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3,51

sur 391 notes
Au vu des interprétations diverses et variées que j'ai lu avec attention et intérêt, voici celle que je propose :
La clé du récit nous est donnée à la fin, lorsque la scène de la tuerie qui ouvre le livre est reprise et développée.
Ainsi, au moment où Mickael Patrick approche le canon de sa tempe, menaçant de la tuer, Diana regarde dans le miroir et s'y voit, vingt-ans plus tard, « qui conduit un monospace gris métallisé et qui roule vers la quarantaine, une petite fille bien sanglée sur le siège à côté d'elle. Sur le pare-choc du véhicule qui s'éloigne, elle voit un autocollant. Qui proclame CHOISISSEZ LA VIE. »
C'est à partir de cette projection, de cette vision dans le miroir de ce à quoi pourrait ressembler son existence si elle demeurait vivante que Diana fait ce choix terrible, poussé par la terreur de la mort et le désir instinctif de survie, de demander à l'assassin de tuer son amie, et de l'épargner elle.
Mickael Patrick lui tire malgré tout dessus : « le premier coup de feu fait tomber du ciel une pluie tiède sur les bras de Diana. le second enfonce le reflet d'un bijou dans le lobe temporal gauche de son cerveau », et l'épilogue qui suit s'ouvre avec Diana à l'hôpital : « L'hôpital tout entier bourdonnait comme une longue robe blanche autour d'elle. (…) Un homme lui appuyait sur la poitrine. Une femme lui respirait dans la bouche ». Diana n'est donc pas morte sur le coup. Il n'est pas dit si elle survit à ses blessures ; la scène hallucinée qui suit fait penser tout autant à un cortège célébrant la vie, avec les fleurs, le printemps, qu'à un cortège funèbre, son corps dans un char suivi par la foule. Libre au lecteur de choisir si, lorsque Diana descend du char et regarde autour d'elle, à la toute fin, cela signifie qu'elle est morte, passée « de l'autre côté », ou au contraire qu'elle s'éveille de sa torpeur, de sa transe, et revient à la vie.
Ce qui importe, c'est le parti pris de l'auteure, qui constitue toute la richesse et l'originalité du livre : celui de prendre le contrepied d'une croyance populaire, celle qui dit qu'au moment de rendre son dernier souffle, on verrait la vie devant ses yeux, la vie dans le sens du passé, de ce qui est derrière nous ; ici Kasischke nous propose une lecture nouvelle, dans laquelle le personnage principal, aux portes de la mort, voit défiler sa vie, non pas passée, mais à-venir : un futur imaginé, le sien, si elle demeurait en vie.
Voilà la clé qui nous est donc donnée par la vision dans le miroir, cette projection de celle qu'elle pourrait être bien plus tard, cette mère épanouie dans un monospace.
Tout l'effort du livre, et toute la virtuosité de l'auteure est de tromper le lecteur : en effet Kasischke nous rend cette vie imaginée réelle, tangible (et ce par la finesse et la précision de ses descriptions). Mais l'auteure dissémine cependant des indices la fantasmagorie : ainsi le récit qui concerne la Diana de quarante ans est au passé, parce qu'il est déjà perdu avant même d'avoir existé, tandis que le récit des deux adolescentes, bel et bien vécu par le personnage, est écrit au présent - même s'il s'agit en réalité d'un passé proche : ce qu'était leurs vies juste avant que n'arrive le jour fatidique de la tragédie. Si Diana nous peint le tableau d'une vie parfaite qu'elle semble mener, cette vie d'une femme de quarante ans est presque exclusivement composée de tous les éléments qui jalonnent son univers d'adolescente, introjectés dans ce futur rêvé.
Il en va du professeur McFee qu'elle a vu lors une conférence et qui serait son mari, avec la citation qu'il donne et qu'elle note pendant la conférence sur un bout de papier, et dont elle imagine que, à quarante ans, elle la ferait graver sur un verre pour son anniversaire (d'ailleurs la fameuse conférence à laquelle il est si fier d'aller, lui raconte-t-il dans ce futur imaginé, a bel et bien lieu lorsque Diana a dix-sept ans, puisque elle s'y rend avec son amie Maureen). La petite fille blonde à lunette qui tombe à la sortie de l'école, dont on apprend à la fin qu'elle était une camarade de Diana, et que cette dernière ne s'était pas arrêtée pour l'aider à se relever (dans ce futur fantasmé, Diana essaie de réparer ses mauvais actes du passé, puisque cette fois-ci elle chercher à lui porter secours, tout comme elle essaie de réparer son avortement, en s'imaginant mère à quarante ans, et donnant comme prénom à sa fille celui qu'elle a vu sur la tombe d'un enfant, celui qui est aussi un de ses prénom fétiches, lorsqu'elle en dresse la liste avec Maureen). D'autre part, la fille qui se baigne dans la piscine des voisins fait écho à la fois à une fille du lycée de Diana, fumeuse de joint, et aussi à une scène que Diana vécu avec Maureen, lorsqu'elles se sont baignées en cachette dans la piscine de leur voisin, un après-midi d'été. de même le facteur de son adolescence, ou encore cette femme qui la renverse lorsqu'elle traverse la route, cette femme dont le pare-choc de la voiture laisse apparaître un autocollant proclamant CHOISISSEZ LA VIE (leitmotiv déformé de la vision du miroir, qui montre bien que la vie de Diana à quarante ans prend sa source dans du fictif construit par Diana à dix-sept ans).
A la fin, lors de la séquence à l'hôpital, Diana voit un corbeau se poser sur le rebord de la fenêtre ; ce corbeau m'a fait penser au personnage de soeur Béatrice, qui a toujours l'air d'avoir de grandes ailes noires. En voyant cet oiseau sur le rebord de la fenêtre, Diana, entre la vie et la mort, et sous l'emprise des médicaments, déforme le réel et part dans l'imaginaire, et cet oiseau devient l'une des nombreuses pièces qui viennent construire le puzzle qu'elle imagine et que l'auteure nous sert tout au long du récit.
Rongée par la culpabilité d'avoir demandé au tueur de l'épargner, d'avoir donc sacrifiée son amie, la vie parfaite projetée par Diana ne pourrait être qu'hantée par le souvenir de sa trahison, et la mort de son amie reviendrait se manifester sous diverses formes, divers motifs, comme ce fameux chat revenant, semblable à Timmy, mort depuis longtemps, ou encore la résurgence de l'éléphant Ella au zoo, autrefois empoisonné par des adolescents (et sa mort causée par des jeunes symbolise encore le sentiment de Diana d'être responsable de la mort de son amie) ; cet éléphant attaché c'est Maureen qui semble la considérer, « le regard empli de souffrance et d'espoir », et Diana lui parle « Comment aurais-je pu t'oublier ? ».
Toute la séquence du zoo, qui vient clore le récit de la Diana de quarante ans, avec les animaux et le lien à l'enfance, dessine, dans sa dimension archaïque, une régression métaphorique reconduisant le lecteur à la source, au moment fatidique dans les toilettes. La scène du loup apparaît comme une retraduction de ce qui s'est passé avec le tueur, une sorte de projection fantasmée où cette fois-ci Diana ferait le bon choix, celui qui la laverait de sa culpabilité et lui donnerait le pardon : sacrifier sa vie pour sauver celle de sa moitié, qui dans la projection qui est représentée sous la forme de sa fille Emma, la chair de sa chair, qui dans le réel est incarnée par Maureen. Ce moment de bravoure face à la menace du danger vient s'inscrire comme une forme de réparation psychique, une déformation du réel, qui permet à Diana de partir (ou renaître ?) en paix.
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Un petit avis, dissonant dans le concert de louanges du roman de Kasischke « La vie devant ces yeux ». Ca commence avec un tueur fou dans un établissement scolaire, le cinglé propose un deal horrible à Diana et à sa meilleure amie.
Diana, on la retrouve une vingtaine d'années plus tard, une vie parfaite, mariée, enfant, belle maison, épanouie. En apparence seulement, car le tableau n'est pas aussi idyllique, Diana vit dans le remord. Ou bien la folie, va savoir.
Et c'est bien là qu'est le problème pour moi. Ou est la vraie vie ou sont les cauchemars?
Kasischke nous ballade à la lisière des deux, et pour ma part m'a très vite semée. Jamais rentrée dedans, même avec un GPS pas sur que je m'y retrouve. Alors forcement la déception est grande, d'autant que Laura Kasischke ne m'avait jamais déçu jusque là et que son talent n'est plus à prouver. On a tous droit un des moments de moins bien.
A noter que l'adaptation ciné m'a autant convaincu que le roman, c'est dire. Quand ça ne veut pas !!!
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Kasischke aime brouiller les pistes et susciter le malaise chez ses lecteurs. Ici plus qu'ailleurs, peut-être ! Et la gêne que j'ai ressentie pendant toute ma lecture s'est transformée en confusion dans les derniers chapitres, au point que je ne suis pas sûre d'avoir tout compris et tout bien interprété.

Pourtant, j'ai apprécié ma lecture et admiré son talent de raconter des vies qui déraillent... Plus qu'ailleurs, dans ses autres romans, peut-être !

Ici, c'est Diana qu'on suit, d'abord l'adolescente confrontée à un événement traumatisant, puis la mère de famille modèle qu'elle est devenue. Sauf qu'il y a quelque chose qui cloche, dans la narration comme dans le vie de Diana... et qu'il faudra 400 pages pour comprendre de quoi il s'agit.

400 pages qui alternent monotonie, culpabilité, exaltation, angoisse, tendresse, coïncidences délirantes ou réminiscences tragiques, sans oublier l'amour et l'amitié. La vie, ou peut-être son condensé...

Challenge Multi-Défis 21/52
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Diana et Maureen, 17 ans chacune, sont amies et fréquentent le même lycée.
Un jour, une tuerie (une de + aux U.S.A) éclate provoquée par un de leurs condisciples qui tue bon nombre d'étudiants. Diana et Maureen qui se trouvent dans les toilettes se font surprendre par le tueur qui leur pose une question folle : "laquelle de vous deux dois-je tuer"? Maureen répond qu'il doit la tuer elle mais laisser la vie sauve à son amie ; Diana, au contraire lui répond de tuer son amie et de lui laisser la vie sauve. Ceci était le prologue.

Nous retrouvons ensuite Diana, la quarantaine, mariée et mère d'une petite Emma de 8 ans. S'ensuivent alors une série de fantasmagories où Diana semble de plus en plus perturbée ... Remords ? Entre souvenirs, rêves et projections dans le futur, le livre nous entraîne dans un suspense à couper le souffle. La résolution de cette énigme apparaîtra dans toute son énormité au dernier chapître qui reprend en grande partie le prologue mais nous éclaire également sur ce qui s'est réellement passé 25 ans auparavant.

Le tout est servi par l'écriture poétique et fortement allégorique de Laura Kasischke et la fin est bouleversante et renversante.

Un livre que j'ai lu d'une traite sans pouvoir le lâcher tant l'intrigue est bien menée.

Je regrette toutefois d'avoir parcouru certaines critiques auparavant car certains (certaines) lecteurs (lectrices) ont éventé la solution et m'ont gâché le plaisir du suspense ; j'ai immédiatement cessé de lire la suite de ces critiques mais trop tard, le mal était fait et je supputais quelle serait la fin.

Je vous en prie, par égard pour les autres lecteurs et par respect pour le livre, évitez de spoiler, surtout dans une histoire comme celle-ci où le suspense est un élément capital.
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Ca ressemble à du David Lynch...Surtout Mulholland Drive.
D'abord, Il faut qu'on parle de Kevin, enfin, Michael, un de ces petits Américains qui se réveillent un matin avec l'idée de faire un carnage au lycée. Une tradition locale, on dirait. Bref, dans les toilettes des filles, il tombe sur les mignonnes Maureen et Diana et leur demande laquelle il doit tuer. Bon. le choix est fait. On retrouve ensuite la survivante vingt ans plus tard, dans une vie chèrement payée, de conte de fée Desperate Housewives : mari sexy intello, fille blonde poupée, trop poupée dès le départ. C'est la première qui fait peur...
Puis tout semble se détraquer, des motifs reviennent, les oiseaux, les chats, les facteurs, les gens ...Le passé et le présent semblent se confondre, et le texte se referme sur lui-même, comme une gigantesque mise en abîme.
Il faut ajouter à cela une remarquable réflexion sur l'adolescence et son illusion de l'immortalité, que Laura Kasischke distingue bien de l'enfance, un autre monde.
L'ensemble est très réussi, merveilleusement écrit. Mais, une fois n'est pas coutume, je préfère au texte le film qui m'a obsédée pendant la lecture, donc, Mulholland drive. Plongée dans le coma, belle à mourir.
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A travers le double portrait de Diana McPhee, parallèlement femme de 40 ans et jeune fille de 17 ans, La vie devant ses yeux explore les répercussions découlant de la collision du passé et du futur, du rêve et de la réalité.
Après une entrée en matière percutante, le récit s'alanguit sur une très loooongue description de la vie banale d'une Diana adulte entrecoupée de scènes de son adolescence en compagnie de son amie Maureen.
Alors qu'elle mène une vie qui incarne parfaitement le rêve américain, inexplicablement la machine petit à petit se détraque et le conte de fées vire au cauchemar....
Comme d'habitude on peut compter sur Laura Kasischke pour nous mener par le bout du nez sur les chemins de l'étrange et cette fois ci son histoire est particulièrement alambiquée. Il faut arriver à la dernière phrase pour comprendre ce qu'il se passe réellement. C'est assez ingénieux en définitive mais 400 pages pour je ne vous dirais pas quoi pour ne pas vendre la mèche, ça fait quand même fort long !
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Diana, belle femme de quarante ans, vit " la vie parfaite". Elle est heureuse en ménage avec son beau professeur de mari et sa fille de huit ans Emma. Elle a une belle maison et tout semble aller pour le mieux. Sauf, que le bonheur apparent de Diana est construit sur des décombres et qu'elle est hantée par les réminiscences de la tragédie qui a secoué sa vie à l 'adolescence. le récit raconte le présent de Diana, entrecoupé de flashbacks de son adolescence, des scènes de cette période viennent emailler le présent, quelques fragments d' existence de son passé distillés par l'auteur, laissent deviner que la vie de Diana n'a pas toujours été aussi parfaite, que son passé est plus sulfureux., qu 'elle n' a pas toujours été la personne lisse et comblée qu'elle semble être aujourd'hui.
Plus on avance dans le récit, plus on a l 'impression que l' auteur nous embrouille, que son récit n'a que l'illusion de la cohérence, elle nous balade dans un labyrinthe dont il est peut-être possible de choisir sa porte de sortie. Cette fin nous laisse une sensation de malaise et de confusion. Je me suis beaucoup interrogée après avoir refermé ce livre sur ce qu'avait voulu dire l'auteure. Il est vrai que c'est un de ses thèmes de prédilection de brouiller les pistes. Cf esprit d'hiver. Sur ce roman plusieurs interprétations sont possibles. le lecteur a donc le choix.
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De prime abord, c'est le style qui m'a plu: poétique ( l'auteur est aussi poète, ce que l'on ressent dès le début), imagé, tout en senteurs, perceptions.

Le prologue, repris à la fin, est une situation terrible.Deux jeunes filles amies dans les toilettes d'un lycée, aux Etats-Unis.Elles entendent des coups de feu.Un étudiant qui a fait une véritable tuerie entre alors...Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.

C'est ensuite un va et vient entre ce passé et le présent d'une des deux filles.Elle a quarante ans maintenant et mène une vie agréable , avec un mari aimant et une jolie petite fille, dans une banlieue tranquille.Elle enseigne le dessin.

Mais ce monde rassurant commence à se lézarder et les ruptures dans la narration vont marquer de plus en plus la folie qui s'empare du personnage, qui n'a jamais réussi à exorciser le traumatisme du passé.

De comportements bizarres en hallucinations, cette femme perd pied et la confusion finale, où le passé revient en force mime son aliénation face aux horribles souvenirs. Une vague de remords et d'incapacité à oublier la submerge, inéluctablement.

Le lecteur suffoque et peine à remonter à la surface, le plongeon dans la folie progressive du personnage est éprouvant.L'auteur a ce génie pour provoquer en nous malaise et oppression.L'écriture est vraiment subtile, un crescendo de vertige et d'angoisse.Impressionnant.
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Anne Wicke avait traduit en français « Suspicious river » par « A suspicious river », un « à » bien inutile qui n'est cependant pas un contre sens.
En revanche traduire « The life before her eyes » par « la vie devant ses yeux » n'est d'abord pas français et ne reflète ( !) pas l'idée contenue ni dans le titre ni dans le livre car « before » se traduit par « avant » et non « devant ».
Car c'est bien « en deçà d'elle » que le regard de Diana porte. Son passé la rattrape et le personnage qu'elle a construit à partir d'une adolescence agitée se dessine peu à peu dans le miroir. Cette vie d' « avant » qui se reconstitue se traduit par une syntaxe très ingénieuse : Avant, est au présent de l'indicatif ; Maintenant est au passé simple et à l'imparfait. Ce renversement, sans parler des inclusions en italiques, est la clef du récit : Une sorte d'oxymore stylistique passé/présent, présent/ passé qui traduit par son déséquilibre, celui même de Diana qui lutte pour accepter celle qu'elle fut tout en voulant la nier.
Devant ses yeux, il n'y a rien. Tout est arrivé « avant » ; avant qu'elle ne découvre son reflet et ses yeux de loup dans l'iris même de l'animal. Et quand cela arrive, que les deux Diana se superposent, réelle pour son mari et sa fille et virtuelle dans l'image inversée renvoyée du miroir, la déchirure est insupportable.
Comment traduire la folie qui s'empare d'une femme qui se fragilise et s'émiette à chaque pas. Si le titre est difficile à traduire en français, le livre lui-même doit être un sacré obstacle du fait de son mode narratif. On sent cela dans la lecture ; Une certaine confusion qui ne peut pas venir de Laura Kasischke, un vocabulaire parfois inadapté qui amène le lecteur à relire les phrases. Après le contresens du titre on peut raisonnablement s'interroger sur les partis pris par la traductrice.
Autant choisir un titre différent quand la difficulté est trop flagrante. La vie avant ses yeux ne veut pas dire grand-chose non plus. Attendons une nouvelle mouture ou les propositions éclairées des lecteurs de babelio.





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De Laura Kasischke, j'ai beaucoup aimé les 3 romans que j'ai lu, "Les Revenants", "Un oiseau blanc dans le blizzard", et "Esprit d'hiver".
Dans celui-ci, tous les ingrédients qui me plaisent sont présents: des personnages envoûtants, une ambiance trouble, un crescendo efficace, le tout servi par une belle écriture. La constante de ces romans est l'inconfort grandissant et hypnotique qu'on ressent, savamment distillé par de petits détails, des images anodines dont on ne sait si elles sont rêvées ou réelles. L'angoisse succède à l'inconfort, on se sent cerné sans échappatoire possible. J'adore.
Mais j'émets cependant deux réserves: trop de faux-semblants tuent le récit, j'avoue avoir été perdue, le passé et le présent, le vrai et le faux étant parfois trop indissociables. de plus, j'ai été finalement gênée par le fait que l'élément traumatique fondateur des troubles de Diana soit révélé dès le premier chapitre.
Cela dit, j'ai été une nouvelle fois happée jusqu'aux dernières pages, et continuerais de découvrir l'oeuvre de cette auteure (bien que, et parce que, je suis de plus en plus persuadée qu'elle est un peu fêlée).
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