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3,8

sur 1924 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle perspicacité et quelle modernité entre ces discours enflammés contre l'industrialisation et ses effets néfastes sur la raison d'être des hommes d'un côté et la sensualité de l'abandon entre les amants au sein d'une nature luxuriante et humide de l'autre!
Un mariage de contrastes entre la stérilité, la froideur, l'argent et la fertilité, l'abandon, le don de soi dans toute sa nudité et authenticité.
Grand coup de coeur!
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« L'amant de lady Chatterley » est un roman puissant et sensuel dans lequel D.H Lawrence brise tous les tabous, sexuels mais surtout de castes.
Certes la passion amoureuse est ici au centre de tout mais s'inscrit dans un ensemble plus vaste critiquant l'évolution de l'homme, prisonnier d'une société industrielle tournée entièrement vers l'argent.
Face à la robotisation de l'Humanité, Lawrence oppose le retour à la liberté, aux sentiments, à la chair et à la nature, omniprésente dans le roman car considérée comme un refuge/havre de paix face à l'horreur des machines crées par des industriels dans une quête frénétique d'argent.
Oeuvre unique et iconoclaste, « L'amant de lady Chatterley » mérite donc mieux que sa réputation de scandale et constitue à mes yeux un chef d'oeuvre incontournable de la littérature !
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Dans mon envie 2020 de revisiter les grands classiques, il était difficile de passer à côté de l'oeuvre maîtresse de D.H. Lawrence.
Longtemps, et aujourd'hui encore, considéré comme un roman érotique... au sens trivial du mot, - L'amant de Lady Chatterley - est mille fois plus que ça, même si l'érotisme y occupe une place forte, en tant que force de vie, force d'envies, force révélatrice, force émancipatrice. Une présence voulue, assumée, honnête, franche, joyeuse ; une présence consubstantielle à la nature de l'homme et qu'il ne peut refouler ou ne travestir qu'au prix fort d'un magasin de névroses dans lequel viendront s'approvisionner des Charcot, des Freud, des Jung et tant d'autres.
Nier l'érotisme ou le dissimuler derrière les falbalas du romantisme par exemple, c'est trahir profondément ce que nous sommes, d'où nous venons et ce vers quoi nous devrions nous diriger.
Et cela, Lawrence l'a compris qui réhabilite cette part essentielle, vitale de notre identité, de notre authenticité.
Lawrence nous oblige à nous regarder dans un miroir qui refuse de déformer l'image qui en appelle à lui pour refléter non pas ce que nous voudrions voir, mais peut-être ce que nous ne voudrions pas qu'il nous montre, hypocritement installés que nous sommes dans le douillet confort d'une transcendance malheureuse.
Il en va de l'érotisme dans cette oeuvre comme du portrait, j'entends par là "photographie", d'une Angleterre du début du XXème siècle.
Ce sont des mélanges d'instantanés et d'études d'un pays en pleine mutation, en pleine dislocation de ses repères, en pleine rupture avec sa "ruralité", accouchant d'un monstre bien plus obscène que l'érotisme : Mammon, incarné par l'industrialisation, la machine.
Je n'ai pas compté, mais l'exclamation des protagonistes : "l'argent, l'argent, l'argent !" doit bien figurer une bonne quinzaine de fois dans cette oeuvre.
Ce que nous dit Lawrence de cette nouvelle Angleterre est infiniment plus cru, plus impudique que ce que les bigots pourraient reprocher à l'érotisme, qui lui, se contente que de n'être.
Sans concessions, ce roman est aussi et surtout un roman social, un roman de moeurs, où l'on peut sentir quelques influences venues d'un Thomas Hardy ou d'un Émile Zola.
De plus, la plume de Lawrence, est habile, alerte, fine et acérée ; une belle plume, puissante, esthétique, brillante.
L'histoire, je ne vais pas être le nième à la répéter. Au contraire, il me semble plus "stimulant" de me contenter de vous dire d'aller à la rencontre de tout l'univers qui vit, bouillonne, exulte autour de Mellors le garde-chasse et de Constance- Lady Chatterley.
C'est une oeuvre magistrale de la "grande littérature", une oeuvre que l'on ne peut se dispenser d'avoir lu, pour des raisons qui ne vous exonèreront jamais d'avoir commis une telle impasse.
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J'avais tellement hâte de vous en parler 🤩 !

Comment vous dire que ce roman de la littérature classique est un coup de coeur intégral !! ♥️ 🌸♥️

Lady Chatterley ou Constance, jeune femme qui a la vie devant elle se mari avec un homme, Clifford Chatterley. Un homme qui revient de la guerre mutilé, paraplégique. La vie devient ennuyante, « vide » - pour reprendre les mots de Constance -, le « néant ». Clifford est un homme égoïste, ennuyant, narcissique. Enfermée dans cette relation, sans perspective d'enfanter, Constance tombe dans la dépression. Quelques aventures, puis sa rencontre avec le « nouveau » garde chasse. Un homme étrange, qui parle le patois. Une passion naît.

Ce livre est beau, charnel, pudique et débauché. On est respectueux de la fidélité de Constance, comme de son infidélité. J'ai été happée. Happée par Constance, je l'ai trouvé forte, téméraire, intelligente. Douce et dure à la fois.

J'ai aimé la plume de l'auteur, j'ai aimé le rythme de l'écriture. J'ai trouvé la lecture si belle... comme une impression d'être dans un nuage ⛅️🌼 et c'est la première fois qu'un livre me fait un tel effet 🌼

Je citerai ici @monbaratin : « 𝑳𝒊𝒔𝒆𝒛 𝒄𝒆 𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒔𝒊 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒗𝒐𝒖𝒍𝒆𝒛 𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒐𝒏 𝒂𝒊𝒎𝒂𝒊𝒕 𝒂𝒖 𝑿𝑿𝒆𝒎𝒆. 𝑬𝒕 𝒅'𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔, 𝒍𝒊𝒔𝒆𝒛 𝒄𝒆 𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒔𝒊 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒗𝒐𝒖𝒍𝒆𝒛 𝒔𝒂𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓 𝒂𝒖 𝑿𝑿𝑰𝒆𝒎𝒆 ». Merci pour cette découverte 🌼☀️
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Je m'attendais à trouver un roman d'amour, plein de scènes audacieuses qui justifieraient sa réputation sulfureuse.
Certes, dans la deuxième moitié, quand la passion amoureuse et charnelle devient le sujet premier du roman, on assiste à certaines scènes qui ne sont pas à laisser entre toutes les mains.
Mais la première partie du roman, consiste en une longue présentation des lieux, des personnages, de leur histoire et surtout en de longs débats sur l'amour, la vie, le statut social des uns et des autres. C'est presque plus un roman philosophique qu'érotique comme il a été présenté. Il gêne surtout car il met en péril les classes sociales: lady Chatterley ne se plait ni avec son mari qui possède tout, ni avec son bel amant de la haute société. Elle préfère le garde qui vient du peuple et qui est renfrogné, âgé et taciturne.
Ses choix, son comportement, sa liberté de femme épanouie, tout était fait pour choquer à l'époque et certains peuvent l'être encore aujourd'hui.
Enfin, c'est si bien écrit qu'on en oublie peu à peu le texte pour l'histoire. Au début, cela peut gêner, c'est tout de même complexe mais les descriptions de la campagne anglaise, les longues discussions et surtout le récit des ébats amoureux sont construits dans une langue riche, recherchée et d'une fluidité surprenante.
Un grand chef d'oeuvre que je suis heureux d'avoir enfin pu lire.
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Un très beau roman.
C'est à un âge bien avancé que j'accomplis la lecture de ce roman dont j'avais entendu parler dès ma jeunesse, notamment en raison de ses "scènes de sexe". Mais, même si les scènes d'amour y sont explicites, ce qui a dû être bien "shocking" à sa parution (ceci-dit, c'est maintenant assez commun chez les auteurs contemporains!), ce roman ne se ramène absolument pas à cela.

J'ai beaucoup apprécié la complexité des personnages, la finesse de la réflexion sur la relation amoureuse, la description de la société aristocratique anglaise des années 20.

Ce récit est d'abord l'histoire d'une passion amoureuse, avec toutes ses exaltations physiques et morales, et aussi ses tourments, entre Constance Chatterley, une femme de l'aristocratie éprise de liberté, rétive aux valeurs que porte son mari dont elle va progressivement se dégager, et un homme du peuple, le ténébreux garde-chasse, Olivier Mellors, un homme à la fois intelligent et fruste, un homme lui aussi épris de liberté et refusant l'asservissement des gens de sa classe au monde industriel. Cette passion va amener Constance, après beaucoup d'atermoiements, à quitter son mari Clifford.
J'ai vraiment été agréablement surpris par la finesse d'analyse de ces deux amants, de leur force et de leur fragilité, mais aussi celle du mari, le baronet Clifford Chatterley, personnage revenu paraplégique de la guerre, prisonnier impuissant de son propre corps, mais aussi de son égoïsme, de son esprit de classe et de ses certitudes mentales.
Et de la description aiguisée de toute une série d'autres personnages, telle la gouvernante Madame Bolton, Hilda la soeur de Constance Hilda, son père Alexander, les aristocrates gravitant autour de Clifford Chatterley...

Mais ce récit va beaucoup plus loin. C'est aussi une description très profonde de l'aristocratie anglaise d'après la guerre 14-18, une aristocratie à la fois méprisante pour la classe ouvrière qu'elle fait travailler dans ses mines de charbon, mais aussi fatiguée et dépassée par le monde qui change, alors qu'elle voudrait que rien ne change.

C'est aussi, au travers de la description des aristocrates et des propos de Mellors, une critique, encore d'actualité hélas, d'un monde industriel, patrons comme ouvriers, obsédé par l'argent, la possession matérielle, et qui en perdant son lien ancestral avec la nature, va à sa perte.

Le récit comporte parfois des longueurs, par exemple le récit du séjour de Constance à Venise m'a semblé superflu. La fin est un peu rapide, mais on ne peut pas en faire de reproches à l'auteur, après tout, on retrouve aussi cette façon de terminer dans de très grands romans De Balzac, Stendhal, Flaubert...
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Ce roman qui date de 1928 est d'une magnifique liberté de ton et de pensée.
Et bien plus riche que ce qu'il en reste dans la mémoire collective qui retient qu'il s'agirait d''un roman scandaleux racontant de manière crue et impudique les amours d'une lady et du garde-chasse de son mari.
Ce roman dépeint avec acuité, intelligence et de manière assez visionnaire le monde de ce début du vingtième siècle, après le traumatisme de la première guerre mondiale, avec l'industrialisation qui oriente vers l'amour de l'argent, la perte du respect de la nature et le développement de l'intellectualisme creux au détriment du corps.
Il s'agit du roman d'une double transgression : celle d'une vision assez étriquée des moeurs et des rapports homme- femme et celle de la différence de classe.
Constance Chatterley qui est une jeune femme assez libre , d'origine écossaise, épouse pendant la guerre un baronnet, propriétaire de mines , qui reviendra infirme du combat, cloué dans une chaise roulante et impuissant.
Constance se dévoue au quotidien de son mari, qui a des prétentions littéraires, elle lui sert d'infirmière et d'assistante- Clifford Chatterley, grâce à son soutien , connait une certaine notoriété. Il a une vie sociale dans son manoir sinistre de Wragby où il reçoit des amis avec lesquels les conversations sont assez libres.
Clifford semble envisager que Connie puisse avoir un amant ( il voudrait un héritier) Et dans un premier temps , elle a un amant dans le cercle des visiteurs de Wragby, sans grande passion, sans grande conviction. Mais Constance s'étiole dans cette ambiance, sa soeur l'oblige à recruter une « nurse » pour les soins de Clifford, elle regagne de la liberté et se reconnecte avec la nature au cours de grandes balades dans les bois du domaine. C'est dans cet univers de nature qu'elle rencontrera Oliver Mellors, garde-chasse de son mari, mais bien plus que cela aussi : un homme qui a voyagé, qui a une vision du monde, une culture et une sensualité saine et généreuse. Constance choisira le déclassement pour vivre avec cet homme qu'elle aime d'une passion sensuelle irrésistible.
La force du roman réside dans la description de mondes antagonistes et dans l'approche réaliste de la sensualité féminine. Certes, il y a une certaine crudité dans la description faite par Lawrence de cette passion amoureuse mais la poésie, le lyrisme ne sont jamais loin.
Ce roman est féministe avant l'heure, il reconnait à la femme de pouvoir conduire son destin, il lui accorde le droit à la jouissance et célèbre la puissance du désir. une belle et bonne lecture !





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C'est un retour à la nature (restituée avec maestria par le film de Pascale Ferran) dans laquelle vit Mellors, que nous propose Lawrence de toute urgence. La sexualité est l'élément essentiel de la vie (de la vraie) selon le romancier. La froideur est liée à son absence, notamment chez Clifford et c'est la civilisation qui, par sa froideur a tué la sexualité non seulement chez l'aristocratie, mais un peu partout. La guerre a grandement façonné une civilisation en ruines.
Il reste heureusement la sensibilité qui donne accès à la vie menée par Constance et Olivier et les caractérise peut-être plus encore que la nature et la sexualité.
Un très beau livre pour moi.
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Ma mémoire me fait défaut ! Ais-je lu ce livre, il y a bien des années ou est-ce les souvenirs du film qui me laisse cette impression de relecture !
En tout cas, c'est sans regrets. Quel moment de bonheur, quel chef d'oeuvre de la littérature britannique. Effectivement, nous ne pouvons qu'imaginer le scandale dans cette société rigide et soi-disant bien-pensante, à la sortie du livre.
C'est un véritable portrait au vitriol de la société de cette époque. Un vrai roman sociétale sur les populations ouvrières et aristocratiques, sur l'histoire des Midlands et des mines de charbons. Mais c'est surtout la rencontre de ces deux solitudes qui vont partager la sensualité et la volupté, « toutes les étapes et les raffinements de la passion et les extravagances de la sexualité».
L'écriture est magistrale.
C'est le livre le plus connu de D. H. Lawrence mais pas le meilleur d'après Frédéric Beigbeder (Dernier inventaire avant liquidation).
Je suis curieux de connaître les autres titres à privilégier.
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Le roman de D.H Lawrence, que j'ai lu il y a quelques années, est une pure merveille. J'ai adoré lire « L'amant de Lady Chatterley » autant que de voir l'adaptation au cinéma « Lady Chatterley » de Pascale Ferran (avec une fin légèrement différente). Ce qui est rarissime chez moi. Je préfère toujours le livre au film.
C'est aussi un classique que je relirai avec plaisir... et que je prête volontiers.
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