Si je dis quelque chose de faux dans des affaires d’importance où le mien et le tien sont en jeu, dois-je répondre de toutes les conséquences qui peuvent suivre de mon mensonge ? Par exemple, un maître a donné l’ordre de répondre, si quelqu’un le demandait, qu’il n’est pas à la maison. Le domestique suit la consigne reçue, mais il est cause par-là que son maître, après être sorti, commet un grand crime, ce qui aurait été empêché par la force armée envoyée pour l’appréhender. Sur qui retombe ici la faute, selon les principes de l’éthique ? A n’en pas douter sur le domestique également qui, par le mensonge a enfreint un devoir envers lui-même : sa propre conscience doit lui reprocher les conséquences.
C'est l'une des découvertes essentielles de Kant, l'idée qu'il existe un mobile sensible, qu'il nomme le respect, susceptible de relier les êtres humains à la loi morale. Une exigence qui est au coeur de l'éthique contemporaine, du rap au sport en passant par les luttes contre les discriminations.
Martin Legros, rédacteur en chef à Philosophie magazine, présente cette notion en vidéo ! Retrouvez son article en intégralité dans notre hors-série spécial Kant, en kiosque jusqu'au 8 mai.