Hé oui, je n'ai pas encore tout lu du King ! Il me reste encore des pépites à découvrir et c'est ce que je fais, selon mes envies.
Le format des nouvelles est bien adapté au King, lui qui peut te faire trembler, t'emporter, te faire tout oublier, avec peu de pages ou avec un gros pavé bien épais.
La première nouvelle, adaptée en film (Shawshank Redemption), ne fout pas les chocottes à proprement parler. Il m'a fallu des années avant de visionner enfin le film et j'avais adoré (ne me demandez pas pourquoi j'ai mis autant de temps avant de le voir).
Connaissant la fin et le truc, je n'ai pas frémi autant que je l'aurais fait, si j'avais été vierge de toutes révélations, mais malgré tout, cette première nouvelle, c'était le pied ! L'Amérique n'en sort absolument pas grandie, son système carcéral non plus.
La deuxième, pas contre, m'a mise mal à l'aise dans ce face à face entre un gamin de 14 ans et un ancien nazi. Croyez-moi, l'innocence n'est pas là où on pourrait le penser et le tortionnaire n'est pas toujours le nazi vieillissant ! Lorsque l'on contemple l'abyme, l'abyme regarde en nous.
Alors que je m'attendais à ce que le King suive une certaine direction, celui-ci m'a prise par surprise en allant là où je ne m'y attendais pas et mon mal-être a augmenté (pour mon plus grand bonheur de lectrice) au fil de son récit.
Une des grandes forces de
Stephen King, c'est d'aller là où ne l'attend pas, de surprendre son lecteur, de le retourner comme une crêpe avant de l'engloutir dans une grande bouchée. J'ai été captivée par cette grande nouvelle, mais j'étais aussi contente de la terminer tant elle m'a donné des sueurs froides. J'en redemande !
La troisième m'a fait un bien fou, car elle mettait en scène une bande de quatre gamins partant à l'aventure pour tenter de voir le cadavre.
Le récit est rempli de poésie, de rires, d'aventures un peu folle, d'amitié qui lie ces quatre gamins différents. le King est très fort lorsqu'il prend pour personnages principaux des enfants. C'est toujours d'une justesse absolue et on se prend souvent en amitié pour ces enfants.
Hélas, tout n'est pas toujours rose dans la vie et il n'oublie jamais de mettre en scène une certaine ruralité, une certaine pauvreté de l'Amérique, aux travers de ses différents personnages.
Comme toujours, cette Amérique blanche n'en sort pas grandie. C'est la triste réalité qui y est décrite, sous le couvert d'une aventure comme on aurait aimé en vivre une, lorsque nous avions leu
r âge.
La quatrième et dernière nouvelle m'a moins emballée. Elle concerne un club où chacun, à tour de rôle, raconte une histoire terrifiante. J'ai eu du mal à entrer dans le récit et mon attention s'est échappée, partant ailleurs, ce qui fait que j'ai lu le récit sans en profiter vraiment, ramant même à certains moments.
Pourtant, il y avait aussi des vérités criantes dans ce récit, dont le fait qu'à une certaine époque, être mère célibataire était super mal vu.
Malgré tout, elle possédait un putain d'élément fantastique qui m'a fait flipper à fond et donné des frissons d'angoisse lorsque j'imaginais la scène de l'accouchement. Elle serait parfaite pour raconter devant un feu de camp et foutre la trouille à toute une troupe de gamin.
Mon verdict est que j'ai bien aimé ce recueil, même si la dernière m'a moins emballée que les trois autres, sauf pour son élément fantastique horrible.
Cela change aussi de lire du
Stephen King dans un élément qui n'était pas habituel à l'époque où fut publié ce recueil, car il sortait un peu de récits horrifiques qui était sa marque de fabrique.
Au lieu de jouer avec les monstres sous le lit, il joue avec la psychologie des personnages, nous donne des duels entre un gamin et un ancien nazi (qui foutent sacrément mal à l'aise) ou des morceaux d'amitié pure et dure, avant qu'elle ne se casse, comme cela arrive souvent lorsque les gosses grandissent et que les amis d'hier prennent leurs distances.
Malgré mon petit bémol pour la quatrième histoire (qui n'est qu'une histoire de goût ou d'esprit qui n'accroche pas), ce recueil de quatre nouvelles du King est à découvrir (si ce n'est déjà fait, tout le monde ne peut pas être en retard comme moi) car on est tout de même face à des jolies pépites qui parlent de l'Amérique, de ses travers, de sa société…
Le tout raconté aux travers de récit palpitant, beaux, poétiques ou psychologiquement très fort.
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