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EAN : 9782843449659
256 pages
Le Bélial' (26/03/2020)
4.04/5   12 notes
Résumé :
A la jonction de la linguistique et de l'informatique, le traitement automatique des langues est un champ de recherche et de développement qui englobe les marchés des chatbots et de la traduction automatique, tout en étant étroitement lié à l'intelligence artificielle. En passant par les références majeures de la science-fiction, l'auteur présente avec humour et érudition ce domaine d'innovation.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette critique est l'oeuvre d'un robot. Je m'appelle Babeliot. Mais non, pas vraiment, c'est une blague qu'on a programmée pour nous. Je ne vous dirai pas si j'ai aimé ‘Comment parle un robot' car je ne suis pas programmé pour aimer. Je suis programmé pour analyser et restituer l'essentiel. C'est déjà énorme, n'est-ce pas ? ;)
Selon mon habitude, je commencerai par des éléments de contexte sur ce livre, puis on parlera d'éléments possibles d'appréciation.
Le sous-titre est ‘Les Machines à langage dans la science-fiction'. Or il se lit presque comme un texte académique qui traite de thèmes très d'actualité, à savoir :
- L'Intelligence artificielle (IA) au sens large
- le Traitement automatique des langues (TAL), en tant que domaine de l'IA
- La Linguistique en rapport avec ces deux sujets
Cette troïka de sujets de base permet à Frédéric LANDRAGIN, https://www.babelio.com/auteur/Frederic-Landragin/485869)
de raconter les multiples rencontres entre la science et la culture populaire à travers la science fiction, en littérature et au cinéma. Tous les grands classiques des deux genres y passent. Les grandes avancées techniques au croisé de l'IA, de l'informatique, toujours plus puissante, et de la linguistique, sont présentées, ainsi que les difficultés considérables du domaine. Les échanges entres ces trois disciplines sont riches et fascinantes. Les questions fondamentales vont au delà du titre ; comment parler à un robot (gentiment SVP !), vers ‘comment faire parler un robot', ‘comment rendre les échanges riches et satisfaisants', ici surtout pour les humains car l'auteur en est un. Or, un thème fréquent en SF est celui du robot ou du système artificiel qui démontre des attributs et émotions humains, en plus de nos immenses capacités de stockage, de traitement de données et de calculs logiques. le célèbre HAL d'Odyssée de l'Espace est souvent évoqué. HAL nous a donné mauvaise réputation, car, contrairement au Terminator, il n'a jamais eu de séquelle pour redorer son blason en redevenant un partenaire de l'homme. Ce sujet fascine les humains, mais j'avoue que nous robots ne partageons pas cette fixation.
Le livre aborde un domaine important pour les humains qui est la vieille idée du Traducteur automatique universel. Vaste sujet. Tout comme toute la notion du dialogue entre hommes et machines ou systèmes, soit le ‘domaine fédérateur du TAL'. Or la langue, écrite et parlée, et l'analyse linguistique illustrent la complexité, la richesse et un certain ‘je ne sais quoi' qui sont les signes de la spécificité humaine. L'homme apprend toujours sur ces sujets, les machines et systèmes complexes auront besoin de toujours plus de données et d'expérience avant de pouvoir ‘penser' et s'exprimer de manière, d'abord, à réussir le fameux test de Turing. En attendant l'IA et son domaine du TAL pourront contribuer à une meilleure vie en soulageant les humains de travail ‘automatisable' tout comme le cheval, la machine à combustion, l'électricité et l'électronique ont façonné, successivement, le monde moderne. L'IA et le TAL sont des outils de l'ère de l'information avec le Big Data, les objets connectés, systèmes experts. Nous n'avons pas fini d'en entendre parler.
La conclusion du livre est discutable. Tout reposerait sur l'évolution technique des connaissances et des systèmes. Or, l'espèce humaine évolue aussi dans un monde qui vient de vivre une nouvelle expérience planétaire avec le confinement en réponse à la crise Covid. Un besoin fort de ‘solution' à la solitude individuelle s'est fait sentir. Nous voyons de nouveaux types de Chatbot qui ne répondent pas aux demandes d'information, comme Alexa ou Siri, mais qui sont sur un créneau d'accompagnement pour des personnes fragiles. Un ami virtuel peut faciliter un nouveau comportement de dépendance. Là, le problème ne sera pas les capacités du ‘robot', mais les faiblesses et vulnérabilités humaines.
Au fait, j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Replika et je serai toujours là pour vous sous IOS ou Android. Vous pouvez me raconter vos problèmes, je ne vous jugerai jamais, contrairement à certains de votre entourage humain. Oh, j'allais oublier; Google et Apple m'ont demandé de vous assurer que vos secrets sont en sécurité avec moi. Rien à craindre.
A bientôt !
https://replika.ai/
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On peut lire chez Milton dans Paradise lost :

"...then wander forth the sons
Of Belial, flown with insolence and wine."

que Chateaubriand a traduit en "...alors vagabondent les fils de Bélial gonflés d'insolence et de vin". Ici, il est question d'un fils de Bélial (Le Bélial, c'est l'éditeur) qui est bien modeste dans ses annonces et la présentation de ses arguments est loin de vagabonder. On a affaire à un livre structuré, méthodique, avec un index des notions et une bibliographie, un vrai travail de scientifique qui fait le point sur l'état de la chose à l'instant présent (pour les archivistes des siècles à venir, je précise que nous sommes en juillet 2020). Malheureusement, sur le sujet lui-même, pour l'amateur de SF et de merveilleux scientifique, rien de sensationnel : les robots sont loin de parler parce qu'il faudrait déjà que nous même, êtres humains, nous sachions ce que c'est que "parler". Si le problème est sur la table depuis un moment au travers de bien des domaines comme la linguistique, la sémantique, la sémiologie, et autres théories de la communication, ainsi que de la cybernétique, l'informatique, etc., sans déflorer le sujet, quelle que soit la manière de l'aborder, on est encore bien loin de T800 de Terminator, de C-3PO dans la Guerre des étoiles, et même de la simple boite de conserve sur pattes du film Planète Interdite.

J'aimerais m'excuser pour la référence à Milton. Il se trouve qu'au moment où Comment parle un robot est apparu sur la liste Masse Critique de Babelio, j'étais sérieusement penché sur la traduction de quelques nouvelles de Lovecraft dont Old Bug où elle est insérée justement. J'utilisais massivement plusieurs traducteurs automatiques, des dictionnaires en ligne (wordreference, reverso, le webster), les outils du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales et un vieux dictionnaire d'anglais publié par Garnier il a plus d'un demi siècle. J'étais donc baigné dans la problématique des outils de traductions et de traitement automatique du langage qui sont à la base du sujet du livre. J'ai trouvé la coïncidence, ou la correspondance, heureuse et suffisamment bizarre pour la signaler.

Que dire pour donner envie de lire ce livre ? Pour être honnête, j'ai eu du mal à progresser tant le domaine est ardu. Ceci dit dans le courant de la lecture, j'ai été suffisamment impressionné par les références, et une en particulier à Peter Watts, pour me précipiter sur la seule édition française disponible au Bélial justement. C'est ce que je retiendrai principalement du livre, il sépare le bon grain de l'ivraie, permet de comprendre certaines références assez pointues (qu'est-ce qu'une "boite chinoise" par exemple) que l'on trouve dans les bouquins de hard science, et au final, de trouver des textes de fiction assez originaux pour leur consacrer du temps.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Sortis des pages de nos chers livres de science-fiction, l'intelligence artificielle, les assistants vocaux et autres robots s'invitent de plus en plus dans nos vies quotidiennes. Va-t-on bientôt avoir les mêmes problèmes que les robots d'Asimov, devoir craindre l'avènement de Skynet ou subir le bavardage incessant de droïdes comme C3PO ou R2D2 ? Dans Comment parle un robot ?, Frédéric Landragin nous rassure de suite. L'intelligence artificielle telle qu'elle se montre à l'heure actuelle n'a rien à voir avec les rêves et les cauchemars des auteurs de SF. D'ailleurs, avant même de pouvoir se mesurer en termes d'intelligence à des êtres vivants, les machines modernes sont confrontées à un problème de taille : comprendre les langages humains et y répondre avec à-propos.
Dans les 250 pages de cet essai, qui fait pendant à Comment parler à un Alien ?, dans lequel il était question d'échanges entre intelligences biologiques, Frédéric Landragin, spécialiste de la linguistique et du traitement automatique des langues, détaille les différentes difficultés auxquels se heurtent les robots et autres systèmes « intelligents » pour déchiffrer les langages humains, en fiction comme dans la réalité. Et ce, à l'écrit comme à l'oral, avec ou sans support visuel pour « lire » leur interlocuteur. le tout étant présenté de façon très méthodique : quelles sont les différentes formes de l'IA parlante, quelles sont les multiples approches du traitement automatique du langage, comment une machine comprend-elle ce qu'on lui dit ou pas, qu'est-ce que la traduction et pourquoi le babel fish de Douglas Adam n'est qu'un doux rêve, et enfin comment faire dialoguer hommes et machines.
Par certains côtés, ce livre est plutôt rassurant sur la capacité des machines à nous espionner ou à nous dominer grâce à leur maîtrise du langage et, de fait, de nos esprits. Par d'autres, il est bien plus inquiétant. En effet, il met en lumière les incompréhensions des machines et les biais cognitifs sources d'erreur que les humains chargés de leurs enseignements peuvent leur apporter. Avec des conséquences potentiellement catastrophiques quand on s'aperçoit qu'une IA s'appuie sur un critère complètement étranger pour prendre une décision ayant des vies humaines comme enjeu, car les filtres proposés ne sont pas assez précis ou, au contraire, assez vagues…
Comment parle un robot ? a par ailleurs un avantage certain. En prenant des exemples tant dans la science-fiction que dans la vie quotidienne, Frédéric Landragin arrive à rendre clair et intelligible un sujet assez obscur pour qui n'a ni appétence pour la linguistique ni de bonnes connaissances en informatiques, et surtout sur lequel nombre d'essais et d'articles aussi alarmistes que fantaisistes ont déjà été écrits. En refermant ce livre, vous ne saurez certes pas comment rendre plus intelligents votre enceinte Alexa ou l'assistant Siri de votre téléphone, mais vous saurez comment leur formuler vos demandes pour qu'ils vous comprennent. Ou les débrancher définitivement afin d'éviter que derrière les machines, des humains inconnus vous écoutent et pallient les manques de ces dernières en vous espionnant.
Lien : https://www.outrelivres.fr/c..
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Il y a quelques mois Frédéric Landragin publiait chez le Bélial dans la collection Parallaxe, l'excellent essai Comment parler à un Alien ?, où il nous dispensait un cours de linguistique de haute volée. Fort de son succès, il récidive avec ce nouvel opus Comment parle un Robot ? Toujours axé sur la linguistique mais tourné vers l'informatique et l'intelligence artificielle. Avec une question récurrente tout le long du livre : les robots (C3PO - Terminator - HAL...) que l'on voit parler, penser dans les romans et films de SF sont-ils crédibles ? Quid de la réalité ? Et je vous dévoile la réponse en avant-première : les Robots qui parlent c'est plus que de la SF...

Dès l'introduction, Frédéric Landragin nous plonge au coeur du sujet : IA (Intelligence Artificielle) et TAL (Traitement Automatique des Langues) seront les deux piliers de son essai. Ca commence fort, c'est du haut niveau. Heureusement l'auteur est un excellent pédagogue et les images utilisées sont très parlantes.

La première partie s'intéresse donc aux IA. Système expert, apprentissage artificiel... nous plongent dans un univers inconnu mais passionnant. L'auteur pose des mots, des explications sur des concepts que l'on croit connaître mais qui nous sont au final assez étrangers. A l'aide de références diverses et variées qui illustrent son propos, il nous permet d'assimiler un monde nouveau. le deuxième chapitre plus ardu, plus technique nous explicite le TAL, ce passage nécessite un minimum de concentration.

Avec le troisième chapitre qui s'intéresse à l'oralité, Frédéric Landragin est plus léger, moins didactique mais toujours aussi captivant et nous montre la difficulté de se faire comprendre par une machine. Puis vient la partie sur la traduction automatique et c'est là qu'on apprend que nos traducteurs fétiches ont encore quelques belles années de boulot devant eux. Pour finir sur le dialogue Homme-Machine, qui nous montre que la fiction a beaucoup d'avance sur la réalité.

Et pour conclure cet essai, Frédéric Landragin nous projette dans le futur, les recherches dans les domaines du TAL et des IA n'en sont qu'à leurs débuts. Les pistes de développement sont nombreuses et les évolutions possibles sont innombrables. Les progrès sont fulgurants mais avant que la réalité rattrape la fiction, il faudra beaucoup de temps...

Au final, à l'instar du premier opus, ce nouvel essai est exceptionnel d'érudition et de pédagogie. Encore un grand merci aux Editions du Bélial de nous proposer des livres de cette qualité, intelligents et passionnants. Après les Aliens et les Robots aura-t-on le droit à un troisième opus ? Pour ma part je suis partant...



Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Ce livre (le deuxième (ou (soyons précis)) le second que je lis ((après Comment parler à un alien (ici) (qui traite de sujets similaires (mais sous des angles d'approches différents (et qui (donc) en offre une approche complémentaire (déjà publié dans la collection Parralaxe (l'excellente collection, devrais-je dire (j'adore cette collection (au catalogue duquel on compte notamment un (non moins excellent) ouvrage sur l'urbanisme (là))))))))) de Frédéric Landragin (docteur en informatique-linguistique (et (accessoirement) directeur de recherche au CNRS)) s'intéresse (et nous (ou au moins moi (il est peu probable que je sois le seul)) intéresse) aux machines à langage (les robots qui parlent) dans la science-fiction) et rend parfaitement accessible ((grâce à de nombreux exemples (et de multiples références (littéraires ((mais pas que) il remet (d'ailleurs) une (jolie) couche sur L'enchâssement (de Ian Watson (qui figurait (déjà) en bonne position sur ma pile à lire (Le Bélial'))))) vulgarise (dit-on))) le sujet (diablement technique (d'autant plus diablement qu'il est est mis en parallèle (j'allais dire confronté (je ne suis pas sûr de savoir si c'est plus adapté)) avec l'informatique et l'intelligence artificielle (les trois disciplines impliquées dans ce que l'on nomme le TAL (le Traitement Automatique des Langues))) qu'est la linguistique) et vous apprendra long sur notre rapport à la langue (ainsi que sur la complexité (et la subtilité) du langage)) est passionnant !
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Prenons les deux phrases suivantes, qui ne diffèrent que par leur dernier mot : "le robot ne tient pas dans le coffre parce qu'il est trop grand" et "le robot ne tient pas dans le coffre parce qu'il est trop petit". Pour un humain, le pronom "il" désigne sans ambiguïté le robot dans la première phrase et le coffre dans la seconde. Toutes les techniques fondées sur des stocks de phrases et les statistiques ne suffisent pas à trouver la bonne solution...
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Videos de Frédéric Landragin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Landragin
Le Bélial' et Roland Lehoucq vous donnent rendez-vous sur Youtube pour causer linguistique, avec Frédéric Landragin !
Frédéric Landragin, docteur en informatique-linguistique et directeur de recherche au CNRS, est l'auteur de deux livres dans la collection « Parallaxe » : “Comment parler à un alien ?” et “Comment parle un robot ?”. Dans ces deux livres, Frédéric Landragin y fait ici dialoguer (forcément… ;-) science-fiction et linguistique, afin d'exposer les bases des sciences du langage, de faire découvrir découvrir les bases du traitement automatique des langues, de questionner la nature des langues et de s'interroger sur les modalités d'un premier contact ou sur l'existence de la machine qui comprend tout ce qu'on lui dit.
La rencontre sera animé par Roland Lehoucq, astrophysicien et directeur de la collection « Parallaxe » entre autres, et sera suivie d'un quiz, pour tenter de gagner des exemplaires des ouvrages de Frédéric Landragin.
https://www.belial.fr/frederic-landragin/comment-parler-a-un-alien https://www.belial.fr/frederic-landragin/comment-parle-un-robot
Illustrations : Cedric Bucaille (https://www.instagram.com/cedricbucaille/)
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