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Jacques Lalloz (Traducteur)
EAN : 9782809716634
272 pages
Editions Philippe Picquier (05/01/2024)
4/5   18 notes
Résumé :
A Osaka, dans l'immédiat après-guerre, la confrérie des Apaches s'est installée au coeur de la ville, dans les décombres d'un immense espace de chaos créé par les bombardements. Dans ces bas-fonds se rassemblent et s'organisent des milliers de gens qui ont tout perdu, prêts à tout pour survivre autour des ruines des gigantesques usines d'armement et dont l'existence est un défi permanent à l'autorité : On est des Coréens, des Japonais, des gens d'Okinawa, des pas-de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
1946 au Japon. Suite à la guerre, un nombre de Japonais, ou des résidents, essentiellement coréens, se retrouvent sans emploi, voire sans abri, et tentent de survivre comme ils le peuvent. Fukusuké, un clochard sur le point de mourir de faim, est ramassé par une Coréenne pour une besogne. Il s'agit de déterrer et de ramener une plaque de métal. Certains de ces métaux valent très cher dans la situation du pays. Un bidonville s'est ainsi constitué autour d'un complexe produisant des armes durant la guerre ; bombardé, il n'en subsiste que des ruines, mais qui renferment des tonnes de composantes métalliques. Tout une économie parallèle de miséreux s'est mise en route, et permet la survie de cette population.

Inspiré de Beggar's Opera de John Gay et de J. C. Pepusch ainsi que de l'Opéra de quat'sous de Bertold Brecht, c'est une sorte d'épopée picaresque de crève-la-faim. Surnommés les Apaches, constitués en bandes sous l'autorité de caïds, ils ne sont pourtant pas vraiment violents, ni criminels, mais essaient de survivre, en se livrant à une besogne pas facile. En essayant de déjouer la police, dans une sorte de variante du jeu des gendarmes et voleurs.

Les personnages ne sont pas réalistes, c'est stylisé, mais en même temps donne une image de ce Japon de juste après la guerre, démoli au sens physique mais aussi moral. Tout en gardant un côté de farce, même si les enjeux derrière ne sont pas joyeux.
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Un no man's land d'une centaine d'hectares s'étend au coeur de la ville. Des milliers d'épaves humaines s'y rassemblent pour survivre dans cette zone infestée d'immondices, de déchets et de mort... Un combat héroïque s'engage entre les forces de la police et ces "mi-clochards, mi-truands", Fusukusé étant l'un deux, celui qui va nous faire découvrir cet univers morbide et sordide. le but : récupérer le fer, le zinc, le cuivre, tous les métaux laissés à l'abandon dans les usines désaffectées et à la merci de tous les clans organisés pour leur survie dans le Nouveau Monde.

On aurait pu se croire sur les traces d'un épisode de Mad Max après l'Apocalypse,
au lendemain de la troisième guerre nucléaire,
ou en 2046 dans un futur imaginé...

Pourtant, on est en plein coeur d'Osaka en 1946. le chaos est la conséquence des bombardements alliés. Ça put la friture épaisse des tempura, les ramens ont l'air caoutchouteux, le miso apparait sous une consistance plus que douteuse. Bon Appétit ! Je sens que je vais me régaler a prochaine fois que j'irais dans un resto japonais...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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On pense à John Steinbeck dans ce roman furieux, celui de la Rue de la Sardine et de cette bande de potes déjantés et marginaux, mais aussi au film de Akira Kurosawa, Les Bas-Fonds. L'univers dans lequel évoluent les laissés pour compte de ce récit est glauque, gluant, violent ; mais ils y vivent et survivent coûte-que-coûte, misérables et glorieux, affamés et rusés. Un portrait impitoyable du Japon d'après-guerre. Il m'évoque également Suttree de Cormac McCarthy par la présence insistante et envahissante des éléments naturels, ici aussi atteint par la pourriture, la dénaturalisation ; l'homme s'y traîne dans la fange, la végétation dégénérée, la pluie perpétuelle. Mais au milieu des déchets d'un monde aux allures d'apocalypse, l'humain, ce qu'il en reste, résiste, s'adapte
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Dans l'Osaka d'après-guerre, une centaine d'hectares est en friche au centre de la ville. Il s'agit de la plus grande usine d'armement d'Asie rasée par les bombes. Vivent là des rejetés de la société qui vivent de la ferraille. Courageux, téméraires, très organisés, ils partent en raids nocturnes déterrer des tonnes de matériel auquel personne ne s'intéresse. Mais l'Etat considère cet endroit comme privé, et la police n'a de cesse de pourchasser ceux qu'on appelle les "Apaches". C'est le jeu du chat et de la souris dans lequel tout est permis. le texte est truculent, les personnages, afin de cacher leur identité affublés de surnoms comiques défendent bec et ongle leur raison d'exister, avec humour et ténacité. le style, parfois surchargé de descriptions, colle au décor de terrain vague envahi de joncs, de trous, de bâtiments en ruines où les habitués seuls trouvent leur chemin.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il s'était relevé et, posant sur le sol des pieds tremblants, s'était engagé dans le Nouveau Monde.
La marée montante du soir ramenait ce jour-là l'éternelle file des éternels compères revenant s'assembler sur cette verrue purulente. " ... plein de bruit et de fureur... " : ces mots de Shakespeare, je crois, on aimerait les répéter à Fusukusé. Nouveau Monde, ruelle Janjan : deux endroits comme accaparés jour et nuit, sans trêve, par les seuls tumultes, coups de gueule et ripailles, rien de moins qu'une serre chaude où à chaque pas se côtoient la chère et le sexe.
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Ce qui paralysait les Apaches, c'était la Hirano, cet innommable cloaque. Le canal, un affluent de la Néyagawa, conduisait dans la baie d'Ôsaka, et si la marée, au gré de ses fluctuations, imprimait quelque mouvement à proximité de la surface, en profondeur stagnait en fait un insondable entassement putréfié. Dans ce déversoir venaient s'engloutir les objets les plus divers, huiles de machines, urines, boites de conserve, tout un monde amorphe, déliquescent, effrité, en fin de putréfaction, un fouillis d'éléments imbriqués les uns dans les autres. Les pavés des berges étaient recouverts d'une eau qui n'avait plus apparence d'eau, mais plutôt de quelque indéfinissable soupe épaisse et gluante, d'acide délétère. Jusqu'à quelles profondeurs la corrosion a-t-elle pénétré ces pierres ? se demandait-on lorsque l'on se tenait sur un des bords.
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S'ils jetèrent toutes leurs énergies dans le récupération des rebuts, ils mobilisèrent du même coup les ressources de pauvres intelligences pour permettre à tout ce qui se comptait de déchets, humains ceux-là, de se rendre utile une dernière fois. Face à la matière brute, et face à la loi contraire, nos vieux renards intrépides, tragiques et cocasses, ne se départirent jamais d'une vitalité sans bornes.
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Putains, maquereaux, vendeurs de livres cochons, étudiants prolongés, collégiens à l'âge des curiosités... Drogués aux yeux exorbités par le manque ; joueurs décavés sur le chemin du retour ; pickpockets aux aguets ; ouvriers à la tête pleine d'un puzzle éclaté de visions lubriques ; manœuvres en train de se gaver de tripes crues douteuses. Une effervescence générale s'était emparée de cet essaim grouillant de larves repues de sang et de sperme, où s'échangeaient sourires moqueurs, chuchotements et coups d'œil brillants de colère.
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- C'est que dehors il pleut à verse !
- Oui mais au-dessus de nos têtes
la baraque est en train de flamber !
Quand on risque de périr cramé
se faire tremper comme un rat
ça n'est rien du tout, crois-moi !
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