Je remercie
le papillon
qui hier après-midi
a bien voulu passer
un quart de sa vie
avec moi
même si je ne savais
pas non plus
quand il faudrait
mourir
ni
s'il y aurait
d'autres buissons
où nous pourrions
nous retrouver
plus tard
Il n'y a qu'une nuit. Elle dure depuis toujours. Le reste n'est que traverses de lumière, passage d'astres et pan de ciel provisoirement éclairé; espace où nous aimons nous perdre avec de grands frissons que les mots semblent exciter.
J'ai dit voilà
C'est moi
J'ai payé cher
Pour dire cela
Parmi vous
Les autres ont dit
Nous aussi
Alors j'ai dit
Voilà je pars
Et ils ont dit
C'est bien
C'est ce que nous
Ferons aussi
Tout ce que j'ai dit
Ils l'ont dit
Mais j'ai payé cher
Pour dire cela.
C'est vite dit
un poème
Parce qu'on ne sait pas
ce que c'est
Alors on dit
c'est un poème
Vite
parce qu'on ne sait pas
ce qui peut arriver
Il n’y a qu’une nuit…
Il n’y a qu’une nuit.
Elle dure depuis toujours.
Le reste n’est que traverses de lumière,
passage d’astres et pan de ciel provisoirement éclairé ;
espace où nous aimons nous perdre
avec de grands frissons que les mots semblent exciter.
Avec Arthur H, Rim Battal, Zéno Bianu, Kent, Abdellatif Laâbi, Mélanie Leblanc, Hervé le Tellier, Marie Modiano, Jean Rouaud, Mylène Tournier, Hélène Arntzen (saxophone) & Sébastien Volco (claviers)
Cette anthologie du Printemps des Poètes rassemble plus de cent poètes francophones contemporains autour du thème de l'éphémère. Là où dansent les éphémères se veut un témoin du foisonnement de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi. L'anthologie est constituée essentiellement d'inédits.
Le livre est dédié aux poètes disparus en 2021 : Philippe Jaccottet, Bernard Noël, Werner Lambersy, Joseph Ponthus et Matthieu Messagier.
À lire – Là où dansent les éphémères – 108 poètes d'aujourd'hui, Anthologie réunie par Jean-Yves Reuzeau, le Castor Astral, 2021.
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