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EAN : 9782882508362
256 pages
Noir sur blanc (16/03/2023)
3.98/5   32 notes
Résumé :
« Au début, nous ne comprenions pas ce que c’était que la guerre. »

Alors que les forces russes envahissent l’Ukraine et que la guerre devient une réalité dévastatrice, en février 2022, Andreï Kourkov tient une chronique au jour le jour. À la fois journal personnel et commentaire politique et historique, ce texte explore les relations entre l’histoire ukrainienne et l’histoire russe, mais aussi entre les deux langues du pays. En décrivant comment une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Parfois je relis mes petits compte-rendus et ils ne me plaisent plus. J'ai d'abord ainsi fait un compte-rendu plutot grandiloquent sur ce livre, que j'ai ensuite effacé. Finalement, ce journal d'Andrei Kourkov est trop humain et, a l'image de l'écrivain, tout d'humilité et de pudeur, pour qu'on en écrive des choses pompeuses.

Ce livre est une suite de réflexions, d'observations et d'anecdotes sur cette guerre et la maniere dont Andrei Kourkov la vit, auto-exilé a l'autre bout du pays au moment ou les bombes russes commencent a pleuvoir sur Kiev. C'est comme si l'écrivain vivait tout a coup les angoisses de son personnage Micha le Pingouin exilé de son paradis de glace dans l'inquiétante grisaille urbaine kievienne de l'immédiat apres-communisme. Micha était angoissé car tout ce qu'il aimait lui manquait et tout paraissait potentiellement hostile. Andrei Kourkov est angoissé car il voit tout ce qu'il aime en danger de disparaitre dans cette guerre absurde, ses amis, sa ville, son pays et, on peut le penser, sa paix intérieure nécessaire pour les voyages de l'esprit dont naissent les beaux romans. L'écrivain se demande ce qu'il restera de tout cela apres la guerre et cela ne l'incite pas a l'optimisme.

Optimiste, ce journal ne l'est donc pas, mais en meme temps j'ai l'impression que l'écrivain redécouvre une certaine exaltation a l'instar sans doute de beaucoup de ses compatriotes jusqu-la enlisés dans le quotidien d'un apres-communisme certes paisible mais plutot déprimant. Cette exaltation est celle du patriotisme en temps de guerre mais aussi celle de la révélation de l'admirable capacité de résilience et de solidarité des Ukrainiens plongés dans l'horreur. Mais l'exaltation n'est pas tout car il y a aussi la colere, les moments de désespoir, le lent épuisement du moral a mesure que la guerre se prolonge et que sa fin semble plus s'éloigner que rapprocher.

Pour ma part, j'espere que cette guerre finira bientot et qu'elle aura rendu encore plus fort un de mes écrivains préférés comme d'ailleurs tous ses compatriotes qui l'auront traversée. Alors, Andrei Kourkov nous fera don de nouveaux romans aussi beaux que les précédents et je ne doute pas que de nouveaux grands écrivains ukrainiens apparaitront également.
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« Les ukrainiens sont prêts à mourir pour l'Ukraine. Ils le font tous les jours. Mais l'Ukraine va survivre, se reconstruire et aller de l'avant, toit en gardant cette guerre en mémoire pour des siècles et des siècles. » (P. 101)
Impossible d'ignorer cette guerre à quelques heures de vol de nous. Elle fait partie de notre actualité, mais aussi pour certains, dont je suis de nos angoisses. Comment admettre qu'un grand peuple, comme le peuple russe puisse, imposer sa loi à un État qui ne demande que son autonomie, que sa liberté...Impossible de l'ignorer, car tous les jours ou presque l'un ou l'autre des journaux télévisés nous en parle, quelques minutes, quelques images, et on passe à un autre sujet, moins angoissant...
L'indignation du téléspectateur, indignation de quelques instants, est vite balayée par le sujet suivant, plus léger, moins angoissant.
J'avais besoin d'un regard moins journalistique, un vrai regard, d'un regard qui va au fond des choses, d'un regard d'indignation, d'un regard concerné....et d'une parole courageux.
Après quelques instants de recherche sur le site de la médiathèque, j'avais trouvé mon bonheur...Une chance ? Non ! plutôt presque une indignation qui m'a dérangé : pourquoi donc tous les livres de cet auteur étaient-ils disponibles ? Je m'attendais à patienter plusieurs jours....
En effet, qui mieux qu'un auteur peut partager un point de vue, une analyse, un regard critique et courageux; une indignation ou un parti-pris de soutien? Surtout quand c'est un auteur du cru...un auteur qui voit les bombes russes tomber sur son pays et ses compatriotes mourir!
Andreï Iouriévitch Kourkov est un écrivain ukrainien de langue russe...Double chance, double culture. Je l'avais approché avec "Le Pingouin"....que je n'ai toujours pas commenté, c'était il y a bien longtemps, alors que je n'avais pas encore pris cette habitude de prise de notes et de partage. Un titre à relire donc !
Non, "Journal d'une invasion" n'est pas un roman, mais un journal, depuis décembre 2021 à Juillet 2022, longue suite d'indignations, journal allant d'une exaction russe à l'autre, d'une anecdote à l'autre, d'un bombardement à l'autre. Journal également de la volonté d'un peuple qui ne souhaite que son indépendance, journal d'un pays!

Un journal bien éloigné des quelques minutes d'information - mais est-ce encore de l'Information - données chaque jour par nos chaines télé....quelques images et hop ! on passe à la suite. C'est cette angoisse quotidienne, qu'il parvient à nous faire partager.

"Pendant que les soldats se battent les armes à la main à l'est et au sud du pays, les écrivains se battent sur le front de l'information, contre les fake-news et les récits mensongers avec lesquels la Russie tente de justifier son agression auprès du reste de la planète." (P. 184)
Des textes, au jour le jour, pour tenter de comprendre ce conflit, pour tenter de comprendre, ce qui se passe dans la tête de ces dirigeants russes... Tsars de notre époque!

"Hélas, il reste pour l'heure impossible de baisser le rideau sur le drame bien réel de cette guerre. Son metteur en scène, Poutine; veut faire couler autant de sang ukrainien que possible. Il ne reste plus aux ukrainiens que des chois individuels, si l'on peut appeler cela des choix : aller à la guerre ou tenter d'échapper à la mobilisation, se mettre à l'abri quand les sirènes antiaériennes retentissent ou bien les ignorer. Mais les morts de Krementchok ou de centaines d'autres villes et villages, eux, n'ont plus aucun choix à faire." (P. 232-3)
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Célèbre auteur ukrainien polyglotte, Andreï kourkov a rédigé ce journal en anglais. Il est russophone, mais, comme beaucoup de ses compatriotes, il évite le russe depuis l'invasion de son pays. Son témoignage s'étale de Janvier à Juillet 2022, soit un peu avant l'invasion russe et quelques mois après. Il nous offre une vision très précieuse de la réalité quotidienne des ukrainiens, mouvements importants de population vers l'ouest de l'Ukraine et à l'étranger, difficultés pour l'édition de livres par manque de papier et de librairies… Son oeil d'observateur critique nous détaille des aspects inconnus de ce pays et surtout son extrême détermination à résister. Cette vision de l'intérieur complète celle qui nous est présentée par les divers médias.
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Andrei Kourkov est un très bon romancier mariant le réel et l'imaginaire.
Mais la réalité a rattrapé Andrei, la réalité de la guerre.
Le journal commence quelques jours avant le conflit.
Il raconte au jour le jour, la vie d'un Ukrainien d'origine russophone.

Les thèmes sont très variés :

- le quotidien bouleversé
- les fuites
- les instants de partages
- le recul nécessaire sur la vie politique ukrainienne
- le Russe en Ukraine et ses « perspectives »
- la destruction
- l'art et la guerre
- la perception de l'Ukraine de son propre pays et de son propre destin

et beaucoup d'autres !

Raconté avec finesse et justesse, c'est un texte engagé pour le futur de l'Ukraine.
Ce n'est pas un journal du front (Andrei est un simple civil).
Ce n'est pas le témoignage d'un simple civil nous plus.
Andrei connait l'Ukraine, son histoire et la vie de tous les jours.
Il raconte comment la guerre vient et change tout.
Un témoignage unique qui nous n'est pas accessible autrement.
Peu d'écrivains ukrainiens sont traduits.
Les témoignages des correspondants des journaux étrangers ne seront jamais aussi « ukrainiens ».

## En conclusion

Hélas, la guerre continue et la Russie ne recule toujours pas.
J'espère qu'Andrei tient toujours son journal et qu'on verra une nouvelle édition augmentée.

Слава Україні!
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Le Journal d'Andrei Kharkov commence fin 2021, année surtout marquée par le Covid sur fond de menace poutinienne et de rodomontades kadyroviennes.
Jusqu'au fatidique début des bombardements, l'auteur nous fournit des explications, nous livre ses réflexions, nous décrit des situations sur ce pays limitrophe de la Russie dont nous savions peu de choses. Sauf à avoir lu le remarquable périple plein d'humanité « Les Abeilles grises », on pouvait avoir retenu un certain mal-être existentiel du Pingouin ou l'obsession d'Akakievitch (si on admet que Gogol a été marqué par la vie en Ukraine). Bref peu de chose…
Les bombardements du 24 février ne sont pas totalement une surprise, mais la vie bascule. Ce que l'auteur nous fait partager tout au long de son journal. Peur, interrogations, mort, fuite…l'univers de ces millions d'Ukrainiens qui se perdent dans le statut de réfugiés. le récit, pour angoissant qu'il soit, arrive après plus d'un an de photos, d'articles, d'histoires, de films d'actualité…nous ne sommes pas blasés, mais certainement très informés. Donc ce récit, écrit à chaud, d'un auteur reconnu réfugié en Transcarpatie n'a pas le même impact que l'image de la vieille dame pataugeant sous le pont détruit pour fuir à Irpine avec son chien dans les bras.
A la fin de son journal, début d'été 2022,, l'auteur nous livre ses réflexions politiques et ses critiques.
Il n'apprécie pas Zelensky, certes, mais il semble ne pas lui reconnaître ce rôle fédérateur qui a créé la résistance ukrainienne. Il semble oublier que ce président, élu peut-être sur une imposture, a, lui, refusé de fuir Kyiv.
Je comprends aussi le ressentiment contre tout ce qui est russe. Mais cela justifie-t-il le rejet de la culture russe ? À juste titre, Kourkov loue le rôle actuel de la Pologne, mettant de côté les vieux contentieux.
Quant à l'aide européenne, est-il nécessaire qu'un homme de lettres critique certains pays moins pourvoyeurs d'armement ? Que le président ukrainien le fasse, c'est son rôle, mais il faut quand même rappeler que l'Ukraine ne fait partie ni de l'OTAN ni de l'Europe. Ce qui n'a pas empêché une totale solidarité. Et si, oui, la France n'est pas la plus engagée, il eut mieux valu préciser « le président français et des partis politiques encore très liés à la Russie ». Comme Française lambda, n'ayant aucune attache ukrainienne mais ayant participé à l'aide, via La Croix Rouge pour l'Ukraine et des dons, je n'apprécie pas.
En résumé, ce Journal est forcément un acte engagé. A ce titre, c'est un témoignage important.
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critiques presse (2)
LaCroix
23 mars 2023
Le plus célèbre des écrivains ukrainiens, récemment honoré du prix Médicis étranger, publie quelques pages de son journal, couvrant les mois durant lesquels l’Ukraine a plongé dans la guerre. Il alterne les anecdotes savoureuses et les réflexions sur le sens des événements en cours.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Bibliobs
13 mars 2023
L’auteur du « Pingouin » publie son « Journal d’une invasion », qu’il a tenu entre la fin 2021 et juillet 2022.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
« ... l’Ukraine sera libre, indépendante et européenne, ou bien elle cessera tout simplement d’exister. On n’en parlera plus que dans les livres d’histoire européenne, en taisant pudiquement le fait que sa destruction n’aura été possible qu’avec le consentement tacite de l’Europe et de tout le monde civilisé. »
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C’est effroyable à écrire, mais je vais quand même le faire : ou bien l’Ukraine sera libre, indépendante et européenne, ou bien elle cessera tout simplement d’exister. On n’en parlera plus que dans les livres d’histoire européenne, en taisant pudiquement le fait que sa destruction n’aura été possible qu’avec le consentement tacite de l’Europe et de tout le monde civilisé.
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On ne peut pas vivre sans eau, sans air, ni sans culture. C’est elle qui donne du sens à notre vie. Elle est donc particulièrement importante en temps de guerre ou de catastrophe : il est plus que jamais impossible de s’en passer. Elle nous rappelle qui l’on est, où est notre place. Tandis que Poutine a mis la culture russe au service de son régime dictatorial, la culture ukrainienne reste indépendante du pouvoir et de la politique en général. Elle contribue à préserver la dignité de chaque Ukrainien, quelle que soit son origine ou sa langue maternelle. La culture est l’armure invisible de l’âme humaine. Et, dans le cas des Ukrainiens, elle protège aussi leur mode de vie et leur façon de penser.
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La mémoire est le principal instrument à même d’éviter que le peuple ne subisse à nouveau de tels crimes. Mais tout le monde n’est pas favorable à l’idée de maintenir en vie la mémoire de ces tragédies. Une théorie rivale, celle de l’« amnésie consciente », considère qu’il vaudrait mieux les oublier, puisque s’en souvenir n’est d’aucune utilité. Cette théorie est rarement évoquée en public, mais cela ne l’empêche pas d’être activement promue en Russie, avec beaucoup de succès. Les crimes du système soviétique contre son propre peuple et contre d’autres peuples sont minimisés, quand ils ne sont pas complètement oubliés. Dans le même temps, des historiens travaillent à requalifier les « déportations » en « internements », entre autres moyens de réduire l’importance de ces tragédies historiques.
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Le fait que des millions de gens soient jetés sur les routes a quelque chose de moyenâgeux. Comme quand les hordes tataro-mongoles de Gengis Khan attaquaient le territoire de ce qui est aujourd'hui l'Ukraine. Déjà, il fallait tout laisser tomber pour fuir aussi loin que possible vers l'ouest. C'est toujours la même histoire, fuir l'Est et trouver refuge à l'Ouest. Cette fois, c'est au tour des hordes russes de pousser les Ukrainiens dans cette direction. Mais les réfugiés ne cessent de regarder en arrière, au sens propre comme au figuré. Ils sont impatients de rentrer chez eux, quand bien même plus rien ne les y attend.
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« le Pingouin », d'Andreï Kourkov. C'est à lire en poche chez Liana Levi.
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