Mangareva

Cette histoire véridique permet de suivre pas à pas le processus qui conduit un peuple à tout accepter d'un leader charismatique.
A la fin du 18è siècle, une groupe de missionnaires catholiques débarque dans un archipel encore non contacté : les îles Gambier, dans le Pacifique sud.
Il s'en faut de peu qu'ils ne soient massacrés et mis à rôtir, mais le destin en décide autrement. Les insulaires les acceptent les prenant pour des dieux. L'un d'eux, le Père Laval est un fanatique.
A partir de cette méprise, Laval va instaurer un régime théocratique dont il sera le guide spirituel. L'ascendant de laval sur ses coreligionnaires est considérable. Nul ne s'oppose à lui.
Laval ne supporte rien de ce qui fait le bonheur de vivre, ni la nudité, ni le parfum du tiare, ni les chants, ni les danses, ni, bien sûr, les Tikis, ces idoles de bois ou de pierre qui lui paraissent la marque du démon. Les femmes, en particulier l'incommodent grandement. Il les couvre de l'affreuse robe missionnaire qui sévira bientôt dans tout le Pacifique et leur interdit de se laver. Peu à peu, les natifs des gambiers, peuple joyeux, à qui la nature avait donné tout ce qu'il faut pour vivre heureux, va se plier à la loi de Laval.
Mais cela ne suffit pas. Il rêve de grandeur, il veut ses églises, et bientôt, sa cathédrale. Les Gambiers se couvrent d'églises. Pour réaliser ce rêve fou, il faut du bois, on coupe donc tous les arbres à pains qui procuraient la base de la nourriture. le corail est arraché la mer en guise de pierres, travail très dur où beaucoup perdront la vie. La famine sévit.
Le roi, dépossédé, alcoolique, devient une attraction pour les aventuriers et marins de passage.
Nous assistons à la déchéance d'un peuple à la lente désagrégation d'une société soumise sans coup férir et presque unanimement à la folie de son leader.
Et à chaque page surgit la question : Pourquoi ?
Le style à l'humour grinçant et désabusé est remarquable.
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Dépaysement total garanti,comment des hommes ont-ils pu se permettre d'investir une ile, de la coloniser, de tuer son peuple, de soi disant l'éduqué ?
des prêtres qui ne méritent même pas ce nom. On se ressent de l'indignation et de la peine pour ces peuples