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EAN : 9782246858645
288 pages
Grasset (20/01/2016)
3.46/5   14 notes
Résumé :
« Elle mentait aux journalistes. Le département publicité de la Paramount s’en était vite aperçu. Ça avait commencé par des détails, parce que ça commence toujours ainsi… Elle mentait sur sa couleur préféré : rouge, répondait-elle à l’un, violet, à un autre. Enfin, ils réalisèrent qu’elle se faisait passer pour ce qu’elle n’était pas. Elle disait que sa famille était aristocrate, que ses ancêtres étaient anglais, qu’elle avait vécu en Suisse, qu’elle était née dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une journaliste enquête sur la vie mystérieuse d'une star du cinéma hollywoodien de l'avant guerre. Qui est cette Veronica, une femme brûlée par la vie, détruite par le star système, un rien parano, menteuse et suspectée de meurtre ? Une femme morte seule dans une chambre à New York, pour qui plus personne n'avait d'attention.

Un roman à la croisée de plusieurs univers, où l'on découvre non sans écoeurement l'asservissement des ces jeunes femmes désoeuvrées en manque de reconnaissance. L'usine hollywoodienne et ses ravages. Un récit qui prend la forme d'une quête personnelle au gré de l'enquête (presque policière) qui est menée par la narratrice.
Bien écrit, fluide, une histoire qui tient en haleine et qui bouleverse.
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Après le manteau de Greta Garbo, N. KAPRIELAN s'attaque à la mèche blonde et fatale de Veronica LAKE. Celle qui fut une star drivée par sa mère, authentiquement reconstruite par les studios, a fini, alcoolique, seule et a écrit une étrange autobiographie faisant état de différents meurtres qu'elle aurait commis : mais n'est-ce pas différentes versions d'elle même que l'actrice tentait de tuer avec l'alcool ? Derrière l'Hollywood actuel, se dresse encore les modes de fonctionnement des studios d'autrefois : l'auteur mène une enquête dans les lieux, hantés par les nombreuses âmes en peine des vedettes immolées sur l'autel des fantasmes des réalisateurs, patrons des majors ... On se sent comme dans un film de David LYNCH : la ville décalée de Twin Peaks et ses innombrables secrets, scandales ...N. KAPRIELAN continue sa recherche personnelle sur l'identité féminine et notre perception des évènements et des individus.
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critiques presse (1)
Telerama
20 janvier 2016
Un livre noir qui convoque avec brio l'illusion et ses abîmes.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
À l’hôpital, elle avait entamé une liaison avec son médecin, marié lui aussi et qui, lui non plus, ne quitterait pas sa femme. « Les hommes mariés se sentent toujours coupables après, pas avant, et certainement pas pendant, écrivait-elle. Avant ils sont fous de désir pour vous, ils vous adorent, ils vous disent que leur femme est moins belle que vous, moins intelligente, mais quand vous prenez acte de leurs mots et de leurs gestes, quand vous leur demandez d’en prendre acte également et d’agir en conséquence, ils regrettent, ils se sentent coupables, ils aimaient leur femme finalement, ou même s’ils ne l’aiment plus, au fond ce qu’ils ne parviennent pas à avouer c’est qu’ils ne vous aiment pas non plus, parce qu’ils n’aiment personne de toute façon, personne à part eux-mêmes.
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Elle était devenue une star grâce à ces vagues qui déferlaient sur son visage, un rideau ondoyant dissimulant son œil droit : une femme cyclope que le monde entier célébrait. « Une moitié de femme, son autre part dévorée par l’ombre, c’est toujours ce qu’ils veulent : pas trop de vérité, juste la moitié de la vérité, juste sa part supportable. Et c’est ce qu’ils célébraient à travers mon visage à moitié mort. » Elle leur faisait croire qu’elle était une vraie blonde, alors que sa mère lui versait chaque semaine de l’acide sur la tête pour obtenir ce blond doré. Elle avait longtemps hésité entre Blond glacier, Blond platine, Blond miel, Blond cendré, Blond vénitien, Blond cuivré, Blond champ de blé, et puis elle avait opté pour de l’acide pour éclaircir le châtain de sa fille, même si celle-ci se plaignait d’avoir le cuir chevelu brûlé.
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Pourquoi s’entêter à vivre dans une illusion ? Une illusion d’homme, d’amant, d’amoureux, qui lui tendait des bras illusoires, chargés d’une vie qui n’existait pas. Et elle y avait cru. Elle comprenait, enfin, en regardant ses petits jouets abîmés, qu’on ne voit jamais rien quand on voit. Ses sourires quand il la retrouvait, ses bras quand il la serrait de toutes ses forces : Tu es la plus belle femme du monde. Que disait-il vraiment en lui disant « je t’aime », et « mon amour », et « ma chérie », que lui disait-il qu’elle n’entendait pas ? Je veux que tu sois à moi, mon bien personnel – ma maison, mes enfants, ma voiture, ma femme. Tu n’existes pas. Tu n’as pas plus d’existence que tous ces jouets que je t’offre : une poupée emprisonnée dans mon désir.
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Il n’y a plus que les tentacules des arbres au-dessus de sa tête, qui s’agitent doucement, puis de plus en plus vite. Ils cherchent à lui dire quelque chose – mais quoi ? Elle réalise soudain qu’ils ont une vie propre, qu’ils peuvent dès lors devenir aussi monstrueux que les humains. Ils ont le pouvoir de s’allonger et de l’approcher, de l’encercler et de l’arracher, de l’étouffer en lui sifflant qu’elle n’est rien. Ils s’étendent à toute vitesse et pénètrent dans ses oreilles, mais elle s’est déjà mise à courir, jusqu’au moment où elle voit briller au loin un grand cube blanc. Elle s’y précipite, dépasse le portier, et puis tout se met à briller : les diamants des femmes, leurs ongles trop longs, leurs lèvres sombres qui s’agitent pour rien, les verres de cristal reflétés par les grands miroirs. Elle a pénétré un rêve immaculé, fait de draperies ivoire, d’épais tapis crème, de banquettes prolongées de hauts panneaux de satin perle.
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Elle devenait double, triple, multiple, une fuite en avant pour mieux échapper aux autres, ne leur offrant qu’un masque comme les héroïnes des films noirs où elle jouait, qui étaient toutes doubles, échangeant leur identité quand elles basculaient dans une autre vie comme elle avait basculé dans le cinéma, ou quand elles sombraient dans la mort, devenant brunes alors qu’elles étaient blondes, blondes alors qu’elles étaient brunes, multipliant fausses pistes et vrais leurres, dressant face à l’homme qui cherchait à les suivre un palais des glaces où elles n’en finissaient pas de se refléter en autres, un labyrinthe où elles se faisaient minotaures, se dévorant elles-mêmes, se tuant entre elles, et travestissant le cadavre de leurs victimes de leur propre apparence.
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Videos de Nelly Kaprièlian (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nelly Kaprièlian
Dans son neuvième roman Sarah, Susanne et l'écrivain, Éric Reinhardt raconte l'histoire inspirée de Sarah, lectrice qui l'a contacté pour lui demander d'écrire un épisode douloureux de sa vie, par l'intermédiaire d'un personnage inventé, Susanne. Dans un va-et-vient vertigineux entre ces deux figures, l'une réelle et l'autre fictive, l'auteur décrit non seulement le parcours cauchemardesque d'une femme aux prises avec les aspects les plus pervers du patriarcat, mais il interroge surtout la fabrique du roman, entre jeux de miroirs et entrelacs du réel et de la fiction. Lors de ce grand entretien, Éric Reinhardt partagera son art de romancier et reviendra sur une oeuvre parfois sombre et satirique, où il a exploré tantôt les désenchantements de la classe moyenne, tantôt le monde décomplexé de la finance et du travail.
Éric Reinhardt est entré en littérature en 1998 avec Demi-sommeil (Actes Sud). Au fil de ses livres (Cendrillon, le système Victoria, Stock, 2007 et 2011, ou encore Comédies françaises, Gallimard, 2020), il dépeint le monde du travail, les dérives du libéralisme ainsi que les désenchantements de la classe moyenne, dans des textes au croisement de la fiction, de l'autofiction et du documentaire. Récompensé entre autres par le prix Renaudot des lycéens pour L'Amour et les Forêts (Gallimard, 2014), Éric Reinhardt, également éditeur d'art, a été nommé chevalier des Arts et des Lettres.
Rencontre animée par Nelly Kaprièlian et traduite en LSF
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