Des nouvelles cinglantes, glaçantes, puissantes, plutôt déconcertantes, ...
Comme avec un appareil photo avec des éclairs de flashs permettant de commenter ce que pourrait être notre vie ou ce qu'elle est en Finlande !
L'importance donnée à de petites choses de rien du tout qui éclairent ce qu'est devenue notre civilisation et comment un pays comme la Finlande vit confronté aux autres : les médicaments, les tocs, les histoires de cul, le poids de l'histoire, des religions, de l'apparence, ...
L'importance de certaines valeurs comme de "Ne rien devoir à la société, payer sa dette à l'Etat", le poids de la disparition des autres, ne pas oublier de se préparer à sa propre mort dans la dignité pour partir comme on l'a choisi !
L'importance de ces rencontres avec ces étrangers à sa propre personne, aux lieux, à la culture, à la religion, à son désir, à son image, à cette société de consommation, ....
L'importance de ces phrases "De moi, il veut tout et vite. Je lui offre tout ce que je peux lui donner de mieux." Et puis décider de ce qu'on veut faire !
"Nous sommes allés à l'usine de poisson, mais on ne nous a pas donné de travail. Lui, parce qu'il était trop noir et qu'il avait un corps primitif. Moi, parce que j'étais venue avec lui." Comprendre qu'il y a tant de choses à faire et à dire pour faire accepter l'autre, l'étranger.
Souvenir d'ailleurs, d'enfance, de séparation.
L'importance d'un pays comme la Finlande avec des nouvelles déroutantes de notre monde à l'envers, avec des acteurs à l'endroit ou à l'envers. le narrateur, homme puis femme, violeur puis violée, s'acheter un homme, s'acheter une femme...
Histoires de jour ordinaire ou de jour pas ordinaire, histoires de week end, d'escapades pour faire la fête en buvant et faire l'amour encore et encore jusqu'à plus soif.
Histoire d'êtres qui se croient parfaits ou qui en rêvent, d'êtres qui veulent se retaper pour repartir mais où et surtout pour faire quoi !
Des histoires de tortures et de mort dans le sac pourquoi pas ...
Finalement la vie a t elle vraiment de l'importance !
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J'ai touché mon visage, je ne l'ai pas trouvé. J'ai touché mon corps, mes jambes, mes coudes, je ne sentais rien. Je regardais ma poitrine, je touchais le vide. Je ressentais une angoisse profonde, la peur me prenait de cette solitude, de cet état invisible où seuls les morts savent marcher.
Ces montagnes couvertes de neige, cette eau qui l'entoure, ce sang gelé, cette viande puante seront aussi son avenir. Il ne connaîtra la vie que pour la perdre. Le garçon ramasse les morceaux de viande. Il les met dans une petite boîte en plastique, les porte à l'usine et rince dans l'eau froide ses pieds tâchés de sang.
Je me consacrais entièrement à mon travail, j'essayais d'être toujours parfait comme mari, amant, père de famille et même la nuit pendant mon sommeil. Un homme ne peut pas vivre comme ça éternellement.
Découvrez l'entretien accordé par Rosa Lisom à l'occasion de la parution de la colonelle.
Rosa Liksom évoque l'héroïne de son nouveau roman, un personnage féminin très fort. Avec La colonelle, elle livre le portrait d'une femme complexe, à la fois libérée sexuellement et ouverte aux tendances les plus autoritaires, à la fois soumise à son mari et sujette à de véritables extases dans la nature. Dans un style âpre et lumineux, c'est l'histoire d'une femme qui, très tôt, a perdu le contrôle de son avenir. C'est le destin d'une femme emblématique de l'histoire de la Finlande, pays forcé de combattre à la fois la Russie et le Troisième Reich. Que peut-on pardonner ? Et combien de fois peut-on recommencer sa vie ?
En savoir plus : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/La-colonelle
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