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EAN : 9782823608915
288 pages
Editions de l'Olivier (20/08/2015)
3.18/5   19 notes
Résumé :
Dans l’immense demeure pleine d’enfants et de domestiques, la mère jette l’argent par les fenêtres et le père ferme les yeux. Elle est fantasque, il est insomniaque. La vie y est rocambolesque.
Rien n’échappe au narrateur, le benjamin de leurs fils.
Aussi doué pour observer que pour imaginer, il passe tout au crible de ses visions : scènes de la vie familiale, moments d’amitié, rêves cinématographiques, souvenirs d’une scolarité houleuse, d’aventures e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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C'est l'histoire d'un garçon qui observe sa famille à la loupe, la dénigre à tour de bras : " Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois ".
Cet enfant , le narrateur, entre neuf et douze ans n'épargne personne.
Il grandit dans une maison pleine de domestiques, entre une mére fantasque, déjantée, vaguement mondaine et alcoolique , un pére insomniaque, mou et faible, deux frères encombrants et une petite soeur au prénom "à la noix" ;tous enfermés , cloîtrés dans une province ennuyeuse........
C'est un roman d'apprentissage foisonnant d'anecdotes drôles, une plongée dans l'intime ironique et vacharde ,dans l'histoire des faiblesses humaines.

Le narrateur se fait acide, essaie de jouer tous les rôles, même comprendre le monde à travers les albums de Tintin! se console avec la beauté de jardins extraordinaires.
Les chapitres sont des récits d'apprentissage qui pourraient figurer au cinéma comme de courts métrages ou des nouvelles fourmillantes d'idées burlesques à la Tati ........
Un roman bien écrit à part les "la maman "le papa ", mal venus , à mon goût .........
Un ouvrage original Petri et nourri d'aventures éclectiques, forcément inventées et portées par une imagination débordante pour décrire les rencontres amicales, les scènes de vie familiale, les aventures et tentations anarchistes aux marges ou aux détours d'une scolarité houleuse et les rêves de cinéma ..........
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N°973– Octobre 2015

LES AMYGDALESGérard Lefort – Éditions de l'Olivier.

Un jeune narrateur en opposition plus ou moins frontale avec sa famille, des bourgeois provinciaux établis, nous la raconte au quotidien avec une certaine causticité. D'évidence, il ne l'aime guère mais ne le montre pas, préférant, sainte nitouche, faire ses coups par en-dessous. Il nous présente les membres de cette tribu les uns après les autres. Ses deux frères aînés, des jumeaux, dont il ne dit pas de bien (et même pas les prénoms) mais qu'il supporte, sa petite soeur, Corinne (un prénom à la noix selon lui), une flagorneuse qu'il ne manque pas de faire souffrir (s'il pouvait la tuer il le ferait volontiers), mais l'air de rien évidemment. Il ne va pas jusqu'à dire  « Père » ou « Mère » mais « le papa » et « la maman », c'est presque pire ! Il faut dire qu'il n'est guère gâté, enfin, c'est lui qui parle. La mère est à moitié folle, aux anathèmes faciles, un peu nymphomane oubliant son âge avancé surtout quand elle croise un jeune maître-nageur sur la plage et surtout pas mal dépensière et fantasque, le père est à la fois insomniaque et maladroit. Toute maison bourgeoise se doit d'être grande, de sacrifier aux mondanités et bien entendu d'avoir du personnel, des « bonnes » dont on disait à l'époque qu'elles étaient «à tout faire » ce qui laissait l'imagination galoper, enfin pour ceux qui en avait. Elles défilent dans cette maison au gré des humeurs de « la maman » qui, bien entendu ne manque pas de faire savoir à ses amies, qui bien souvent n'en ont pas, combien il est difficile d'être obéi par « ses domestiques ». Il ne s'oublie pas non plus dans ce catalogue familial, confie ses phobies dont celle de l'instituteur, ses obsessions, ses maladies infantiles qui avaient pour avantage d'être maintenu au lit en évitant l'école et d'être chouchouté par la bonne, mais c'était aussi l'occasion de faire connaissance avec les cataplasmes à la moutarde, considérés à l'époque comme la panacée (l'auteur est né 1952). Sans parler de l'incontournable opération des amygdales ! Il se montre volontiers roublard, tricheur permanent, menteur, et pas mal imaginatif donnant volontiers libre court à un esprit créatif parfois surprenant d'originalité. Un marrant aussi mais aussi qui savait et avec talent circonvenir son auditoire... Et pour que le décor soit complet, il va nous le décrire par le menu, à la manière d'une antique photo de classe, comme une sorte de tour du propriétaire d'une contrée maintenant disparue, évoquer cette enfance en allée dont on ne sait pas trop s'il la regrette où s'il s'en souvient avec effroi. Il évoque de ses aimables plaisanteries de potache mais aussi ses méchancetés de futur adulte. le narrateur a heureusement un copain, Jacques Avril, un chic type de son âge mais pas de sa « condition », un déconneur qui cependant cite Clément Marot et qui seul est capable de le rassurer, de le sortir de cette jeunesse cloîtrée !

C'est vrai que j'ai bien ri, mais pas toujours cependant, l'auteur s'inscrivant dans cette grande tradition littéraire que sont les souvenirs d'enfance, c'est sans doute là le côté « solipsisme » propre à tous les écrivains. C'est délicatement drôle mais aussi dramatique, les deux pôles de la condition humaine. Mon sourire, même partiel, est plutôt bienvenu dans ce monde où tout fout le camp mais derrière la dérision et l'humour, j'ai surtout lu une enfance tourmentée, un enfant mal aimé, mal dans sa peau qui, malgré le décor familial qu'on voudrait idyllique, fait l'apprentissage de la vie, découvre la méchanceté, l'hypocrisie et la trahison de ceux qui l'entourent, ce qui est somme toute le quotidien de notre société. J'ai lu des divagations échevelées d'un garçon affabulateur qui se réinvente un monde parce que celui où il vit en lui plaît pas. Avec un talent certain, il se joue de cet état qu'il aurait voulu différent, de cette famille qu'il aurait sans doute souhaité plus conventionnelle. Rire de tout à toujours été une manière de supporter les difficultés. C'est une thérapie efficace. Alors rire de son enfance où, pour paraphraser Émile Ajard, ou si vous préférez Romain Gary, on a « la vie devant soi », avec ses projets, ses fantasmes, ses illusions, pourquoi pas ? Surtout si au bout du compte il ne reste de tout cela que bien peu de choses. Rire du temps qui passe, de la mort vers laquelle nous allons tous, oui pourquoi pas ? Puisque se lamenter ne sert et que c'est une arme comme une autre pour se défendre dans ce combat perdu d'avance. Rire de cette vie qui s'impose à nous parce qu'elle n'est pas forcément belle contrairement à ce qu'on nous affirme, parce qu'à travers les hasards, les malheurs, les rencontres, les deuils, elle fait de nous ce qu'elle veut et la liberté individuelle dont on nous rebat les oreilles est bien souvent laissée pour compte. C'est comme cela et nous n'y sommes pour pas grand chose, alors autant en rire !

Dans mon panthéon personnel, j'ai bien sûr trouvé des références en lisant ce roman mais surtout j'y ai pris un plaisir certain. J'y ai aussi lu des évocation bucoliques et poétiques quand il est question de bord de mer, de tempêtes et de nature. Je ne connaissais pas l'auteur comme romancier puisque son nom était plutôt attaché à «Libé » et à la télévision mais j'attends volontiers son prochain roman.

Hervé GAUTIER – Octobre 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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L'auteur, journaliste puis rédacteur en chef au quotidien Libération, raconte à la première personne les souvenirs d'enfance d'un jeune garçon. Cette autofiction se présente sous forme de courts chapitres qui se lisent comme des nouvelles.

Le narrateur est un enfant solitaire, en marge de cette famille bourgeoise qui vit en province dans une vaste demeure. le personnel y est nombreux, au service de « La maman » mère fantasque et entichée de mondanités. Elle ne s'embarrasse pas de sentiments maternels et confie son fils malade aux soins de la bonne afin de se consacrer à sa "garden party".
Le narrateur est cet enfant affabulateur qui se réinvente un monde parce que celui où il vit ne lui plaît pas. Il dissimule sa vraie personnalité pour mieux se faire oublier dans un monde hypocrite et méchant.
« ...je passe beaucoup de temps à dissimuler mon cas, à faire semblant d'être un bon garçon comme un autre, souriant et gracieux, qui ne pense qu'à ses études et le soir, à faire ses devoirs. C'est indispensable, c'est crucial. S'ils savaient, les pauvres ! »
J'ai suivi les divagations échevelées d'un garçon imaginatif qui se réinvente un monde bien différent de celui où il vit. Observateur narquois, il se joue de cette famille qu'il aurait sans doute souhaitée plus aimante et plus conforme à celles de ses copains. Il épingle les travers de ses parents qu'il nomme « le papa » et « la maman » ainsi que ses deux frères, jamais nommés, et la petite soeur Coco « au prénom à la noix »
Son humour caustique lui permet de supporter les difficultés.

Il y a aussi quelques passages poétiques quand il est question de bord de mer, de tempêtes et de nature sauvage.


Ces souvenirs d'enfance sous forme de courts chapitres se lisent avec facilité. Chaque chapitre « le polio », « les amygdales » ou « le camarade » raconte une histoire différente. le lecteur rentre facilement dans l'ambiance de cette famille bourgeoise et dans l'univers, réel ou rêvé, du jeune garçon.
L'auteur a un vrai talent d'écrivain. Il décrit avec délectation les personnages et des paysages naturels, réels ou rêvés.

L'intérêt de ce roman est aussi son aspect sociologique, car l'auteur brosse le portrait d'une famille bourgeoise dans les années 50-60, ainsi que l'école secondaire et l'internat.

Malgré ses qualités d'écriture indéniables et le plaisir de la lecture, ce roman ne m'a pas fait grande impression.

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L'ancien journaliste de Libération, Gérard Lefort sort son premier roman cette rentrée. Assez amateur de ses écrits ainsi que de feux ses émissions sur France Inter il y a fort longtemps, j'ai même failli le voir cet été au festival d'Avignon dans un one-man-show. Failli, car, le spectacle réservé à la va-vite juste sur son nom, s'est révélé non pas un nouveau défi de cet esprit curieux et caustique mais celui d'un homonyme antillais et paraplégique dont l'humour potache fait passer Patrick Sébastien pour un émule de Jules Renard.
C'est donc encore plus assoiffé de Gérard Lefort, que je me suis jeté sur "Les amygdales" récit aux apparences auto-biographiques et centré sur cet âge délicat de l'enfance situé juste avant de verser dans cet âge ingrat de l'adolescence. le jeune héros, jamais nommé, vit en province dans une grande maison ostentatoire avec ses parents, bourgeois en parfaite adéquation avec leur demeure. Bien sûr, il n'est pas fils unique (enfin quoââ), deux frères plus âgés et une jeune soeur, Corinne, la seule nommée même si le prénom est à la noix. (ça c'est le narrateur qui le dit...), complètent cette fratrie pas mal dépareillée. Vont se succéder des chapitres qui pourraient être presque des nouvelles, relatant différentes anecdotes de cette enfance qui a la politesse de ne pas jouer sur la corde sensible et gnangnan du moment le plus merveilleux de la vie ( vous savez ces clichés bien pensants auquel on peuvent s'ajouter celui du mariage et de la naissance du gosse).
La facilité du livre aurait été de rester sur la description de ce milieu bourgeois de province. La mère, personnage grandiose, ridicule et haut en couleur, figure hautement comique et croquée avec une acidité réjouissante pouvait nous réjouir sur 200 pages sans problème. Pas maternelle pour deux sous, on a des enfants parce que ça fait bien dans le cadre et pour le voisinage, sa préoccupation première sont ses mondanités. La progéniture doit bien se tenir et surtout se faire oublier. Ca tombe bien pour le jeune narrateur c'est dans ces interstices ainsi libérés par cette envie de vivre selon un rang, qu'il va appréhender la vie, ses dangers, ses expériences, ses joies. Ainsi le roman va prendre des chemins plus ambitieux, mêlant souvenirs croquignolets et peinture de ces instants d'ennuis où l'on s'invente des mondes et des histoires dans la tête. Tel un petit rebelle silencieux, l'enfant non nommé va se glisser hors de la sphère familiale, assez toxique faut bien le dire, pour découvrir un monde pas plus rassurant. Prêtre exhibitionniste, camarades de classes tortionnaires dans le pire des cas, moqueurs dans le meilleur. Il découvrira que la différence qu'il pressent est et sera dure à vivre. Il découvrira le mensonge mais aussi quelques amitiés, souvent des égarés des normes en cours comme lui. Et indispensables bulles de survie il va, comme tous les enfants, jouer, jouer à inventer des mondes et des histoires.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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C'est la première fois que je lis cet auteur et cela ne m'a pas "emballée".
Il écrit pourtant bien, même très bien mais j'ai eu l'impression que cette virtuosité tournait un peu à vide, que les mots s'alignaient, s'agençaient bien mais sans signification profonde.

J'ai pourtant bien aimé certaines nouvelles, celle de son amitié avec Avril, par exemple, mais je n'ai pas compris sa haine de sa famille.
Il se dit mal aimé mais je n'ai pas réussi à appréhender les éléments de ce sentiment. Est-ce sa place dans le milieu de la fratrie qui l'explique? Sa mère semble traiter les deux autres fils de la même façon mais comme ils sont très proches tous les deux, ils l'ont moins ressenti? Est-ce la compréhension de son homosexualité qui lui donne l'impression d'être rejeté dans cette famille "très comme il faut"?

De plus, je n'ai pas trouvé du tout attachant son personnage de petit "monsieur je sais tout, j'ai tout compris". Et j'ai toujours du mal à aimer les livres dont les personnages m'énervent.
J'aime pourtant beaucoup les histoires d'enfance et celle du narrateur est mouvementée, parfois pleine de rêverie, parfois pleine de violence (ah, la façon dont Godefroy est traité par ses condisciples)

L'aspect sociologique de son roman est, malgré tout intéressant: même s'il n'y a aucune référence historique, on a là le portrait d'une famille bourgeoise (voire aristocratique du côté de la mère) dans les années 50-60, la description d'un monde révolu, une sorte de témoignage d'un moment de l'histoire de la société française.

Bref, j'avoue n'avoir pas été convaincue par ce roman auquel je reconnais pourtant bien des qualités dans son écriture.
Je prendrais probablement un autre livre de l'auteur, histoire de me faire vraiment une opinion.
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critiques presse (2)
Telerama
04 novembre 2015
On savait que l'ex-critique de cinéma à Libération avait de la plume et aucune pitié pour les médiocres, il réussit haut la main le passage à la fiction et n'oublie pas les scènes de films ou les chapitres de livres qui firent son éducation.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
14 septembre 2015
Rêveries héroïques et trahisons familiales pour un enfant transformiste.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois et pas seulement les autres lorsque, l'oreille plaquée au tronc d'un arbre par grand vent, j'entends ses craquements, des gémissements, des douleurs, preuve qu'il souffre comme n'importe qui .Et même la forêt dans sa totalité, et le ciel, les nuages, les pierres, les rochers, et les galets au bord de la mer, leur endurance à l'usure, leur durée malgré tout ,leur indifférence..........."
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Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois et pas seulement les autres lorsque, l’oreille plaquée au tronc d’un arbre par grand vent, j’entends des craquements, des gémissements, des douleurs, preuve qu’il souffre comme n’importe qui.
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La maman dit, a toujours dit, "le jardin c'est mon domaine", mais en fait elle s'en occupe à tort et à travers, "comme un manche", dit le papa (...).
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La lumière parle, les pierres jubilent. Je respire le fumet qui s'exhale du granit je perçois la palpitation des cristaux qui le composent, leur pacte, leur désaccord, la radioactivité. J'ai l’impression de glisser, les sens tellement à vif que le rideau qui sépare la vie de la mort s'est levé. Je marche sur les algues froides et desséchées, je sens l'odeur douloureuse de la pourriture. Et le bleu du ciel, cristal fragile qui doit bien se cacher quelque part derrière les nuages de plomb. A cette condition d’abandon à plus fort que soi, on peut se rendre compte de ce que fut ma vie.
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Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois et pas seulement les autres lorsque, l’oreille plaquée au tronc d’un arbre par grand vent, j’entends des craquements, des gémissements, des douleurs, preuve qu’il souffre comme n’importe qui.
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Gérard Lefort - Le commun des mortels
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