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sur 13608 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec excitation que j'ai débuté ma lecture d'Au revoir là-haut. Depuis qu'il a été primé par le Goncourt en 2013, je n'avais de cesse d'entendre des louanges sur cette histoire. J'étais d'autant plus impatience de redécouvrir la si jolie écriture de Pierre Lemaitre, si changeante mais si belle, que j'avais pu admirer il y a peu dans son thriller Robe de marié. Dans Au revoir là-haut, l'auteur nous délivre une nouvelle forme que peut revêtir sa plume, à mille lieux de ses précédents ouvrages, mais toujours aussi bien écrit, aussi prenant et captivant.

Albert et Edouard ne se connaissaient pas avant d'être rassemblé pour faire la guerre. Une guerre désastreuse, où la mort ne signifie plus rien, tant elle est devenue monnaie courante. Mais en cette année 1918, les soldats entraperçoivent la finalité de cette bataille qui a duré plus de 4 années. Albert et Edouard, qui ont survécus durant tout ce temps, vont mener leur dernière offensive, en combattant les soldats sur la côte 113. Mais ils n'en ressortiront pas indemne. Albert frôle la mort de justesse, tandis qu'Edouard devient un blessé de guerre, totalement défiguré par un obus. La vie continue néanmoins, les deux hommes essaient de se reconstruire et d'oublier les horreurs qu'ils ont connus. Mais cela n'est pas évident, notamment pour Edouard, dont la figure, si différente qu'auparavant, lui rappelle sans cesse ce qu'il a vécu sur le champ de bataille. Pour se venger de cette guerre et des hauts placés qui ont ruinés leurs vies, les deux comparses vont imaginer une arnaque de niveau nationale. A l'heure où les communes s'empressent d'enterrer et de célébrer leurs morts, ils vont tenter de revendre des faux monuments aux morts à la France entière. de quoi leur rapporter un sacré pactole…

L'histoire est tellement bien écrite que les 600 pages du livre défilent à une vitesse folle. Pour tout vous dire, à chaque fin de chapitre, j'avais l'irrésistible envie de débuter un nouveau chapitre. Comme je cède souvent à la tentation, sachez que les chapitres s'enchaînaient les uns après les autres, sans temps mort.

Pierre Lemaitre retrace avec brio une période assez noire de l'histoire française. La première guerre mondiale et les conséquences qui ont suivies cette guerre (morts, blessés, traumatismes psychologiques, deuil, tristesse…). Autant d'émotions que les lecteurs ressentiront intensément. Il pointe particulièrement du doigt les injustices de ce conflit, la couardise des hauts gradés, le manque de reconnaissance après-guerre.

En attendant l'adaptation cinématographique de ce roman, prévu en octobre prochain, je vous laisse découvrir la bande-annonce ci-dessous. J'ai vraiment hâte de découvrir la façon dont les scénaristes se sont appropriés le récit. Car 600 pages d'écriture à raccourcir dans 1h30 de film sans dénaturer l'histoire, ça demande du temps et beaucoup de talent.

Au revoir là-haut est un magnifique roman historique, qui retrace une période après-guerre très noire. Avec humour, cynisme, volupté et poésie, Pierre Lemaitre réalise un coup de maître, en créant une ambiance réaliste, bourrée d'intenses émotions, dans une histoire totalement fictive. J'ai beaucoup apprécié le récit et les personnages et attend avec impatience de découvrir l'adaptation cinématographique réalisée par Albert Dupontel.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Mon premier Lemaître!
Je crois que c'est une des premières fois qu'il quitte l'univers du polar?
Mais quel conteur! Vraiment, incroyable !
L'incipit de ce bouquin mériterait de figurer parmi les plus mémorables au même titre que celle de Camus.
J'ai retrouvé dans "Au revoir là-haut" un peu de Bardamu, un peu de "l'Arnaque" le film avec Paul Newman et Robert Redford.
Je me demande si, lors de l'écriture de ce roman, Pierre Lemaitre n'imaginait pas déjà la suite, à savoir le film de Albert Dupontel.
Le livre est tellement imagé, je voyais Dupontel partout en pleutre sympathique. En toute subjectivité, je ne voyais que lui pour mettre en images ce roman.
Histoire juste géniale qui nous surprend à chaque chapitre. Tous les personnages sont succulents.
Je suis rarement attentif aux prix littéraires mais ce bouquin valait certainement une belle récompense.
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Pourquoi ce roman a-t-il dormi aussi longtemps sur ma PAL ? J'avais très envie de lire Couleurs de l'incendie, mais il me fallait d'abord connaître la première partie de l'histoire.

Je me suis régalée !

Parce que je me suis attachée aux personnages, tant Albert le couard qui mouille son pantalon dès qu'il a peur et qui se retrouve embrigadé dans une aventure qui le dépasse juste par fidélité envers Édouard qui lui a sauvé la vie, que pour Edouard, justement, artiste ignoré, homosexuel non coming-outé et surtout gueule cassée qui fait de sa vie une fantaisie noyée dans la morphine et les masques qui cachent son infirmité. Et puis, la famille Péricourt, le lieutenant Henry d'Aulnay-Pradelle (pas le dernier à magouiller, du début à la fin du roman), et Joseph Merlin le fonctionnaire aigri et tatillon..
La galerie ne manque pas de panache et c'est jubilatoire !

Parce qu'aussi j'ai aimé ce roman qui met à distance la guerre, déjà atroce, pour révéler ce que les hommes ont de pire en eux, les manigances, les faux-héros, les planqués, et cette France qui ne sait comment se reconstruire après l'immense catastrophe.

D'autant que l'auteur y mêle un brin d'ironie mordante et c'est, au-delà du macabre de situation, souvent joyeux dans le verbe.

Et il en faut, un brin d'humour pour raconter cette France dépenaillée de l'après-guerre, un pays coupé en deux avec d'un côté ceux que la guerre a enrichis ou confortés dans leur position sociale, et de l'autre, ces pauvres types, traumatisés par la violence des combats, déclassés socialement, à qui l'état ne verse pas les pensions...

C'est ce qui fait aussi l'intérêt de cette fresque romanesque, et autant dire que la suite, Couleurs de l'incendie, sera lu avec la même gourmandise !
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J'avais lu beaucoup de bonnes critiques sur ce roman, je n'ai donc pas hésité lorsque je l'ai trouvé sur les rayons de la médiathèque (je le pistais depuis plusieurs semaines !).
En ces temps de commémoration du centenaire de la 1ère guerre mondiale, c'est une façon bien originale qu'a Pierre Lemaître d'approcher le conflit. Albert Maillard et Edouard Pericourt réchappent de justesse aux combats, après avoir été blessés dans les tous derniers jours de 1918. le premier s'en sort plutôt bien, le second a le visage arraché par un obus alors qu'il tente de sauver Albert de l'enlisement. Les allemands n'y sont pas pour grand-chose : c'est leur supérieur, le détestable lieutenant Aulnay-Pradelle, qui est à l'origine de leurs blessures.
Les deux hommes, liés par cette expérience traumatisante, se sentent responsables l'un de l'autre et au moment de leur démobilisation poursuivent ensemble leur route. Tenaillés par la haine et l'injustice de leur situation, ils vont chercher des moyens de surmonter le ravage que la guerre a provoqué dans leur vie. Edouard est estropié à tout jamais, souffre dans son corps et dans son âme, même le dessin pour lequel il est doué, et qui était sa passion, ne l'aide à renouer avec la vie. Il refuse une greffe qui aurait pu au mieux arranger légèrement les dégâts, mais pas lui rendre son visage et se fait passer pour mort auprès de sa riche famille. Il se réfugie dans la morphine qui l'aide à supporter la terrible douleur physique et à fuir l'horreur de ce qu'est devenue sa vie. C'est à Albert qu'il revient de se procurer le produit et de prendre soin de la gueule cassée. Albert que rien n'a préparé à assumer cette charge, à flirter avec l'illégalité, trouve de pauvres emplois – la banque dans laquelle il travaillait avant-guerre l'a licencié, pas beaucoup de reconnaissance sociale pour ceux qui sont revenus vivants … - qui leur permettent à peine de subsister. Jusqu'à ce qu'Edouard mette au point une arnaque incroyable.
C'est un sacré roman que ce « Au-revoir là-haut ». L'auteur nous ménage des rebondissements qui nous tiennent en haleine jusqu'à la fin. J'ai découvert des tas de choses que je ne savais pas sur ce conflit, notamment sur le retour peu glorieux des soldats à la vie civile (alors que des fortunes ont été dépensées pour ériger des monuments pour les morts) mais aussi sur la difficulté des familles à récupérer le corps de leurs défunts, et donc l'impossibilité pour un grand nombre de se recueillir. J'imaginais mal le chaos qui a suivi l'armistice.
Les personnages présentent tous un intérêt ; jamais de traits grossiers ou caricaturaux ; ils ont chacun leurs fragilités et leurs ressources, ni trop gentils ni vraiment répugnants (à part le lieutenant Pradelle). Les relations entre le père d'Edouard et Madeleine, sa soeur, évoluent de façon adroite, c'est amené avec beaucoup de pudeur – de même, la prise de conscience tardive de Mr Pericourt concernant son fils et le chagrin occasionné par son décès nous met en émotion. L'humanisation progressive du personnage est pour moi une véritable réussite du roman. Que dire du personnage magnifique, à la Hugo ou à la Balzac, de Joseph Merlin, le fonctionnaire maltraité par son administration qui, lui aussi avec un peu de retard, s'engage avec courage dans un combat contre la corruption et la plus odieuse des escroqueries ?
Un beau style où l'humour le dispute à l'ironie. C'est très bien écrit, les dialogues sont parfois impayables, les descriptions évocatrices. Voilà un très bon roman qui allie tout ce que j'aime.

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Je ne suis jamais pressé de lire les livres qui ont reçu le Goncourt, car je crains toujours l'effet de mode. Je viens seulement de lire "Au revoir là-haut" et j'avoue que j'ai été estomaqué. C'est un excellent roman et, quoiqu'il soit un peu long, le lecteur n'éprouve pas de lassitude. Mais je ne vais pas en écrire une critique détaillée, puisque beaucoup m'ont précédé sur Babelio.

Ce qui me semble d'abord remarquable, c'est l'évocation de cette affreuse guerre de 14-18 et des "gueules cassées", ces pauvres types qui ont traîné leur difformité pendant le restant de leur vie: c'est poignant. Ensuite, les deux personnages principaux me semblent très fouillés, criants de vérité. Albert Maillard est un homme fruste et fidèle en amitié, qui a failli mourir (enseveli vivant) parce que son lieutenant Henry d'Aulnay-Pradelle n'a pas levé le petit doigt pour l'aider sur le champ de bataille. Edouard Péricourt a sauvé Albert de la mort, mais aussitôt un éclat d'obus lui a arraché sa mâchoire inférieure, faisant de ce jeune homme brillant un estropié de la pire espèce. Il ne veut plus revoir sa famille, qu'il rejette, et donc il usurpe l'identité d'un autre soldat tué au combat. Dans le roman, il est beaucoup question des Péricourt, des bourgeois de haut vol: le père, dur et froid (qui découvrira trop tard, hélas, ce qu'est l'amour paternel) et aussi la soeur Madeleine qui - hasard ! - n'a pas trouvé mieux que d'épouser l'ignoble Henry d'Aulnay-Pradelle. Celui-ci, un cynique profiteur de la guerre, fait fortune par les moyens les plus vils. Quant à Albert et Edouard, toujours à court d'argent, ils finissent - eux aussi - par se lancer dans une vaste escroquerie…

Le contexte principal du roman est essentiellement l'après-guerre, ce qui est moins courant et plus délicat à développer que la guerre elle-même. C'est un très bon sujet, difficile, à la fois touchant et cruel, qui est traité de la meilleure façon qui soit. Pierre Lemaitre n'a pas usurpé son prix.
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Je publie ce jour la 238ème critique de ce livre sur Babelio, c'est dire...
L'histoire est celle de deux soldats revenus par miracle des tranchées, Edouard et Albert. Chacun doit à l'autre d'être vivant. Ils sont vivants, mais marqués à jamais, dans leur chair et dans leur âme. Survivre maintenant s'avère aussi difficile que sur le champ de bataille.
Happée dès les premiers mots, j'ai dévoré d'une seule traite ce gros roman. Je le referme avec l'impression d'avoir été jetée à bas du train, car j'étais vraiment complètement immergée depuis 3 jours dans cette période de l'histoire, entre 1918 et 1920, entre les tranchées et le Paris d'entre deux-guerres, avec ces personnages hauts en couleur, dans une intrigue haletante jusqu'aux dernières lignes. L'écriture est nerveuse, percutante, on y reconnait l'efficacité d'un écrivain de polar. L'histoire est passionnante, tout en étant crédible. On est presque étonné qu'elle n'ait pas été véridique.
Bravo au jury du Goncourt, qui n'a pas refusé cette année de distinguer une oeuvre qui était assurée d'un succès public.
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Autant le dire tout de suite, ce livre n'a pas atterri dans ma PAL parce qu'il a décroché un prix, je les fuis comme la peste! Les prix… pas les livres! C'est parce que j'ai découvert cet auteur il y a peu et que j'ai apprécié ses thrillers et que j'étais curieuse de le lire dans un registre différent.

Et je n'ai pas été déçue… loin de là!

Première guerre mondiale.

Derniers jours. Dernières heures avant la fin.

Une dernière attaque à l'initiative d'un petit gradé opportuniste en mal de promotion rapide, qui n'hésite pas à commettre l'irréparable pour la justifier et c'est le destin d'un bataillon qui est bouleversé.

Certains perdront la vie alors qu'ils auraient pu sortir indemnes de ce conflit.

Quand un autre en retirera une auréole de gloire.

Un qui meurt, enseveli, étouffé, ressuscité, sauvé par un autre qui y laissera la moitié de son visage et y gagnera une amitié indéfectible et loyale.

Ce roman est une chronique d'après-guerre. Sur les conséquences, les répercussions sur les hommes. Les êtres humains.

Les soldats qu'on parque des semaines entières, comme des animaux, avant de les démobiliser.

Des soldats qui ne voient pas arriver leurs soldes.

Des soldats que les civils voient d'un mauvais oeil car leur retour marque une sinistre vérité dérangeante alors qu'ils n'aspirent qu'à l'oubli.

Et ce sont les trafics en tout genre.

Des poilus amochés qui servent de cobayes à des docteurs avides de nouvelles avancées médicales.

La circulation de drogues pour soulager les souffrances indicibles tant physiques que traumatiques.

La misère de ceux dont on ne reconnaît pas le courage et le droit à une vie décente et paisible.

Et surtout le trafic honteux et insoutenable qui ôte tout respect aux morts, aux disparus, à ceux qui ont donné aveuglement leur existence à leur patrie, à leurs frères pour que ceux-ci vivent et vivent libres. Cet argent, ce sacro-saint argent, qui supprime toute morale, si tant est qu'elle fut présente à la base, au point d'escroquer l'Etat pour des cimetières aux sépultures indécentes, d'exploiter la douleur des familles pour l'édification de monuments commémoratifs qui ne verront jamais le jour.

C'est une chronique bouleversante et terrifiante à la fois, qui porte un regard lucide et sans concession sur cet événement historique, entre patriotisme et courage, entre cupidité et revanche. Nous ne sommes pas dans de grands récits de batailles, de leurs noms, de leurs dates, dans le charme des uniformes ou des grands discours conquérants ou résistants. Nous sommes dans la vie de ces soldats de retour de l'enfer dans une vie quotidienne qui n'aura jamais plus la même saveur qu'avant, peuplée de fantômes, de drames, de sang, de douleurs et d'envie de revanche.

C'est aussi le récit des rapports père-fils que cette guerre dénouera tardivement dans la tragédie. Un père qui nie les différences et la sexualité de son fils, le rend invisible à ses propres yeux, lui refuse toute place, et qui, par le décès annoncé de sa chair et de son sang, découvre qu'il est passé à côté d'une vie, d'un bonheur… Un fils qui n'aura de cesse de prendre sa revanche, muette ou hurlant de provocation.

Un final en apothéose magnifique, qui jette un voile de tristesse tout de même…

Un bon petit pavé en lecture et un excellent moment de lecture, tout autant éducatif que récréatif.

Cet auteur excelle dans des styles différents et c'est une marque de qualité. Un auteur que je suivrai bien entendu!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Bon. A l'heure d'admettre que j'ai aimé le Goncourt, mon coeur de snob se serre. Comment, le Goncourt, le truc que tout le monde lit et achète, le truc dont tout le monde parle, qu'on aime par obligation, qu'on offre à cause du bandeau rouge, je l'ai aimé ? Ce n'est pas possible. Je n'ai plus aimé un Goncourt depuis 2004. 10 ans de détestation ou de simple haussement d'épaules. Et avant ça ? 1992. En fait, ça doit être cyclique. Tous les dix ans en gros. Sachant qu'en plus j'avais dit que j'arrêtais de lire des romans qui parlent de guerre. Oui, ça aussi, ça a raté, même si ça m'a fait attendre TREEEEEEES longtemps pour le lire, parce que je ne sais pas pourquoi mais j'étais persuadée que le bouquin entier parlait d'un mec dans un trou d'obus qui réfléchit sur sa vie. Avouez que, vu la production française ces derniers temps, c'était envisageable. Que celui qui persifle que ça aurait été chez P.O.L se taise !

Et qu'est-ce qu'ils ont, les libraires, à ne parler que de bouquins ensemble ? On ne peut pas dire juste « salut comment ça va » ? Il faut forcément dire « Salut, alors, qu'est-ce que tu lis en ce moment » ? Et comme tout le monde est surpris d'aimer le Goncourt, c'est Stéphane qui m'a dit, un matin, en sortant de chez un éditeur dont je tairais le nom mais qui fait de bons croissants « et t'as lu le Goncourt ? Il est vachement bien » et a commencé à me raconter des histoires de cercueils trop petits, de cadavres dont on coupe les pieds, d'escroqueries, de chinois qui doivent enterrer les soldats mais qui ne savent pas lire les caractères latins … On était loin du trou d'obus. Bon donc oui en fait ça ne raconte pas du tout une histoire de trou d'obus. Enfin, si, un peu, mais honnêtement, ça doit faire deux pages. le reste, ça m'a un peu fait penser au comte de Monte Cristo dans son côté « on prend les mêmes quelques années après et on recommence » même si bon ce n'est pas aussi longtemps après, mais juste après-guerre. C'est, en fait, assez jouissif. Et horrible, bien sûr, mais surtout jouissif en fait. Drôle, fin, passionnant. le seul souci c'est la langue, les répétitions fréquentes (quand on tape sur une tête ça fait un bruit de gong) mais en fait, ça passe plutôt bien. On n'a pas envie de le lâcher jusqu'à la fin, on a envie même que ça continue un peu plus.

Une réussite.
Lien : http://www.readingintherain...
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J'arrive après la bataille... mais j'ai lu ce livre dont on a tant parlé il y a quelques années.

Les premiers chapitres m'ont happée, c'était superbement bien écrit : cru mais beau, immersif mais avec des adresses de l'auteur au lecteur, je me suis dit : "Quel talent !".

Et puis j'ai déchanté. J'ai eu l'impression de lire un mélange entre Anna Gavalda et Jean Teulé. Des personnages "paumés-mais-attachants-car-au-coeur-pur" traités avec un humour noir grivois. Cela donne un ton tragi-comique, très bien exploité tout au long du roman, avec des personnage archétypaux grandioses, notamment du côté des "méchants".

Au final, le talent, indéniable, ne m'a pas suffi. Je crois tout simplement que je ne suis pas dans la même "team" que l'auteur. Il adopte, face à la cruauté et la médiocrité des hommes, une sorte de flegme et de cynisme serein, alors que je suis plutôt du genre rage et désespérance.

Alors je reste un peu sur ma faim. Mais ça doit faire un beau film (ce qui n'est pas forcément un compliment pour moi).
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J'ai mis quelques mois à me décider à lire ce prix Goncourt 2013, qui, parait il, était bien au dessus de tous les autres romans de la rentrée littéraire. Au delà des fantastiques premières pages (la guerre des tranchées comme si vous y étiez...) le reste m'a paru plus facile : en réalité on est plus dans le roman feuilleton, et ses ressorts bien balisés, que dans un roman plus ambitieux. Parfois la simplicité apporte de la fraicheur mais ici elle ne suffit pas tout à fait. C'est aussi bon qu'une BD de Tardi, un roman de Vautrin, et j'ai passé quelques heures agréables à le lire.
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