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Isabelle Maillet (Traducteur)
EAN : 9782021502626
352 pages
Seuil (10/03/2023)
4.25/5   287 notes
Résumé :
Canada, fin des années 1960. Des milliers de jeunes autochtones, libérés des pensionnats, essaient de survivre dans le quartier d'East Vancouver, entre prostitution, drogue et petits boulots.
Il y a Maisie, qui semble si forte ; la discrète Lucy, épanouie dans la maternité ; Clara, la rebelle, engagée dans l'American Indian Movement ; Kenny, qui ne sait plus comment s'arrêter de fuir, et, enfin, Howie, condamné pour avoir rossé son ancien tortionnaire.
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
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Clara, Kenny, Maisie, Howie et Lucie ont été emmenés de force dans un pensionnat dès leur plus jeune âge. Cinq petits indiens arrachés à leurs parents pour intégrer des instituts visant à les dépouiller de leurs racines, de leurs croyances et de leurs langues. Une assimilation forcée, totalement immorale et souvent brutale, qui les dépouille de leur identité pour transformer ces petits « sauvages » en bons petits blancs civilisés. Une fois adultes, après avoir survécu aux mêmes atrocités, leurs chemins vont à nouveau se croiser. Ont-ils pu se reconstruire après avoir partagé le même enfer ?

Après le roman d'Amanda SkenandorePour l'honneur de tous les miens ») et l'excellente bande dessinée de Neyef (« Hoka hey! »), « Cinq petits indiens » est déjà le troisième ouvrage dénonçant l'assimilation forcée des enfants indiens à la fin du dix-neuvième siècle que je lis cette année. Ayant travaillé comme avocate auprès des survivants de ces pensionnats de l'horreur durant plus de vingt ans, Michelle Good s'inspire des nombreux témoignages qu'elle a recueillis au fil des ans pour dénoncer l'enfer de ces pensionnats religieux au Canada en donnant la parole à cinq enfants autochtones ayant survécus à l'horreur. Entre 1880 et 1996, date de la fermeture du dernier pensionnat, 150.000 enfants sont passés dans ces écoles résidentielles et on estime que 4.000 d'entre eux y ont laissé la vie. Plusieurs centaines de tombes d'enfants ont d'ailleurs été découvertes récemment à proximité d'anciens pensionnats, ravivant ce scandale qui éclabousse L'Église et l'État canadien et permettant d'en estimer l'ampleur.

Avec ce roman choral, Michelle Good donne la parole à ceux qui ont réussis à atteindre les seize ans vivant, invitant d'une part à montrer leur incapacité à mener une vie normale en tant qu'adultes, et revenant d'autre part sur les maltraitances et les humiliations qui sont à l'origine de ce traumatisme qui les empêche de se reconstruire. Des sévices physiques et psychiques, allant d'humiliations à des abus sexuels, en passant par la malnutrition, les travaux obligatoires et les châtiments corporels, qui ont non seulement brisé leur enfance, mais qui les ont marqués à vie et continuent d'alimenter leurs cauchemars…

Un roman nécessaire, qui m'a permis de découvrir cette nouvelle collection « Voix autochtones » des éditions Seuil, visant à donner la parole à tous les Peuples Premiers qui en ont été privés pendant si longtemps.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Nombre d'enfants indiens autochtones furent arrachés à leur famille, dès leur plus jeune âge, et intégrés dans des pensionnats, la plupart religieux, ou des écoles résidentielles dans le seul but d'y être « civilisés ». À défaut d'y recevoir une éducation propre, ils y furent souvent exploités et maltraités. Maisie, Lucy, Clara, Kenny et Howie furent de ceux-là... Comment se reconstruire après un tel traumatisme ? Comment survivre dans un monde où ils ont perdu leurs repères ? Si Kenny a réussi à s'enfuir de la Mission, ne supportant plus les sévices que le Père lui infligeait, Lucy, elle, a été tout simplement virée à l'âge de 16 ans, mise dans un car en direction de Vancouver où elle y retrouvera Maisie et Clara, employées toutes les deux au Manitou, un hôtel sordide. Quant à Howie, il connaîtra un destin plus tragique...

Après une enfance volée, brisée, passée loin des leurs et loin de leur foyer, après avoir été battus, humiliés et violés, ces cinq petits indiens, véritables survivants, vont tenter, cahin- caha, de mener une vie plus sereine. Malheureusement, en proie à leur propre démon, nombre d'entre eux tomberont soit dans la drogue, soit dans l'alcool. D'autres s'en sortiront mieux, mais à quel prix ! de leur enfance à leur vie d'adulte, Michelle Good retrace, avec beaucoup d'émotions et d'intelligence, le destin de ces cinq enfants arrachés à leur famille. Elle entremêle, avec finesse, les voix de chacun et tisse ainsi un roman choral tout à la fois bouleversant, poignant et révoltant. Elle-même fille d'une survivante et avocate qui a défendu pendant 15 ans les droits des « survivants » de ces pensionnats, elle s'est, pour ce roman, inspirée d'expériences réellement vécues. Aussi, l'on est d'autant plus touché et indigné par le sort et la vie chaotique de ces cinq petits indiens.

Comme il y est écrit dans la note de l'éditeur, plus de 150000 enfants sont passés par ces pensionnats et en 2015, la Commission de vérité et réconciliation canadienne a estimé qu'au moins 4000 y sont morts.
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Suite aux retours de Céline( cicou45), Magielivres et Laurence (coquinette1974), j'ai commandé ce livre pour mes élèves lycéens. Mais une fois ce bel objet en main, j'ai égoïstement décidé de le lire en priorité avant de le leur mettre à disposition (bon, en même temps nous avons commandé une bonne soixantaine de livres début mai, ils ne sont pas en manque de nouveautés !). le sujet des enfants autochtones enlevés à leurs familles m'interpelle depuis quelques années, c''est un fléau qui a touché de nombreuses populations y compris dans nos départements d'Outremer.

Ici il s'agit d'enfants des populations autochtones de la région de Vancouver arrachés très jeunes à leur environnement pour être placés à la Mission, un institut où tout sera mis en oeuvre pour leur extirper ce qui constitue leur essence, leur culture, afin d'en faire de bons petits catholiques bien formatés. Tous les moyens sont bons pour les briser, les rendre dociles et corvéables à merci, avant de les relâcher aussi démunis que des agneaux dans la "civilisation" de Vancouver, à l'âge de 16 ans. Ils subissent humiliations et sévices ignobles de la part des prêtres ou des "bonnes" soeurs, qui en profitent pour exploiter une main d'oeuvre gratuite et entièrement soumise, quitte à ce qu'il y ait quelques pertes occasionnellement : une petite trop malade qui finit par crever en travaillant dans le froid, ou un ado qui n'en peut plus d'être battu et victime de la perversité d'un prêtre et n'aura de cesse de s'enfuir...
Ce roman s'inspire très largement de témoignages recueillis auprès des survivants de ces pensionnats (au nombre de 139), par lesquels sont passés environ 150 000 enfants autochtones. On estime que 4000 y ont laissé la vie, des tombes sont encore régulièrement retrouvées. L'auteure, avocate et elle-même issue de la Nation Red Pheasant, s'est battue pour que les survivants soient entendus.

Kenny, Lucie, Maisie, Clara et Howie ont tous les cinq été emmenés de force à La Mission, et ont souffert sous la férule de Soeur Mary et Frère John, deux sadiques profitant de la tâche qui leur est confiée (éradiquer la part indienne des enfants qui leurs sont confiés) pour assouvir leurs pulsions sadiques et pédophiles. Ils se sont croisés enfants, certains étaient amis, et leurs chemins de vie les amèneront à se rencontrer à nouveau une fois adultes et libérés de l'institution. Mais peut-on vraiment se libérer quand on a subi une telle emprise au plus jeune âge ? Ils ne se sont jamais vraiment remis, et selon leur force et leur tempérament, les séquelles se manifesteront différemment. Certains sombreront dans la drogue, d'autres connaîtront la prostitution, n'ayant ni formation ni aucun moyen de s'en sortir. Telle autre prendra le chemin de l'activisme militant, et l'un d'entre eux échouera en prison. Pour un autre encore, il noiera ses démons dans l'alcool et fuira le bonheur de peur qu'il ne se sauve, comme le dit Gainsbourg. Comment vivre sereinement quand les fantômes du passé ne cessent de s'inviter dans le présent ? C'est l'histoire de leur difficile, et parfois impossible reconstruction qui nous est contée, avec de nombreux flashbacks retraçant leur enfance avant et pendant leur séjour à la Mission.

L'existence de ces institutions n'a pas été une découverte pour moi, j'avais vu des reportages sur le sujet, et effectué quelques recherches sur internet. Ce qui m'intéressait vraiment, c'était de comprendre ce qui se passait à la sortie, quand les jeunes devaient s'insérer dans la vie "normale", sans y avoir été le moins du monde préparés. Comment faire quand on ne retrouve plus sa famille, quand on ne possède quasiment rien et qu'on n'a reçu aucune formation digne de ce nom ? Pas facile dans les années 70-90, alors que le monde entier ignorait totalement le sort de ces pauvres gamins. C'est pourquoi tant d'entre eux ne s'en sont pas vraiment sortis. Heureusement, justice commence à leur être rendue, mais c'est trop tard pour beaucoup.
La collection "Voix autochtones", dont fait partie ce roman, "donne la parole à tous les Peuples Premiers qui en ont été privés pendant si longtemps." je cite l'éditeur (Seuil). C'est une initiative que je salue, et je suivrai sans doute les prochaines parutions.
En plus, cette histoire est bien écrite, même si c'est une fiction on ressent bien que de nombreux éléments sont bien réels, et les personnages sont crédibles. Les chapitres alternent entre les points de vue des cinq héros, ce qui donne une dynamique intéressante au récit. Je suis restée assez détachée, sans doute pour me protéger. J'ai voulu garder une distance, sachant que si je m'impliquais trop dans ma lecture je finirai en larmes.

C'est une lecture que je recommande hautement, que ce soit aux adultes comme aux jeunes, que vous ayez déjà connaissance de ces faits révoltants qui ont quand même perdurés jusqu'aux années 90 ! Ou que vous n'en ayez encore jamais entendu parler, il faut ouvrir les yeux sur ce que l'humain est capable de faire subir à des enfants sous couvert d'assimilation !
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Ouvrage reçu lors d'une opération Masse Critique privilégiée, je remercie tout d'abord babelio ainsi que les éditions du Seuil via leur collection Voix autochtones pour l'envoi de ce sublime ouvrage.
Ouvrage splendide par sa couverture d'une part mais aussi par le récit bouleversant que l'auteure nous narre ici (comme quoi les apparences peuvent être trompeuses car malgré la beauté de la couverture, l'histoire ou plutôt les histoires que Michelle Good nous livre ici font froid dans le dos...d'autant plus qu'elles auraient pu être exactes mais qu'elles sont ici romancées).

Maisie, Clara, Lucy, Kenny et Howie, cinq destins brisés à jamais. Tous les cinq ont été emmenés dans un pensionnat nommé la Mission dès leur plus jeune âge, arrachés de force à leurs parents, tout cela parce qu'ils étaient indiens. Afin de les remettre sur "le droit chemin" et de tenter de faire disparaître leurs traditions en les éduquant à l'occidentale par des hommes et des femmes blanc (soit disant un prêtre et une soeur les plus adaptés pour cela), tous les cinq vont subir les mêmes atrocités, ne pouvant que rarement se parler entre garçons et filles. Aussi, vont-ils s'entraider, n'ayant que d'autre solution que de souffrir en silence. Tous espèrent que leurs parents viendront les récupérer un jour mais cela n'arrive jamais (pourtant ce n'est pas faute de la part de ces derniers que d'avoir essayé). Une fois adultes, ils vont se recroiser, après avoir survécu à l'enfer de ce qui se passe dans les murs de la Mission mais comment peut-on vivre après avoir subi cela ? Coups, viols, privations de nourriture et j'en passe...L'on ne peut pas ! On peut tout au moins survivre mais ensemble ou séparément, certains vont réussir à se construire un semblant de vie, même si les cauchemars eux ne s'arrêteront jamais !

Enfance brisée, vie d'adulte détraquée, certains se décident à parler afin, non pas que leur soit rendue leur enfance et leur insouciance (cela est chose impossible) mais au moins que leurs voix soient entendues !

Un roman où s'alternent, selon les chapitres, les récits de chacun d'entre eux et leur façon d'avoir vécu, enduré cela.
Une très belle écriture pour un sujet historique et donc malheureusement vrai sur la triste condition de ces enfants autochtones à qui l'on a tout pris. Certes, il y a eu réparation pécuniaire par la suite mais est-ce suffisant ? Je pense que non !

Un livre qui m'a parfois donné des nausées tant je ne pouvais pas concevoir qu'une telle chose ait pu exister et pourtant...pour ces cinq enfants, ces "cinq petits indiens" et pour tous les autres, je ne peux que vous recommander la lecture de cet ouvrage poignant, dérangeant et pourtant $o combien sublime pour nous dire encore une fois : Plus jamais ça !
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Merci aux éditions Seuil et Babelio pour cette masse critique privilégiée qui m'a permis de découvrir la nouvelle collection « Voix autochtones ».
Cinq petits indiens est l'histoire de ces enfants qui de six à seize ans seront enfermés dans des pensionnats autochtones contre le souhait de leurs parents. de nombreux enfants mourront quand aux survivants…
C'est cette histoire que nous allons découvrir grâce à Michelle Good dont la maman a fait partie des survivants. Tout se passe au Canada, si j'avais entendu quelques bribes récemment je n'avais pas mesuré l'ampleur et la durée de ces exactions.
C'est choquant, bouleversant, révoltant .Tant de familles détruites ! Tant de souffrance !
Clara, Kenny, Maisie, Howie, Lucie. Ils étaient dans le même pensionnat, leurs routes se croiseront nouveau une fois adulte. Ils ont partagés les maltraitances les abus sexuels, les humiliations et seront livrés eux-mêmes pour leurs seize ans. Avoir connu une telle détresse les a rendu solidaires, ils s'entraident, se comprennent ayant enduré la même horreur.
Ils seront toujours des enfants blessés, apeurés. La violence, la fuite, la colère, le suicide, les tocs. Des séquelles subsistent, ils sont marqués à vie. Pour beaucoup les liens familiaux sont rompus. Quant aux enfants comment leur donner un foyer, Kendra , la fille de Kenny et Lucie comprendra bien plus tard les raisons de leur défaillances.
Pourtant certains trouveront la force de parler et de faire éclater ce scandale qui éclaboussera L'Église et l'État canadien. Ils seront indemnisés est-ce un prix suffisant pour une enfance volée ?
J'ai suivi avec intérêt ces personnages, j'ai été touchée par leur histoire mais je crois que le moment le plus émouvant fut quand Howie parlant de son enlèvement a dit : « On n'était que des gosses ». Je me suis souvenu de mon fils, sa petite main cramponnée à la mienne pour sa première rentrée scolaire à six ans. Comment peut-on infliger ça à un enfant ? Que dire de plus ?
Une histoire à lire absolument.
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critiques presse (2)
LeMonde
24 mars 2023
Dans ce roman bouleversant, Michelle Good rend hommage à ceux des siens qui ont tracé dignement leur route après de telles brisures. Tout en accusant un système dont l’ensemble de la société nord-américaine fut complice et pour lequel elle continue de devoir ­réparation.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
20 mars 2023
Avec ce roman choral, Michelle Good donne la parole à cinq enfants sortis de l’enfer des pensionnats religieux au Canada qui tentent chacun à leur façon de faire la paix avec leur passé
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Il n’existe pas de mots pour expliquer par quel mystère la femme qui sortit de la hutte n’était pas celle qui y était entrée. Tout ce que Clara savait, c’est qu’elle avait été ramenée loin en arrière - à l’époque où les anges chantaient dans le bosquet de bouleaux. Avant sœur Mary, avant l’école indienne, avant les coups censés faire d’elle une petite Blanche à la peau brune. A partir de ce jour, elle eut la certitude que tous ceux qui l’avaient précédée marchaient à ses côtés. Que vivre, ce n’était pas juste survivre, c’était exister en tant que personne. Une personne indienne, dont l’identité profonde avait été inscrite en elle dès l’instant où elle avait pris vie dans le ventre de sa mère.
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"Les enseignements nous disent que c’est la souffrance qui nous permet d’apprendre et de devenir plus fort. Et je sens déjà une grande force en toi. Il n’y a aucune raison d’avoir honte de sa tristesse."
Clara avait alors éprouvé une émotion semblable à celle que lui avaient procurée autrefois les chants mélodieux dans les feuilles de bouleau miroitantes. Il lui semblait avoir retrouvée une partie d’elle perdue depuis longtemps, comme si son cœur s’était remis à battre après un long silence.
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"Nous étions des enfants, Lily et moi, et aucune de nous n’a survécu même si moi, je marche encore à la surface de la terre."
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NOTE DE L'ÉDITEUR

Le 28 mai 2021, les tombes de 215 enfants sont retrouvées près de l'ancien pensionnat autochtone de Kamloops, en Colombie-Britannique. Quelques semaines plus tard, ce sont 751 sépultures anonymes qui sont découvertes près de celui de Marieval, en Saskatchewan. De la fin du XIX ème siècle à 1996 (!), date de la fermeture du dernier pensionnat, les enfants autochtones au Canada ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans ces écoles résidentielles pour y être « assimilés » et « civilisés ». L'objectif fièrement proclamé était de « tuer l'Indien dans l'enfant».
On considère que plus de 150000 enfants sont passés par ces 139 pensionnats, gérés en grande majorité à la demande du gouvernement canadien, par l'Église catholique. Séparés de leur famille,, coupés de leur langue e de leur culture, ils y ont été maltraités et abusés. En 2015, la Comission de vérité et réconciliation canadienne a estimé qu'au moins 4000 enfants y étaient morts. Ce sont les tombes de ces enfants que l'on retrouve aujourd'hui. Quant ceux qui ont pu grandir et en sortir, ils sontt devenus des « survivants ».
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Et soudain, ce ne fut plus une pomme sous ses yeux, mais une orange horriblement familière. L'image de l'étiquette bleu vif collée sur la caisse d'agrumes que frère John gardait toujours dans sa chambre l'envahit, au point qu'il se crut de nouveau transporté là-bas, à la Mission. L'odeur du frère lui assaillit les narines, la main du contremaître qui lui faisait signe de s'éloigner fut remplacée par celle du religieux, pâle et potelée lui tendant chaque fois une orange, misant sur sa faim pour le tenter... Un instant plus tard, il se mit à pleuvoir de l'argent, les billets voltigèrent dans l'air telles des plumes, et Kenny eut l'impression d'avoir été projeté au sol, sur le corps du contremaître dont la lèvre et le nez pissaient le sang. Les cueilleurs se bousculaient, criaient et gesticulaient pour saisir la manne tombée du ciel quand Kenny avait fait voler la table d'un coup de pied.
_ Arrête ! cria quelqu'un en le tirant par l'épaule. Reprends-toi, bon dieu !
C'était Wilfred.
Kenny le regarda, presque aussi hébété que l'homme à demi inconscient allongé sous lui. Il jeta un coup d'œil au visage ensanglanté du contremaître, puis son propre poing et se releva d'un bond, aussi surpris que les autres par son accès de violence.
Chancelant, il s'écarta de la mêlée.
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