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sur 947 notes
Construire un pont pour joindre les deux rives d'un fleuve, c'est bien plus que construire un pont. C'est relier deux mondes qui s'ignorent ou se détestent, c'est meurtrir la nature, c'est changer les habitudes des habitants.C'est aussi un challenge humain, née de la mégalomanie d'un responsable politique ...

Construire un pont, c'est une foule qui arrive : ingénieurs, soudeurs, grutiers, maçons, manoeuvres ....

Maylis de Kérangal, dans un style particulier qu'il faut un certain temps pour apprivoiser (environ cent pages en ce qui me concerne), raconte ici l'aventure de la construction d'un pont dans une ville de l'ouest américain.

Le sujet peut paraître a priori déroutant, mais l'auteur réussit ,à travers les personnages, qui manquent parfois de profondeur, à faire vivre cette histoire humaine. Un roman fleuve, (300 pages) une vraie aventure du monde contemporain, un regard sur la société.
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Dans les années 2000, John Johnson, dit le boa, maire de Coca en Californie, lance un concours international pour la construction d'un pont monumental, dans l'espoir de faire de sa ville une mégalopole. le pont devient l'affaire de tous les habitants de la ville, des hommes d'affaires et de Georges Diderot, chef du chantier. Un trait d'union pharaonique entre une ville et une forêt primitive que chacun des protagonistes va défendre. L'auteur a un style d'écriture agréable avec peu de dialogues et une narration qui s'attarde sur les matières, les personnages, la nature, le fleuve et surtout les rapports humains. Un roman d'une grande sensibilité pour un sujet qui touche à la technique, là est toute l'originalité.
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Dès les premières pages, Maylis de Kerangal nous cueille. Un peu de temps est nécessaire pour s'accoutumer à son écriture alerte, à cette rapidité qui saisit le lecteur : un flot de mots qui submerge, éblouit, surprend, impresssionne. Moult répétitions, des synonymes à tout va, une ponctuation abondante, des onomatopées - blablabla, ploc, tap tap tap, tac tac tac tac... - , des interjections, un vocabulaire riche tantôt technique tantôt léger. Des mots insoupçonnés (par moi en tout cas!) - dipsomane; gangue ; aniline ; licol... - , des mots durs, des mots purs, des mots scientifiques, des mots familiers, des mots anglais, des gros mots... Cette écriture s'apprivoise, nécessite de la concentration, et aime qu'on la savoure à haute voix.
L'auteure détaille beaucoup, digresse énormément, décrit tout...ça ne traîne pas, elle va vite, vite. Tout cela coule prestement, comme l'eau de ce fleuve qui sépare la ville de la forêt, les indiens des citadins, les anciens des modernes. Ce style d'écriture haletant traduit bien à mon sens la réalité vivante et dure, met clairement l'accent sur les difficultés de la vie. Un rythme sans relâche où chacun des personnages se bat et se débat dans sa propre existence, à la destinée pourtant implacable.
L'histoire est simple, des hommes et des femmes vont construire un pont. Ils vont se croiser, s'aimer, se détester, douter, sourire, pleurer, s'épauler, se marcher dessus, se détruire...Georges Diderot, Katherine Thoreau, Summer Diamantis, Jacob, Mo Yun pour ne citer qu'eux...Des incursions dans leur passé permettent au lecteur de comprendre comment ils en sont arrivés là. En assistant à la construction du pont, on voit à quel point les personnages ont le désir fort de changer de vie, de sortir de leur existence morne et répétitive, mais tous restent englués dans leur solitude, leur quotidien, leurs soucis.
Alors que le pont sort de terre, les personnages eux, n'avancent pas. Leur vie ne subira que très peu de changement, finalement.
Et le pont est le lien impossible entre la nature préservée et la cité, son pouvoir, son économie, ses bruits et lumières . Ce colosse de béton semble tout écraser sur son passage, seule lueur : l'arrêt du chantier durant la nidification des oiseaux, ce sera son seul triomphe !
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Je ne suis pas sensible au charme. La maîtrise de la langue est incontestable, les tours de phrases sont savamment élaborés, mais l'ensemble reste froid. Comme un prof fier de sa culture qui oublie de chercher à capter l'attention du public, ou un discours politique si bien pesé qu'il ennuie son auditoire.

Les phrases volontairement étirées dans la longueur pourraient faire monter la pression, attiser l'émotion, mais leur épuration à l'extrême (très peu de virgules, des idées qui se suivent sans pause) privilégie la forme sur le fond. C'est lisse, ça ne donne pas de prise,et cela déshumanise les personnages. Une prouesse qui laisse indifférent, en somme.
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Maylis de Kerangal nous fait vivre la construction d'un pont avec tous ses aléas. le maire de Coca, fasciné par les constructions de Dubaï, veut édifier un pont majestueux pour désenclaver son centre-ville et relier les berges de la forêt où vivent les plus pauvres.

D'abord, on découvre l'ambition du projet, puis les acteurs principaux : le maire, l'architecte, le chef de projet, le grutier, la responsable du béton...

Le récit est quelquefois très technique et il est remarquable que l'auteur ait maîtrisé une telle connaissance des chantiers du bâtiment. Mais c'est aussi une histoire d'hommes car elle nous présente les personnages avec leurs origines, leur environnement familial et leurs spécificités.

Le pont se construit malgré tous les évènements inhérents à un tel projet : les oppositions des adeptes de l'environnement, les sabotages des entreprises lésées par la construction du pont, les mouvements sociaux, les problèmes de sécurité.

Le style littéraire est tantôt mélodieux, tantôt âpre et haché mais toujours avec une grande richesse de vocabulaire et une grande précision dans les descriptions.

C'est un texte d'une grande qualité sur un thème peu courant mais très bien documenté et qui permet de mettre en relation des personnages de tous horizons ce qui donnent des relations humaines riches et variées.
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Ce livre raconte la construction d'un pont suspendu dans la ville imaginaire de Coca en Californie. C'est le projet un peu fou du maire de Coca, pour faire briller sa ville en pleine expansion. Il veut faire construire un pont majestueux qui relierait le centre-ville aux quartiers de l'autre côté du fleuve, proche de la forêt. le livre commence avec la première réunion du projet et cela se termine le jour de l'inauguration du pont. La construction du pont est un prétexte pour raconter la vie des hommes et des femmes qui participent au chantier, ils sont très différents, ils viennent de pays ou de régions différentes, chacun a son rôle, ils sont tous importants pour la réussite du projet.
Le lecteur est à la fois spectateur de l'avancement du chantier et de l'évolution des différents personnages. Au cours du livre, l'auteur revient également sur la naissance de la ville imaginaire de Coca, l'arrivée des pionniers et leur rencontre avec les populations indigènes.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre sans doute à cause du style avec des phrases longues et des descriptions très détaillées. Au début du livre, l'auteur passe également en revue la plupart des personnages et c'est un peu lassant.
Mais lorsque la construction proprement dite du pont commence, j'ai bien aimé le livre. A travers la vie du chantier et les histoires de chacun des participants, le lecteur découvre l'impact que ce pont a ou aura sur la vie des habitants de la ville de Coca, sur son économie, son écologie, son paysage.
J'ai aimé suivre les différents personnages en même temps que l'avancement des travaux : Georges Diderot, l'ingénieur chef de projet expérimenté et talentueux, Sanche Alexandre Cameron, le grutier, Summer Diamantis, jeune femme, ingénieur spécialiste du béton, Duane Fisher et Budy Loo deux indiens équilibristes, Mo Yun ouvrier émigré de Chine, Katherine Thoreau, Soren Cry, Seamus...
Le côté technique de la construction du pont m'a également intéressé même si les descriptions sont plus littéraires que techniques...
Côté style, j'ai un double avis, je n'ai pas aimé les phrases longues et les descriptions trop détaillées avec accumulation d'adjectifs. Mais j'ai également aimé la poésie de certaines descriptions du fleuve, de la nature, de l'architecture du pont...

J'ai finalement eu un bon moment de lecture avec ce livre qui privilégie le côté humain et donne une vision avec des points de vue très différents de la construction d'un ouvrage d'art exceptionnel, c'est un livre qui nous fait réfléchir sur la politique, l'écologie, le travail, le social...
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Au pays de : « Ce livre part d'une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d'un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d'une dizaine d'hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. »

À la lecture d'un précédent livre de Maylis de Kerangal, j'avais été fatiguée, submergée, épuisée par la puissance des mots au service des émotions. Il y avait une urgence d'écrire à laquelle l'urgence de lire du lecteur répondait exactement. Mot à mot, coeur à coeur, auteure, lecteur en synergie, écrire, lire, ressentir. C'était Réparer les vivants.

J'avais hâte de lire autre chose de la même auteure. Non pas tant pour savoir si le charme opérerait de nouveau, mais pour découvrir le style, le vrai — si tant est qu'il puisse en exister un — Kerangal. Réparer les vivants était un exercice au service d'un récit ramassé, dur, violent, vital. Comment Maylis de Kerangal pourrait-elle écrire autre chose ?

Lutter contre les éléments

Je saute à deux pieds, deux mains, deux yeux dans Naissance d'un pont. Aux premières lignes, je me noie. Les matériaux déversés illégalement dans le fleuve que ce pont traverse me charrient vers le fond. Je dois m'accrocher à tout ce qui dépasse — majuscules, virgules, tirets —, je relis chaque phrase, me débats pour revenir en arrière, mais le flot ininterrompu m'emporte. L'eau est crasse, non filtrée. le courant est puissant, sait où il va.

Alors, à la faveur d'un coude dans le lit de la rivière, je sors la tête de l'eau. Respire, me concentre, comprends le tempo de l'eau et des mots, et y cale mon souffle.

Au-delà du style que je connais donc déjà, la narration est ambitieuse. C'est un roman choral. Au lecteur de comprendre et de suivre la partition. L'eau n'attend pas. [...]
Lien : https://www.startingbooks.com
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Toujours le style puissant et subtil à la fois de Maylis de Kerangal dans une série de tranches de vie magistralement rendue avec une économie de moyens assez surprenante. Le mot exact au bon endroit, c'est fort.
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Naissance d'un Pont, peut-être l'un des meilleurs romans de Maylis de Kerangal, couronné par le Prix Médicis, nous conte la vie sur un chantier gigantesque où se mêlent enjeux sociaux, politiques et environnementaux.

Ce sont surtout des personnalités de constructeurs, de baroudeurs, qui se croisent au service de l'objectif commun; des rencontres improbables.

Et toujours l'eau, le fleuve, omniprésents.

Roman magnifique. Pas uniquement réservé aux génie-civilistes!
Lien : http://partageonsnoslectures..
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Avant d'attaquer "Réparer les vivants" je voulais me familiariser avec l'écriture de Maylis de Kerangal. Je ne m'attendais pas à ce récit entrepreneurial, cette aventure certes humaine mais dépourvu (a priori) de romantisme, charme et autres sentiments. Les critiques des autres lecteurs sont très contrastées et je les comprends car ce roman prend au dépourvu. Néanmoins je n'arrive pas à en dire du mal. J'ai même envie d'en dire du bien.
Dès lors, ma critique sera une invitation: lisez-le et faites-vous votre propre opinion. Après tout, les humbles opinions de nous lecteurs ne valent que pour nous mêmes.
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