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EAN : SIE118201_684
Efr (30/11/-1)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Ce volume de traductions des textes en Vers et proses de Maïakovski par Elsa Triolet est publié par les Editeurs Français Réunis en 1957. Elsa Triolet a très tôt fréquenté les milieux de l'avant-garde russe artistique et politique. En France, elle jouera un rôle important dans la diffusion de leurs oeuvres. Ce choix de textes réunit à la fois des poésies de Maïakosvki, certains de ses longs textes épiques ; La guerre et l'univers (1915-1916), 150 000 000 (1919-1920)... >Voir plus
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Nous venons par les capitales,
à travers la toundra nous avons trouvé le chemin,
nous avons marché dans la boue et les mares.
Nous venons à millions,
millions de travailleurs,
millions d'ouvriers et employés,
Nous venons des logis,
nous nous sommes évadés des dépôts,
des passages éclairés d'incendies.
Nous venons des millions ,
des millions d'objets,
brisés,
cassés,
ruinés.
Nous descendons des montagnes,
nous venons en rampant des forêts,
des champs d'orge rongés des années.
Nous venons
à millions
millions de bestiaux
hérissés,
abrutis,
affamés,
Nous venons
des millions
de sans-dieu,
de païens
et d'athées -
et par
le front,
le fer rouillé,
les champs -
tous
avec ferveur
faire notre prière à Dieu.
Sors,
non d'une douce
couche étoilée,
Dieu de fer,
Dieu de feu,
Dieu, ni Mars,
ni Neptune, ni Véga,
Dieu de chair -
Dieu d'homme !
Les étoiles étalées au raz du sable,
descends, libéré des hauteurs,
terrestre,
parmi nous
sors
apparais !
Non pas celui
“qui êtes aux cieux”.
A présent
sous les yeux de tous,
nous ferons
nous même
nos
miracles .
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La flûte des vertèbres


I –Extrait 4

Les lèvres serrées,
pas un cri ne lâchera
ma bouche mordue jusqu’au sang.
Comme à une queue de cheval attache-moi aux comètes,
et fouette !
que mon corps se déchire aux pointes d’ étoiles.
Ou encore :
lorsque mon âme migratoire
fronçant un sourcil obtus
viendra devant ton tribunal,
lance
la Voix Lactée, fais-en une potence,
et, pends-moi, si tu veux, je suis un criminel.
Fais tout ce qu’il te plaira.
Veux-tu m’écarteler ?
Je te laverai moi-même les mains, à toi, le juste.
Seulement, -
enlève cette maudite,
dont tu as fait ma bien-aimée !

Mon pas dans les rues écrase les verstes.
Que faire de l’enfer qu’en soi l’on abrite ?
Qui donc, quel Hoffman céleste
a pu t’imaginer, maudite !
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La flûte des vertèbres


II – Extrait 5

Il m’est échu d’être tzar, ‒
c’est à l’image de ton petit visage,
sur l’or solaire de ma monnaie,
que j’ordonne à mon peuple :
frappe !

Et là-bas,
où le monde se fane dans la toundra,
où le vent du Nord marchande avec le fleuve,
je gratterai sur la chaîne le nom de Lili
et j’embrasserai la chaîne dans les ténèbres du bagne.

Alors , écoutez, vous qui oubliez que le ciel est bleu,
le poil hérissé
comme celui des bêtes !
Ceci est peut-être
le dernier amour du monde
embrasé d’un rose de poitrinaire.
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On aboie au poète :
“ Toi, je voudrais t’y voir, devant un tour.
Quoi, des vers?
Des balivernes!
Qu’il faille être au travail, on fait le sourd. »
Peut-être que
personne
comme nous
n’a le cœur à l'ouvrage.
Je suis une fabrique.
Et si les cheminées
me manquent,
peut-être,
sans cheminées,
ne faut-il que plus de courage.
Je le sais :
vous n’aimez pas les phrases creuses.
Quand vous serez du bois, c'est pour faire des bûches.
Et nous,
que sommes-nous sinon des ébénistes,
à façonner la tête humaine, cette bûche
Bien sûr.
la pêche est chose respectable.
Tirer les filets.
Qui sait ? un esturgeon !
Mais le travail du poète est plus profitable,
la pêche aux hommes vivants, voilà qui est mieux,
Énorme travail brûlant devant les hauts fourneaux
où l’on trempe le fer grésillant.
Mais qui
oserait nous dire fainéants ?
Nous polissons les cerveaux d’une langue râpeuse.
Qui l’emporte — poète,
technicien
menant
les hommes aux avantages pratiques ?
Les deux.
Les cœurs sont aussi des moteurs.
L’âme aussi, habile force motrice.
Nous sommes des égaux.
Camarades d’une masse ouvrière.
Prolétaires du corps, de l’esprit.
Unis seulement,
seulement ensemble nous saurons parer l’univers,
l’accélérer sur un rythme de marche.
Devant le flot des mots, dressons une digue.
À l'œuvre !
Le travail neuf et vivant.
Et les creux péroreurs —
au moulin!
Qu'on les donne aux meuniers!
Que l'eau de leurs discours fasse tourner les meules.
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La flûte des vertèbres


I –Extrait 2

Moi,
créateur de tout ce qui est fête,
je n’ai personne pour partager ce jour.
Je vais tout de suite m’écrouler,
me fracasser le crâne sur le Nevsky de pierre.
Voilà, j’ai blasphémé.
J’ai hurlé partout que Dieu n’existe pas,
et Dieu des profondeurs torrides fit sortir celle
devant qui la montagne se trouble et frissonne
et il commanda :
tu l’aimeras !

Dieu est content.
Dans l’abîme, sous le ciel,
l’homme harassé s’ensauvage et s’éteint.
Dieu se frotte la paume des mains.
Il se dit, Dieu :
attends un peu, Vladimir !
Et c’est lui, encore lui,
Pour que nul ne puisse deviner qui tu es,
qui a inventé de te donner un mari véritable,
de garnir le piano de musique humaine.
Que soudain l’on se glisse par la porte de la chambre,
que l’on fasse un signe de crois au-dessus du duvet,
je sais –
cela sentirait le poil roussi
la fumée souffrée d’un chair de diable.
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Vidéo de Vladimir Maïakovski
face B du 33 tours du groupe ROSTA déclamant des poèmes de Maïakovsky (en 1977)
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