Un roman plein d'émotions, qui ravira les amoureux de paysages et d'histoires.
C'est l'histoire d'une institutrice britannique ayant rejoint le royaume de Siam pour prendre en charge l'éducation des 58 enfants du souverain local, au XIXe siècle :
En 1862, voilà deux ans qu'Anna Leonowens a perdu son mari. La jeune veuve décide de tirer un trait sur son douloureux passé et de quitter l'Inde en compagnie de son fils, Louis. La voici au royaume de Siam, où elle doit assurer l'éducation des 58 enfants du roi Mongkut. Au fil des jours, Anna découvre un monde complexe et mystérieux, dominé par un véritable dieu vivant qui règne sans partage sur son royaume. A la fois subtile et spontanée, la jeune institutrice impose peu à peu sa présence aux côtés du souverain, n'hésitant pas à bousculer le protocole quand celui-ci lui paraît superflu. Mongkut, favorable aux réformes, tolère ces entorses à la tradition...
Ce livre est captivant, les paysages sont fabuleusement décrits, et la relations entre Anna Leonowens et le Roi est vraiment bien transcrite, on ressent vraiment l'amour que ces deux personnages ont dû éprouver à l'époque. le roman est un peu long, mais on ne sent pas le temps passé, tellement il se passe des choses dedans, et toutes très intéressantes, qui tiennent en haleine jusqu'au bout, déjà de voir la difficulté à l'époque pour les personnes du Siam de vivre sous l'emprise Britannique, et pour Anna d'essayer tant bien que mal de montrer que même étant une femme, elle peut élever son fils et tout aussi bien faire la leçon aux enfants du roi, et elle espère pouvoir changer les choses, donner son avis, ce qui ne sera pas sans répercutions, au final...
Ce qui est fascinant, c'est le fait que cette histoire soit vraie: vous vous imaginez une femme anglaise se rendant, au XIXe siècle, au royaume du Siam avec ses grandes robes et ses idées puritaines? C'est tout simplement magnifique de découvrir que des histoires comme ça peuvent arriver.
Donc, c'est un livre instructif, intéressant, romantique quand même, avec quelques pointes d'humour sympa.
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Cette histoire démarre plutôt bien, l'écriture est fluide. La traduction est soignée.
On croise donc la route de Anna, jeune femme veuve, mère de deux enfants.
Elle part à l'aventure à Bangkok et elle va y croiser d'éminents personnages.
Pour la suite de la lecture, certes, il n'y a pas une grande action mais le récit du périple d'Anna est intéressant.
C'est juste par la suite que peut-être ai-je constaté quelques longueurs.
Mais en définitive, ce fût plutôt une sympathique lecture sans être un coup de coeur.
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J'ai lu ce livre après avoir vu les films. Si vous vous attendiez à un soupçon de romance comme dans les films passer votre chemin. Il s'agit plus de mémoire concernant la vie de cette gouvernante. le film a clairement été romantisé.
J'ai cependant été touchée par certains chapitres traitants de sujet forts tel que l'esclavage et l'injustice infligée aux plus faibles, le fait de voir Anna tenter d'amener un peu de justice dans ce quotidien, m'a fait me sentir plus proche d'elle. Néanmoins certains passages du livre étaient trop longs en description et j'ai sauté quelques pages.
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Vivre ici ? Comment pourrait-elle supporter cet endroit, où la tyrannie s’exerçait avec une telle violence qu’elle pouvait la sentir ? Où l’ombre de l’esclavage était si dense que même la lumière du soleil s’en trouvait assombrie ? Vivre là ? Où nulle indépendance ne lui serait accordée, nul répit de la part du harem, nulle liberté d’aller et de venir ? Là où toutes les portes sont gardées, où chaque geste est surveillé par des espions, où elle n’aurait pas de foyer où élever son fils dans les chères traditions anglaises ? Elle serra ses lèvres tremblantes. Jamais ! Elle ne consentirait jamais à s’enfermer, loin de la protection du consul anglais et des missionnaires américains.
Je suis ici pour éduquer les enfants royaux et non pour entrer au harem. Comprenez-moi, je suis différente de vous. Il vous suffit de jouer, de danser et de vous parer pour plaire à votre maître. Moi, je dois travailler pour nourrir les miens puisque mon mari est mort.
La hauteur, la profondeur et la gloire, à travers les choses bonnes et mauvaises, à travers la vérité et l’erreur, la sagesse et la folie, à travers la tristesse et les souffrances, l’espoir, la vie, la joie, l’amour, la mort, à travers l’éternel changement, jusqu’à l’immuable !
Le Chow Phya, le plus moderne des bateaux à vapeur faisant la navette entre Singapour et Bangkok, jetait l'ancre devant la barre, à l'embouchure du fleuve dont il portait le nom. Penchés sur le bastingage, les artistes d'un cirque s'efforçaient d'apercevoir ce pays dont le souverain avait prié leur troupe de venir distraire sa vaste famille. Les chiens savants aboyaient et montraient les dents à ceux du capitaine George Orton , mais Jip et Trumpet, hautains, ne leur témoignaient que mépris.Une jeune Anglaise, mince et gracieuse, se tenait à l'écart de ce groupe bruyant et rieur. Elle portait une modeste robe couleur lavande à manches longues et à col montant. Des boucles brunes encadraient son joli visage, dont le nez trop grand n'atténuait pas le charme. Ses yeux sombres étaient fixés sur la ligne de terre, à l'horizon. Debout, presque immobile, elle jouait avec un curieux bijou épingle sur sa poitrine : une broche en or faite de deux griffes de tigre. Une chienne terre-neuve était assise à côté d'elle, paisible. Les chiens de cirque s'approchèrent, la flairèrent et aboyèrent, mais elle ne leur rendit pas la politesse. Calme et digne, elle ne se laissait point séduire par les familiarités d'inconnus. Elle contemplait le visage de sa maîtresse qui regardait, au-delà des flots, le lointain rivage.
Ce monde enfermé dans le palais était un univers en raccourci, qui ne comptait qu’un soleil autour duquel gravitaient de nombreuses lunes. Tout tournait autour du roi. Ses faits et gestes quotidiens déterminaient ceux des femmes du harem.