AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les cavaliers (117)

Toursène fit un autre pas, sur ses deux cannes. Il songeait : « Ce n'est point la plus belle de mes courses qui vaudra, avant qu'on l'oublie pour toujours, à ma renommée, quelques années de plus dans la mémoire de la steppe. Mais peut-être l'injustice qui a massacré la figure d'un enfant. »
Rahim, comme en dansant, dépassa Toursène. Quand celui-ci arriva dans l'antichambre, le batcha tenait inclinée l'aiguière en terre cuite.
Toursène déposa ses cannes dans un coin, s'appuya contre le mur, fit ses ablutions. Après quoi, il se sentit plus ferme sur ses jambes. « Un bâton, ainsi qu'à l'ordinaire, suffira », se dit-il et s'en réjouit comme d'une haute victoire. Son corps, dont il avait bien cru qu'il refusait les règles du jeu, leur obéissait à nouveau... Dehors, le soleil l'accueillit mieux qu'il ne l'avait jamais fait. Sa lumière était à la peau vêtement d'une chaleur sans pareille. Ses rayons étaient, pour les jointures, pour la moelle, prodigieux élixir. Plus de raideur dans le cou, dans les épaules, les reins, les poignets, les genoux, les chevilles. Le sang coulait bien, le cœur chantait juste. « Que se passe-t-il donc aujourd'hui? » se demanda Toursène. La réponse lui vint tout de suite : le soleil était plus chaud parce que plus haut que d'habitude.
Commenter  J’apprécie          90
il savait, le vieux Toursène, que le droit à l'empressement, aux marques de respect, ne signifiait puissance et majesté réelles qu'à une seule condition : pouvoir s'en passer.
Le même tchapane, le même chameau, le même bélier d'astrakan qui, offert à un riche seigneur, était un hommage, devenait, donné au nécessiteux, une charité, une aumône.
Commenter  J’apprécie          90
" On les nomme lacs, pensait Ouroz. Mais un lac se suffit à lui-même. Il ne va pas courir, déborder, engendrer sans répit. Une cascade ? ... Mais leurs ondes écument, fracassent. Celles-là n'ont pas un creux, pas une ride. En vérité, en vérité, la nature est ici dépassée, forcée, renversée par les Ouvriers de la terre et du ciel. "
Et, comme Ouroz se disait cela, un nouveau miracle eut lieu. Une irradiation qui avait à la fois le brillant des glaciers et la tendresse des corolles du printemps se levait de l'abîme aux terrasses liquides. Le soleil avait atteint leur niveau. Ses flèches, en vol rasant, mettaient le feu à la moire immobile. Et, pour ajouter au sortilège, aucune de ces immenses flammes étales n'avait la même teinte. Bleu sourd, vert profond, azur, rose, noir - chaque bassin tirait de ses entrailles la couleur de son embrasement (Quatrième partie - IV. Les cinq lacs - page 439).
Commenter  J’apprécie          80
Crois moi , ô tchopendoz , pour ne pas étouffer tout seul dans sa peau, chacun doit se sentir à un autre nécessaire .(p 198 ).
Commenter  J’apprécie          80
celui qui sait beaucoup d'histoires mortes aime bien, quand il le peut, en voir une à sa naissance...
Commenter  J’apprécie          70
vivre pour lui etait maintenant se rappeler.
Commenter  J’apprécie          70
A servir un homme tel que Toursène on ne s'abaissait pas, on se faisait honneur. Chacun le savait et lui le premier.
Mais il savait aussi, le vieux Toursène, que le droit à l'empressement, aux marques de respect, ne signifiait puissance et majesté réelle qu'à une seule condition : pouvoir s'en passer.
Commenter  J’apprécie          60
Et c’est dans cette grande peur - et dans elle seulement-qu’existe la mort des hommes.
Commenter  J’apprécie          60
Il faut aux mots, pour qu'ils prennent leur vol, la langue qui a été leur nid. Dans une autre, ils perdent leurs ailes (Troisième partie - I. La djat - page 239).
Commenter  J’apprécie          60
La vallée de la Bamyian apparut d'un seul coup. Sur son seuil les voyageurs s'arrêtèrent encore. Cette fois, leur surprise n'était qu'un enchantement. Une oasis immense, presque fabuleuse pour une altitude qui approchait dix milles pieds, s'étalait devant eux. Elle était toute sillonnée par le vif argent des eaux, toute verdoyante de massifs feuillus, de bosquets, de jardins, de vergers, toute semée de hameaux. À gauche, très loin et adoucies par la lumière du soir , des montagnes sauvages chevauchaient jusqu'au ciel.
Commenter  J’apprécie          60






    Lecteurs (3252) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

    Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

    L'affiche rouge
    Potemkine
    Le chant des partisans

    10 questions
    198 lecteurs ont répondu
    Thème : Joseph KesselCréer un quiz sur ce livre

    {* *}