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sur 13611 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En novembre 1918, à la fin de la première guerre mondiale, durant l'attaque de la cote 113, Albert Maillard, manque de mourir enterré après l'éclat d'un obus de gros calibre dont la terre éjectée lors de l'explosion vient de lui tomber dessus.
S'il en est arrivé là, c'est que le Lieutenant d'Aulnay-Pradelle l'a poussé dans un trou avant l'explosion.
Sauvé in extremis par Edouard Péricourt, celui-ci n'aura pas la même chance, car en plus de la balle qui le laissera boiteux toute sa vie, il prend également en pleine face un obus qui lui arrachera la mâchoire inférieure et le transformera en gueule cassée.

Rentrés à Paris après la guerre, nos deux compères, que leurs mésaventures ont rendus inséparables, ne savent de quoi vivre, d'autant que les anciens combattants ne sont pas attendus par cette population avide de tourner la page de la guerre.

Alors, l'ancien caissier de banque et le fils d'un richissime homme d'affaires, qui refuse de rentrer chez lui compte tenu de son état et des relations qu'il entretenait avec son père, vont décider de monter la plus grosse arnaque de l'époque.

A mon avis :
Il n'est pas si fréquent d'aborder des oeuvres qui évoquent la première guerre mondiale.

Ce roman démarre sur un épisode proche de la fin de cette guerre et sur un drame que beaucoup de soldats ont vécu : être estropié et défiguré à vie. La description de la charge militaire de ces soldats à bout de souffle, éreintés par une guerre qui dure déjà depuis 4 ans est magnifique.

Elle ouvre la marche vers le retour à la vie civile de deux soldats que tout oppose mais qui seront liés parce que l'un a sauvé l'autre et par la culpabilité que le second développe, puisque ce sauvetage est aussi à l'origine de la défiguration du premier.

Leur retour n'est pas glorieux et là encore l'évocation des difficultés pour ces soldats à se réinsérer dans le monde du travail est très juste et parfaitement décrite.

Néanmoins, j'ai trouvé que cette partie trainait un peu en longueur et ralentissait de fait le rythme du roman, qui repart dès lors que l'idée d'une arnaque monumentale germe dans l'esprit d'Edouard et que sont évoqués ses relations avec sa famille.

Par conséquent, c'est un roman bien écrit, avec une petite longueur à mi-parcours, qui mérite facilement quatre étoiles, et qui a reçu le prix Goncourt à sa sortie, sans que ce soit si évident que cela à mon sens.

Par ailleurs, ce roman dont le scénario repose sur une part de réalité, a été adapté au cinéma en 2017 dans un film éponyme de et avec Albert Dupontel.

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Ce sont les derniers jours de la Première Guerre mondiale et le temps s'éternise dans la boue, l'horreur, l'impatience et la peur. Ultimes instants pour survivre ou surprendre, procéder à des actes de bravoure inutiles, qui ne changeront en rien le cours de l'Histoire, mais prometteurs à l'approche d'un avenir où des parcelles de pouvoir seront redistribuées. Car les morts devront être remplacés, enterrés, marchandés. Et les survivants auront la dure tâche de retrouver une place dans ce monde dont ils ont été extraits pendant quatre années. Tâche qui apparaît bien vite impossible aux yeux d'Albert et Édouard… Dans la France qui glorifie ses morts, il n'y a pas de reconnaissance possible pour une gueule cassée et un soldat du commun. Les deux comparses nouent une relation basée sur une culpabilité plus ou moins partagée, un héroïsme décalé, une absence de repères, une amitié venteuse et pourtant indéfectible. Et c'est l'idée d'une immense arnaque nationale, cynique et audacieuse, qui leur permettra de retrouver un horizon, flou et improbable, mais un horizon dans tous les cas.

Pierre Lemaitre aborde avec humour et peu de concessions ce thème souvent invisible du conflit de 14-18, l'après. La guerre et ses horreurs sont présentes au fil de l'ouvrage, mais s'effacent juste assez pour souligner la violence d'un quotidien qui cherche à rendre hommage sans assumer. L'auteur nous fait naviguer parmi les tombes, celles qui abritent des soldats inconnus et d'autres qui enserrent – ou non – la conscience des puissants. Dans cette noirceur, persistent les sentiments : l'amour, la souffrance, le regret, l'amitié, le mépris… Une humanité qui peine à se mettre en lumière et pourtant nous fait sourire dans son inconséquence.
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Je m'étais dit : "plus de Goncourt".
A chacun ses préjugés.
De celui-là je reçois des retours élogieux sans même les avoir sollicités, comme autant de signaux que je finis par interpréter comme un appel du pied.
Alors quoi ? Alors on ne sort pas indemne d'un tel voyage.
Un livre effroyable et terriblement généreux qui explore l'humain dans toute sa dimension monstrueuse et magnifique.
Un roman dru, foisonnant, intense.
Un cocktail d'émotions contradictoires, frissons, incrédulité, choc, stupeur, tendresse et rire, doublé d'une incroyable aventure historique, sociale, familiale et amicale.
Une oeuvre d'une complétude et d'un aboutissement rares.
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Je voulais découvrir Pierre Lemaitre depuis bien longtemps. Je suis tombé sur ce livre par hasard. Je me suis aperçu qu'après qu'il y avait une suite…
J'ai adoré l'écriture, les personnages, le côté historiques du roman… et les découvertes qui en découlent.
Dans cet ouvrage il y a les photos du film, encore une chose que j'ai découvert — J'ai arrêté de regarder les films depuis bien longtemps — les images des masques m'ont donné une réalité tout autre.
Une suite que je vais évidemment lire… dans un futur proche…

Bonne lecture !
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Après avoir lu Robe de marié que j'ai beaucoup apprécié, je regarde les autres oeuvres de Pierre Lemaitre et j'opte pour Au revoir là haut. le thème de la guerre me freine un peu au départ mais le fait que le livre ait reçu des récompenses finit de le convaincre. Et puis, il s'agit de la première guerre mondiale, un peu oubliée de nos jours, et pas de la 2ème qui a fait l'objet de tant de livres et de films ! Ce livre m'a fait découvrir la cruauté de la vie des soldats démobilisés après la fin de la guerre et l'existence d'arnaques (inspirées de faits réels d'après les notes de l'auteur). le focus est rapidement fait sur quelques personnages dont on suit avec intérêt leur devenir ce qui rend le livre agréable à lire malgré la dure réalité. J'ai appris qu'Albert Dupontel envisageait de l'adapter en film. Si ça peut donner envie de lire le livre et de ne pas oublier cette guerre, je trouve cette idée intéressante.
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Pour une fois, un Goncourt qui est un roman populaire, à la portée de tous et passionnant, pour ce qui est de l'histoire.L'auteur de thrillers que je connaissais déjà est encore présent car il y a des secrets qui se révèleront.Le contexte historique, celui de la première guerre mondiale et de ses suites est bien rendu.Notamment le sort de ces gueules cassées devant faire face à d'horribles souvenirs et surtout à l'indifférence et même le mépris des autres, après la guerre.Ce qui enclenchera "l'arnaque" aux monuments aux morts ...
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Pierre Lemaître mène l'assaut d'une main de fer. L'Histoire nous rattrape, nous immobilise et ne nous laisse aucune chance...

Les horreurs de la guerre et ses dommages collatéraux font naître une histoire de survie et d'amitié, formant une sorte d'entonnoir qui nous engloutit sans scrupules...
Sobrement bouleversant, juste ce qu'il faut d'âpre et de corrosif.

Un bijou féroce et irrésistible.

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Dans l'euphorie du déconfinement (covid-19), j'ai enfin exhumé ce roman de ma PAL … N'étions-nous pas en guerre (contre un virus, certes) ? N'abordions-nous pas l'après-guerre ? Ce roman devenait d'actualité… surtout si on y ajoute la carotte que représente un challenge auquel je suis inscrite et qui compte la trilogie ‘'Les enfants du désastre'' dans ses items !

Mais revenons à cette lecture reculée très longtemps pour cause de… pavé. En effet, je ne suis pas fan de livres épais ; au-delà de 200/300 pages, j'ai tendance à caler. J'ai pourtant lu ‘'Au revoir là-haut'' quasi d'une traite.

Deux poilus ne sont pas revenus de ‘'la grande boucherie'' intacts. Atteints moralement et physiquement (l'un d'eux est une gueule cassée), cet après-guerre va accentuer ce qu'ils étaient avant ce carnage : l'un, Albert, est un brave et humble garçon foncièrement gentil et l'autre, Edouard, un garçon brillant et asocial. Les derniers jours du conflit vont les faire se rencontrer dans des circonstances dramatiques qui les lieront à vie dans une société d'après-guerre qui honorent les morts de façon grandiose, mais ne veut pas entendre ni voir ceux qui sont revenus, témoins vivants d'années difficiles («Le pays tout entier était saisi d'une fureur commémorative en faveur des morts, proportionnelle à sa répulsion vis-à-vis des survivants.») ; des revenants acculés à vivre d'expédients et de manière précaire au milieu de profiteurs en tous genres («Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après .»).
Et, justement, l'un de ces profiteurs est l'ex capitaine Pradelle, ancien supérieur de notre duo et responsable de leurs blessures morales et physiques. C'est là que se trouve le premier bémol du livre : ils se croisent trop souvent pour que ce soit complètement crédible à mes yeux. Ces multiples rencontres alliées au rejet de la société vont faire naître chez Edouard un désir de vengeance forcené et chez Albert un sentiment d'injustice… ce qui engendrera chez le premier un projet d'arnaque auquel le second finira par adhérer par amitié et lassitude.

Le deuxième bémol est la longueur du livre : 100 pages de moins aurait été bénéfique au roman. Si la concision a rendu les premiers chapitres sur la fin de la guerre passionnants, le luxe de détails (quelquefois répétitifs) dans les chapitres suivants a fait baisser mon intérêt d'un cran.

Le jury Goncourt a décerné un prix à ce roman en 2013, à la veille des commémorations de la Grande Guerre… et ce n'est peut-être pas un hasard ; il n'en reste pas moins que ‘'Au revoir là-haut'' est une bonne cuvée. Pour la plupart, 14-18 est une page d'histoire abordée pendant leur scolarité. Faire lire ce type de roman permettrait de donner une idée réaliste de ce qu'a été cette page et celle qui l'a suivie, de la réalité d'une génération sacrifiée.

J'ai commencé ce billet en replaçant cette lecture dans mon actualité. Je vais le terminer de la même manière en mettant en parallèle (mais à bien plus petite échelle) ces revenants du carnage de 14-18 dans un monde qui ne veut pas les voir et ne pense qu'à retrouver une vie plaisante avec notre monde post-confinement où beaucoup de nos concitoyens ne pensent qu'aux sorties, fêtes, achats et vacances oubliant ceux qui ont été en première ligne pendant des semaines très difficiles (premiers révélateurs : les médias) ; et je n'aurais garde d'oublier tous les profiteurs prêts à fabriquer et/ou vendre n'importe quelle contrefaçon en tablant sur les phobies et les peurs.


PS1 – Sur un thème similaire, je recommande un magnifique roman sur le retour d'une gueule cassée : ‘‘Les fleurs d'hiver'' d'Angélique Villeneuve.


PS2 - ‘'Au revoir là-haut'' est peut-être le remède à ma phobie des pavés ; je vais lister ceux qui végètent dans ma PAL pour voir si je ne passe pas à côté de bons livres !!
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Grande passionnée de tout ce qui touche à l'histoire, je n'ai pas pu résister à l'achat de ce livre. Je ne sais pas si je vais réussir à poser les mots justes sur ce roman. Ce n'est pas un coup de coeur. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher aux 200 premières pages. Lorsque le récit s'est fait plus envoûtant, je l'ai dévoré. On suit ici trois personnages : Albert Maillard, Edouard Péricourt et Henri d'Aulnay-Pradelle. Tous sont des héros de guerre mais ils ne sont pas tous sortis de cet enfer de la même manière. le général Pradelle en sort de la meilleure manière qui soit. Contrairement à lui, les deux autres poilus ne ressortent pas indemnes de cette effroyable guerre. Albert est terrifié, il se méfie de tout le monde mais il va devoir surmonter ses peurs pour Edouard qui a perdu une moitié de son visage et qui n'a presque plus l'usage d'une de ses jambes. Tous ses problèmes ne proviennent que d'un seul homme : le général Pradelle. Je vais laisser le suspense aux personnes qui n'auraient pas encore eu la chance de découvrir cette petite pépite. Ce livre mérite amplement son succès et le prix Goncourt qu'il a remporté. En lisant le résumé, je m'attendais à ce que l'arnaque d'envergure nationale commence aux premières pages et j'ai été particulièrement surprise de voir qu'elle ne commençait que bien tard dans le roman. Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur qui est pourtant bien connu en France. La fin de ce roman m'a complètement retournée, je m'attendais à tout sauf à ce retournement de situation. Pierre LeMaitre a su me toucher, m'éblouir et me laisser admirative par sa délicieuse plume. Lisez ce chef d'oeuvre !
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Après avoir lu et entendu tant d'éloges, j'ai lu enfin, avec curiosité, « Au-revoir là-haut ».
C'est effectivement un très bon roman.
On reconnait la patte d'un écrivain de polars dans l'intrigue et dans les rebondissements.
Des circonstances dramatiques sur les champs de bataille lient le destin de deux hommes que rien n'aurait rapprochés en temps de paix.
Le sort réservé après la guerre aux milliers de combattants rescapés et aux cadavres sert de trame au roman.
Parmi les anciens combattants encombrants, il y a Edouard et Albert.
S'occupant de l'exhumation et de l'identification des cadavres, il y a l'ex-lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle.
Le sort de ces trois hommes est sinistrement et machiavéliquement lié depuis le début.
L'écriture, le sujet, les personnages, l'atmosphère, tout est parfaitement maîtrisé.
Les pages se tournent avec intérêt, curiosité et fébrilité dans la hâte de savoir ce qu'il va advenir de ces hommes.
568 pages lues sans que jamais ne pointe la moindre lassitude. le succès rencontré n'est vraiment pas démérité.
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