Dernier recours

- Les jeunes Noirs, quand ils ont 14 ans, d’un coup ils voient leurs potes se faire de l’argent, une réputation et des meufs, grâce à la drogue, au rap ou à la boxe. Et ils sont paumés –ils savent pas lire un livre ou comprendre un contrat. Du coup, il y a toujours un moment où ça part en sucette et où ils finissent derrière les barreaux. Et là, ils sont exposés à tout et n’importe quoi – à cette merde de terrorisme islamiste, à cette saloperie de prosélytisme chrétien ou à ces conneries de développement personnel. Ce que je dis, ce que dit mon livre, c’est qu’il faut avoir plus d’estime de soi que ça, qu’il faut bosser plus. Qu’il faut être instruit, et bien instruit. (Izma)

[…] on repérait une fille, une jeune femme, et elle nous tapait dans l’œil comme quand on avait son âge, parce qu’au fond de nous on était toujours la même personne qu’à cette époque, mais quand elle nous regardait, on prenait conscience, avec horreur, qu’on avait beau penser avoir toujours 22 ans à l’intérieur, ce n’était pas ce qu’elle voyait. Ce qu’elle voyait, c’était un vieux gars qui aurait pu être son père, avec la langue pendante.

Autrefois, lui et Cat marchaient beaucoup, mais il n’arrivait pas à se remémorer à quand remontait la dernière fois. C’était absurde, vu qu’ils habitaient sur le flanc d’une colline d’où partaient tout un tas de chemins de randonnée. C’est peut-être à cause de la vie à deux ; si l’on n’y prenait pas garde, on passait à côté des moments agréables et on se contentait de gérer les corvées.

- Ça fout le bordel dans ma tête de reparler de toute cette merde. Qu’est-ce qu’on dit, déjà ? Ce qui tue, c’est l’espoir. Celui qui a dit ça avait dû faire un séjour en taule, c’est sûr. (Izma)