AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Isabelle Chapman (Traducteur)
EAN : 9782259209533
358 pages
Plon (14/05/2009)
2.77/5   15 notes
Résumé :
À peine sortie des quatre murs de la maison familiale, l'Anglaise Claire Pendleton embarque pour Hong-Kong, au bras d'un homme épousé sans passion ni délai. Les embruns salés encore sur la peau, loin de sa vie tranquille de jeune fille rangée des années cinquante, Claire débarque sur cette île lointaine. Professeur de piano dans une riche maison chinoise, elle s'éprend du chauffeur de la famille, un Anglais lui aussi. Mais qui vit à Hong-Kong depuis longtemps.
... >Voir plus
Que lire après Le professeur de pianoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On pourrait croire que l'histoire débute avec l'arrivée de Martin et de sa femme, Claire, tous deux britanniques venus s'installer à Hong-Kong pour des raisons professionnelles. On pourrait croire, oui, que le récit démarre en 1952, alors que Claire donne son premier cours de piano à une jeune enfant, dont les parents, Victor et Melody Chen vivent dans le confort et l'opulence.
Croire cela, ou plutôt uniquement cela, serait lacunaire.
Car si Claire est intéressante, c'est parce qu'elle devient un lien ouvert sur le passé, dix ans plus tôt, alors que les Japonais commençaient à envahir la Chine, à séparer les Eurasiens et les étrangers, à distiller la peur et l'incertitude. En 1942, à Hong-Kong, vous auriez croisé Trudy, une Eurasienne, mais surtout la femme la plus éclatante dans les salons anglais. En 1942, dans ces salons, il y avait aussi William. Fraîchement débarqué de l'Angleterre. Il est beau, Trudy ne lui laisse même pas le temps de regarder les autres femmes.

" - Je suis très forte, murmure-t-elle. J'espère que je ne te détruirai pas.
Il rit.
- Ne t'en fais pas pour ça...
Mais ensuite, il n'est plus si sûr."

L'une des grandes forces de ce roman est d'avoir su créer entièrement un univers, ou plutôt de conjuguer la réalité historique et une architecture plus sentimentale, ce qui au final donne un mélange exaltant de fiction et de réel. D'autant plus que dans nos contrées occidentales, il me semble plutôt rare de lire un roman qui parle de l'impact de la Seconde Guerre Mondiale dans une colonie britannique rattachée à la Chine (mes termes ne sont pas très justes, mais pardonnez-moi, l'histoire est la seule matière où je n'ai pas eu la moyenne au bac, merci) (oui, je l'ai eu en anglais, je sais que c'est invraisemblable) (mais bref). Cela m'a plu de découvrir ce qui s'est passé à Hong-Kong, entre les Japonais inhumains (mais comme le dit William dans le roman, tout soldat perd son humanité, et devient barbare, peu importe la nationalité), les étrangers retranchés dans des camps, les autochtones parfois massacrés en pleine rue, surtout s'ils avaient une ration de riz dans les mains...
Le récit alterne passé et présent, 1942 et 1952, et cette forme croisée est extrêmement maîtrisée par la romancière, qui montre ainsi les cicatrices laissées par la guerre, à la fois dans la ville et chez les individus. Tout ceci serait, en quelque sorte, le cadre de l'histoire, le décor dans lequel se meuvent ensuite les personnages, totalement fictifs. A ce sujet, je préfère ne pas m'étendre pour laisser le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs, même si je peux quand même avouer que William est le centre des intrigues, dans ce sens où il était un Britannique amoureux en 1942, et qu'on le retrouve en homme désabusé dix ans plus tard, lorsqu'il rencontre Claire... Il me semble que Janice Y. K. Lee a particulièrement soigné les portraits de certains personnages, qu'ils soient importants (Trudy, William) ou même secondaires (Martin est formidable d'insensibilité et de banalité). Petit à petit, le lecteur récolte des indices pour reconstituer lui-même le puzzle des amours passées (quelle belle formule), tout en cherchant des raisons aux événements qui ont eu lieu... William a l'étoffe d'un grand personnage littéraire, on le sent détruit, indécis, nostalgique et fidèle, et chacune de ses apparitions, dans le roman, donne encore plus de corps au texte, l'embellit et le renforce. Ses séquelles physiques (il boîte suite à une vilaine blessure au genou) ne sont là que pour sublimer ses blessures morales, ses regrets, ses chagrins. C'est un homme qui ne pourra plus marcher, vivre, normalement.
Si j'insiste autant sur cet aspect du roman (alors que le reste de l'intrigue est tout aussi bien mené, parvenant à convaincre sans effort le lecteur), c'est parce que certains passages, certaines phrases, m'ont évoqué Hemingway. C'est vrai, quoi, chez Ernest, il y a la guerre et l'amour. Les couples qui regardent la pluie et se séparent au lever du jour, parce qu'il faut retourner combattre (les autres, soi-même). J'ai retrouvé certaines fêlures hemingwayennes dans ce roman, ce qui dans ma bouche relève du compliment absolu.
Le professeur de piano m'a transportée loin de mon quotidien, et le voyage était beau. Triste, difficile, avec une pointe de douleur dans la gorge, mais c'est ce qui rend le voyage intéressant. Et puis, il y a le reste - les forces qui ont permis de survivre au désastre.

"S'il parvient à préserver une petite part de sa personne pour lui tout seul, tout ira bien, peut-être."

Ah, ce peut-être...
Commenter  J’apprécie          20
Trop de personnages. Trop d'aller-retour entre 1952 et 1941. Trop de « il » ou « elle » sans qu'on sache vraiment de qui il s'agit. Trop de dialogues insipides. Intrigue pas claire au début.
En gros, Claire, jeune mariée anglaise suit son mari à Hong-Kong. Là elle donne des cours de piano à la fille de riches chinois et tombe amoureuse du chauffeur de ses employés.
Or celui-ci vit dans le souvenir d'une jeune eurasienne qu'il aima pendant la guerre contre le Japon.
Bref, j'ai failli abandonner plusieurs fois. Je ne retiendrai rien de ce livre que j'ai trouvé plus que pénible.
Commenter  J’apprécie          70
Une dizaine d'années après la deuxième guerre mondiale, Claire va suivre son mari Martin à Hong Kong. Fraîche et naïve, elle a du mal à s'intégrer à la capitale chino-anglaise. Elle va alors rentrer au service des Chen, riche famille chinoise et devenir le professeur de piano de leur fille Locket. Elle va également faire la connaissance de leur chauffeur, lui aussi anglais, Will, et devenir son amante.
Pendant la guerre, ce même homme était alors loin d'être le type froid et distant de "maintenant". Il était le compagnon de la plus belle Eurasienne du pays, Trudy.
La narration est ici double : ce sont les deux époques qui sont entremêlées, le suspens savamment distillé pour finalement aboutir à la découverte d'un petit, et d'un grand secret.

J'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre, mais passées les 50 premières pages, j'ai découvert une page de l'histoire qui m'était totalement inconnue. Oui, comme tout le monde, j'ai étudié la seconde Guerre Mondiale à l'école, l'invasion des Japonais en Orient, etc... Mais on va dire que l'histoire-géo n'était pas ma matière préférée. J'ai zappé cet instant de l'histoire chinoise, pourtant si intéressant. Quelle était la vie quotidienne de ces occidentaux immigrés avant la déclaration du conflit ? Comment ont-ils fait face (ou pas) à l'invasion japonaise ?
L'écriture est très belle, le contexte parfaitement documenté, et quand la petite histoire (surtout quand elle parle d'amour) rejoint la grande, n'est-ce pas le meilleur moyen d'aborder des sujets aussi importants ?
Bref, après avoir chauffé mon diesel, j'ai passé un très bon moment !
Lien : http://lapauselecture.canalb..
Commenter  J’apprécie          10
Le professeur de piano, c'est Claire, théorique personnage principale de cette épopée. Les premiers chapitres laissent à penser que deux époques nous seront comptés, le passé étant bien souvent une explication du présent.
Mais tout cela n'est que prétexte. Bien vite tout se concentre sur Trudy et William, leur histoire et celle de leur patrie d'adoption, Hong-Kong, alors que celle-ci est en proie aux évènements (pas très joyeux) de la seconde guerre mondiale. Janice Y. K. Lee nous emporte alors dans une épopée tragique, à la fois très documentée et surtout très bien écrite.
Lire la suite : http://www.bizzetmiel.com/2012/06/janice-y-k-lee-le-professeur-de-piano.html
Lien : http://www.bizzetmiel.com/20..
Commenter  J’apprécie          00
Une belle histoire avec un petit peu d'enquête, parfait équilibre pour un roman sans fioriture et délectable à souhaits.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
There are so many things to know and learn. She reads...and finds comfort in the fact that she will never run out of books.
Commenter  J’apprécie          00
Was there anything more intimate than being truly seen?
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Janice Y. K. Lee (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Janice Y. K. Lee
Bande annonce VO de Expats, adaptation du roman de Janice Y.K.Lee
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus

Autres livres de Janice Y. K. Lee (1) Voir plus

Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}