dans le temps politique et poétique, qui saute d'une époque à l'autre et d'un lieu à l'autre pour mieux montrer comment l'oppresseur blanc tente le plus souvent de piétiner les identités plus complexes que la sienne.
Un livre dont je vous conseille la lecture.
#LAmériquenestblanchequenhiver #NetGalleyFrance
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Au décès de sa grand-mère, l'autrice Bianca Joubert se penche sur ses doubles origines (indiennes et noires), elle qui est née d'une mère métisse et de père inconnu. En remontant l'histoire de sa bisaïeule Adriana, elle découvre la vie des petites filles autochtones du Québec et reconstitue l'histoire de l'esclavagisme en même temps que l'origine de sa famille.
Cette histoire personnelle romancée fourmille de détails authentiques, de personnalités réelles et de faits avérés. Mais c'est bien l'évocation poignante des conditions de vie des esclaves affranchis, de l'évolution des moeurs, de la ségrégation raciale et de la cohabitation avec les colons qui constitue le coeur de cet exigeant récit.
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Bien décidée à en découvrir davantage sur ses origines, alors qu'elle ne connaît pas son père, Bianca Joubert a remonté le passé pour pouvoir retracer l'itinéraire de vie d'une partie de ses arrière-grands parents : d'un côté, Adriana, mi'kmaq adoptée par des Blancs, au Canada, dans des circonstances troubles au XIXème siècle ; de l'autre, Louis, esclave noir évadé, dont les traces restent ténues.

A partir de découvertes historiques, suite à des recherches effectuées dans les archives du Bas Saint-Laurent, mais aussi à partir des histoires familiales racontées, et de ses propres souvenirs, Bianca reconstitue, par la littérature, par la poésie, par la délicatesse, par la cruauté, imagine l'histoire de cette ascendance en grande partie inconnue, propre à tous les romanesques, propre à toutes les discriminations et les violences, en la situant dans sa réalité historique canadienne et américaine.

Elle s'en empare pour mieux lui donner sens et corps, pour mieux faire prendre conscience, alors que le suprémacisme blanc s'étend, à quel point le métissage est au coeur des nations nord-américaines, et même de toutes les nations.

Je remercie les éditions Les Avrils et NetGalley pour cette superbe découverte.
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Bianca a longtemps tout ignoré de ses origines. Métisse, née d'une mère à la peau cuivrée et d'un père inconnu, elle ressent le besoin viscéral de faire ses recherches. Elle remonte alors jusqu'au début du XXe siècle, où sa grand-mère Adriana vivait à Bas St Laurent. Orpheline indienne, adoptée par une famille blanche et amoureuse d'un homme noir, Bianca va nous raconter son histoire.
Immersion dans les méandres du racisme et les stigmates de l'esclavage, ce texte est un récit très intéressant.
J'ai été révolté par le récit de la façon dont les blancs de permettaient de traiter les personnes d'autres origines sous le seul prétexte que leur couleur de peau est différente. Ventes d'esclave, maltraitance, maladies inoculées pour faire des tests ou exterminer et autres horreurs.
Le voyage dans le temps de Bianca est très documenté, illustré par des exemples de personnes connues.
J'ai cependant trouvé ce texte parfois difficile à suivre entre ses réflexions personnelles, les faits historiques et son voyage relatif à sa famille. Il est arrivé que je perde le fil.
Cela reste néanmoins un livre qui vous en apprendra pas mal sur l'histoire du racisme aux États-Unis.
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critiques presse (1)
LaCroix
11 mai 2023
Des rives du Saint-Laurent à l’île de Gorée, Bianca Joubert part, dans « L’Amérique n’est blanche qu’en hiver », sur les traces de ses ancêtres, entrelaçant l’histoire de l’Amérique blanche à la sienne, celle d’une écrivaine issue du peuple mi’kmaq.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On parle d’arbre généalogique, de branches sur lesquelles on s’inscrit en ramifications. Moi, j’y vois plutôt des cercles concentriques qui mènent jusqu’à mon coeur. Des anneaux comme ceux à l’intérieur des troncs d’arbres, qui se forment année après année, ou des couches de peau qui cicatrisent en ronds successifs sur une blessure.
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Et aujourd’hui, certains habitants de cette province, les descendants des colons d’hier, disent non aux migrants sous prétexte qu’il n’y a pas l’espace pour les accueillir. On veut faire une Amérique blanche alors qu’elle ne l’a jamais été, sauf en hiver.
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Elle comprenait d’instinct que l’écriture était un pouvoir, et qu’il fallait connaître les armes de ses ennemis, surtout si les ennemis pouvaient décider de notre sort en nous faisant entrer dans les cahiers des archives, écrivant à notre place notre histoire et façonnant notre identité en lettres attachées.
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L'Amérique n'est blanche qu'en hiver, Bianca Joubert
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