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EAN : 9782265143968
352 pages
Fleuve Editions (16/01/2020)
3.61/5   467 notes
Résumé :
Laurence Graissac grandit aux côtés de son bien-aimé frère, Thierry, qui prend toujours un malin plaisir à la harceler de jour en jour et à l’humilier. Du pavillon sinistre de son enfance à Saint-Flour, elle garde des blessures ancrées à vif, comme les signes d’une existence balayée par le destin absolu. Mais, Laurence a bien l’intention de devenir la femme qu’elle ne s’est jamais autorisée à être, quel qu’en soit le prix à payer. Le jour où le discret docteur Bash... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (180) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 467 notes
Une histoire noire de chez noire.
Pas l'ombre d'un espoir ou d'une accalmie.
Dés les premières pages, le ton est donné, une scène entre deux amants se termine en bain de sang.
On tourne. Affaire à suivre.
Laurence apparaît, enfant fragile, martyrisée par son frère Thierry et en proie à des agissements suspects d'un père qui aime jouer à la petite bête qui monte qui monte.

Tour à tour, une carte nous est présentée à chaque nouveau chapitre. Carte symbolique annonçant la couleur à suivre.
On retrouve Laurence, qui grandit, s'émancipe, rencontre des personnes mal intentionnées, devient championne olympique pour s'effondrer ensuite dans le néant. Elle s'empiffre, elle se gave, elle devient obèse. Elle se martyrise selon le schéma dans lequel elle a grandi.
Nouvelle carte. L'histoire continue entre fiction et passages intimes des carnets de Laurence.

Mon avis : noir comme ce roman. Dés les premières pages, l'auteure nous gave de détails glauques et dérangeants. Ce frère toxique qui s'amuse à piquer des vers d'une seringue remplie de son urine, à faire cramer la queue du chat dans le four. Quand Laurence grandit, ça continue encore et encore. de mauvaises rencontres, la vie qui se montre injuste et froide.
À lire la quatrième de couverture, ce roman me rappelait Raisons obscures que j'ai tant aimé mais non, rien à voir. Les personnages ne sont pas attachants, ils semblent même détachés de tout ressenti. Laurence accumule les déboires à la pelle comme si elle surfait sur la vague sans jamais tomber. Ça manque cruellement de vie, de rage, de colère, d'empathie, de sentiments, de ces détails qui font mouche et nous obligent à ressentir compassion pour l'héroïne. Mais devant une autopsie clinique, froide et sectaire, comment comprendre et ressentir un semblant d'émotions ?

Quant à la fin, je ne l'ai pas vue venir, plutôt bien menée même si elle est à mon goût bâclée pour avoir eu le temps de cerner l'ampleur de cette histoire.

Un roman noir n'est à mon sens palpitant et intéressant que si l'auteur(e) parvient à dresser un portrait humain qui nous ressemble dans ses personnages. Une liste non exhaustive de faits dramatiques n'a que peu d'intérêts sans l'once d'émotions.
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Ce sont des cartes à jouer qui introduisent chaque chapitre, dont le titre utilise comme une comptine le verbe « prendre » . Avec à chaque fois leur signification symbolique, annonçant la couleur de l'épisode.

Après une scène inaugurale sanglante et mystérieuse, - on ignore qui sont les personnages -, le récit s'attache à l'histoire d'une famille, plutôt banale, avec deux enfants, qui se chamaillent. Rien d'extraordinaire. Ils se chamaillent quand même beaucoup ces deux-là. le frère ainé semble animé d'une haine fondatrice pour sa soeur, qu'il tourmente avec une créativité remarquable. La gamine n'est pas sa seule cible, son embonpoint et sa voracité l'expose à de multiples humiliations à l'école.

Heureusement elle a son papa, son prince charmant, son héros. Mais la petite parle trop, et la famille explose à la suite des accusations d'attouchements du père.

Les années passent, et la jeune fille se construit tant bien que mal, avec quand même son heure de gloire éphémère. Tout bascule après une agression subie à la sortie du casino où elle travaille comme croupière…


Thriller psychologique bien ficelé, qui réserve des surprises de taille, et dépeint avec adresse et subtilité le portrait d'une héroïne hors norme. On se laisse prendre aux pièges des apparences et on est d'autant plus scotché par le dénouement.

Excellent thriller.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un roman qui a obtenu le trop " discret " et pourtant très sérieux prix Landerneau des Espaces Culturels Leclerc doit forcément attirer l' attention des lecteurs . Je n'ai , à ce jour , jamais , été déçu et c'est avec intérêt que j'ai vu ce roman paraitre " en poche " , budget oblige quand on lit beaucoup ..
" Cinq cartes brûlées " de Sophie Loubière , autant le dire tout de suite , va prendre sa place dans les trés bons romans noirs de l'année et vous risquez , si vous êtes amateur du genre , de ne plus pouvoir " vous en sortir " si vous tournez la première page .
Le cadre , c'est un sinistre pavillon construit en face d'un encore plus sinistre et dangereux transformateur , laid et diffuseur d'ondes maléfiques. Ajoutez à cela un frère tyrannique ,
atroce , insultant , humiliant , une mère déjantée.... quant au père....La ( mauvaise ) nourriture et Laurence est gagnée par l'obésité, vous savez , ce terrible handicap qui , chaque jour place Laurence face au regard des autres et à leur terrible cruauté. Et puis , même son nom de famille " Graissac " ajoute à la dramatique .Un chemin de croix quotidien pour Laurence , un incessant combat , des foules d'événements terribles pour quelques éclairs de bonheur éphémère, moments de bonheur qui vont accroître si besoin était, les cruelles morsures et injustes de la vie .
C'est dur , violent , et on souffre avec Laurence . Aucun personnage qui gravite autour d'elle n'est attachant et , on sait très vite qu'il ne lui faudra compter que sur elle - même pour s'en sortir , s'en sortir d'une façon ou d'une autre , ou ...ne pas s'en sortir ...du tout .
L'art de Sophie Loubiére est de nous laisser croire , nous laisser espérer et , finalement , briser sauvagement le rêve à chaque fois .
Tournent les pages , s'épaissit la noirceur de la "suie" qui nous englue , nous étouffé, vicieuse , hypocrite , implacable . Il va se passer quelque chose , c'est certain , mais quoi ?
Les ondes de ce " putain" ( pardon ) de transformateur seront elles toujours "négatives" ou changeront elles de sens pour , enfin devenir " positives " pour Laurence ? Il ne vous reste qu'à faire le " test " chers amis et amies : lire !!! Pas douloureux mais tout de même pas agréable non plus ....
Je vous conseille sans hésitation la lecture de ce roman , bien écrit, addictif et sans concession . Je ne pense vraiment pas vous diriger sur une mauvaise piste ...noire . Mais , encore et toujours , ce n'est que mon avis ....
Allez , à bientôt et ....Prenez toujours bien soin de vous .
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Laurence Graissac a gardé de son enfance à Saint-Flour des blessures dont personne ne soupçonne la profondeur. Lorsque la jeune femme décide de jeter ses complexes aux orties et d'enfin oser s'affirmer, la tournure des événements va en stupéfier plus d'un, à commencer par le discret docteur Bashert, bien loin de soupçonner jusqu'où son addiction au jeu et ses aspirations amoureuses vont l'entraîner.


Au BlackJack, les cinq premières cartes sont brûlées par le croupier, c'est-à-dire retirées du jeu avant la distribution. A Laurence, la vie a distribué des cartes qui, longtemps restées cachées, vont provoquer un coup de théâtre magistral lorsqu'elles seront abattues : comme autant d'avancées d'un destin peu à peu dessiné, chaque chapitre se déroule sous l'influence d'une carte et de sa symbolique, ainsi que d'une expression centrée sur le verbe prendre. L'intrigue doit d'abord prendre vie, mais finira par nous prendre à rebours…


Comment devient-on psychopathe ? Quelles failles finissent par induire ces passages à l'acte inattendus, comme de soudains coups de grisou ? Avec une froideur clinique et détachée à faire frissonner, Sophie Loubière démonte, rouage après rouage, la mécanique implacable qui, depuis l'enfance, va lézarder une personnalité et installer la psychose. La relation à l'entourage est déterminante, et, dans cette histoire, chaque personnage réserve bien des surprises.


Véritable page-turner où les apparences ne sont que châteaux de cartes, ce thriller psychologique noir multiplie les révélations et les rebondissements dans un suspense habilement construit et parfaitement addictif.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Laurence Graissac naît en 1979 .
Une relation difficile avec son frère, une révélation fracassante à ce sujet à la fin.
Une séparation pénible et accusatrice chez les parents.
Un surpoids à maîtriser.
Elle passe de sportive professionnelle à croupière dans une casino de sa région.
Une relation illicite avec un médecin en rupture de communication avec sa femme.
Sophie Loubière analyse habilement la personnalité de Laurence, devenue une femme violente et perturbée très profondément.
J'ai beaucoup apprécié les différentes parties du roman annoncées par une carte qui porte une signification et cadre très bien avec les chapitres qui s'y rapportent.
La mise en page du livre est très variée avec les cartes annonciatrices, les chapitres de narration classique, et des pages en italique où Laurence s'exprime.
Petit clin d'oeil en passant à madame Préau, la directrice de l'école primaire qui signale un comportement anormal chez la fillette. Elle porte le même nom que la vieille institutrice dans l'enfant aux cailloux si ma mémoire ne me joue pas des tours car je l'ai lu il y a quelques années.
Un très bon roman avec un personnage central très tourmenté mais construit de main de maître par Sophie Loubière.


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critiques presse (1)
Actualitte
12 mars 2020
Suspense, révélations, rebondissements, la construction est efficace, le rythme du récit habilement mené, le mystère distribué comme un jeu de cartes.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
22 février 1986 
Madame Graissac, 
Je me permets de vous signaler, à toutes fins utiles, que j’ai surpris votre fille dans la classe, à l’heure de la récréation, en train de manger à la petite cuiller de la colle blanche en pot dont nous nous servons pour les travaux manuels. Je l’ai mise en garde contre la toxicité de ce produit ; elle m’a promis de ne plus recommencer. La surveillante de la cantine m’a également rapporté que Laurence bourrait ses poches de pain avant de quitter la table. Votre fille mange-t-elle à sa faim ? Suit-elle un régime alimentaire en rapport avec son surpoids ? Merci de m’éclairer sur ce point. 
J’aimerais également, à l’occasion, vous entretenir à propos d’une conversation surprise entre votre fille et deux autres élèves. Cela relève probablement d’une fantaisie, voire d’une fantasmagorie de la part de Laurence au sujet d’un membre de votre famille, mais je me dois de vous en faire part. 
Hormis cela, ses résultats scolaires sont excellents, comme toujours. 
Madame Préau, 
Directrice de l’école élémentaire 
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Il lui semblait plus acceptable de ne pas aimer les animaux plutôt que les gens ; on pouvait vivre sans chat, sans chien ni poisson rouge. Mais on ne pouvait exister sans les autres, sans être au milieu des autres, ici, là et ailleurs. 
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«  Retenant l’épais rideau qui masquait la baie vitrée du salon, elle observait les martinets s’adonner à leur festin en poussant de petits cris ; les moucherons venaient à eux sans effort sous la menace de l’orage .

Bourdonnements, craquements , bruissements , chuchotements , l’espace s’emplissait d’une étrange clameur .
Par temps orageux , le cerveau de Laurence se transformait en émetteur - récepteur dès lors qu’elle se trouvait à l’intérieur du pavillon ; l’idée même que des ondes électromagnétiques puissent la traverser répandait en elle une anxiété croissante » …
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C’est parce que pour les autres, l’important, c’est ce qu’ils font de nous, pas ce que nous sommes. Ce que tu fais de moi n’est pas ce que je suis, ajouta-t-elle d’une voix étrangement tiède.
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- À travers moi, ce n'est pas papa que tu as voulu punir, mais ton père, murmura Laurence.
- Papa ne m'a jamais fait de mal. Il était tendre avec moi, comme n'importe quel père. Et il t'aimait.
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