Dem autrement dit "them" : eux, les Blancs. Voilà comment comprendre ce titre de
William Melvin Kelley; titre qui m'évoque "Blues for Mister Charlie" (un livre de
James Baldwin), autre surnom de l'homme blanc...
Le noeud de l'histoire aborde donc immanquablement la question raciale aux États-Unis. Les préjugés qui ont nourri la haine entre les deux camps et gangrénés leurs rapports.
Nous sommes dans les années 60 et Mitchell est un homme marié et père d'un enfant. L'auteur s'attaque
de manière assez caustique à cette image idéale de la famille blanche à la prétendue morale irréprochable telle que la société américaine aimait à donner. Mais le vernis s'écaille, la belle vitrine se fend et laisse paraitre des côtés moins reluisants.
Il faut malheureusement attendre les deux tiers du livre pour qu'à mon sens l'histoire prenne son tour de force, lorsque sa femme, Tam accouche de faux jumeaux, l'un blanc, l'autre noir...
C'est là que véritablement cette satire sociale tire son épingle du jeu et prend toute sa dimension percutante.
Même si l'auteur reste très agréable à lire, j'ai regretté quelque peu que le thème principal annoncé en quatrième de couverture ne soit intervenu ainsi qu'à la fin du livre...
Néanmoins, je reste tout à fait convaincue du talent et de la maturité de cet auteur sur ses réflexions quant aux rapports humains et plus spécifiquement sur cette éternelle verrue du racisme qui enlaidit l'Amérique.
Mes chaleureux remerciements à Babelio pour l'envoi de ce livre via l'opération Masse critique et aux éditions La Croisée.