Dans un ouvrage en trois tomes, l'écrivaine et psychanalyse Julia Kristeva s'interroge sur ce qu'elle appelle le "génie féminin". Un choix affectif et personnel la conduit à se pencher sur trois cas singuliers, trois femmes à l'oeuvre et à la vie extraordinaires : Hannah Arendt, Mélanie Klein et Colette.
Pour en parler, Géraldine Muhlmann reçoit :
Aurore Mréjen, ingénieure de recherche à l'Université Paris Nanterre et chercheuse au Laboratoire du Changement Social et Politique (Université de Paris)
Frédéric Maget, directeur de la Maison de Colette
Julia Kristeva, écrivaine, psychanalyste, professeure émérite à l'Université de Paris et membre titulaire et formateur de la Société Psychanalytique de Paris
Visuel de la vignette : Getty
Retrouvez notre série philo sur Julia Kristeva, l'oeuvre qui bouscule la littérature par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-julia-kristeva
#femme #litterature #philosophie
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Julia Kristeva/5
4 notes
" Contrairement à Freud, je ne dis pas que la religion est seulement une illusion et une source de névrose. Le temps est venu de reconnaître, sans craindre de "faire peur" aux fidèles ni aux agnostiques, que l'histoire du christianisme prépare l'humanisme... "
Au cours d'un long dialogue inédit en français, et de quelques textes rassemblés ici pour la première fois, Julia Kristeva bouleverse nos idées reçues sur la religion et le christian... >Voir plus
Résumé :
" Contrairement à Freud, je ne dis pas que la religion est seulement une illusion et une source de névrose. Le temps est venu de reconnaître, sans craindre de "faire peur" aux fidèles ni aux agnostiques, que l'histoire du christianisme prépare l'humanisme... "
Au cours d'un long dialogue inédit en français, et de quelques textes rassemblés ici pour la première fois, Julia Kristeva bouleverse nos idées reçues sur la religion et le christian... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3)
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Recueil d'articles autour de la croyance et ses liens avec l'inconscient et la maturation de la conscience de l'enfant jusqu'à l'adolescence.
Bien sûr, certaines parties des articles se répètent mais cela sans doute aide à la compréhension.
Bien sûr, Kristeva n'a pas renoncé à son style compact et polysémique (déjà présent dans le titre) mais par respect de la complexité du sujet, il ne pouvait en être autrement.
Inscrite dans la lignée de Freud et Lacan, son analyse repose avant tout sur sa propre expérience d'analyste et rend compte d'une réalité tangible autant que de la théorie psychanalytique en elle-même.
Ce que l'on retient avant tout, c'est la capacité de Kristeva d'aborder un sujet complexe dans tous ses aspects de façon intégrée ici la croyance religieuse et ses origines: elle le dénoue, le structure, en explique ses causes et les implications tant du point de vue humain, ontologique que sociétal.
En cela, l'auteur fait montre un fois de plus de sa capacité à structurer ce qui ne se structure pas comme une logique cartésienne, à bâtir du sens à ce qui se dérobe au visible, au langagier, à la signification.
Livre édifiant s'il en est, car il plonge autant en nous-mêmes qu'il ne met en exergue les paradoxes de notre société. À lire absolument.
Bien sûr, certaines parties des articles se répètent mais cela sans doute aide à la compréhension.
Bien sûr, Kristeva n'a pas renoncé à son style compact et polysémique (déjà présent dans le titre) mais par respect de la complexité du sujet, il ne pouvait en être autrement.
Inscrite dans la lignée de Freud et Lacan, son analyse repose avant tout sur sa propre expérience d'analyste et rend compte d'une réalité tangible autant que de la théorie psychanalytique en elle-même.
Ce que l'on retient avant tout, c'est la capacité de Kristeva d'aborder un sujet complexe dans tous ses aspects de façon intégrée ici la croyance religieuse et ses origines: elle le dénoue, le structure, en explique ses causes et les implications tant du point de vue humain, ontologique que sociétal.
En cela, l'auteur fait montre un fois de plus de sa capacité à structurer ce qui ne se structure pas comme une logique cartésienne, à bâtir du sens à ce qui se dérobe au visible, au langagier, à la signification.
Livre édifiant s'il en est, car il plonge autant en nous-mêmes qu'il ne met en exergue les paradoxes de notre société. À lire absolument.
Julia Kristeva est une psychanalyste et écrivaine d'origine bulgare; accessoirement on note qu'elle est mariée à Philippe Sollers. le titre de ce livre m'a semblé prometteur. L'auteure répond ici aux questions de Carmine Donzelli. Je m'attendais à une réflexion dans la lignée de Freud. De fait, elle fait référence à "L'avenir d'une illusion". Mais je n'ai pas accroché au discours de J. Kristeva, qui m'a un peu barbé, et je n'en ai retenu aucune idée-force.
En réalité, j'ai été plus intéressé par ses deux "conférences de Carême", à N.-D. de Paris qui, dans le livre, suivent le débat sur le besoin de croire. Je m'aperçois que l'auteure, quoique athée, démontre de l'intérêt et de la finesse au sujet de la religion, particulièrement du catholicisme.
En réalité, j'ai été plus intéressé par ses deux "conférences de Carême", à N.-D. de Paris qui, dans le livre, suivent le débat sur le besoin de croire. Je m'aperçois que l'auteure, quoique athée, démontre de l'intérêt et de la finesse au sujet de la religion, particulièrement du catholicisme.
Citations et extraits (4)
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L’écrivain serait—il celui qui réussit là où l’autiste échoue ? C’est—a-dire très exactement celui qui parvient à nommer cette immersion sans limites du Moi dans le monde, qui, d’être nommée justement, cesse d’être une abolition catastrophique de soi, mais s’éprouve comme un «sentiment océanique», comme une osmose jubilatoire du sujet dans la chair commune d’un «non-encore soi» englouti dans un «non—encore monde». L’autiste, lui, ne parvient pas à s’extraire de l’indifférenciation entre sa chair et la chair du monde parce qu’il ne peut pas se les représenter. En revanche, la capture par le langage de cette appartenance du Moi à un contenant provoque un sentiment de toute—puissance et de vérité, source de certitude et d’élation.
Je ne dis pas que la religion est seulement une illusion et une source de névrose. Le temps est venu de reconnaitre, sans craindre de "faire peur" aux fidèles ni aux agnostiques, que l’histoire du christianisme prépare l’humanisme. Bien sûr, l’humanisme est en rupture avec le christianisme, mais à partir de lui: une "rupture" que le christianisme a annoncée, en étant la seule religion qui frôle la sortie du religieux, notamment lorsqu’il fait souffrir à mort Dieu lui-même. (p. 152)
D'un côté: le Gefuhl océanique qui extrapole la dépendance maternelle en représentation de contenu-contenant et confère au moi la certitude jubilatoire d'appartenir au monde, la toute-puissance d'«en-être». De l'autre: l'identification primaire avec le père de la préhistoire individuelle, dont l'autorité aimante apaise l'angoisse primaire et me transmet la conviction d'«être». «Je» ne cesse de quêter ces constituants primaires de son identité dans son incroyable besoin de croire.
Être libre, c'est avoir le courage de recommencer: telle est la philosophie de la maternité.
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