La maladie bleue

Récit douloureux, La Maladie Bleue évoque sous forme de journal intime, les souffrances d'un adolescent en mal de père. Les scènes se suivent à une vitesse hallucinante, ponctuées par des encarts publicitaires de journaux datés de 1968, que l'enfant entasse sous son lit.
L'auteur, récompensé par le prix du roman jeunesse Brive-Montréal en 1996, propose ici une vision très personnelle du Paris de 1968 : un adolescent raconte son mal de vivre dans une capitale en pleine ébullition. C'est son mai 68 à lui qui importe ici : sa haine pour " l'autre " qui vole son argent de poche et dilapide les économies du ménage, la visite de l'huissier de justice, les petits larcins avec les copains, les contemplations morbides devant la glace, son envie de mourir, ses veines bleutées qui le défigurent…

C'est un roman pour ados dont je voyais le titre régulièrement sur les étagères avec l'idée qu'il parlait d'un enfant battu mais c'est plus compliqué que ça.
Dans le contexte de la ville dans l'ébullition violente de mai 68, le narrateur a une dizaine d'années et s'imagine atteint de la maladie bleue, malformation cardiaque qu'il croit deviner dans ses veines trop bleues et trop apparentes (je pensais que ça pouvait être des ecchymoses mais rien ne le laisse supposer). Il raconte sur un mois le quotidien avec sa mère depuis la sortie de prison de "l'autre" son géniteur fou et violent qui perd tout l'argent du ménage (et les économies de son fils qu'il a volées) aux courses. C'est la peur, l'intranquillité constante face à un homme imprévisible et instable. le texte est émaillé de réclames qui datent l'époque parsemée d'objets domestiques modernes.