AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791038700970
368 pages
Zulma (01/09/2022)
3.74/5   35 notes
Résumé :

Au début du XXe siècle. le jeune Alfgrimur vit à Brekkukot, une ferme de tourbe située à la périphérie de Reykjavik, alors simple bourgade, chez le vieux couple qui l'a recueilli et qu'il considère comme ses grands-parents. Il y côtoie une bande délurée d'excentriques et de philosophes qui trouvent refuge dans le simple respect d'autrui, conformément à l'éthique des habitants de Brekkuk... >Voir plus
Que lire après Les annales de BrekkukotVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Qu'il est doux de grandir à Brekkukot, entouré par l'affection de ses grands-parents adoptifs ! le vieux Björn est partout connu pour sa droiture et la qualité de ses poissons séchés, la grand-mère, elle, accueille généreusement tous les paumés de Reykjavik. C'est là que grandit Alfgrimur, et il a pour seule ambition de devenir pêcheur lui aussi - et de chanter aux enterrements.
Mais le monde est vaste que parcourt le mystérieux Gardar Hólm, enfant du pays devenu "chanteur mondial", et dont les visites bouleversent la vie tranquille d'Alfgrimur.
Au fil des dons insolites de Gardar Hólm – gâteaux, pièce d'or, paire de chaussures – c'est un autre avenir qui apparaît à l'enfant.
Chronique villageoise, recueil de légendes islandaises, roman d'apprentissage, il y a tant à découvrir dans ces merveilleuses Annales, pleines d'humour et de nostalgie, qui voient l'Islande rurale et traditionnelle évoluer vers la modernité.
Traduction parfaite de Régis Boyer.
Challenge Nobel
LC thématique mai 2023 : "Littérature étrangère non francophone"
Commenter  J’apprécie          2512
Les Annales de Brekkukot, roman écrit en 1957 par l'écrivain Islandais Halldor Laxness - prix Nobel 1955.

Le jeune Alfgrimur orphelin, vit à Brekkukot, au tout début du 20è siècle avec ses grand parents d'adoption, des gens simples au grand coeur. Il rêve de devenir pêcheur comme son grand-père.

J'ai bien aimé la première partie du roman qui décrit l'enfance d'Alfgrimur, la philosophie pleine de bon sens de son grand-père, et tous les personnages, plus improbables les uns que les autres, qui viennent demander l'hospitalité à Brekkukot. le passage où le jeune garçon apprend à lire, directement dans la Bible ("Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, …") est particulièrement amusant. D'ailleurs tout le roman est pétri d'humour bienveillant, avec de ci de là, quelques touches plus sarcastiques (vis-à-vis des Autorités par exemple).

Ensuite, nous suivons Alfgrimur dans l'adolescence, il apprend le latin, devient instruit et perd tous ses moyens à chaque fois que la fille du Marchand lui adresse la parole. Ces rencontres avec la jeune fille sont très amusantes aussi. Il commence à étudier le chant et chante aux enterrements.

Sa rencontre avec LE grand chanteur Islandais va changer le cours de sa vie. Mais à partir de là, j'ai trouvé que le roman perdait de son entrain. On s'enlisait beaucoup dans des spéculations autour de la véritable notoriété de ce chanteur et dans des réflexions plus ou moins profondes sur le destin d'Alfgrimur. Restera-t-il au village ou partira-t-il étudier le chant à l'étranger ? et qu'en penseront ses grand parents ?


Commenter  J’apprécie          70


Halldor Laxness

Les annales de Brekkukot

Vous en avez assez de la littérature petite...
Vous en avez par-dessus la tête de ces romans
autour des problèmes existentiels des uns et des autres,
Vous trouvez que ça commence à bien le faire ces romans
vendus à grand coup de publicité et de marketing...
alors revenez au pays qui a le plus d'écrivain et le plus de prix Nobel – quatorze fois plus que la France(par rapport aux populations),
et revenons vers les mots d'Halldor Laxness,
et de tous ces écrivains d'Islande,
où la page de garde d'une bible publiée en 1584, dans une vallée perdue du Nord de l'île nous dit que le prix d'une bible correspond à celui d'une vache à son premier vêlage ou à six brebis pleines.
Cette île, dans laquelle quand le poisson vient à se faire rare, c'est le latin qui prend le relais et où les mots sont trop précieux pour qu'on en fasse usage, si l'on adhère à l'idée que les mots sont prononcés pour cacher la pensée, selon laquelle les mots signifient une chose entièrement différente, parfois même radicalement opposée à ce qu'ils disent, il est possible de se réconcilier avec eux et de pardonner au poète.
Pardonner aussi aux savants qui mettent l'âme - cette splendide invention technologique - en doute pour la raison que sa propriété ne peut être assignée aux gens ni par acte notarié, ni par test urinaire.

Tous les livres de Laxness sont un bonheur de lecture.

80% des Islandais – en mesure de le faire – écrivent, la moitié d'entre eux a un éditeur.
Il y a 370 000 habitants,
c'est un pays splendide, où l'on peut marcher dans une nature propre et se baigner en plein air dans de l'eau à 40° - ce qui n'est pas trop quand il fait moins 10°...
Un inconvénient, le coût de la vie est très élevé.



effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          113
Le personnage principal du roman (narrateur) est le jeune Alfgrimur, abandonné par sa mère juste après sa naissance, il vit chez ceux qu'il appelle ses grands-parents. Ce couple a fait de sa maison une sorte de refuge pour différents personnages excentriques et plus ou moins sans domicile fixe. Alfgrimur aimerait devenir pêcheur, comme son grand-père, mais celui souhaite qu'il fasse des études, dans lesquelles son protégé réussi plutôt bien. Mais sa route croise celle Gardar Holm, le neveu de sa grand-mère, considéré comme une gloire nationale grâce à une carrière internationale dans le chant. Et cette rencontre marquera durablement l'adolescent.

Qu'il est difficile de parler d'un livre que l'on a énormément aimé. D'autant s'il est complexe et original. Cela commence comme une sorte de résurgence de roman picaresque, avec une galerie de personnages très pittoresques et un peu ridicules, mais en même temps attachants. Avec un humour très particulier, pas forcément réaliste mais par moments très drôle (l'histoire de la vache et de la Bible par exemple).
Et puis sans qu'on y prenne garde, une émotion et une gravité s'installent, qui font qu'on se retrouve dans un roman d'apprentissage. Assez cruel au demeurant, mais plein de tendresse aussi. Mais avec toujours cette mise à distance, le refus d'un sentimentalisme dans lequel on prend plaisir à souffrir, un humour parfois féroce, parfois juste nécessaire. Que Laxness est allé chercher forcément dans les anciens textes islandais, il y a vraiment une filiation, mais en même temps il est complètement à lui aussi.
Commenter  J’apprécie          55
Une incursion dans la littérature islandaise, je vous emmène à Brekkukot une vieille ferme au sud du pays. le héros et narrateur Alfgrimur est un enfant abandonné, recueilli par un couple qu'il considère comme ses grands-parents.
Il mène une vie libre et pleine de fantaisie, la ferme abrite tous les laissés pour compte de la région, et Alfgrimur partage un grenier avec un philosophe pour le moins excentrique.
Les grands-parents, qui ne sont d'ailleurs pas mari et femme, accueillent toute personne de passage y compris ceux qui cherchent un coin pour mourir.
Ils enseignent à Alfgrimur l'amour du prochain et le respect de l'autre et les coutumes du temps. Alfgrimur apprend à lire dans la bible et un jour bien triste il lui faut partir à l'école apprendre le latin.
Quand il pense à l'avenir Alfgrimur se voit pêcheur comme son grand-père, un noble métier selon lui, d'ailleurs « on pouvait entendre les gens affirmer que le poisson de Björn de Brekkukot avait meilleur goût que tout autre. »
Le deuxième personnage de ce roman c'est Gardar Hólm un chanteur d'opéra de notoriété mondiale, il fait forte impression à Alfgrimur qui aime lui aussi le chant, en particulier le chant des enterrements. Gardar c'est l'inconnu, celui qui est parti à l'étranger, il représente à la fois le rêve et le danger.
Quel choix fera Alfgrimur, la pêche ou le chant ?
C'est un roman superbe où se côtoient le merveilleux des légendes islandaises, la tragédie et le comique de toute existence.
L'auteur parsème le roman d' anecdotes de la vie islandaise au début du siècle parfois pour en rire et parfois pour les regretter, j'ai particulièrement aimé la coutume de passer les annonces publicitaires en vers dans les journaux et les lois sur les fils barbelés.
Il y a une grande finesse dans ce récit et beaucoup d'humour. La traduction de Régis Boyer est pour beaucoup dans le plaisir de lecture car il sait rendre le style particulier de Halldor Laxness.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          61

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À cette époque-là, la coutume était de faire des annonces en vers si l'on voulait vendre de la morue séchée ou si l'on avait besoin d'une femme pour les travaux du printemps. Ces poèmes, nous les apprenions par cœur. Aujourd'hui encore, il n'y a guère de poésie qui me reste gravée dans la mémoire comme les annonces vantant la qualité du haddock gelé.
Commenter  J’apprécie          80
Il va sans dire que, s’il se passait quelque chose dans la pièce, on entendait jamais la pendule, comme si elle n’existait pas. Mais dès que le calme était revenu, que les invités étaient partis, qu’on avait fini de débarrasser la table et que la porte était fermée, elle recommençait sans se laisser troubler. Et si on écoutait attentivement, on distinguait parfois des accent chantants dans le mécanisme, ou quelque chose de très semblable à un écho.
Comment se fait-il que je me sois mis en tête que dans cette horloge vivait une étrange créature a vu qui était l’Éternité ? Pour une raison ou pour une autre, il m’a paru tout simplement, un jour, que le mot qu’elle prononçait en tictaquanr, un mot de quatre syllabes accentués sur les syllabes paires, était é-Ter-ni- Té, é-Ter-ni-TÉ.
Commenter  J’apprécie          10
» Avant d’en finir avec la description des mérites de Runólfur Jónsson, il ne faut pas que j’oublie le haut fait qui, selon toute vraisemblance, immortalisera son nom dans l’Histoire : c’est que ce digne compagnon de nuit et frère adoptif fut l’un des premiers hommes à être écrasé par une automobile. Il avait alors presque de quatre-vingt ans. Cela se produisit parce que, lorsqu’il buvait, il avait coutume de marcher au milieu du chemin tout en agitant une bouteille, en chantant, en tenant des discours et en riant. Il était toujours escorté d’une collection hétéroclite de compagnons de beuverie, de flâneurs, de chiens errants, de chevaux et de cyclistes : ceux que je viens de mentionner en dernier lieu constituaient une nouveauté et étaient danois. Ils ne prêtait pas plus attention aux automobiles qu’à toute autre boîte de conserve roulant le long du chemin.
Et donc, si d’aventure le mauvais sort voulair que Runólfur Jónsson, ce descendant de juges suprêmes, disparaissent un beau jour de ce livre et que j’oublie de noter le moment de cette disparition, ce serait parce que ce frère adoptif a été écrasé par la première automobile qui arriva en Islande. »
Commenter  J’apprécie          00
A cette époque la, la coutume était de faire des annonces en vers si l’on voulait vendre de la morue séchée ou si l’on avait besoin d’une femme pour les travaux du printemps. Ces poèmes, nous les apprenions par cœur. Aujourd’hui encore, il n’y a guère de poésie qui me restent gravée dans la mémoire comme les annonces vantant la qualité du haddock gelé et autres poissons séché, louant cette sorte de pâtisserie étrangère appelée « Fluff » et remède universel chinois venant du Danemark et découvert par un homme appelé Vladimir Pedersen.
Commenter  J’apprécie          10
Mais il ne déviait jamais de la manière particulière de lire que les gens, en Islande, adoptaient pour la parole de Dieu, ces accents monotones et solennels dits d’une voix suraiguë qui se terminer à la quarte à la fin d’une phrase. Cette façon de lire ne ressemblait à rien de connu en ce monde, quoiqu’elle représentât certaines similitudes avec les marmottements de certains dérangés mentaux.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : islandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (148) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
150 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}