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EAN : 9782715224698
128 pages
Le Mercure de France (19/02/2004)
3.95/5   21 notes
Résumé :

Quelqu'un marcherait sur la neige, sous un ciel jaune et gris d'hiver. A pas lents, un peu lourds, qui se rapprochent ou qui s'éloignent. Juste une silhouette, enveloppée dans un manteau de laine noire. Un rudiment de signe sombre cerné par la blancheur. Allant, sans que l'on sache pourquoi, ni vers où. Devant lui, nul chemin visible. Seulement l'hiver qui tombe, recouvrant sans un bruit l'empreinte de ses pas sur la neigeQuelqu'un mar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
j'adore la neige et ce livre lui rend hommage d'une façon très belle et poétique.
"Il neige. Et le temps marque une pause. Je songe à ces livres de contes où quelque sortilège faisait soudain sortir d'une bouche humaine des pièces d'or ou des crapauds."
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
     
Neigeait-il sur le bois de Boulogne, lorsque Claude Debussy composa le prélude Des pas sur la neige, le 27 décembre 1909 ? …
     
Sur les lignes de ses portées, vers quoi d’autres marche-t-il que l’inaccessible et l’oubli ? Soucieux de rendre audible la pesante solitude d’un paysage couleur de cendre, il s’achemine dans la musique vers le silence. Une mélodie tenue presque secrète, quelques accords assourdis, parcimonieusement distribués, ces pas sont pareils à des taches sonores : ils n’ont pas de corps, ce sont des notes de musique blanche « où le cœur s’entend battre et presque s’arrêter ». …
     
Virtuosité de la neige. Est-il un autre instrument qui puisse modifier à lui seul l’acoustique d’un paysage ? Le réduire à quelques lignes pures ? Le délivrer de ses gammes de couleur et de ses habituelles perspectives pour le conduire jusqu’à son point d’exacte nudité. …
     
Il voudrait tant boire la musique. Que ce qui enchante son oreille lui entre par la bouche dans le corps. Boire la musique au lieu de la chanter, espérant s’alléger ainsi d’un seul coup de son poids de parole et de chair tourmentée. Mâcher les sons, les parfums, les couleurs. Laisser fondre un regard sur la langue. Et l’ombre d’un corps nu.
     
(L’ombre bleue, pp. 43-45)
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La neige dit adieu
[...]
Personne ne saurait comme elle
se jeter dans le vide.
Personne ne peut mourir avec autant de joie.
Autant de gaieté.
Incomparable est sa qualité d'espérance.
Son dédain de l'éternité.

Il fallait qu'elle aimât passionnément la terre
pour y descendre ainsi,
avec mille précautions,
au lieu de demeurer au ciel.
Brûlant de se donner aux branches nues et aux cailloux,
d'encapuchonner les toits et les cheminées.

La neige meurt du bonheur
d'être allée dans le bleu
comme aucun oiseau et aucun insecte.
Aucun dieu sans doute, aucun ange.

Elle tombe, puis elle se couche.
Il lui plaît de mourir très vite après avoir dansé.
De s'être tenue si près de l'Azur,
elle ne se remet pas.
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Là où quelqu’un essentiellement nous manque, là où notre vie s’évide d’un puits sans fond, là où est notre trou, notre défaut, nous fabriquons éperdument de l’amour : en bouquets, en gerbes, en projets, en averse de neige… Ainsi faisons-nous don à autrui de ce qui nous manque… Ainsi lui offrons-nous notre creux à combler. Et c’est en brusques afflux de sang que se résout par secousses et saccades cette grande histoire de cœur.

La femme de neige, p. 86
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Laisser d’abord tomber la neige, lentement, sur la page. Faire en sorte que ces mots n’oublient pas la blancheur sur laquelle ils se posent. Qu’ils s’efforcent plutôt de la faire apparaître, ou qu’ils consentent enfin à ce qu’elle les recouvre. Puisque tel serait mon désir : écrire à l’encre blanche, sans bruit, presque sans voix, d’un geste calme et régulier, pour conserver une chance, si minuscule soit-elle, d’atteindre un pays d’herbe verte aux vergers pleins de fruits, de coups d’ailes et de chants d’oiseaux, comme il ne peut en exister qu’au bout des longs chemins de neige…

Prélude, pp. 13-20
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J’aime aller dans le ciel où se perdent les heures, où se défont les rythmes. Grimper très haut avec un livre : les mots n’y sont plus tout à fait les mêmes, comme si dans un oxygène plus rare ils respiraient mieux que sur terre, faisaient valoir la précision de leur découpe ou la beauté devenue plastique de leur sens.
J’aime à transporter les affaires des hommes en des espaces qui les exposent à leur insignifiance.
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Vidéo de Jean-Michel Maulpoix
Jean-Michel MAULPOIX – En son for intérieur (France Culture, 1996) L’émission « Poètes en pied », série d’été de « For intérieur », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 3 août 1996. Invité : le poète en personne. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l'unique objet de perpétuer la Poésie française.
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