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Pierre Léauté (Autre)
EAN : 9782354087876
200 pages
Mnémos (16/10/2020)
4/5   15 notes
Résumé :
Augustin Petit, un despote au coeur de l'Europe du XXe siècle.
La France a perdu la Première Guerre Mondiale en 1919. Des cendres de la défaite, sous le joug du grand Kaiser, un homme va se relever et désigner les responsables de l'infamie : pas les femmes, pas les noirs, pas les homos... Non ! Les grands ! Car leurs têtes dépassaient des tranchées. S'engage alors la plus formidable ascension politique du Parti des Plus Petits.

Dans ce roman d... >Voir plus
Que lire après Je n'aime pas les grandsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Il nous faut apprendre à vivre tous ensemble comme des frères, autrement nous allons périr tous ensemble comme des idiots. Martin Luther King (1,69 mètre)
« Dieu a fait des hommes grands et d'autres petits, je les ai rendus égaux. » Samuel Colt (1,68 mètre.)
« La liberté des uns s'arrête là où commence la mienne. » Augustin Petit (taille classée secret défense)
& Pierre Léauté.
Prodigieux, subtil, « Je n'aime pas les grands » est original. le Savoir, l'humour, les degrés sont assignés à une conférence à ciel ouvert. Il bouscule les diktats, la poussière sous le tapis. Les jeux de mots sont des éclats de rire, des sous-entendus significatifs.
« Tout ce qui est petit est gentil et mignon, tout ce qui est grand est sot et couillon ! » « La sentence définitive de ma grand-mère Ernestine résonnait encore à mes oreilles. »
Augustin Petit porte bien son nom. Petit, anti-héros, le numéro cinq d'une fratrie un peu décalée, son père le somme de s'engager : la guerre de 1914 frappe à la porte de la France.
« Augustin, la France compte sur toi. »
Ne vous attendez pas à une histoire classique, ordinaire. « Je n'aime pas les grands » est une comédie. Néanmoins, le loup est dans les bois prêt à mordre.
Le 20 septembre 1918, tout s'arrête pour lui. Blessé,
« Ah vous êtes verni vous ! cinq centimètres plus haut et c'était la caboche qui prenait ! »
Augustin apprend la capitulation de la France durant sa convalescence. Gueule cassée, la vision mutilée, notre homme est abattu.
« Une larme coule. »
Augustin Petit se métamorphose. Il devient une caricature, les reflets caustiques, l'envers du décor. le symbole déformé de toutes les affres nauséabondes des intolérances extrêmes. Bref un vrai « petit » démon ! (Suivez mon regard !).
« Galérien enchaîné à mon bureau, je commençai à griffonner frénétiquement sur mon carnet de cuir, puis mes phrases devinrent paragraphes et sans que je me l'explique, un long pamphlet naquit sous ma plume. » « Chroniques d'une victoire ».
Il se rend fébrile chez un éditeur.
« Les Boches ? Gardez vos insultes pour vous, monsieur Petit. Les Boches comme vous dites achètent beaucoup de nos livres. Que dira-t-on si je publie les folies d'un anarchiste ? » « Ce sont les ennemis de la France, rétorquai-je buté… « le propriétaire m'avait jeté à la rue comme un malpropre. Peu m'importait cependant, j'étais de la race des petits bruns. »
Augustin Petit va bousculer les codes. Changer la donne. Faire bloc avec les petits. Les Grands (tous) doivent être éliminés. La satire prend son envol. Pierre Léauté tient les cartes en main, prouesse, prouesse, prouesse. Délectation, oeuvre : « Je n'aime pas les grands » est un pied de nez, un grand éclat de rire, la dérision exaltée. Cette richesse de ton est la preuve d'un auteur surdoué affûté aux anecdotes historiques. Ici, tout est savoureux et dans un même temps d'une gravité extrême. Pierre Léauté tire les ficelles tel un marionnettiste. Augustin Petit va connaître une ascension faramineuse mais perfectible. Il va créer « le Parti des plus Petits. » Petit dictateur devenu fou, son parti est une parabole. Une page détournée de l'Histoire. Tout est chamboulé, chaises bousculées, la trame est majesté, si vous suivez des yeux à chaque instant Pierre Léauté vous avez le brillant d'un passionné d'Histoire au travers des allusions, des pertinences, des inversions. Pierre Léauté pointe du doigt là où ça fait mal. Ce récit est crissant, amusant, sérieux, jubilatoire. Plus que tout, il délivre un message : « Apprendre à toujours se méfier » comme le disait Prosper Mérimée. Pierre Léauté saute dans la flaque des non-dits. Il offre par son récit, de ce qui pourrait advenir subrepticement de notre contemporanéité arrogante et trop sûre d'elle face à l'arborescence des intolérances. Les nationalismes ne sont pas la normalité. La bête peut mordre toujours une deuxième fois. « Je n'aime pas les grands » est un avertissement. La double lecture est une sacrée leçon de vie : « Homo homini lupus » « L'homme est un loup pour l'homme. » « Je n'aime pas les grands » doit être lu en urgence par tous les professeurs d'Histoire puis étudié en classe. A déposer sur les frontons de la République, d'utilité publique. Haut les coeurs ! Pour tous, des enseignants d'Histoire, aux étudiants, aux êtres curieux ou endormis. Magistral. Publié par les majeures Éditions Mu.





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Excuse-moi Bookstagram, mais je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment il se fait que « Je n'aime pas les Grands » ait reçu si peu d'écho. Ou alors, j'ai raté des épisodes. Mais 42 lecteurs, 11 notes et 3 critiques sur Babelio, une dizaine de chroniques hashtaguées sur Insta, ce n'est pas du tout à la hauteur de ce petit bijou d'uchronie qui se révèle être un vrai coup de coeur en cette fin d'année.
Il faudrait presque un bouquin entier pour parler de ce qui se cache derrière ce titre péremptoire qui sonne comme celui d'un album jeunesse. Peut-être faut-il juste se contenter de dire que ce roman est une lecture jubilatoire, passionnante, terrible, pédagogique, bref nécessaire.
Augustin Petit n'a pas digéré la défaite de la France lors de la Première Guerre mondiale, en 1919. Voir son pays sous l'autorité du grand Kaiser, ça l'horripile, d'autant que lui, dans ses ruminations un poil névrosées, a clairement identifié les coupables de cette défaite et des différents maux qui touchent la société française au sortir de la guerre, et le monde en général : Les Grands. Avec ce récit à la première personne, nous voilà donc dans la peau et l'esprit d'un mégalomane assoiffé de vengeance qui, rendant publiques ses convictions, arrive à convaincre, une personne, puis deux, puis dix. Commence alors l'ascension vers le pouvoir de ce nabot qui, fondateur du PPP (Parti des Plus Petits), revêt petit à petit un costume de despote prêt à déclencher une Seconde Guerre Mondiale qui lui ferait broyer du Grand en veux-tu en voilà.
Sous ses allures de roman historique décalé du fait son point de départ uchronique et de la population cible du génocide qui s'organise sous les ordres de Petit, « Je n'aime pas les Grands » est flippant de justesse et d'actualité en ce qu'il décrit de la montée des nationalismes et de la création des dictatures. L'écriture de Pierre Léauté est faite de l'alliage rare et précieux du tragique et de l'humour, c'est en cela que sa lecture est jubilatoire. Bien sûr on voit ici une parodie de l'ascension d'Hitler et de son obsession antisémite, mais Léauté multiplie tellement les références et les clins d'oeil à d'autres temps et d'autres lieux que le modèle Petit devient universel : le PPP a forcément quelque chose du KKK américain (autre lieu) ; est-ce un hasard si Augustin Petit est borgne et que sa petite fille rêve de lui succéder (autre temps) ? On ne peut pas ne pas sourire aux lunettes de Zitrone, au « si tu reviens, j'annule toute », au président à mobylette visitant sa maîtresse comédienne en loucedé ou encore, à la biographie improbable d'un van Sauer (la version allemande de De Gaulle) reprenant exactement la structure de celle du commissaire Bialès dans la Cité de la Peur. Je ne cite là que de l'anecdotique pour laisser au lecteur tout le plaisir de découvrir l'intelligence du récit de Léauté. C'est hilarant, c'est bien écrit, c'est criant de vérité alors que c'est complètement fou.
J'ai adoré la richesse de « Je n'aime pas les grands », à la fois drôle et effrayant, divertissant et pédagogique. Ce bouquin, qui mérite autant le bureau d'un lycéen que le fauteuil moelleux d'un amoureux des lettres, est le résultat d'un travail remarquable d'un auteur qui n'a sûrement pas fini de faire parler de lui.
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Augustin Petit a vécu la Première Guerre mondiale de très près, de tellement près qu'il en a la gueule cassée... Sur le terrain, il a pu constater que si la guerre a été perdue, c'est à cause des grands : maladroit, impossible à cacher, leur tête dépassant des tranchées... Il leur voue une haine profonde. Petit à Petit Augustin Petit s'engage en politique, son programme : exterminer les grands blonds, les envoyer au granlag, au travail forcé...

Vous la voyez la réécriture d'un période du XXème siècle?

Ce roman décrit tout simplement le parcours délirante d'un petit chef tyrannique et égocentrique (on croirait voir de Funès), créateur du Parti des Plus Petits, (PPP), devenu puissant et se renommant Napoléon IV, se vengeant des Allemands en envahissant l'Europe? Vous trouverez aussi dans ce roman génial des allusions à La Cité de la Peur, La soupe aux choux, la liaison de Hollande avec Gayet, mais aussi un gardien de camp qui se nomme Lécrou, un ministre de la cuisine qui s'appelle Poulopot, un notaire dont le patronyme est Gratte-Pognon, un combat de boxe entre Napoléon 4 et Churchill, commenté par Monsieur Léon Zitrone, la Tour Eiffel ratiboisée... Bref, cette lecture est drôle, pleine de rebondissements, absurde et jubilatoire tout en ironisant et poussant à la réflexion sur les régimes totalitaires, à la manière de Charlie Chaplin!

Et surtout, ne pas louper les remerciements en fin de lecture, qui sont à mourir de rire!

Merci @mu_label et @leaute.pierre pour ce moment exquis!!

"...𝘶𝘭𝘤𝘦́𝘳𝘦́𝘴 𝘥𝘦 𝘴𝘦 𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘪𝘯𝘴𝘶𝘭𝘵𝘦𝘳 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘤𝘦𝘴𝘴𝘦, 𝘭𝘦𝘴 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘴 𝘶𝘵𝘪𝘭𝘪𝘴𝘦̀𝘳𝘦𝘯𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘢𝘳𝘮𝘦 𝘥𝘦́𝘷𝘢𝘴𝘵𝘢𝘵𝘳𝘪𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘪𝘵 𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦𝘴 𝘳𝘢𝘷𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘯𝘰𝘴 𝘳𝘢𝘯𝘨𝘴. 𝘉𝘪𝘦𝘯 𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘥𝘶, 𝘫𝘦 𝘷𝘦𝘶𝘹 𝘱𝘢𝘳𝘭𝘦𝘳 𝘥𝘶 "𝘘𝘶𝘪 𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘢̀? 𝘘𝘶𝘪 𝘮𝘦 𝘱𝘢𝘳𝘭𝘦?"

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Génial ! Cette lecture fut géniale ! Sans être révolutionnaire ce roman remplit merveilleusement bien son rôle : éduquer et faire rire.
Le résumé m'a tout de suite intrigué, comment cet Augustin Petit peut il en venir à détester tout les grands ? Dès les premières lignes on voit comment se construit cette idéologie avec sérieux dans un premier temps puis avec beaucoup plus de légèreté après. C'est là, la grande réussite de Pierre Leauté, mêler sérieux et humour.
Augustin Petit de par ses maladresses et les guignols qui l'entoure a vite fait de nous faire oublier son idéologie néfaste, mais toujours une phrase, un mot permet de nous rappeler cela.
L'autre réussite du livre ce sont les dialogues, j'y vois du Kaamelott dans certaines répliques et la joute oratoire propre aux personnages d'Alexandre Astier.
Le dernier point maîtrisé est l'ajout de personnages historiques qui ont réellement existé. Sans en faire trop l'auteur les amène et les utilise de manière intelligente et encore une fois drôle.

Je suis étonné de ne pas voir plus de critique de ce livre tellement il est juste et bien écrit.
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Je n'aime pas les grands, de Pierre Léauté : si la France a perdu la guerre, c'est de la faute des grands parce que leurs têtes sortaient des tranchées... Auguste Petit fonde le parti des petits, marche sur Paris, écrit son fameux Mon Destin, se nomme Napoléon IV, etc. Un destin calqué sur Hitler mais où la réalité est renversée. le roman se poursuit dans les années 80 avec la résurgence du "petisme" et est suivi d'une fausse bibliographie sur le sujet. Un livre génial, une uchronie très drôle, un texte bien écrit et plein de rebondissements, sur la montée et le déclin d'un (petit) dictateur et toute la bêtise qui l'accompagne.
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critiques presse (1)
Syfantasy
07 août 2023
Véritable prouesse uchronique, "Je n'aime pas les grands" impressionne par son étendue historique et par son humour foisonnant de références françaises et européennes.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"J'envahis la Suisse romande le 1er octobre 1937 avec une rapidité qui stupéfia l'Europe. Les banquiers de Genève n'eurent pas le temps de fuir avec leur or que mes chars encerclaient leurs coffres. En franchissant le lac Léman, je me faisais l'effet d'un César qui enjambait le Rubicon, ses légions armées derrière lui."
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Vidéo de Pierre Léauté
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