Le ciel est noir comme une vérité qu'on ne comprend pas mais qu'on doit croire parce que c'est Dieu qui l'a révélée. Pas une brise, pas un souffle, pas le moindre oiseau de nuit pour distraire le cercle de la Gribouille de cette aiguille qui ferait damner le diable si ce n'était déjà fait.
Le compte à rebours est commencé. Le vieux Gabriel, Crescence, Froisine, Arzélie, Marguerite à Loth, les femmes et les enfants, les vieux, les éclopés, tous réunis dans la grande pièce de chez Jaddus, se taisent avec respect au pied de l'horloge de la Gribouille. Un siècle, ce n'est rien, ça se supporte, on a l'habitude ; c'est le dernier quart d'heure qui est long. Le bout de la dernière heure s'étire à ne plus finir. Prendre le temps à deux mains, le comprimer, le boulanger, le pétrir, pui l'avaler dans cette goulée... Du calme, la Gribouille, dans trois minutes la pendule sonnera et les dés seront jetés, c'est le dernier pied du dernier mille le plus long... du calme, la Gribouille.