AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,38

sur 13605 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec un peu de réticence que j'ai ouvert ce livre étant donné que j'avais essayé de lire "Robe de marié" il y a quelques mois et que je n'avais pas du tout accroché.
Oh surprise ! Me voilà embarquée dans la vie de ces deux poilus malchanceux et haïssant cordialement leur supérieur. Et cette écriture !
Bref, conquise. Vite, la suite !
Commenter  J’apprécie          390
Romanesque en diable, le prix Goncourt 2013, nous livre une aventure qui débute dans le fracas des tranchées de 1918 pour s'achever, deux années plus tard, sur des destinées divergentes.
Liés à la vie et à la mort par l'odieuse machination du lieutenant Aulnay-Pradelle, Albert et Edouard se lancent, presque à leur corps défendant, dans une vaste escroquerie au monument aux morts alors qu'Aulnay-Pradelle, devenu le gendre du puissant banquier Pédricourt, fait fortune grâce à un trafic crapuleux de dépouilles de soldats. Ce scénario de base s'enrichit de multiples thèmes : gueules cassées, impact d'une guerre sur la société en général, la médecine et la finance en particulier, usurpation d'identités et le fossé infranchissable entre les classes sociales. En filigrane, l'auteur traite également la complexité des liens familiaux, entre un père et un fils ou au sein d'un couple.
En compagnie de personnages bien campés, souvent plus complexes qu'ils n'y paraissent, le lecteur passe de la mort à la vie, du cynisme le plus abject à la naïveté la plus pure au rythme d'une intrigue bien ficelée. Un vrai et bon plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          382
Qu'est-ce que ça se lit bien ! C'est fluide, agréable, tellement prenant ! Premier livre de Pierre Lemaître pour moi. Je trouve qu'il est un formidable conteur. "Au revoir là-haut" est le genre de livre sur lequel on ne s'endort pas. Bien au contraire, il m'a de nombreuses fois tenu éveillée alors que j'étais fatiguée. Dommage pour les lendemains difficiles au réveil… mais quels bons moments !

On y trouve de nombreuses remarques humoristiques, non, plutôt cyniques, piquantes, humour noir qui fait sourire dans les moments tragiques ! J'adore !
Les personnages sont forts : bien sûr Edouard, le défiguré ; Madeleine, pour qui j'ai beaucoup de tendresse ; Henri (quelle ordure celui-là, vraiment réussi !)
A un moment, j'ai eu un peu peur du côté amoral… heureusement qu'il y a un épilogue…

Deux petites déceptions malgré tout : 1) déception qui n'est pas due au roman, plutôt à la quatrième de couverture ; j'ai trouvé qu'il fallait attendre longtemps (plus de la moitié) pour entrer dans ce que la quatrième proposait. 2) une fin un peu trop "grosse", trop scénarisée… Je ne sais trop comment cela aurait pu être mieux… mais j'ai été un peu déçue…
(Remarque après vision du film : j'ai préféré le livre mais la fin du film est beaucoup mieux en revanche).

La conclusion est que c'était quand même un sacré roman, un de ceux dont on se souvient !

~ Challenge multidéfis 18 : île déserte d'un autre challenger
Commenter  J’apprécie          371
Page turner bien ficelé, "Au revoir là-haut" tient ses promesses. Moi aussi j'ai couru, même après les comptes-rendus enamourés de tous ceux qui l'avaient lu avant moi.
L'auteur a du métier. le début est excellent, les cinquante dernières pages jouent avec nos nerfs et l'entre-deux n'est pas mal non plus. La construction est impeccable, la documentation certaine, l'ironie cinglante, la morale évidente.
Ah oui, tiens. La morale évidente. C'est là l'horizon bleu et indépassable de ce roman: on n'est pas surpris. L'auteur n'aime ni la guerre ni les riches, les riches et les amateurs d'héroïsme en prendront donc pour leur grade.
Et pour que ce soit bien clair, seules les situations évolueront. Les personnages, eux, resteront droits dans leurs bottes de salaud ou de victime, de père indigne ou de fils prodigue, d'incorruptible ou de prévaricateur.
Ce n'est pas très grave ( de toute façon c'est beaucoup mieux écrit que du Daeninckx), c'est juste que j'aurais bien aimé que ce soit vraiment un grand livre.
Commenter  J’apprécie          371
Depuis le temps que j'entends parler de ce livre j'ai enfin eu la curiosité de m'y plonger.
C'est une histoire de l'entre-deux guerres, l'histoire de ceux qui restent, l'histoire des gueules cassées, l'histoire de ceux qui en profitent pour écraser le monde pour monter toujours plus près du soleil quitte à se griller les ailes.
C'est l'histoire d'Edouard et d'Albert, deux hommes qui n'étaient pas faits pour se connaître, issus de deux mondes différents, que la guerre et surtout ses conséquences a rapproché au-delà de l'imaginable, une amitié qui ira jusqu'à monter ensemble l'arnaque du siècle.
Connaissant peu cette période historique, tout le contexte m'a beaucoup intéressée et révoltée pour ce qui est des manœuvres politiques de fin de guerre et de manipulation de masse autour du patriotisme et du souvenir. Les personnages sont grandioses dans ce roman et portent véritablement l'intrigue. Chacun passe par une gamme d'émotions complexes, a des réactions somme toute bien humaines pour certaines mais assez contradictoires. J'ai adoré détester Henri d'Aulnay-Pradel.
Une très belle découverte d'un auteur que je relirai car son style très introspectif avec ses personnages m'a complètement embarquée dans l'histoire.
Commenter  J’apprécie          3514
Pourquoi en rajouter ? Il est facile de voler au secours des vaiqueurs et je devrais donc m'abstenir...mais...mais. Mais comment ne pas dire l'enthousiasme né de la lecture de ce livre. Quelle force, quel optimisme dans l'horreur, quelle puissance dans les descriptions. Qui oubliera jamais la survie d'un enterré vif grâce à un cheval mort. Qui oubliera cette fillette confidente et complice d'une "gueule cassée". Qui oubliera la vilenie d'un offficier mû d'abord par la seule gloriole puis par l'esprit de lucre. Qui oubliera avec quel mépris ont été accueillis ces hommes revenus de l'Enfer. Merci Pierre Lemaître
Commenter  J’apprécie          352
Indignée et paradoxalement complètement approbative sur le fait que ce récit soit primé.
Roman très sombre, cynique, qui bien souvent, a déclenché en moi des gestes de dénégation, indignée par ce que je lisais. Indignée par ses escroqueries dont certaines sont authentiques. Indignée également par le sort des démobilisés. Cet ouvrage aborde une période de l'Histoire peu abordée à mon goût: l'immédiat après-guerre. Après tant de morts, quid de leurs sépultures? Et surtout quid de ces Héros qui n'ont pas le titre de Héros car ils ont eu la chance / malchance de rester en vie ?
La narration alterne entre différents personnages. Il y en a peu que j'apprécie, vraiment peu que je cautionne. Corruption, égoïsme, cynisme sont de mise. Pour autant, le personnage d'Edouard est travaillé à un point que j'en reste ébahie. Et surtout, j'ai vivement apprécié le personnage de Péricourt. Quant à l'intrigue elle-même, elle se déroule, lentement de prime abord, pour aboutir à un rythme endiablé sur la fin. Une fin des plus réussie, en adéquation avec le ton de ce roman.
Le style de l'auteur m'a un peu rebutée au début. Cette invite familière dans le ton a rarement ma caution. Pour autant, elle a le mérite de te faire entrer plus rapidement dans l'histoire et dans la personnalité des protagonistes. Mission réussie en somme.
J'ai cru comprendre que ce récit faisait partie d'un cycle de trois romans. A voir ce que me réserve Les Couleurs de l'Incendie dans ce cas...

Pioche dans ma PAL Août 2021
Challenge Pavés 2021
Challenge Mauvais Genres 2021
Challenge Série 2021
Challenge Multi-défis 2021
Challenge A travers l'histoire 2021
Commenter  J’apprécie          341
J'ai adoré ce roman admirablement bien écrit, aux multiples rebondissements. Je l'ai lu lentement d'abord prise par son intensité et la plume de son auteur puis je n'ai pu me détacher de cette histoire prenante. Vous raconter l'intrigue ne servirait qu'à vous en éloigner, elle est complexe mais facile à suivre. le récit se passe dix jours avant la fin de la guerre 14-18 puis après la guerre. Deux soldats deviennent camarades et seront liés pour le meilleur et pour le pire. Autour de ces truands sympathiques, des personnages pleins de vie, doux, durs, attendrissants, des êtres antipathiques aussi. Mais cela n'est rien dire. Il faut suivre toutes leurs péripéties pour comprendre à quel point l'auteur a su tisser la trame d'un récit bien ficelé et bouleversant par moments. À lire.
Commenter  J’apprécie          344
Non, non pas au revoir là-haut, ou ailleurs, mais à bientôt Pierre Lemaître ! à votre prochain bouquin, à notre prochaine jubilation en lisant vos sublimes élucubrations.
En prenant comme point de départ les charniers de la der des der, orchestrés par des officiers imbéciles et irresponsables, ou pire comme ici, où l'officier Pradelle s'avère une ordure de choix, en continuant sur l'après-guerre et ses excès - ah oui, que c'est bon la guerre, et que les suites en sont juteuses ! - Pierre Lemaître concocte pour la joie de ses lecteurs, que dis-je, joie, non, délectation, un ouvrage absolument remarquable, sinistre comme la guerre et les profiteurs de guerre, désespéré comme ceux qui y ont laissé leur jeunesse et leurs rêves et en même temps drôle et déjanté !
Comment concilier tout cela me direz-vous ? Et bien, lisez et vous saurez.
Vous avez un Albert Maillard, plutôt naïf, voire benêt, et un Edouard Péricourt brillant et anéanti, prêt à se lancer dans la plus ahurissante mystification, pour se sentir exister à nouveau, tirer fastueusement sa révérence et exorciser les atrocités qu'il a subies.... Ces deux là n'ont rien en commun, sinon un vécu épouvantable qui, à la toute fin de la guerre, a définitivement chamboulé leur futur, à la suite de quoi Albert se sent indissolublement lié à son camarade.

Vous avez un Henri d'Aulnay Pradelle, parfait en être abject, dénué de tout sens moral, prêt à accomplir n'importe quelle saloperie pour asseoir sa fortune et reconstruire son château. le pire, dans cela, c'est que l'auteur lui attribue la paternité d'une affaire réelle, "déterrée" pour les besoins de l'intrigue, ayant fait scandale au début des années vingt !

Vous avez une galerie de personnages, campés en quelques traits stupéfiants de vérité, croqués en quelques lignes avec une maestria, à laquelle nul doute, La Bruyère aurait applaudi !

Enfin, vous avez un Pierre Lemaître magistral pour lier tous ces ingrédients avec l'art de bien raconter une bonne histoire et celui d'évoquer les absurdités criminelles de la guerre de 14-18 (l'attaque de la cote 113 étant un parfait exemple de ces turpitudes) ainsi que l'abandon scélérat des malheureux pioupious rescapés, revenus paumés des tranchées et rejetés de la vie civile à laquelle ils ont du mal à se réadapter.
A lire, de toute urgence.
Commenter  J’apprécie          342

Avec Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre nous livre une fresque teintée de malice et de noirceur en mettant en scène deux rescapés qui se retrouvent dans une France plus soucieuse d'honorer ses morts que de s'occuper de ses survivants. Il dénonce l'abandon des vétérans rentrés au pays sans rien si ce n'est qu'avec une vieille vareuse militaire reteinte à la hâte, la gueule abîmée, les mains tremblantes et accros à la morphine pour atténuer leurs souffrances. Il dénonce les petits arrangements et autres magouilles entre les bourgeois et autres parvenus du Paris du début du vingtième siècle qui ne pensent qu'à exploiter le fameux devoir de mémoire en utilisant leur statut social et leurs soutiens politiques dans le seul but de s'enrichir et de profiter de tous les avantages que leur statut leur procure. Deux mondes que tout oppose et pourtant qui vont se rejoindre autour d'une arnaque.

Au revoir là-haut est un grand roman que son auteur qualifie à juste titre de populaire. Un roman non pas de piètre qualité littéraire, loin de là, mais un roman écrit pour le plus grand nombre. L'écriture de Pierre Lemaitre est simple, sans être simpliste, le style est rythmé, efficace, impeccable. A n'en pas douter, c'est un auteur qui sait conter. Il a le sens de l'humour et de la tragédie, il fait la part belle à l'action, au rebondissement, en n'oubliant jamais pour autant de soigner la psychologie et la restitution de l'époque. Ce roman est digne des grands auteurs à tel point que l'on a l'impression de lire du Balzac, du Zola, du Dumas, du Hugo. Au revoir là-haut c'est un peu tous ces auteurs à la fois...

Alors si vous avez aimé La chambre des officiers de Marc Dugain, Les âmes grises de Philippe Claudel, vous devez absolument lire Au revoir là-haut avant d'aller le voir au cinéma puisque ce roman a été adapté par Albert Dupontel. Et si d'aventure il était besoin de vous réconcilier avec le Goncourt, je ne peux que vous inciter davantage. Pierre Lemaitre a bien fait de faire des infidélités au genre polar, il a réussi à faire rimer littérature populaire avec littérature tout court, pour notre plus grand plaisir.

Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
Commenter  J’apprécie          340




Lecteurs (29118) Voir plus



Quiz Voir plus

Au revoir la haut

Lors de quelle bataille ce roman débute t'il ?

L'attaque de la côte 117
L'attaque de la côte 120
L'attaque de la côte 121
L'attaque de la côte 113

15 questions
595 lecteurs ont répondu
Thème : Au revoir là-haut de Pierre LemaitreCréer un quiz sur ce livre

{* *}