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4,38

sur 13615 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman qui mérite bien son prix Goncourt et dire qu'à la page 36 j'ai failli le refermer, je m'explique :
• c'est la guerre 1914-1918, les derniers jours de guerre, l'Armistice est imminente ;
• le lieutenant d'Aulnay-Pradelle aspire à la reconnaissance, il veut que cette bataille s'achève sur une victoire, reprendre la cote 113, pour cela il ne reculera devant rien !
• il envoie le plus vieux et le plus jeune soldat en reconnaissance, une demie heure après, ils sont tués et, pour les venger, leurs compagnons s'élancent à l'assaut de la cote 113, bien calculé lieutenant d'Aulnay-Pradelle !
• Albert suit, voit ses deux compagnons morts, tués d'une balle dans le dos, il lui faut le temps mais il comprend ! le lieutenant surgit, l'accule jusqu'à ce qu'il tombe dans un trou d'obus.
• Albert, dans son trou d'obus se voit enterré vivant par les terres boueuses qui le recouvrent, résultat d'un autre obus tombé non loin ...
• page 36, après une description réaliste d'un soldat enterré vivant, je me dis que c'est top dur !
Heureusement, je ne peux abandonner cette lecture de qualité, je jette un petit coup d'oeil plus loin et rassurée d'avoir lu le plus dur, je continue ma lecture.
La guerre est finie, c'est la débrouille, c'est aussi pour certains escrocs l'occasion de s'enrichir.

"Au revoir là-haut" un roman riche en événements divers.

Conclusion : à lire absolument, un chef d'oeuvre !
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Première immersion dans un ouvrage de Pierre Lemaitre et pas n'importe lequel s'il vous plaît, mais un Goncourt ! le Goncourt 2013.
Somptueux, tout y est, l'écriture, le rendu de l'ambiance, l'intrigue, les personnages, les sensations, l'action, l'humour, l'amour, tout !

2 novembre2018.
Nous sommes plongés dès le départ dans les tranchées, en pleine guerre.
A quelques jours de l'armistice, deux poilus vont connaître l'horreur avant la libération. le premier, Albert, va se voir jeté dans un trou d'obus par l'un des siens, son lieutenant, Henri d'Aulnay-Pradelle.
Un odieux personnage que l'on va retrouver et suivre tout au long de ce récit.
Coincé dans son trou, Albert va être complètement enseveli sous la terre par une nouvelle explosion. Son binôme, Edouard, va au risque de sa vie, aller le déterrer à l'aide de ses mains. Mais un éclat d'obus va lui emporter la moitié du visage..
Cette tragédie de fin de guerre va réunir ces deux hommes pour le meilleur et pour le pire.
Démobilisés et de retour à Paris, sans le sou, ils vont se réfugier dans une modeste chambre.
Edouard Péricourt né d'une famille richissime va refuser de retourner vers les siens et afficher son horrible visage. Notamment à son père, capitaine d'industrie et haut placé dans la vie politique de son pays, avec qui il est particulièrement en froid.

Albert va cumuler petits boulots et petites arnaques pour assouvir la dépendance à la morphine de son ami.
Dans ce Paris d'après guerre où tout est à refaire, où les restes de la guerre deviennent une source d'argent pour les véreux, Edouard va avoir l'idée de monter une arnaque géante aux monuments aux morts. S'enrichir au plus vite et s'enfuir vers un monde meilleur.
Mais ce ne sera pas si simple..

Riche en rebondissements digne d'un excellent vaudeville, j'ai été complètement happé dans ce roman, plongé dans cette France libérée mais encore secouée par ces quatre années de guerre et ces millions de morts.
Je recommande vivement cette lecture magistrale.
Pour ma part, il ne me reste qu'à visionner le film d'Albert Dupontel qui a reçu d'excellentes critiques tant de la presse que des spectateurs, pour replonger une seconde fois dans cette magnifique histoire.

Bien à vous tous amis babéliens !
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Un livre sur la guerre ? Sans moi. D'un auteur de policiers ? Mon coeur est à Connelly. Un prix Goncourt ? Pas convaincue. le temps passe, je n'achète pas, je ne veux pas qu'on me le prête, jusqu'à ce que l'amie intello me le prête (amie avec un A). Et maintenant je me sens orpheline de ce livre, je voulais à la fois le finir, et à la fois qu'il ne finisse pas. le finir, parce que ce fut comme une addiction installée dans ma chair au fil des pages. En fait Pierre Lemaitre ne raconte pas la guerre, mais les dessous, les manigances, les arrangements financiers et les profits qui se tricotent, au profit des chefs, au détriment des soldats, des gueules cassées, des démunis. le ton n'est cependant pas moralisateur, voyez comme il y a eu d'abus. Non, Pierre Lemaitre est plus malin : il nous insuffle le désir de la justice, il nous transmet ce désir, mais il garde les ficelles lorsqu'il décrit, et c'est parfois caricatural, parfois franchement drôle, et ça n'en finit pas, l'ascension d'un parvenu prêt à tout pour s'enrichir et on marche, on se passionne, le mal progresse, impuni et couvert de gloire. D'une certaine façon la guerre n'est rien, il y a bien quelques obus, des morts, Verdun 1914, mais le vrai drame commence avec l'armistice, avec ses conséquences en particulier sur les blessés graves, paranoïa, folie et grande misère. On les voit, ces petits, perdant leur boulot au retour d'un combat inégal, ne portant pas plainte contre le sort injuste qui leur est fait, survivant, se cachant, pris au piège des mensonges qu'ils ont été obligés de faire. Et on voit le trafic des cercueils, certains remplis de terre, ou trop petits, ou intervertissant le nom du cadavre avec les os, parfois rongé par les chiens, pour le profit plus grand d'un plus cynique. Pierre Lemaitre n'invente pas et cela se sent, il s'est documenté précisément quand il cite les nombreux trafics de plusieurs organismes, de plusieurs personnes, et de l ‘Etat aussi, sans oublier les familles qui de nuit récupèrent leurs morts, ou ce qu'ils croient qu'ils sont, puisque entreposés par des illettrés dans les cimetières étatiques. Côté roman, puisque ce n'est pas un policier, nous lisons les récits croisés de celui qui trompe sa femme avec la femme et la soeur de son associé (il ne manque que la mère pour faire une famille, dit il, mais elle est vraiment trop moche), du général « après la guerre qu'il avait gagnée, bordel de Dieu, on pourrait quand même lui foutre la paix, non ? », de l'homme d'affaire indifférent à ses enfants et que la mort du fils indiffère encore plus, du grotesque gratte papier imprésentable, balancé de poste en poste par l'administration, et pétri de moralité qui ne lui servira à rien, de la fille de l'homme d'affaire « plutôt banale vue de face, mais très jolie vue de dot » et nos deux amis fin de course, tous ces personnages se côtoient ou s'évitent, défendent leur fortune en écrasant les autres, ou cherchent juste un peu de nourriture, ils sont vivants, ils palpitent, leur sort importe …. Si bien qu'ils ont fait partie de mes soirées et de mes impressions au réveil, ils m'attendaient avec impatience lorsque je partais, parfois je restais avec eux sous la couette, il pleuvait dehors, bonne aubaine. Et le matin, fidèles, ils étaient là, je n'en pouvais plus du sort qui s'acharnait sur certains, et qui s'acharnait encore, il fallait que je sache, ça y est, j'ai fini. Orpheline, je vous dis.
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C'est une relecture en guise de mise en bouche avant d'attaquer "Couleurs de l'incendie". Une B.D. puis un film sont passés depuis mais le charme du roman demeure.

Roman réaliste d'abord, celui d'un chapitre sur les combats de la grande guerre et son absurdité ; puis celui du témoignage d'une gueule cassée. Et roman imaginaire...quoique...avec des cercueils de 1,30 m au lieu de 1,70 m au prix de 28 Francs au lieu de 60 et des monuments aux morts de papier…
Les personnages sont tous décrits avec psychologie et se référent aux moeurs de l'époque.

Une narration qui progresse sans temps mort et qui tient la longueur. Elle fait palpiter même à la relecture. Bref, tout pour faire un bon film.
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Sublime chef d'oeuvre qui mérite son prix Goncourt !

Dernier jour de la 1ère guerre mondiale et dernier assaut inutile, Albert Maillard, modeste comptable, se retrouve enterré vivant dans un trou d'obus. Édouard Péricourt, fils de la haute bourgeoisie rejeté par son père car homosexuel, le sauve mais pert la moitié de son visage. Il est désormais une gueule cassée. Albert va prendre intégralement en charge son compagnon dans l'espoir de lui redonner goût à la vie car il se sent une dette envers lui. Non intégrés par la société à leur retour de guerre, ils vont mettre au point une escroquerie.

Pierre Lemaître a une maîtrise remarquable de la langue française. Son écriture pleine d'intelligence et d'humour nous bouleverse. Les caractères des personnages sont décrit avec précision, psychologie et sans contournement. Roman extraordinanire !
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Le destin incroyable de deux rescapés de la Première Guerre mondiale
L'un gueule cassée, ancien artiste extraverti, issu d'un milieu aisé et toujours doté d'un sacré coup de crayon, cache dorénavant la puanteur de son visage dernière des masques exubérants.
L'autre de condition modeste, ancien comptable introverti, toujours en train de s'excuser mais animé d'un sens pratique et d'une amitié sans faille va aider son compagnon d'infortune. Ils vont unir leur complémentarité pour monter une géniale arnaque sur les monuments aux morts .

Un troisième personnage, bel arriviste et véritable salaud parfaite incarnation des profiteurs de l'après guerre n'a aucun respect pour le repos des morts pour la France et compte même en faire son fonds de commerce.

Un petit fonctionnaire zélé et incorruptible à l'air et à l'odeur nauséabonds va lui faire payer très cher la facture pour son manque de tact...

Un Goncourt bien mérité qui a vraiment de la gueule !

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Renversant, palpitant et jubilatoire.
Quelle erreur d'avoir attendu si longtemps avant d'oser franchir le pas et d'entamer cette lecture passionnante !

Dès les premières pages, j'ai été totalement emportée par le récit cynique des scènes de guerre. L'auteur nous annonce leur sort par avance, mais qu'importe, la description de la scène est si réaliste, puissante et intense que j'avais l'impression d'être présente. L'horreur et l'indicible y sont décrits avec force et passion.

L'heure de la victoire arrivée, Pierre Lemaître fait la part belle aux profiteurs de l'après-guerre. L'heure des commémorations offre une voie royale aux opportunistes. C'est l'occasion pour tout à chacun de s'enrichir sur la mémoire des soldats qui ont combattu.

Pierre Lemaître nous livre ici une critique acerbe des profiteurs avides et cupides. Un plaisir de lecture plutôt rare et d'autant plus amplifié quand on sait au final qu'une partie de l'histoire est vraie.
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Compte tenu du nombre de critiques (wouhaou!) la mienne serait inutile et superflue mais je voulais souligner la qualité de l'édition du livre de poche qui en plus de nous offrir une quinzaine d'illustrations, nous offre une nouvelle inédite de Pierre Lemaître intitulée Un héros.

Les illustrations de Christian de Metter sont complètement dans l'esprit du livre on dirait qu'elles sont d'époque et cela donne envie de découvrir la BD.

Concernant la nouvelle, quelle bonne surprise de découvrir que le personnage principal n'est autre que Merlin, ce personnage étonnant croisé dans Au revoir là haut. Nous restons dans le thème de l'après guerre. le maire de la commune de Saint Sauveur, en Picardie, qui veut se faire réélire, décide de se faire un peu de pub en rapatriant le corps d'un poète naît à Saint Sauveur et mort en Hongrie. Merlin, devenu fossoyeur de la commune, est chargé de ramener la dépouille dans le village natal du poète. Cette nouvelle est un beau cadeau, elle prolonge le plaisir de la lecture d'Au revoir là haut en restant sur le même ton et dans le même esprit. Un peu comme un rappel à la fin d'un bon concert.

Allé un petit mot quand même sur Au revoir là haut, et finalement un seul mot suffit: excellent!
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"Le pays tout entier était saisi d'une fureur commémorative en faveur des morts, proportionnelle à sa répulsion vis-à-vis des survivants."

Cette phrase résume pour moi le chef d'oeuvre de Pierre Lemaitre.
Naïvement je n'avais jamais pris le temps de penser à l'après-guerre, période qui me semblait forcément empreinte de joué, soulagement et projets en tout genre.
Dans ce roman bouleversant, l'auteur brosse de manière magistrale le pays français en reconstruction, Avec ses survivants fêlés même si c'est tous d'une manière différente : il y a le vrai méchant qu'on aime à détester, le héros bien ordinaire, et le malheureux "Gueule cassée". Tous cherchent un sens à leur nouvelle vie.
L'intrigue, inspirée de faits réels, s'avère captivante et prétexte à de nombreuses réflexions sur cette période, le tout dans une langue magnifique.
Une oeuvre admirable de sensibilité.
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Mon premier roman de Pierre Lemaitre... J'étais très tentée de voir le film mais je me suis retenue, il me fallait lire le roman avant, c'est cet ordre que je préfère…
La survenance d'une déception était envisageable, il y a toujours un risque lorsque le livre est connu et reconnu ; le futur lecteur pris dans les vagues des critiques se fabrique bien involontairement une lecture fictive, celle qu'il n'a pas encore faite mais qu'il anticipe de faire. J'ai donc tenté de me garder à l'abri de tout spoil et entamé ce livre le plus innocemment possible.

C'est l'histoire de deux poilus, indéfectiblement liés par la guerre, une guerre barbare et inhumaine qui les a laissés pour morts l'un et l'autre. C'est un roman sur une amitié singulière car rien ne devait réunir ces deux hommes, si différents, si ce n'est une question de survie. C'est un livre sur la lâcheté, la cruauté humaine, tout autant que sur l'inventivité et la création au service de la vengeance. L'arnaque dans toute sa splendeur...

C'est le portrait d'un pays au sortir de la guerre, tout à sa re-construction et à la commémoration de ceux qu'il a perdu, plutôt qu'aux survivants qui peinent à trouver (ou retrouver) leurs places. C'est un ouvrage très actuel, amoral et caustique, où l'exploitation de l'homme par l'homme est poussée à son paroxysme.

Au revoir là-haut se lit avidement, et ce ne sont pas ses quelques 600 pages qui m'auraient freinée. D'une écriture limpide et puissante, Pierre Lemaitre nous livre un roman rythmé à la fois drôle et tragique, mais tout aussi subtil et travaillé. J'en suis ressortie ébahie, interloquée et au final, tout simplement ravie.

Avec un peu de chance, le film est encore à l'affiche dans un de mes cinémas préférés...
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