Sur un navire de guerre allemand, en 1943, à Trieste, le neurologue finlandais Friari soigne un soldat grièvement blessé souffrant d'amnésie totale : privé de mémoire, d'identité, de langage; qu'il croit être un compatriote du nom de Sampo Karjalainen .
Il lui réapprend sa langue maternelle et l'envoie dans un hôpital de guerre à Helsinki.
L'aumônier KOskela lui donne des cours de finnois, lui parle de la Finlande;
Là, il rencontre l'infirmière Ilma.
C'est un ouvrage déchirant et magnifique, touchant et poétique qui ne laisse pas indifférent sur l'identité et la langue.
Un homme cherche sa race, ses origines, sa langue, "la vraie", perdue pour toujours, envolée avec sa mémoire, "coulée en mer avec le sang perdu de ses blessures ......"
Un homme sans passé, qui ne se souvient pas de sa propre enfance et qui ne peut partager avec personne une semblable souffrance.
Au terme de son errance, il découvrira que sa détresse et son douloureux exil feront écho à d'autres errements , d'autres déroutes.......
Une longue introspection truffée de questions passionnantes et de réflexions à propos de la nature et de la Culture finlandaise et ses légendes ancestrales , cette grammaire que"la stupidité des hommes a divisée en de multiples grammaires, et chacun prétend être la bonne, être le miroir de la clarté de la pensée de tout un peuple."
Imaginons un instant comme cela doit être terrible et angoissant, de s'acharner à chercher son passé disparu, à essayer de résister chaque jour à l'appel qui nous pousserait dans la rue à la recherche de ses propres traces ?
À reconstruire une mémoire neuve?
À se détourner de la quête obsédante de quelque chose qui n'existe plus?
Un trés bel ouvrage profond, dont on désirerait citer nombre de passages, à l'écriture lumineuse , fragile, sensible et belle dont l'on gardera l'empreinte longtemps en mémoire.
"Lunastus", rédemption en finlandais est un mot trés beau.........
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Un des livres qui m'a le plus marquée.
Où il est question de langue maternelle, de mémoire, d'identité...
Lu et relu.
Un livre qui donne envie d'apprendre le finnois tout en sachant que cette langue pleine de subtilités est presque inaccessible à celui qui n'est pas tombé dedans quand il était enfant...
Du coup, j'ai acheté le Kalevala et m'emploie à lire de plus en plus à haute voix...
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Un marin amnésique ,en temps de guerre,est soigné sur un bateau.le médecin le croit natif de Finlande et lui inculque la langue.Le marin sera malheureux en Finlande car ce n'est pas son pays,ce n'est pas son appartemance
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Le finnois non, il n'a pas été inventé. Les sonorités de notre langue étaient autour de nous, dans la nature, dans les bois, dans le ressac de la mer, dans le cri des animaux, dans le bruit de la neige qui tombe. Nous les avons seulement recueillies et prononcées. Quand Dieu a créé l'homme, il ne s'est pas soucié d'envoyer des hommes jusqu'ici. Et il nous a donc fallu nous débrouiller pour sortir tout seuls de la matière inerte. Nous avons souffert pour devenir des êtres vivants. Avant, nous étions des arbres, des lacs, des rochers, du vent. Devenir des hommes tout seuls n'a pas été une plaisanterie. Le finnois est une langue massive, légèrement bombée sur les côtés, avec des fines entailles à la place des yeux, comme sont faites les maisons à Helsinki, les visages de notre peuple. C'est une langue aux sonorités douce-âtres et molles comme la chair de la perche et de la truite que l'on cuit les soirs d'été....
Car si insensible qu’il soit, un esprit ne sait pas résister tout seul à une femme amoureuse. Une femme amoureuse est une présence physique. Un corps qui, entre tous les corps de la terre, cherche et veut seulement le nôtre. Nous sommes des animaux, nous sommes faits de chair et de sang, nous avons besoin du corps pour sentir l’âme aussi.
"J'avais du mal à me dégager de l'étreinte bourrue de ma solitude."
La vie doit être dépensée tout de suite, consommée sur place, quand elle est encore chaude (…)
Avec Alessandro Barbero & Diego Marani
Rencontre animée par Fabio Gambaro
Italissimo ce sera début juillet et – toute l'équipe du festival croise les doigts – en présence du fidèle public de la manifestation. Dans cette attente, le festival adresse un signe à ses spectateurs : une journée de rencontres et de lectures construites autour Dante et Goliarda Sapienza, deux piliers de la culture italienne, que réunit un pont de cinq siècles.
De Dante Alighieri, le « père de la langue italienne », cette année marque le 700e anniversaire de la mort. Sa Divine Comédie, chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre, célèbre en trois chants, de l'Enfer au Paradis, en passant par le Purgatoire, la représentation du monde catholique au Moyen-Âge. le texte est devenu une référence incontournable de la culture occidentale, son influence est incommensurable.
L'historien médiéviste et romancier Alessandro Barbero publie une biographie trépidante du héraut des lettres italiennes. Un portrait vivant qui révèle l'homme de son temps, loin de la sacralisation du Poète à laquelle se livrent bien des commentateurs ! « Je ne cherche pas à expliquer pourquoi, sept cents ans après la mort de Dante, il vaut encore la peine de lire La Divine Comédie : je raconte la vie d'un homme du Moyen Âge, qui eut des parents, des oncles, des tantes et des grands-parents, qui alla à l'école, tomba amoureux, se maria et eut des enfants, s'engagea dans la politique et fit la guerre, connut des succès et des malheurs, la richesse et la pauvreté. Sauf que cet homme est l'un des plus grands poètes qui aient jamais foulé la terre. »
Avec le soutien de l'Ambassade d'Italie en France et du Consulat italien
À lire – Alessandro Barbero, Dante, trad. de l'italien par Sophie Royère, Flammarion, 2021.
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