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EAN : 9782715222007
125 pages
Le Mercure de France (28/02/2000)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Je consacrai naguère un petit opuscule au filigrane bleu de l'âme. A la force d'aimantation du large, nos stations prolongées sur les quais, les yeux vers quels lointains tournés ?
Nous rêvions d'autre chose, inexorablement.
Ce n'était pas d'Azur diaphane que je parlais :
loin des cieux éthérés, toute l'épaisseur et la substance, en nous, de cet instinct de ciel, sa manière par exemple de respirer l'odeur de sel, d'aller pleurer au cinéma, ou de... >Voir plus
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un livre s'est ouvert sur les genoux d'une femme, dans la chambre ou dans le jardin...
Cette voix tout près de son oreille, cette musique de langue qu'elle veut croire faite exprès pour elle, ce bruit de pas qui se rapprochent. Elle tient entre ses mains quelques raisons de vivre.
L'heure lui paraÏt plus lente. Le monde ne rend plus le même son. Vers les lointains, des portes s'ouvrent. Qui a touché son visage ? Que fait là cette église ? Qui sont ces dieux ? Et pourquoi ces questions que nul en vérité ne pose ? Quelqu'un s'est glissé dans sa tête. On tient sa main, on la conduit. Les bruits de la rue ont cessé. Plus d'horloge. Le temps s'est retiré.
Elle se souvient d'un bocal de fruits rouges, d'une partie de marelle, d'un jeu de balles contre le mur de la maison, de voyage, de sommeils.
Un rayon de soleil sur la joue, elle se souvient du mot "myosotis" ou du mot "chandelle". Lorsque revient la surprendre ce qu'elle croyait perdu, à cause de quelques phrases dont l'encre se faufile entre les pages de sa vie.
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Toi, mais comment te dire ?
Je te remets debout comme je peux dans la lumière.
Il y a longtemps que tu n'existe pas. Longtemps que je te cherche. Pourtant si souvent approchée. Croisée partout, à l'improviste, porteuse de je ne sais quelle chemise et chapeau de clarté. De quels cheveux en quel désordre ?
Quel regard de sorcière m'as-tu jeté ? Depuis quelle fenêtre, quel portique de balançoire ancienne où bien sûr ta jupe blanche se gonflait en corolle ? Que puis-je décider contre toi ? Mes deux yeux n'y résistent pas. Immobile ou passante, tu as toujours raison. Je te poursuis sans te parler. Je demeure privé de ta voix. Je ne connais pas le chemin qui mène à ta peau nue.
Je te rature et te déchire. Ta vie sans nous deux que vaut-elle ? Guère plus que la mienne, sans doute. De quelles joies nous sommes-nous privés ? Pour quels autres amours, devoirs, obstinations ? En m'adressant ainsi à toi, je m'administre encore une fois la preuve que notre vie ne nous appartient pas. Nous sommes un rendez-vous manqué.
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Que fera de sa vie celui à qui nul n'a appris à demeurer seul avec soi ? Quelle sorte de son rendra-t-elle, si la musique n'éveille en lui qu'un vague tresaillement ? Quelle intellIgence, si nulle question ne lui est plus posée? Quel signe saura-t-il tracer, s'il n'aime ni la langue ni la terre ? Quelle parole s'il ne connaît rien du silence ? Quelle clef s'il n'a aucune porte à ouvrir ?
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On circule tout près de la mer, sur le bord de sa propre vie, revenant là toujours, sans trop savoir pourquoi, à cause du bleu sans doute, de la lumière qui change, des coques colorées des barques, du bruit léger du flot, du tintement des drisses contre les mâts, de tout ce temps perdu où l’on s’avance, ces lisières que l’on suit, ces invisibles fils, dans l’air, les doigts du vent dans les cheveux, ses paumes sur le visage.
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Ici comme là, beaucoup de fleurs, trop de fleurs, en bouquets ou en gerbes...Des retrouvailles, des bonjours, des mines. Dans l'église, les même bruits de chaises, presque les même toux. Près de l'autel, où tous deux se tenaient côte à côte, silencieux, elle de blanc vêtue, lui costumé de neuf, intimidés et attentifs, un peu transis, c'est une boîte à présent, couchée, recouverte de velours rouge. Quelqu'un n'y entend pas ce que l'on dit de lui, n'écoute aucun cantique ni ne voit couler aucune larme. Quelqu'un qui n'a rien à répondre. Quelqu'un qui s'en retourne d'où il est venu. Quelqu'un à peine ou déjà plus, ne pouvant serrer la main de personne, quelqu'un qui sortira de là sur des épaules, s'en ira dans un camion gris, sans klaxon ni ruban, pour passer sous la pierre sa première nuit de poussière.
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Vidéo de Jean-Michel Maulpoix
Jean-Michel MAULPOIX – En son for intérieur (France Culture, 1996) L’émission « Poètes en pied », série d’été de « For intérieur », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 3 août 1996. Invité : le poète en personne. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l'unique objet de perpétuer la Poésie française.
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