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sur 891 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Journal de Lawrence Passmore, scénariste de séries télévisées, qu'il a entamé sur les conseils de l'une de ses thérapeutes, pour calmer son esprit torturé. Dans un style très britannique, il entremêle des épisodes de sa vie professionnelle et des épisodes passés et présents de sa vie sentimentale. le premier tiers du livre m'a lassé, mais la suite m'a ravi !

Comme disent les psychologues, Lawrence Passmore est en souffrance, mais voyez-le plutôt comme un vieil ours bougonnant qui attirera vite votre sympathie. La psychologue qu'il consulte pour une thérapie comportementale cognitive lui suggère de faire son propre portrait, ce qui le décide à tenir un journal qui constitue la première et la troisième partie du livre. Suite à un grave revers de sa vie conjugale, Lawrence a perdu le goût de le tenir pendant près de trois mois. Cette période correspond à la deuxième partie du roman, qui est constituée de demi dialogues de proches du scénariste. Par demi dialogue, j'entends par exemple une conversation téléphonique où seule la partie d'un des deux interlocuteurs est retranscrite. La troisième partie comporte également une longue incise, « Maureen. Une chronique », où Lawrence raconte son premier amour d'adolescent.

Ce livre, comme d'autres livres de David Lodge, est généralement présenté comme une oeuvre d'humour anglais hilarante. Personnellement, je distingue deux styles d'humour anglais. Je vois d'une part l'humour absurde, comme celui des Monty Pythons ou de Douglas Adam, auteur du célèbre « Guide du routard galactique ». C'est un humour que je consomme sans modération et sans me lasser, c'est l'humour de mon compatriote Philippe Geluck (ahhh... les talents belges....). Et puis, il y a cet humour de saillies pince sans rire, souvent sarcastiques ou cyniques. Cet humour-là, je l'adore comme la surprise raffinée d'une touche d'épice qui relève un plat. Mais avec trop d'épices, j'ai les yeux qui pleurent...

L'humour de David Lodge relève plutôt de cette deuxième catégorie. Au début de la première partie, le tableau désespérant de son séjour à l'hôpital m'a bien fait rire ! Mais à la fin de cette partie, j'avais les yeux qui pleuraient. Surdose d'humour sarcastique. La même qui m'avait fait classer David Lodge parmi les auteurs que je ne lirais plus, jusqu'à ce que quelqu'un me conseille de tout de même essayer « Thérapie ». Et j'ai bien fait de m'accrocher car les deux parties suivantes furent un régal !

Les demi dialogues de la seconde partie sont une trouvaille bien amusante, tant pour la forme que pour le fond, car ils donnent les vues de différents personnages sur des mêmes situations.

Quant à la troisième partie, je l'ai trouvée tendre et romantique, sans être à l'eau de rose, avec juste la bonne petite dose d'humour pour la rendre joyeuse. Lawrence Passmore devient attendrissant, humain. On trouve dans ce livre de fins tableaux de relations entre une homme et une femme, à la limite entre amour et amitié.

Pour ses deux dernières parties, qui valent la peine de traverser la première, je vous recommanderai donc ce roman, amusant mais pas hilarant. L'humour anglais provoque des réactions particulièrement subjectives, qui peuvent varier fortement d'un lecteur à l'autre. Faites-vous donc votre propre avis, suivant votre sensibilité !
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Lawrence Passmore a tout pour être heureux : une femme aimante et fidèle, il est également le scénariste d'une sitcom à succès. Cela ne l'empêche pas d'aller voir sa psy toutes les semaines et d'entretenir une relation amoureuse platonique avec une collègue. Il ressent en effet un manque dans sa vie.
Apparaissent alors des douleurs fulgurantes à l'intérieur du genou, des soucis avec sa série (une des actrices principales décidant de partir, il va devoir corriger sa copie) et sa femme décide de le quitter, ne pouvant plus le supporter. Il faut dire qu'au fil des pages, on constate que le bonhomme est tout simplement invivable. Face à ces problèmes, Passmore n'arrive pas à faire face. Au contraire, il ne fait que les amplifier, gâchant une longue amitié, créant des conflits avec sa femme, puis avec ses producteurs, multipliant les relations sexuelles foireuses (ce qui n'améliore pas sa confiance en lui qui n'était déjà pas fameuse)…
David Lodge, avec son humeur so british, décrit un anti-héros tout à fait caractéristique des années post-Thatcher. Un homme que l'argent a gâté mais qui a oublié d'entretenir de simples relations humaines (et notamment que l'argent ne résout pas tout, loin s'en faut). Et ce n'est pas sa nouvelle passion pour Søren Kierkegaard qui va améliorer les choses. David Lodge se moque ici du milieu de la télévision, des psychologues en tout genre, mais aussi d'une société où le bonheur est devenu une obligation sociale.
Au final, un roman drôle et caustique qui n'a pas pris une ride.
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Tant que je suis dans ma collection de David Lodge, un mot sur « Thérapie ». J'aime Lodge (oui, oui, je radote) pour son ironie - que le narrateur, dans ses romans, applique volontiers à lui-même -, ses héros souvent pitoyables, toujours attachants, son regard sur le « tout petit monde » des universités, des congrès, des auteurs… et pour le plaisir du décalage entre notre univers et celui des Anglo-Saxons.

Ses récits sont éclectiques, cependant quand on en lit une série, on repère certains thèmes récurrents, par exemple la religion, le clivage catholiques/protestants ; la fidélité conjugale, ses difficultés… et le personnage féminin d'âge mûr auprès de laquelle le narrateur trouve finalement tendresse et chaleur. « Nouvelles du Paradis », qui est d'une drôlerie moins grinçante que d'autres textes, se clôt sur une telle rencontre. Dans « Thérapie », les retrouvailles du héros, Lawrence Passmore, avec son premier amour, qu'il décrit sans indulgence aucune mais qu'il considère avec ravissement, malgré son embonpoint, ses bajoues, etc. m'attendrissent et me divertissent tout à la fois. Ne pas oublier, par ailleurs, le personnage d'Amy, plus jeune et plus séduisante, déclarant à son psy : « Je suis arrivée à la conclusion que je me passerais très bien de sexe, merci infiniment, jusqu'à la fin de mes jours » !

En matière de technique narrative, j'admire toujours son art du point de vue, son goût pour le changement impromptu de perspective… Ici, les monologues qui constituent la Deuxième partie (Brett Sutton, Amy, Louise, Ollie, Samantha, Sally) donnent lieu à une pirouette d'une astuce irrésistible, que je vous laisse découvrir si vous n'avez pas encore lu ce roman… heureux mortels !
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En prenant de l'âge, David Lodge ne se départit pas de son humour décapant et déverse son ironie sur un metteur en scène hypocondriaque et autocentré qui n'est pas sans rappeler un certain Woody Allen : un de ses meilleurs romans à mon avis, irrésistible !
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Lu peu après une interview de Maxime Chatham qui ensencait cet auteur. Ni une , ni deux ... me voilà partie à la bibliothèque de ma ville louer quelques livres de David Lodge. Mon choix s'est arrêté sur Thérapie.
J'en ressort ... mitigée. Je ne sais pas si j'ai ou non aimé. C'est tordu mais très bien écrit . Nous sommes dans ce personnage quelque peu hypocondriaque qui aime décrire avec précision tout ce qui peu nous sembler secondaire. Certains passages étaient même très drôles .
Vais je lire un autre livre de cet auteur ? .. Je ne pense pas.
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Mon premier Lodge ; ce n'est pas le plus drôle, mais ça vaut franchement le détour. Très drôle !
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Thérapie… Un bouquin sur les tourments de la vie actuelle, sur un individu qui n'est que le reflet de nous tous, avec nos tous petits tracas que nous transformons en très grand mal-être, que seul une vraie liberté peut guérir. le personne, un auteur de scénario de sitcom a succès a « mal au genou » et nous écrit son journal intime. Un style fascinant, surprenant (Ahhhh ! Les géniaux monologues dramatiques!), intimiste et décrivant pourtant si bien nous autres « tout-le-monde »… David Lodge est un auteur merveilleux, que je viens de découvrir, mais dont je vais m'empresser d'aller parcourir l'oeuvre plus largement…
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J'ai aimé la première partie dans laquelle le narrateur est cynique à souhait.
La seconde partie est plus "happy end" et l'auteur oublie son insolence.
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Drôle et léger. J'ai ri
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Lu en version originale, truculence britannique assurée. Caricature pertinente de nos déboirs de quinquagénaires!
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