AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 400 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Laborieux Laborit ?

Le neurobiologiste, à qui l'on doit en France l'introduction des neuroleptiques, égérie du film “Mon Oncle d'Amérique” vulgarisant ses découvertes avec de petits rats de laboratoire, n'a cessé de lier science, philosophie, politique et tant d'autres choses, au point même d'animer un séminaire sur l'urbanisme.

Dans Eloge de la Fuite, Henri Laborit expose sa vision du monde et de l'homme : dans des chapitres aux titres courts et essentiels comme “L'amitié”, “le temps”, “l'amour”, “la mort”, “la politique” ou encore “le travail”.

“Je souffre, et je cherche à me fuir” confessait le jeune Werther de Goethe. Laborit observe ses semblables, et en conclut que face aux évènements nous n'avons comme alternative que la lutte, le combat qui ne peut se solder que par la domination des uns sur les autres (d'ailleurs pour Laborit notre Histoire entière n'est que l'histoire de la dominance de l'homme sur l'homme). Laborit douche également les espoirs des révolutionnaires et autres anti-conformistes autoproclamés qui ne font qu'épouser un conformisme alternatif, construit en miroir de ce qu'ils dénoncent et reproduisant les mêmes échelles hiérarchiques de dominance et dès qu'il gagne sur un plan politique oublie les idéaux premiers qui l'avaient fait naître.

Si ce n'est pas la lutte alors c'est l'inhibition de l'action, mais contrairement à l'agressivité défensive, la rébellion, qui n'entrainent pas de problèmes psychosomatiques les paramètres vitaux restants stables, le repli sur soi lui engendre les maladies psychiatriques, stress, anxiété, dépression, maladies auto-immunes et chroniques, qui peuvent toucher tous nos organes (système immunitaire, estomac, cerveau, épiderme etc) et conduire à une violence envers soi-même, parfois irrémédiable.

Seule alternative ? La fuite. Mais dans le monde moderne, notamment celui du travail où la précarité menace et où le lien de subordination juridique va de pair avec a dépendance socio-économique on ne peut pas lutter contre son patron et on ne peut davantage fuir à sa guise du moins pas toujours et pas tout de suite... Alors où fuir ? dans l'imaginaire, avec ou sans drogues (rappelons que Laborit est à l'origine de la synthétisation médicale du GHB…), la fuite est aussi l'origine de l'art, de la créativité et elle permet de modéliser un monde débarrassé de prémisses contingents que l'on veut nous faire croire naturels et nécessaires.

En fuyant on réinvente, on réenchante, on recréé d'où le lien entre la science, la médecine et la politique. L'apport du scientifique sur les phénomènes de domination c'est encore l'analyse des stimulations neuronales induites par la gratification, que l'on veut pérenniser, que provoque la jouissance des objets et des êtres, ainsi la domination, l'appropriation d'un territoire et le sentiment de propriété que l'on peut ressentir vis à vis d'autrui viennent d'un déterminisme du à notre constitution psychique, dans notre cerveau reptilien, se dessine aussi une vision démystificatrice de “l'amour” notamment.

Démystifiée également sa vision libertaire de la société et du travail: la clé de la dominance est mise à nue : c'est la détention de l'information professionnelle, plus cette dernière est abstraite plus l'individu, le travailleur, grimpe dans l'échelle sociale : “quel que soit le type d'idéologie, toutes admettent que l'homme représente d'abord un moyen de production puisque toutes établissent leurs échelles hiérarchiques sur le degré d'abstraction atteint dans l'information professionnelle.”

Laborit participa à plusieurs reprises à des émissions sur Radio Libertaire mais n'aimait pas l'étiquette disqualifiante a priori “d'anarchiste”. Néanmoins indéniablement sa réflexion plurielle aide à comprendre ce qui est à l'oeuvre dans la domination que combat cette idéologie, et qu'il faut, selon la philosophe Catherine Malabou, distinguer du pouvoir, le pouvoir étant quelque part l'énergie vitale qui nous permet d'agir sur notre environnement mais d'abord de nous maintenir en vie, de la domination/oppression sur autrui.

Une balade exigeante, aussi séduisante que déconcertante, loin des idées pré-conçues, à relire pour sans doute arriver à s'imprégner plus amplement de la pensée complexe d'un intellectuel très singulier.

Qu'en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          10711
Athée je le suis depuis mes 13 ans, bref sursaut de maturité qui me condamna à l'incompréhension de ma chère et délicieuse maman qui entre deux baffes éducatives se convainc que je retournerais fissa dans l'asservissement de la foi religieuse qui à elle seule pouvait m'expliquer bien des tourments existentiels de la vie, mais pas la misère , ni la guerre, condamnant la tolérance à l'intolérance intolérable de toute religion dogmatique que j'emmerde profondément depuis maintenant quelques années.

Apolitique, je donnerai mes préférences au socialisme pour des raisons purement narcissique, pour donner à ma conscience bonne figure, solidaire d'une société figée dans un libéralisme déconcertant ou la marchandise est spéculée sur la misère du monde, toujours plus avec toujours moins, les gens sont emprisonnés dans un modèle social qui leur promet bien des illusions, qui leur fabrique des rêves délicieux aux saveurs matérielles, occupés à survivre dans ‘abrutissement d'une mondialisation ahurissante, la connaissance n'a plus de valeur, les plus-values pleuvent sur les puissants, qui se "palaitisent" d'une domination erronée, car l'individualité n'a que faire des autres… Et pourtant on nous emprisonne dans un modèle social pour le bien de notre espèce, emprisonnés d'un inconscient formaté par l'éducation culturelle et depuis les siècles des siècles…

AMEN

Que les gens se rassurent, nous ignorons ce que les autres savent, docile nous gambergeons dans la superficialité de l'existence régie par nos pulsions, nos acquis, et notre innée, notre système nerveux est incorruptible, il se joue de nous en toute impunité, il nous leurre d'un libre arbitre, d'une liberté qui nous échappe depuis bien des chaos…

on courre après le bonheur qui n'existe que dans notre imaginaire, seule échappatoire à l'aliénation de notre monde, et moi je rêve que l'on se réveille de notre léthargie, ou alors je m'enfonce dans cet imaginaire qui me rend la vie plus douce, par la fuite, je n'aime pas la révolte, car elle s'instrumentalise de nos idées reçues, débattre est une aberration, l'un veut dominer l'autre car détenteur d'une prophétie idéologique forgée par la passé et l'histoire mais pas de notre propre grandeur ou de notre sur-moi, en tout cas j'en doute…

en toute objectivité on se leurre d'un statut individuel qui berce notre égo d'un narcissisme déroutant de cupidité mensongère dont on se gave sur le chemin de notre vie, mais le berger n'est jamais loin, il brille au loin d'un sourire, car l'absolu n'existe que dans les dictionnaires de philosophie, combien de vérités, combien de chemin sinueux…

Picasso était un grand peintre ! je vous le dis avec toute ma certitude… Enfin surtout parce quelqu'un en toute subjectivité à trouvé les mots pour en faire un grand peintre voilà tout, l'art du sophisme, du snobisme, c'est toujours musical quand il nous parle, l'artiste fuit dans son propre imaginaire par la création, une sorte de rébellion, d'autres se droguent, d'autres sont fous…

Les gens cultivés vous diront que vous êtes bien con, car ils détiennent une valeur dans l'échelle sociale, celle du savoir qui se revendique comme une vérité sur le monde, ils gardent le savoir pour eux, ils occupent les autres avec des loisirs, poudre de bonheur éphémère aux yeux, ils promettent merveilles et illusions au plus grande nombre pour le bien de leur propre existence…

Je vous l'ai dit, il y le « Moi » et le « Nous : le Moi n'a que faire du Nous, il est plus fort que tout, égoïste, ambitieux, il survie, s'adapte aux codes sociaux, moraux, à la culture, il apprend, mais l'apprentissage est long, parfois la clé de la liberté se trouve dans la fuite, dans notre imagination fertile loin cette réalité dramatique, qui berce toute notre vie dans la passivité ignorée de notre propre moi.

Henri Laborit vulgarise Nietzsche, pour ma part les deux se ressemblent dans leurs idées… Laborit vous passe la corde au cou, d'un pessimisme passionnant, il dresse un portrait de l'espèce humaine assez déconcertant, bien sûr tout le monde s'en branle sinon on en serait pas là…

mais moi je me suis retrouvé la dedans, souvent dans mes critiques je rejoins ses points de vue, avec tout l'objectivité et le recul nécessaire pour admettre que je suis un mouton, un tas de molécules ordonnée, mais que je ne suis rien à l'échelle du cosmos, bref comme tout à chacun je suis la victime d'une éducation mal branlée, lobotomisé depuis mon plus âge par la domination de l'ignorance, instrumentalisée par la cohésion sociale qui bercée par les héros, les mythes, les légendes, et par toutes ces fables passionnantes vous promettant l'ascension de votre individualité au détriment d'une véritable liberté de pensée.

Mais au final on va tous crever, arrêtons de l'ignorer et faisons-nous à l'idée que ça peut faire mal et que après c'est le néant.

Quel livre passionnant.

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          6711
Et bien merde, ça c'est con. Je viens d'écrire mon billet sur l'"Éloge de la fuite" d'Henri Laborit et alors que je m'apprêtais à le relire pour vérifier si je n'avais pas écrit trop de bêtises, paf ! Perdu, disparu.

Voici donc un condensé de mes notes.

Pour autant que je m'en souvienne, c'est en écoutant Albert Dupontel qui évoquait Henri Laborit et son "Éloge de la fuite" dans une interview que je me suis dit que cette lecture pourrait me plaire. Merci donc d'abord à lui.

Première impression : comment associer "éloge" et "fuite"?
En effet, fuir selon moi n'a rien d'elogieux ou de glorieux. Jusqu'à cette lecture évidemment.

Et au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, je pensais à cette phrase de Jiddu Krishnamurti" : Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."

Et donc, pour s'adapter à cette société malade, basée sur la compétition et le rendement, on peut faire autrement que se goinfrer d'antidépresseurs, de tranquillisants ou autres anxiolytiques...

Je cite l'auteur :
"Il y a plusieurs façons de fuir. Certains utilisent les drogues dites psychogènes. D'autres la psychose. D'autres le suicide. D'autres la navigation en solitaire.
Il y a peut-être une autre façon encore : fuir dans un monde qui n'est pas dans un monde, le monde de l'imaginaire."

Et là, je suis redevenu Peter Pan. Waouw!!

Et puis, je me souviens avoir lu cette réflexion de Georges Brassens qui va, il me semble dans le même sens que ce qu'écrit Laborit:
" J'écris parce que, le monde dans lequel on est, ne me convenant pas, je créais un monde parallèle dans lequel je fais ce que je veux."

Je pensais aussi à Jean Genêt qui parle de la prison comme de son "havre de paix" et qui s'évade à force de fantasmes et d'imagination.

Enfin, je repensais à Morel, le personnage des "Les racines du ciel", le roman de Romain Gary.
Morel, militant jusqu'au-boutiste, épicentre du roman avec sa quête absolue de la fin de la destruction des éléphants, raconte une histoire qui lui est arrivée dans le camp où il était prisonnier des nazis. Un certain Robert rentre un jour dans le block comme s'il avait une femme à son bras, exhorte ses camarades d'infortune à reconsidérer leur quotidien en fonction de cette femme imaginaire, et de se conduire en hommes. Refusant de livrer l'image au commandant mécontent de la métamorphose trop positive du moral des prisonniers, Robert se retrouve enfermé un mois en cellule, en revient affaibli mais «sans trace de défaite dans les yeux». Pour résister, il avait trouvé autre chose : «Donc, quand vous commencez à souffrir de claustrophobie, des barbelés, du béton armé, du matérialisme intégral, imaginez ça, des troupeaux d'éléphants, en pleine liberté, suivez-les du regard, accrochez-vous à eux, dans leur course, vous verrez, ça ira tout de suite mieux…»

Pour celles et ceux qui me feront le plaisir de lire ce billet, désolé de ces écarts mais c'est parfois à travers des exemples que je m'iprègne mieux de que je viens de lire.

L'essai de Henri Laborit ne se limite bien sûr pas à mes quelques élucubrations. C'est un petit livre écrit en tout petit avec un interligne très serré mais c'est un livre dense, très dense.

Livre qui fait partie des rares bouquins que je relirai parce que j'en apprendrai encore bien davantage tant les différents concepts développés par Henri Laborit sont riches, qu'il s'agisse du libre arbitre, de la foi, de la liberté, l'amour, la mort pour n'en citer que quelques uns.
Commenter  J’apprécie          170
J'ai bien aimé cet espèce d'essai philosophico-scientifique, avec son découpage en chapitres tels que l'amour, la mort, le plaisir, le bonheur, le travail. Cela permet une relecture partielle thématique. Par contre son titre est mal choisi. Plutôt qu'un éloge de la fuite, on est plutôt face à une critique du système hiérarchique, de l'éducation, des institutions, de la religion... C'est très soixante-huitard, très gauchiste dans l'esprit. L'avantage c'est que l'auteur n'est pas irresponsable, il n'incite pas à une fuite sans intérêt, dans les divertissements par exemple. Au contraire, il a un vrai projet politique, écologique, humaniste, anticapitaliste, basé sur la connaissance et aboutissant à un gouvernement mondial. Ce livre est aussi très déterministe et peu donc sembler pessimiste : il n'y a pas d'amour, pas de liberté, il n'y a que le plaisir, notre seul véritable moteur. Malheureusement on ne prend pas beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Car l'auteur radote beaucoup et qu'il n'est pas toujours très clair et concis. C'est donc un bouquin inégal, qui peut être parfois passionnant et parfois compliqué ou hors-sujet.

Pour essayer de résumer (ou plutôt de caricaturer) brièvement la pensée de l'auteur : les êtres humains fuient l'angoisse de l'inaction ainsi que la souffrance. Ils recherchent le plaisir mais aussi les règles pour savoir comment se comporter ; ce faisant ils assurent leur conservation. Mais ils sont en compétition car souvent, le bonheur des uns fait le malheur des autres. Il y a une donc hiérarchie qui se met en place (selon un critère qui n'est plus la force mais l'intelligence) pour déterminer les dominants des dominés. Les dominants ont accès à plus d'espaces et d'êtres gratifiants et donc source de plaisir, mais ont aussi des responsabilités plus importantes, ce qui produit du stress. Les dominés eux aussi subissent beaucoup et développent ainsi des maladies psycho-somatiques. Dans cette compétition organisée par les dominants, il faudrait donc soit se battre (avec tous les inconvénients que cela comporte) soit fuir.
Commenter  J’apprécie          101
L'auteur accède au lyrisme dans les dernières pages de son essai cela me plait et me surprend. Je pose trois étoiles pour cette raison. L'ensemble de l'essai se tient se comprend même si l'auteur rabâche un chouia sur ce qu'il sait de la vie. J'ajoute qu'après la lecture de cet essai un ton professoral m'atteint pour vous écrire, je viens de le terminer. J'ai pris plaisir à lire son essai. Il a pris le temps de décrire ce qu'il pense de la société humaine et des sous- ensembles la composant.

Je saisis l'occasion pour vous confier ce que je pense des différentes notions qu'il développe. Je pense que son enseignement s'apparentant à une fable à la fin de son essai influence un chouia ce que je pense de la vie.
Ces quelques mots là en dessous sont donc un mélange de qu'il pense lui et de ce que je pense moi.
Je constate que d'autres avant moi on fait un travail remarquable pour expliquer cet essai, je passe donc par un procédé plus succinct et surtout moins exhaustif.
Je ne discours pas sur toutes les notions qu'il développe.
En plus, je fais vite car le but est de donner envie :

La liberté

Comment être libre quand on sait que ce que nous possédons dans notre système nerveux, ce ne sont que nos relations intériorisés avec les autres ? Quand on sait qu'un élément n'est jamais séparé d'un ensemble ? Que chaque cellule dépend de l'autre pour survivre, les phénomènes d'ingestions entre les organismes vivants sont la base même de la vie ?
En d'autres termes je vous informe, rien ne se créer rien ne se perd tout se transforme.
Le néant n'existe pas et toute matière mouvante, vivante, chargé d'influx électrique aspire à sa transformation.
Alors aucune vie n'est libre de devenir éternelle comme l'univers l'est peut-être ?
L'issu pour nous les humanoïdes est d'accepter notre condition et d'utiliser notre fabuleuse capacité à imaginer par exemple un meilleur confort pour nos enfants, une économie de ce que la Terre peut encore nous offrir, des espaces physiques et temporels ou nous pouvons nous reposer et vivre longtemps.

Le travail

L'homme est un être de désir. le travail ne peut qu'assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. Ou il le remarque moins en effet. Je suis assez en accord avec ce passage. Pour les uns travail ne rime pas avec plaisir et cela peut se comprendre mais pour prendre du plaisir ailleurs il faut le payer et avec quoi ? Avec l'argent que l'on te donne en travaillant. le mieux étant peut-être de prendre son pied en travaillant, certaines personnes y parviennent, j'en suis convaincu.
Perso, j'appartiens à la catégorie de personnes qui fait la part des choses et qui prend de plus en plus de plaisir à faire ce que je fais pour les autres. En plus je peux prendre le temps de me documenter (avec cet essai par exemple) sur ces notions hyper-humaines. le travail devra perdurer comme l'occupation qu'occupe le plus grand nombre d'humanoïdes pour à la fois répondre à ses besoins et tenter de s'élever à travers la structure économique ou institutionnelle de son choix intellectuellement ou physiquement ou les deux.

Le plaisir

Il est lié à l'accomplissement de l'action gratifiante. Comprenez, il y a échange, ou en pratique je te donne cela, j'attends ceci en retour. de cet échange peut naître plaisir ou frustration.
Ce que l'on attend de l'autre ?
A mon humble avis on peut aussi prendre du plaisir quand on ne fait que donner sans rien attendre en retour.
Tout dépend des circonstances et de la personnalité de chacun ? Non ?
A quel point pouvons-nous supporter la privation de plaisir ?
J'entends plaisir social, financier, familial, musical, culturel, traditionnel, charnel et cetera et cetera.
Répondez-y, moi je ne sais rien.
Je pense que l'être est capable et c'est encore mieux si la démarche est volontaire de sa part de se priver de nourriture par exemple comme de se gaver (idem) pour son plaisir ou pour démontrer quelques choses aux autres êtres.
L'abordable, le raisonnable, l'épanouissant est le plaisir partagé avec les autres.

La politique

Il semble du point de vue économique, qu'aussi longtemps que la propriété privée ou étatique des matières premières, de l'énergie et de l'information technique, n'aura pas été supprimée, aussi longtemps qu'une gestion planétaire de ces trois éléments n'aura pas été organisée, subsisteront des disparités internationales qui ne peuvent que favoriser la pérennité des disparités internationales.

Et du coup l'émergence de conflits internationaux.
La dessus je vous laisse, ne pas penser excessivement à ces noeuds coulants politiques sert à mieux dormir la nuit.
Commenter  J’apprécie          94
La puissance d'un livre ne se mesure pas à l'aune du nombre de pages: cet ouvrage en compte 186 (en poche) et il offre à son lecteur un champ de réflexion immense. Laborit est un grand scientifique mais ,bien au-delà de son impressionnante expertise c'est un homme qui s'interroge .Et à travers le prisme de ses recherches en neurobiologie et appuyé sur un ferme matérialisme ,il observe ,l'amour,la mort,le plaisir,le bonheur,le travail, le sens de la vie . On peut ne pas partager ses conclusions mais le lire ne peut qu'enrichir notre reflexion et notre connaissance de nous-même et du monde.Un grand monsieur, un grand petit livre.
Commenter  J’apprécie          70
Dans un monde où règne le principe de réalité, la soumission et la révolte, la fuite dans l'imaginaire et ses gratifications permet une vie « normale » loin de compétitions hiérarchiques. Dans un milieu fermé, l'homme confronté à une agression physique ou psychique a le choix entre faire face ou prendre la fuite , s'il ne peut pas réagir, son organisme en subira de graves conséquences.
Son éditeur lui a proposé un canevas sur les grandes questions de l'humanité, l'amour, la liberté, la mort, le bonheur, le sens de la vie le travail…
Il faut se remonter les manches pour aborder ce livre de 200 pages très denses, avec un vocabulaire qu'il faut intégrer et des phrases en apparence très peu claires.
L'effort est payant , une porte s'ouvre sur le métabolisme de nos comportements pulsionnels fruit d'une lente évolution de notre système nerveux. En revanche n'attendez pas de sabler le champagne à la fin de l'essai , mais plutôt viser un bon anti dépresseur voire une corde pour se pendre avec le compagnon ou la compagne de vos rêves !!!

Le constat d'une société régit par des rapports dominés dominants, n'est pas original, en revanche son origine basé sur l'élaboration des structures primitives du cerveau en réponses à nos pulsions, lui confère une certaine singularité.
Il assimile l'espèce à une sorte de macro organisme dans lequel des cellules meurent et d'autres les remplacent conférant à la structure la mission de se conserver et de se reproduire ;or dans un organisme certains organes sont indispensables à la vie, avec une forme de hiérarchie, coeur, poumon, reins, foie, d'autres comme certaines glandes contribuent à l'équilibre avec un rôle plus minime.
Par analogie, l'espèce humaine a créé un écosystème avec des hiérarchies qui peuvent sembler injustes à notre bonne conscience, mais qui paraissent nécessaires.
Le dominant n'ayant pas la liberté plus que le dominé de comprendre ses actions dictées par ses pulsions, on peut se poser la question de balayer ou non les réponses sous le tapis de la discrétion.
L'acuité par contre, pour celui qui a le luxe de l'introspection en ayant déjà répondu avec abondance à ses pulsions primitives, lui permettra de façon personnelle d'accéder à un univers de créativité . Il faudra pour cela exploser le cadre imposé par son carcan éducatif, encore faut-il que son potentiel génétique intellectuel le lui permette !
Henri Laborit réduit l'amour à une gratification réflexive dominée par notre systéme limbique, cette chimie bien pragmatique rend caduque la littérature romantique qui nous aide à construire notre imaginaire. Il nous fait part de sa propre médiocrité sentimentale, sans exclure totalement la faible éventualité qu'un réel amour désintéressé puis exister chez les dominés.
Henri Laborit voit l'éducation comme un apprentissage à la servitude à l'usage de la hiérarchie dominante, il ne propose rien de bien concret en échange à part cette affirmation risible :
« Quand les sociétés fourniront à chaque individu dès leur plus jeune âge, puis toute leur vie durant autant d'informations sur les mécanismes qui lui permettent de penser, de se souvenir, d'être joyeux ou triste, sa vie quotidienne sera transformée »
Un société ou une structure quelconque ne peut survivre sans codes, chacun devra trouver sa place même si certaines sont en apparence plus attirantes que les autres.
L'homme révolté va de toutes façons répondre à ses pulsions narcissiques et non pas au bien être d'un maximum.
L'altruiste est-il celui qui donne ou celui qui sait recevoir gratifiant de fait le donneur ? c'est un jeu de dupes !!
Henri Laborit est un personnage hors norme gâté par un héritage génétique et un accès à la connaissance lui donnant des clés inaccessibles au commun des mortels. Tout cela pour constater sa propre médiocrité sentimentale.
Quid de l'excès d'acuité dans notre espace imaginaire et parfois magique ?
Pourquoi pleurer la perte d'un être cher ou gouter aux plaisirs simples que la vie nous propose par moment si au fond ce n'est qu'une chimie en réponse à nos pulsions ?

Commenter  J’apprécie          31
On met "L'Éloge de la fuite" dans la catégorie d'éthologie ; c'est-à-dire l'étude scientifique du comportement des espèces animales, y compris l'humain. J'avais lu avant seulement deux livres de cette catégorie ,"Le Singe nu" de Desmond Morris et à "L'Agression, une histoire naturelle du mal" de Konrad Lorenz. Je ne suis pas du tout un expert dans le domaine.
Laborit constate que l'être humain est dominé par deux pulsions: la volonté de survivre et le désir de propager l'espèce. La fuite ou l'instinct de fuir le danger est un instinct de première importance. le sentiment d'être libre n'est qu'une illusion parce les règles de notre société et notre conditionnement culturel limitent radicalement nos choix.
Laborit est de l'avis que nos pulsions et nos instincts animaux ne nous donnent pas un sens à la vie qui vient seulement de Jésus Christ, Laborit fait le même constat que le Nietzschéen Miguel de Unamuno dans ."Le Sentiment tragique de la vie" que l'homme qui ne croit pas est condamné à être malheureux. Laborit prétend être un croyant heureux; sa foi date du moment ou il a compris que Jésus ne voulait pas nous imposer des règles à l'humanité mais qu'il voulait plutôt être solidaire avec l'humanité.
Commenter  J’apprécie          10
la critique de pyexperience remplace largement la mienne... Je renvois donc à sa critique. Eloge des fuites? Une lecture qui reste contemporaine et qui permet d'avoir un point de vue.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (1521) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}